24 octobre 2007

Le cuistot de la semaine ou le retour aux sources

par Guigui

L’ami Bruno est remonté aux sources du goût.
En effet, comment expliquer que le castor, attendant impatiemment la cagouille dont il est le grand spécialiste, se retrouve au final devant une marinade. Première et délicate surprise, la baie rouge relevant délicatement cette entrée telle le saumon sautant les obstacles que mère nature dressait sur son passage. Mais vous connaissez Bruno, rien de l’arrête (sans jeu de mot)… Nous fûmes donc piqués au vif par cette entrée en matière, qui, si elle était molle, n’en fut pas moins bonne.
La suite fut détonante, que dis je détonante, imprévue, jamais vu, un peu à l’image des premières portions servies de main de maître par l’ami Jean-Pierre qui devait avoir lu des bilans catastrophiques juste avant car même le moins démonstratif d’entre nous s’étonna, comptant allègrement ses morceaux, d’une assiette à laquelle il n’était point habitué en ces lieux.
Passé ce moment de surprise, quel ne fut pas la délectation qui soudain envahit les papilles de chacun, ce rognon fut tout simplement délicieux, un peu comme la ratatouille de Rémy le rat (ceux qui ont des enfants qu’il faut amener au cinéma le reconnaîtront), les saveurs de l’enfance, le plat que grand-mère faisait le dimanche, cette incomparable délicatesse de l’abat sublimé par la sauce sur une pomme de terre fondante à souhait.
Le rognon… Il fallait oser… Il l’a fait…
Merci Bruno, nous eûmes quelques instants d’inquiétude qu’une sauce épaisse et délicate dissipa…
Le plateau de fromage, fort heureusement accompagné de baguettes fraîchement achetées, fut copieux et varié. La pâtisserie dite maison fut l’apothéose, et même si l’ami Bruno piquait allègrement dans les assiettes (on reconnaît là les vrais professionnels) pour s’assurer que tout était parfait, nous eûmes ce que nous étions venus chercher.
Des mauvaises langues disent que… Non, voyons, ne gâchons pas ces souvenirs !
Le jury, composé de Jean-Pierre C., de l’avocat, du Gros Zan, de Yan et de votre serviteur accorde un 14,5 amplement mérité.
Bon maintenant Brubru, tu arrêtes tes… et tu t’assures que l’on ait des cagouilles l’année prochaine (signé Gwen).

20 octobre 2007

Rugby or not to be

Qu'il ne se terre pas dans son silence celui qui veut vivre heureux, chantait le poète Argentin Atahualpa Yupanqui. Eh bien c'est fait, pour être heureux, on est heureux puisque, depuis, les portes sont grandes ouvertes pour casser Laporte. Surtout que la loi sur l'immunité (votée officieusement en 1998 et qui porte le nom de Mémé Jacquet) est levée sur le sélectionneur national, tout le monde y va franco.
Jusqu'à maintenant, personne n'osait trop rien dire, se disant, pour se taire, qu'il a peut-être raison celui qui a « la tête d'un ballon de rugby avec des petites lunettes rondes » (Sud-Ouest). Bien qu'il y ait eu une exception malicieuse lancée par Jean-Baptiste Elissalde au lendemain de la première déroute contre l'Argentine : on a perdu à 45, jetant les quinze membres du staff dans le même bain que les trente joueurs, qui, rappelons le, étaient formés, programmés, protégés et promis à la victoire qui fait graver la France sur la petiote coupe du monde. Eh bien non, la liste s'allongera sans, pour l'instant.
Celui qu'on entendait hurler dans les vestiaires « Pas de fautes ! Pas de fautes ! Pas de fautes ! » a fini par en faire plein sans jamais l'admettre, le genre Fais-ce-que-je-te-dis-mais-pas-ce-que-je-fais. Mais il nous prend pour des jambons ! Laurent Bénézech va même jusqu'à le soupçonner d'avoir divisé pour mieux régner en évitant de mettre en place une équipe type et en fourguant le capitanat à trois joueurs différents en six match ! (L'Équipe)
Et le stage commando ? ben non, pétard mouillé.
Et la chasse au lapin à mains nues pour ce nourrir le soir avant de prendre le pédalo dans la nuit sur un lac gelé où le jeu était de retrouver son chemin ? non plus, c'était pour voir s'ils mangeaient du lapin.
Et les quatre mois de préparation qui ont coûté la peau du cul de lapin ? walou, Koh Lanta sans la téloche.
Évidemment sans la téloche… la téloche a autre chose à se mettre sous la dent et plein les poches. TF1 est désormais la chaîne de rugby qui recycle les Gilardi en les dopant au Lacroix.
« Alors que la chaîne va de records en records d'audience à chaque sortie du XV de France lors de cette Coupe du monde - ils étaient 16,7 millions de téléspectateurs réunis devant leur petit écran pour le quart de finale face aux All Blacks - TF1, qui s'était offert les droits exclusifs de diffusion de la compétition pour 40 millions d'euros (plus 40 millions d'euros pour la prochaine édition en 2011), auxquels s'ajoutent 10 millions d'euros de frais de production, a déjà engrangé quelques 33,674 millions d'euros de recettes publicitaires depuis le coup d'envoi de l'épreuve et jusqu'aux demi-finales de ce week-end. Le seul choc entre All Blacks et joueurs français a rapporté à la chaîne 4,5 millions d'euros ! » (Nouvel Obs)
Y a des smicards ? Vous ne comprenez rien, eh ben vous n'allez rien comprendre de ce qui suit.
En plus de TF1, « cette espèce de soldat prussien nommé Bernard Laporte » (Courrier international) tire lui aussi les meilleurs marrons du feu malgré les (dé)mêlés avec notre charmant fisc. « Le sélectionneur se rasait avec un Bic, utilisait des piles Duracell, vantait l'excellence du champagne Lanson, appréciait le jambon Madrange et les pains de l'Epi gaulois du Sud-Ouest, ne dédaignait pas à l'occasion de boire une cuvée de gaillac, voyait clair avec les lunettes Grand Optical, s'assurait chez Quatrem, se chaussait chez Nike, donnait du Canicaf à son chien, appelait ses amis depuis un portable Orange...
A l'occasion, il intervenait aussi lors de séminaires d'entreprises, monnayant sa prestation entre 10 000 et 20 000 euros. » (Sud Ouest)
Le secret de sa forme ? Son agent : Serge Benaïm.
Depuis plusieurs années, Bernard Laporte profitait de sa notoriété grandissante pour faire la promotion d'un nombre important de marques auxquelles il avait vendu son image. Lié par une quinzaine de contrats, il empochait 700 000 euros net par an. Sa nomination au gouvernement le contraint aujourd'hui à cesser ces collaborations lucratives qui en faisaient un personnage familier des tranches de pub. Mais fisc ou pas, le Président en veut. Pourtant, le sélectionneur a été approché par le camembert Président, mais il n'a pas eu assez d'humour pour y aller. Pas assez non plus pour le camembert Le Petit, il avait peur de vexer son copain de trois ans. Classe le Laporte, il va quand même pas y aller avec la louche, ni le dos de la cuiller (qui a planté Clerc en pleine course). Il y a des choses à ne pas faire. Ne (par)touche pas à mon pote Laporte !
Pour en venir au gouvernement, « le nouveau secrétaire d'Etat devra rapidement faire la clarté sur la façon dont il compte mettre entre parenthèses ses activités commerciales. Il envisage, semble-t-il, de regrouper ses participations au sein d'une entité juridique et d'en confier la gestion à un établissement financier. En droit anglo-saxon, ce type de société s'appelle un trust. Le trust Bernard Laporte. L'enfant de Gaillac n'est jamais à court d'idées ! » (Sud-Ouest).
Mais comme le dit l'adage, plus on est de fous, plus on rigole. Et là, ami smicard, tu ne vas rien comprendre non plus ! A côté de TF1 et de Laporte, la troisième fortune de la grande famille du rugby n'est autre que l'IRB que notre Lapasset indécrotable vient tout fraîchement de présider. Pour celle qui, jusqu'à hier, était tenue par un Irlandais qui ne voulait pas d'une compétition comme la Coupe du monde, la coupe est pleine de sous.
La petite ville de Clapiers (Hérault) accueillait l'équipe du Tonga. La commune avait planté une banderole à l'entrée du village : "Coupe du monde de rugby 2007 : Clapiers accueille le Tonga". Tollé à l'IRB, on se demande presque comment ils ont pu avoir connaissance de cette marque de chaleureux accueil. Il a fallu la remplacer. Le maire reçoit l'info qui lui signale que Coupe du monde de rugby était une marque déposée et qu'il faut verser des royalties pour son utilisation ! Le fric, c'est chic.
Entre Cardiff et Strasbourg, c'est le premier qui a été retenu pour le match de quart de finale (étonnement célèbre par la victoire de la France sur la Nouvelle Zélande). De tout l'Est de la France, aucun ne pouvait se réjouir d'un match non loin de chez lui. Pourquoi ? Parce que Strasbourg, seul stade possédant une infrastructure du coin à la hauteur de l'événement, a exigé le contrat avant d'accepter la proposition. Le contrat se faisant attendre, le quart de finale s'est joué ailleurs (Le téléphone sonne - France Inter). Les autres villes découvrent après les matches de poule ce que Lapasset a signé en leurs noms avec l'IRB (en tant que candidat mielleux et conciliant), beaucoup découvrent alors le peu d'intérêt de l'affaire. Sans compter que « le GIP (groupement d'intérêt public réunissant la Fédération française de rugby, l'Etat et le Comité national olympique) fait supporter une partie des frais d'hébergement aux collectivités locales. Pour accueillir une grande équipe, elles déboursent entre 150 000 et 300 000 euros. L'aménagement des stades leur incombe également. En échange, on leur fait miroiter les dizaines de milliers de supporteurs qui ne manqueront pas d'alimenter l'économie locale. Le public sera là, au-delà de toute espérance. Malgré plus de 2 millions de billets vendus et un taux de remplissage de 90 %, le GIP ne devrait pourtant dégager qu'un bénéfice d'une dizaine de millions d'euros. Une marge bien faible. Le GIP n'avait guère intérêt à faire plus : une clause stipule qu'au delà de 20 millions d'euros, les bénéfices supplémentaires reviennent pour 70 %... à l'IRB » (Le Monde). Quant à l'IRB, entre langue de bois et offusquage à trois balles dès qu'on leur parle sous, l'affaire rapporte 150 millions d'euros. Si le smicard n'a toujours pas de repères, en gros, l'IRB retient 98 % de ses recettes de la Coupe du monde.
Conclusion : On s'est déboîté les mâchoires à crier Allez les bleus pendant que d'autres vociféraient Allez du blé ! Planète Rugby, ici la Terre, vous me recevez ?
Allez, pour finir, un petit Don't cry for me Argentina pour la route et tant pis pour le dernier tango à Paris.

17 octobre 2007

Le cuistot de la semaine, rôti et mal au dos

By the Barde

Raide et droit, par la faute d’un dos récalcitrant, il commit son office. Loué soit Léonard dont on sait que l’organe vaut bien celui d’un Herbert éponyme. Et c’est la larme à l’œil que j’écris ces lignes. Jamais sens du sacrifice ne fut poussé aussi au loin au trou. C’était peine à voir que ce talonneur qui ne souffre pas le moins du monde la comparaison avec ceux de l’arrière. Mais, il allait sa besogne, impassible et superbe.
En hommage à l’Orient que l’on dit proche (par les temps qui courent, ce n’est pas si évident), il nous servit un taboulet qui est au temps présent ce que fut la déesse ou Ménie Grégoire aux années cinquante. Une nouvelle mythologie en somme puisque c’est de Barthes (Roland) qu’il s’agit. En quoi notre Léonard est un structuraliste. Ce qui n’avait échappé à personne. Mais un structuraliste tendance loukoum. Les sorbonnards n’ont qu’à bien se tenir.
Et puis, ce fut cet hommage à la tradition. Notre cuisinier flageolant nous offrit des flageolets rutilants, nanti d’une tranche de rôti de porc, voire de deux. Il y a incontestablement une culture du porc aux archiballs. Celle du flageolet est plus branlante. Encore que.
Et la tradition s’accomplit dans un calendos de rêve. Point n’était besoin d’autres compères ; ce camenbert-là, touché par la grâce, se suffisait à lui-même. Il était au bord du coulant, évitant de se répandre de manière superflue, il proposait sa chair offerte et onctueuse. Béni soit le pain qui accueille un tel impétrant.
En guise de dessert, ce cri d’amour à la nature, au rouge et au noir : tartes aux myrtilles, tartes aux framboises. La vérité est dans la tarte, ce que tout talonneur normalement constitué tient pour un truisme.
Le jury dont l’anonymat constitue une vertu, attribue un 13 à celui qui fit don de son dos aux siens et lui souhaite un prompt rétablissement.

14 octobre 2007

De la tête au pied

Bon on en parle ou pas, oui ? Non ? Allez, juste 5 minutes. Non mais l'info est super importante, je vous le dit à l'oreille parce que c'est pas officiel encore : il paraît que Chabal s'est rasé la barbe. Non, non, c'est pas Gilette. Il en a pas voulu du pont d'or de Gilette. C'est – tenez-vous bien – Wilkinson !!! et gratis svp !
Non, ça fait pas rire ?
Allez, il faut retrouver le sourire, le rugby français aura vécu sa meilleure semaine depuis huit ans. Laporte claque la porte, il s'en va, si c'est pas une bonne nouvelle ça ! Reste à savoir qui derrière Laporte. Il y a peut-être quelqu'un qui le regrette ? Oui bon, désolé, mais il s'en va. C'est fini le jeu comme des pieds. Parce que le coup de mettre que des "pieds" et de regretter que l'équipe de France joue qu'au pied… Laporte quoi ! Toujours est-il qu'en Anglettre un essai s'appelle désormais « traille ». Et comme l'analyse Lafourche : « Si Bernie avait changé quelques joueurs et notamment fait rentrer des Archiballs l'histoire ne serait pas la même !!! »

11 octobre 2007

Escassut et petit Robert

La pignole du Barde

Avec Escassut tout commence avec de la cochonnaille. Un petit tour, au préalable, du côté de ce Robert que l’on dit petit : « Cochonnaille : n.f. (1788 ; de cochon). Fam. « Charcuterie (avec l’idée d’abondance et de préparations simples, campagnardes). » Rien dans l’assiette que nous proposa Escassut qui puisse être opposable au Petit Robert. En somme, Escassut est l’incarnation du petit Robert. Sans doute est-il davantage à l’affût de roberts d’une autre nature. Mais on a les roberts que l’on peut. De toute manière d’un Robert à l’autre, tout un chacun peut franchir le pas.

Si la daube d’Escassut est bénie des dieux, elle ne réussit pas au Robert dont la définition est assez vague, presque anodine : « n.f. (1640 ; it, addobbo « assaisonnement ») Manière de faire cuire certaines viandes à l’étouffée dans un récipient fermé. » On en retiendra les origines italiennes même si elles n’ont qu’un lointain rapport avec la réalité. La daube n’est pas plus assaisonnée qu’une salade. Mais faut-il faire confiance au Robert qui exclut les origines italiennes de l’assaisonnement lorsqu’il définit le verbe assaisonner: « n.m. (XVIe ; « cultiver dans une saison favorable », XIIIe ; de a- 1, et saison)… » Il y a là de quoi perdre son latin.

Un conseil à Escassut pour l’année prochaine : si nul n’est censé ignorer la loi, tu peux ignorer le Robert. Nul ne t’en tiendra rigueur puisque le Robert est un gros enculé.

09 octobre 2007

Le cuistot de la semaine en phases finales


Laporte aime le jambon. C'est pour dire combien la charcuterie peut-être "rugby". Notre Jacques Le Boucher le sait. Il sait combien la charcuterie apporte de force à nos organismes de sportifs de haut niveau. Mais entre Jacques et Laporte, y a pas photo. Il y a charcuterie et charcuterie. Pour se remettre de ses émotions, la charcuterie de Jacques est la meilleure et Laporte ferait mieux de se mettre au thé. D'ailleurs, le Tea Time, c'est pour samedi qui vient.
Eh wi, Ki(wi) l'eut cru ? Ki(wi) pensait qu'un quart de finale contre le pays du nuage blanc allait mettre les Français sur un nuage ? Ki(wi) croyait que les bleus allaient manger les blacks comme des petits gris ?
Petit replay d'un des moments forts et une pensée à l'arbitrot. Ah oui, céééééééééé bon.

(Il y avait là le haka du fameux quart de finale, vu à la télé. TF1 ayant tous les droits, il a été supprimé. En voici un autre, en bonus, il y a les hymnes, en malus, il y a plus le "cééééééééééé bon" de l'orgasme de Lacroix en mi-molle.)



Alors, va pour la charcuterie et mort au cholestérol. Jambon de tout genre et saucisson de toute taille s'entrelaçaient charnellement dans les plateaux disposés ça et là. Une partouze de salaisons. Les cornichons tutoient la rosette et le beurre astique le saucisson. Céééééééééé bon. Plus on mâchouille et plus les babines abusent des frissons. On est en demi et rien ne nous coupe l'appétit, certainement pas un rosebeef.
On en oublierait que c'est juste l'entrée et pour la daube, on ne rechigne pas. On y va. Une daube de chez daube. La sauce justement réduite et la viande d'une tendresse que ce monde de brutes en a même oublié l'existence. Les babines tiltent. C'est un goût de jadis qui fait retourner Proust de sa madeleine. Les fondamentaux, de la bonne viande, une sauce rondement menée et un mijotage de ceux qui savent que la cuisine ne s'est pas faite en un jour. Jacques est de ceux là et nous, on lui dit merci.
Mais le bougre, pour ne pas vexer les dieux par une indécente perfection, se permet un lancer d'assiette de quatrième série. Peu sont celles qui partirent droite et, en touche, beaucoup sont tombées. Personne s'en offusque, la chorale déroule aussi bien qu'un maul avec l'Amiral au micro et Eric Léo en Claude François. Ça chante comme autrefois, et oui la cuisine authentique, c'est ça aussi. Le fromage passe par là avant de laisser la place à une tourte juste tiède.
La Fée annonce le champagne au micro et Jacques son anniversaire sans micro. Re-chanson, on aurait même battu des records de décibels. Pour la note, on s'en fout, c'est jour de fête. Pour rappel, les repas d'anniversaire dénotent. Alors longue vie à Jacques et God save le XV bleu des caprices de la reine.

Pavé dans la mare pour ce mardi soir

Les raisons d’un trou noir qui a remplacé les exubérances du trou à rat un soir de match du XV de France.
Selon les Docteurs es-rugby qui fleurissent ces temps ci un peu partout sur les ondes radios et hertziennes, sur les plateaux où il fait bon recevoir du people qui vit ses émotions par procuration ; on nous explique avec force arguments que le jeu de rugby repose sur des fondamentaux. Des quoi ? Des fondamentaux, comme on les retrouve en économie, en politique, en connerie aussi, bref les fondamentaux c’est le socle, le dogme qui indique la méthode et le cap.
Pour nous, se sont ceux de Pierre Quonquet « Les fondamentaux du rugby moderne » où l’on nous explique notamment comment partager l’esprit et les valeurs de notre sport. Et que si celles-ci s’appliquent bien sûr dans le pré, elles se transmettent également en dehors.
Alors, en ces temps d’effervescence rugbystique populaire, j’ai un peu mal aux Archiball en constatant que pendant cette coupe du monde, qui se déroule « at home », l’on n’est pu se retrouver une fois, rien qu’une seule pour communier solidairement et vivre ensemble quelques émotions comme seuls parfois notre sport peu en transmettre.
Avant de se dire que finalement noir c’est noir et qu’il n’y a plus d’espoir, il nous reste deux matches pour retrouver, en toute simplicité, un peu de solidarité.
Très sincèrement, Pascal

06 octobre 2007

Les syllogismes de l’andouillette

La pignole du Barde

L’andouillette est une petite andouille qui se mange chaude. Par déduction, cela signifie que l’andouille est grande et se mange froide. Ainsi, ce qui est grand n’est pas chaud et ce qui est petit ne saurait être froid. En sorte que la taille serait la condition même de la chaleur. Seuls les philosophes à la petite semaine digresseront sur un tel postulat. Il n’empêche, celui qui prend parti pour l’andouillette au détriment de l’andouille choisit clairement son camp. Pour Jérôme, une petite taille est, sans ambages, synonyme de chaleur. En quoi, il renverse bien des certitudes. De Jérôme à Socrate, il n’y a qu’un pas : toutes les andouillettes sont petites, or je suis une andouillette, donc je suis petit. Jérôme affiche, avec superbe, une humilité qui le grandit. Encore que. En se refusant d’être du côté des andouilles, Jérôme n’entend pas qu’on le tienne pour un imbécile. Dès lors, il n’est pas le moins du monde l’être humble que sa dilection pour l’andouillette laissait supposer. Son message est clair en somme : Je ne suis pas une andouille mais je suis petit et chaud. Moralité : il vaut mieux être petit et chaud que grand et con.

05 octobre 2007

Se faire le maillot

On ne parle que de ça ! Dans tous les journaux, sur toutes les radios, le sujet “sportif” du jour est la couleur des maillots pour le match de la France contre la Nouvelle Zélande. Parions que Gilardi va bien passer un quart d'heure dessus pendant le match, lui qui n'a généralement rien à dire.
Enfin !
Que ça vienne de l'article écrit à l’occasion de leur première tournée européenne qui les qualifia de all backs (tous arrières ou tous trois-quarts) qui aurait été écrit dans le journal all blacks à la suite d’une erreur typographique, ou qu'il vienne du fait qu'il portent tout simplement le deuil de leurs adversaires, les hakateux tiennent à leur maillot noir bien qu'ils aient perdu le tirage au sort.
L'explication de cet imbroglio est donné par Adidas, l'équipementier des Blacks, qui déclare que les Néo-zélandais ont deux maillots, noir ou gris foncé (ce qui ne donne pas vraiment le choix !) alors que les Français possèdent le bleu-nuit et le blanc (couleur permettant un plus grand contraste pour ne pas retomber dans les travers du dernier Nouvelle Zélande - Écosse).
C'est donc une affaire de gros sous, puisqu'Adidas se frottent déjà les mains à l'idée de vendre des maillots noirs suite à une éventuelle victoire.
La France étant de son côté sous contrat avec Nike, on n'a plus qu'à espérer...
Puisque Nike vient de Niké : la victoire en grec – Athéna Niké étant la déesse de la victoire –, et qu'il est commun en sport de s'assurer mentalement la victoire par : On va les niquer ! Pourvu que ça marche...

02 octobre 2007

Le cuistot de la semaine et l'andouillette au trou

Ah le Perdigue, à peine embauché, le voilà qu'il manque à son poste avec des excuses bidons à la ma-grand-mère-est-morte. Du coup, plus de grasse-mats le mercredi matin en attendant que les vendanges se terminent.
Bon comment on fait déjà ? Il faut être là pour le repas, ça c'est fait. Faire le tour pour avoir la note, ça c'est fait. Se lever aux aurores pour blogger tout ça, ça c'est à faire, surtout qu'on ne s'est pas tapé une paëlla. Sinon un copier-coller de la semaine dernière ou celle d'avant aurait fait l'affaire, mais non pas de paëlla… Môsieur Jérôme, il faut toujours qu'il fasse son beau et qu'il nous sorte un menu de la Saint-Sylvestre. Il le sait pas que c'est pour rire les notes ? Et que c'est pas la peine de faire péter les reccords, il n'y a aucune étoile, au mieux une roteuse ?
Alors, ni une ni deux, il attaque avec un gaspacho le gazier. Il entame son repas comme le blond à qui tout réussi dans le sketch de Gad Elmaleh. Bon, on est prévenu. Le gaspacho est excellent et bienvenu avec la température des moissons qu'il y avait dans le trou. On en reprend. C'est frais, c'est le premier effet kiss-cool du repas.
Le deuxième effet kiss-cool, oubliez la température des moissons, là, on est dans le crachin breton. La tambouille d'un hiver qui s'annonce rude.
Moi je dis que Jean-Pierre Coffe, eh ben s'il avait connu Jérôme, eh ben il serait tombé amoureux de lui. Pourquoi !?! Eh ben pour son andouillette, couillon. Vous la connaissez l'andouillette à Jérôme ? non !? Eh ben il fallait être là hier soir, parce qu'andouillette, il y avait. Et avec l'andouillette, on ne s'improvise pas andouilletteur. Ce petit roulé cher à Rabelais et qui titille les papilles du cochon qui sommeille en nous fut servi avec son bain de moutarde à l'ancienne. L'Association amicale des amateurs d’andouillettes authentiques – à qui on doit le AAAAA – ferait de notre cuistot un idole. Quand on sait que ce rouleau de boyaux, estomac et intestin de porc est "dressé" à la main, on imagine l'amour solitaire que Jérôme a mis dans la préparation de ce plat. Le gratin de pommes de terre en était tout nappé.
Enfin le fromage. Le lancer d'assiettes à bien failli finir devant les tribunaux avant de se calmer les esprits avec le dessert, Jérôme n'avait pas dit son dernier mot. Il nous réserve le troisième effet kiss-cool dans un fondant au chocolat que toute bonne orgie se doit au programme. Et papoti et papota le temps de refaire tout les matches du week end, chacun s'est siflé deux parts en se léchant les doigts pour en finir.
Heureux comme des coqs en pâte, les vieux sages se réunissent en conseil avec le Tcho, Jacky, Pepe, Kloz, Gilbert, Jean-Jacques V. et congratulent le toquet d'un 16,5 pour avoir osé introduire, pour la première fois semble-t-il, l'andouillette dans le trou. Même pas mal.