29 mai 2008

Le cuistot de la semaine comme là-bas dit !

Par le Blogger


Un proverbe orientale dit : Derrière tout homme une femme !
Il ne faut pas juste imaginer le gars entrain de marcher, avec sa femme tout de noir entoilée à dix mètres derrière trainant toute une ribambelle de marmots. C'est une erreur... Car un autre proverbe, oriental lui aussi, dit : il ne faut laisser ta femme derrière, c'est comme ça qu'on te la pique. En effet, ce proverbe, le premier, cache un aphorisme. Quoique, je vous le concède, les hommes orientaux marchent souvent à dix mètres devant leurs femmes, c'est à croire qu'ils marchent tout simplement vite ! On va dire ça...
Revenons alors à notre aphorisme, cette image que la littérature veut comme le contraire d'un lieu commun. Puisque le lieu commun, en principe, voudrait que l'homme soit tout naturellement derrière la femme... Bande de cochons, ce n'est pas ce que vous pensez, il s'agit ici, si on ferme les yeux comme si on se faisait royalement chier dans un cours de philo ou de français, d'imaginer qu'un homme a besoin d'être épaulé par une femme pour s'investir pleinement dans ses projets et profiter ensuite pleinement de sa réussite. On en parle peu et pourtant ! Rendons hommage à toutes ses femmes qui, dans l'ombre de leurs maris, travaillent dur pour leurs laisser le temps de la réflexion et le loisir de la découverte. Ces maris qui machouillent tranquillement leurs crayons en attendant l'idée de génie alors que leurs femmes se torchent la bouffe, la vaisselle et les mouflets. Bon d'accord, monsieur et madame Curie avaient une nounou, mais madame Einstein, madame Proust, madame De Vinci, madame Darwin, madame Poubelle, madame Edison, madame Heinekein et madame Barbecue... ne leurs doit-on un immense respect ? une profonde reconnaissance ? au même titre que madame Dinclaux !? Eh bien si, et oh combien madame Dinclaux – qu'on appellera Valérie – devrait bien vouloir agréer l'expression de nos salutations les plus distinguées, juste après cette page sportive signée Perdigue :
Mi figue-mi raisin furent les cieux et les âmes en ce mardi soir.
Les nuages attendaient que nous fumes assez nombreux pour percer et les Castors se demandaient qui oserait fouler de nouveau le pré de Musard après la déroute du Black Bloody Friday (BBF).
Notre terrain fétiche est pris par les adorateurs de la morue, et c'est finalement au club de tennis que nous trouvons refuge. On commence à espérer qu'il n'y aura pas de travaux rue de Bègles, sans quoi on sera obligé de manger les plus faibles.
Finalement c'est à 10 contre 10, sur le demi terrain d'honneur que se déroule les hostilités.
A nous voir jouer comme ça, on se demande comment on a pu prendre une rouste lors du BBF. Tout y était. Cadrage débord, passes millimétrées, redoublement, la volonté, la hargne, l'adresse. Bref, reste une seule question : Pourquoi ? Why ? Comme disent ces foutus non bouffeurs de grenouilles, ni de cagouilles. A se demander si ils bouffent des craques.
Mais, on s'égare.
Cent fois sur le métier remettre son ouvrage, telle est la leçon du BBF.
Comme dirait le Chapon, si la toiture est rouillée, c'est que la cave est humide. Nous voici donc investis d'une mission humanitaire, demandons à Kouchner de nous ouvrir un couloir avec juste assez de lumière pour ne pas se prendre pour Mère Thérésa.
Rangeons les crampons et douchés, rasés branlés de frais, tous au trou.
C'est qui de bouffe ??????? Ici Perdigue, à vous les studios.
This is the question, mon petit Perdigue, c'est qui de bouffe ? Car en direct du trou, rien ne laisse entrevoir la suite des événements. Arrivé à 21h, l'état des lieux est consternant. Pepe, Franck, le Tcho et le boucher s'affairent à essuyer la vaisselle. Derrière le bar, une montagne de verres sales. Dans la cuisine, personne. Euh, il y a comme un problème !! Les vieux résument la situation via leur porte-parole, Pepe :
– Putaing, c'est le bordel.
Tout est là, entre les lignes ; il y en a qu'une, d'accord, alors entre les mots : Putaing, c'est le bordel.
Regardez bien, entre Putaing et la virgule, on peut lire : Maria n'est pas passée. Et entre le reste : ces enfoirés d'Archiballs ont tout salopé avec les anglais vendredi après le match. Conclusion, depuis la soirée de vendredi, personne n'a nettoyé et le trou est en chantier pour le repas. Mais, en parlant de repas, Tcho s'interroge :
– Y a quelqu'un pour le bordel ?
Laconique le Tcho, comme son frère. Ils frisent le langage codé, le morse. On pourrait croire qu'ils sont tombés du berceau quand ils étaient petits en dévalant la chaîne des Pyrénées, mais non ! Il paraît qu'ils sont pas tombés, qu'ils parlent comme ça pour ne pas forcer, pour faire le moins d'efforts possible. Alors quand t'as compris ça, il te faut de l'imagination pour l'autre bordel, c'est pas le bordel des anglais, c'est un autre bordel à décoder. Mais quand tu finis par t'apercevoir que les cinq vieux te regardent – parce qu'entre temps il y a Jacky qui est arrivé – avec dix yeux exorbités de faim en attendant la réponse, tu comprends que le Tcho vient de te demander s'il y a un cuistot ? Alors, soit ils te sautent dessus pour te bouffer, soit tu dis : Bien sûr qu'il y a un cuistot ! C'est ce que j'ai fait. J'ai eu la vie sauve. Sur ce, le boucher me remit à rude épreuve :
– Mais, il est 9 h le bordel.
Putain, c'est pas vrai ! Il parle comme ça lui aussi ! C'est la conspiration du bordel ! Moi, je sais plus quoi dire, oui il est 9h. Personne ne lui a demandé de faire l'horloge parlante, pourquoi ils me regardent tous encore ? Au secours...
C'est là que Patrick a eu la bonne idée de se pointer avec 15 cocottes sous les bras. T'as compris. Patrick arrive avec tout de prêt, plus qu'à le faire chauffer, ouf !
Le temps de laver les verres et les sportifs du mardi arrivent l'un après l'autre. Patrick pose sur la table une salade de tomates et de pois chiches flambée aux piments. On s'est tous casés à table, petite soirée marocaine après un week end anglais. C'est bien vu.
Viendra ensuite le couscous, Ouarzazate n'est plus très loin. Dire qu'il y a deux jours on entendait brailler 25 british marinés à l'houblon. Au bout de la caravane, on passe directement du couscous au dessert. Patrick se trahit : Valérie m'a dit que dans un menu marocain, il n'y a pas de fromage ! Ah, c'est donc Valérie qui tient la laisse du chameau. On ne dira rien, surtout que le dessert est une merveille, des oranges à la menthe et des putains d'excellents gâteaux marocains. Youyous.
Le conseil des nababs du bled réunit Hervé D., Garcimore, Kiki, Miguel, Hamilton et Perdigue pour un joli 15 avec mention : Choukrane bezef.

23 mai 2008

L'archivette et l'architecthorynque

La pignole du Barde

Notre biodiversité est sans cesse menacée. Certaines espèces sont en voie de disparition. Les archiballs n’échappent pas à ce triste sort. Certaines variétés sont ainsi en voie d’extinction. Au premier rang le Marien et le Baudet. Pareils à l’anguille et à l’alose, au lézard occelet ou à la cistude, il nous faut les protéger sous peine du pire. Le Marien est, sans conteste, le plus exposé. Ce mammifère palmé, dont seuls les scientifiques parviennent à déceler la différence avec l’ornithorynque, n’a que trop subi les atteintes de ce monde étranger à la beauté des choses. Il subit de plein fouet l’effet de serre et ne doit son salut qu’à ses replis dans ce qui lui tient lieu d’habitat : le trou. Sitôt qu’il s’en écarte, il souffle, il ahane, il geint, il gémit. Et son corps n’est plus que tremblements. Le Marien hors du trou fait peine à voir. Un bon Marien est un Marien dans le trou.
Le Marien est fragile, si fragile. Il inspire une pitié légitime. Il répugne de plus en plus à la solitude. C’est pour cela qu’il va désormais accompagné du Baudet. Cette crevette de la mer baltique, cet amphipode du nord, ne sort plus sans son Marien. Une crevette et un ornithorynque, avouez que cela forme un putain de couple. Ce n’est peut-être pas l’élégance qui les caractérise. Ils possèdent, cependant, la grâce des humbles, des réprouvés, de ceux que le monde chahute. La crevette Baudet redonne au Marien la sérénité et lui épargne un accablement dont il sait qu’il serait suicidaire. Il faut la voir se nicher sur la queue plate du Marien, titillait son bec corné pour mesurer son sens de l’amitié. Il est vrai que le Marien la prémunit des assauts de néfastes filets par ses pattes armées de griffe. Il paraît que l’on peut les deviner à marée basse, sur le bassin, lorsque le soleil se lève. Et que Kiki les appelle par de petits cris pour leur adresser d’amicales caresses.
« T’es complètement barge mon pauvre barde » me murmure Garabos. « Tu nous fais chier à avec tes calembredaines. Te casse pas. Marien c’est un enculé et Baudet aussi. Deux enculés valent mieux qu’un je te l’accorde. Mais il faut alors une tierce personne. Et c’est moi le gastéropode. Moi j’ai pas besoin de me casser les couilles. Je fais tout moi-même. Et les deux autres cons, ils n’ont qu’à me regarder . T’as qu’à demander à Zeille si j’ai pas raison. »
Désemparé, je ne savais plus quoi écrire. Et pourtant, il me semblait avoir taquiné la vérité. Ce qui n’enlève rien au fait que Garabos soit un gastéropode. Perdu, je m’enfonçais dans la nuit en marmonnant des patenôtres.

21 mai 2008

Le cuistot de la semaine par Jean-Paul Gaultier

Par Le Barde

A peine avions-nous pénétré dans notre antre que nous étions dans une atmosphère marine. Des algues pendaient au plafond comme des guirlandes et, dans la petite cuisine, deux compères en polo marin s’activaient. Gwen et Jérôme, c’est un peu Laurel et Hardy. Encore que Jérôme ait pris quelques rondeurs depuis qu’il est l’un des nôtres. Mais ils étaient mignons nos deux petits archis, nos deux mômes, nos deux bambinos. Il ne manquait plus qu’un air de Dalida.
Sur la table, des langoustines étalaient leur chair parfumée alors qu’à quelques centimètres des huîtres, avec un citron de vert et un citron jaune, attendaient des mains concupiscentes. L’hommage à l’amiral était patent. On entendait au loin sonnait sa corne de brume. Des doigts comme des pattes d’araignées saisissaient les pensionnaires de la mer, tartinaient, trempaient les homards de Norvège (les langoustines sont le nom commercial de ce grand crustacé marin décapode) dans une mayonnaise d’enfance. Ce n’était qu’une mise en bouche.
Vinrent alors les saumons fourrés à l’oseille (et non pas les saumons fourrés par Zeille). En l’occurrence, l’oseille n’était qu’en sauce, mais je me balance du réel, préférant l’hypothétique à la vérité. Il y eut un long silence, un silence de cathédrale. Le trou, parfois, a des allures de cathédrale. Les saumons étaient trois, on eut dit les trois grâces. La découpe fut lente et longue. La grâce se mérite. Puis, les castors jouèrent des mandibules. Ils en jouent mieux que les castagnettes chères à cet enculé de Vannier. La chair était douce à leur palais complice. Ils en redemandèrent. Gwen et Jérôme dansaient autour des tables comme deux jeunes filles en tutu. « T’en veux un peu plus, t’en veux un peu plus » chantonnaient-ils à l’oreille de leurs ouailles. On était dans un film de Jacques Demy. Et d’ailleurs, les deux compères entonnèrent Nous sommes deux sœurs jumelles comme un seul homme. La grâce vous dis-je. En bon disciple de Jansénius, j’affirme que ces deux-là iront au paradis. Comment ne pas évoquer, dès lors, ces propos du plus janséniste des écrivains français, Blaise Pascal : « La vertu d’un homme ne doit pas se mesurer par ses efforts mais par son ordinaire. »
Mais toute chose à une fin. Le saumon n’échappe pas à la règle. Ce fut donc le temps du fromage à défaut du temps des gitans (nous sommes au temps du festival de Cannes et je ne vois pas pourquoi on ne lui rendrait pas hommage à notre manière). Au lancer d’assiettes nos deux jeunes files excellèrent. Rares furent les débris fruits d’une maladresse coupable. Et le trou devint le plus grand chapiteau du monde (Cannes toujours). Enfin, le chocolat vint et s’habilla de tarte. C’est à ce moment très précis que l’algue se fit aérienne et vola de castor en castor. Certaines amerrirent sur des crânes accueillants, Tcho, le président.
Puis nous levâmes un verre à Oscar le petiot de cet enculé de Perdigue. Une putain de soirée vous dis-je. Le jury – Prof, Guitou, Yann, Pascal, le Barde et le Blogger – commit un 16. Et un 20 pour la déco. Merci les filles.

18 mai 2008

Un premier mai à Venise

Par Le Barde

Lors que le muguet titillait la France, sur les routes, sur les boulevards, quelques castors accompagnés de leurs épouses prenaient le train pour Toulouse via Venise en ce jeudi premier de mai. Dans un compartiment qui leur était tout acquis, à l’exception de quatre chinois, ils prirent d’emblée les affaires en main : vin de haute tenue (merci Eric Léonard), pâtés à gogo (ah ! la terrine de boudin d’Hervé Cambo) et saucissons d’exception (Escassut oblige). De contrôle, il n’y eut point. La contrôleuse et ses comparses mâles (habillés par Christian Lacroix que l’on connut plus inspiré) préférèrent les charmes étalés sur une table de circonstance au son triste du poinçon. Les chinois ne furent pas en reste. D’aucuns cherchèrent des marchés hypothétiques. En vain.

L’ambiance monta d’un ton. Quelques chants montèrent dans le TER en goguette. Mener la vache au taureau, je mets le doigt devant et j’en passe. Puis Toulouse vint. Mais sans Bonnet taquinant sa Cécile en hommage à Nougaro. La navette passa devant le stade du stade avant de s’immobiliser à Blagnac où les buildings, paraît-il, sont si hauts. Repus, les voyageurs firent un somme avant d’atteindre les faubourgs de Venise. Ils gagnèrent leur hôtel, à Mestre, se mirent à table, firent un petit tour en ville avant de rejoindre leur couche où les attendait leurs promises.
Le 2 mai fut vénitien. Par petites bandes, les castors et les castorettes déambulèrent dans la cité des doges noire de monde. Le soleil dardait ses rayons triomphants sur leurs corps en feu. Ils se retrouvèrent dans un restaurant cher à cet enculé de Jean d’Ormesson. Sous la treille et une lumière bénie des dieux, ils mangèrent vénitien, burent italien de longues heures durant. Les rétifs avaient tort. Ces moments-là n’appartiennent qu’aux conquérants. Puis, c’est ensemble qu’ils arpentèrent le pavé de Venise où Marcel (Proust) se cassa la gueule et retrouva sa madeleine. Ils se payèrent un petit musée où un Matisse leur était promis. Ils n’eurent droit qu’à des Picasso, un Balthus, des Kandinsky et autres freluquets du pinceau. Déçu, le barde s’en prit à la présidente et glapissait des « Il est où mon Matisse Coco ». Certains désirèrerent taquinaient la gondole. La troupe se sépara et se retrouva à l’hôtel per mangiare. La pression montait chez les joueurs. Un bref petit tour au bar et tout ce beau monde alla se coucher.

Le 3 mai quelques inassouvis reprirent le chemin de Venise pendant que d’autres découvraient Mestre. A 13heures, le bus partit pour Rovigo. Nul ne savait encore que l’une des plus belles pages de l’histoire des archiballs allait s’écrire. Déjà dans les vestiaires, on pressentait l’exploit. On entendait au loin la voix de Pépé : « Vous allez pas vous laisser bouffer les couilles ! ». Les castors étaient blêmes, ruaient, transpiraient tout leur soûl. Jean-Bernard, Eric (s) (Léonard, Crouseilles et des Garets), Bernard, Jérôme, Jean-Pierre, Titi, Loulou étaient remontés comme des pendules. Il fallait voir leur échauffement, leurs étreintes sauvages, leurs étirements superbes. La bave coulait sous leurs lèvres, c’est à peine s’ils parvenaient à prononcer un mot. L’équipe de Bègles de 91 n’était rien en comparaison.

Rien ne leur résista. Trois matches de 20 minutes. Trois victoires. Ils bousculèrent du rital, du bock et du black. Ils transpercèrent les lignes ennemies pareils à des condotieres. A ce jeu-là, Bernard (Palanques) fut tout simplement sublime. Cadrages débordements à la pelle, courses folles, remises à l’intérieur pour autant d’essais. L’âge n’est rien, l’âge n’est qu’une vue de l’esprit. A lui le castor d’or. Mais tous, oui tous, furent exceptionnels.

La première équipe prit une branlée mémorable et ne parvint pas à marquer le moindre petit essai. Jerôme à maints reprises se gaussa de leurs fadaises. Et Titi gambadait comme gambade les dieux. Lors que Jean-Bernard sans cesse haranguait ses troupes. 9 essais à zéro. Le deuxième match fut encore plus grandiose. Bernard assomma l’équipe des Sharks de toute sa classe. Les pauvres sud-afs en n’en pouvaient mais. Gros, immobiles, sans réaction face au talent de leurs adversaires, ils subirent un retentissant 6 à 0. Trois essais de Bernard, un de Saubusse et un de Campech puis de Loulou dont la course chaloupée fit merveille.


La foule en nombre se pressait incrédule. La rumeur se répandit. Les frenchies étaient à leur apogée. Les femmes se pâmaient devant leurs corps ruisselants à la musculature sculpturale et si fine. Pour leur dernier match, les castors étaient ceints par des spectateurs en folie. Ils récitèrent de nouveau leur leçon. Les Néo-Zélandais de Christchurch plièrent à leur tour. Le combat fut un plus rude. N’empêche, quatre essais vinrent conclure cette après-midi de rêve. Le Barde, Titi, Loulou (encore) et Jean-Bernard déposèrent la béchique sur cette terre que l’on dit promise et qui n’appartient qu’aux anges. On crut que les Blacks allaient marquer un essai à la toute dernière minute. Mais Loulou, revenu du diable vauvert, expédia l’impétrant en touche et tendant ses bras vers le ciel haranguait le tout puissant. Ivres de joie, les castors se congratulèrent au coup de sifflet final sous une ovation taurine. Indescriptibles moments de bonheur. Une légende venait de naître. La grande épopée des archiballs s’inscrivait sur la terre âpre et brûlée d’une province italienne.

La soirée fut paisible ; les castors étaient épuisés. Les Ecossais qui n’avaient pas goûté l’opposition de frenchies insatiables donnèrent de la voix. Les Italiens entonnèrent un Nabbucho d’anthologie qui fit pleurer Eric (Léonard). Et La salle debout chanta la marseillaise. O peuple né des entrailles gauloises, ô descendants des guerriers d’Arcole et d’Austerlitz, quel hommage. Puis, les castors partirent vers leur penate. Ils fêtèrent leur triomphe au bar de l’hôtel. La soirée fut grande avec Léonard en point d’orgue. La bière coulait à flot, les chansons pleuvaient. Trop ému, Zeille, oui Zeille versa une larme sur l’épaule du barde.

Le lendemain, après une promenade vénitienne, ce fut le retour. Les castors retrouvèrent la rugueuse, l’impitoyable réalité. Il leur fallut un temps fou pour embarquer. Question efficacité au guichet, Italowcost, c’est de la daube. Alors qu’il restait encore quelques castors, on leur signala que l’enregistrement était achevé. C’est alors que dans un anglais shakespearien, et en tapant sur la table, Zeille dit : « What happens ! ». Un silence inouï enveloppa l’aéroport. Zeille, n’est pas un homme comme les autres, il sait tout faire et il eut raison de l’inertie de pauvres filles que l’on avait commises à des taches qu’elles ne maîtrisaient pas le moins du monde.
Ainsi, après s’être gonflés deux heures au comptoir, les castors embarquèrent. Après une halte à Nantes où il ne pleuvait pas, ils filèrent vers Toulouse. Puis ce fut encore la navette et le train. Et là, de nouveau, pâtés, saucissons, vins, brie et chocolat. La bande eut même droit à l’air de la Castafiore par Denise. Sublime, tout simplement sublime. La Tebaldi, la Schwarzkopf, ce n’est rien à côté. Ah ! Denise ! A Bordeaux, un crachin timide signait la fin du périple. Bouleversés, les archiballs se séparèrent. La vie, cette gueuse, allait reprendre son cours ordinaire. L’ordinaire, c’est ce qui répugne le plus aux castors. Et dans le ciel gris d’un Bordeaux peu disert, la nuit fut étoilée. On raconte qu’à Rovigo, l’on a débaptisé les étoiles. L’une s’appelle désormais Palanques, l’autre Saubusse. Et la grande ourse, à présent, a des allures de castor.

Un ours bien léché

La pignole du Barde

Ce serait si facile et, pour tout dire, simplet que de donner du loup de mer en évoquant l’amiral. Bien sûr, bien sûr, Robert (le petit) rappelle que c’est un « vieux marin qui a beaucoup navigué et à qui ses longs voyages ont fait les manières rudes, l’humeur farouche et solitaire. » En cela, notre amiral n’est pas très loin du compte. Sauf que, s’il peut être solitaire, c’est le plus généreux des hommes. Mais le loup de mer n’a rien d’un animal, et l’on ne saurait faire un bestiaire avec de telles incongruités.
La qualité de son organe (vocal) inciterait volontiers à parler du rossignol. Il y a, cependant, je ne sais quoi de déplacé dans la comparaison. Le rossignol a le pépiement aigu, le trille aérien. Féminin en somme. Alors que Roland tient davantage du ténor avec des soupçons de basse. Exit donc le rossignol. Plus un oiseau dès lors pour approcher notre homme. L’issue est maritime. Car Roland toujours en appelle à l’écume. Et c’est à l’ours, sans conteste, que va notre imagination puisque les pandas, jamais, ne taquinent l’océan. L’ours, oui, l’ours, surtout lorsqu’il a des vertus polaires.
Il y a dans cet animal je ne sais quelle douceur qui doit beaucoup à la perception de l’enfant. Le nounours sans cesse sommeille au fond de nous. Comme Roland. On dit la bête féroce, cruelle. Que nenni. Elle va sa vie à sa manière, avec ses armes, ses grosses pattes griffues à l’extrême. Un ours polaire que ne renieraient pas les meilleures scènes du monde. Alagnas n’a qu’à bien se tenir. Même si Roland partage avec lui le goût de la chansonnette, voire de l’escarpolette. Trénet, c’était le fou chantant ; Roland, c’est l’ours chantant et enchanteur. Et en aimé quel répertoire, tout y passe, des filles de la Rochelle à l’orage du regretté Georges. Roland, c’est un hédoniste, un épicurien qui renâcle aux pensées abstraites. Il fait sien ce vers du Brassens : « La vie est à peu près le seul luxe ici bas. » Mais quel luxe pour ceux qui côtoient l’amiral.
Où est ton ours polaire dans tout ça mon pauvre barde soupire le général ? J’en perdrai presque le fil de mes pensées si je n’étais certain d’une vérité. Notre manière de voir les choses l’emportent sur la perception commune que l’on peut en avoir. Je confirme donc mes dires. On a tous besoin d’un nounours, fût-il polaire. Même si Roland est le plus chaleureux des humains. Mais qui a dit que l’ours polaire n’avait pas de cœur.

14 mai 2008

Le cuistot de la semaine, leçon de sauvetage en mer

Par Le Blogger


Une démonstration a été faite hier : comment un battement d'aile de papillon peut provoquer un tremblement de terre ? Vu comme ça, c'est d'actualité. Vu toujours comme ça, ce n'est pas vraiment évident. Et pourtant. L'histoire est banale, aussi banale que le battement d'aile d'un papillon, et elle a le mérite d'être simple. Voilà les faits.
Notre Vava international, prévu au piano pour le repas d'hier, n'en fini plus d'être privé de son permis. Plus que les douze points nécessaires, il paraîtrait qu'il a encore plus à son débit et attend sagement dans sa Marcheprime que ces foutus points reviennent lui débloquer la situation. Ayant mal mesuré la situation, son tour de bouffe arrivant plus vite que les points, il ne fut point en mesure d'honorer sa promesse et ne put prendre de mesures afin d'être remplacé. Le vieux 4 ne se plia en 4 que la veille d'un long, très long week end, où il est bon de ne pas consulter ses mails, pour envoyer un mail au Douanier comme une fusée de détresse hélas peu visible du pont d'un quelconque navire. Ce n'est donc que l'après-midi d'hier que l'appel au secours fut enfin entendu. Et qui mieux qu'un vieux baroudeur des océans, qu'un vieux loup de mer, qu'un vieux maître de la barre pour localiser la balise argos ? Hein ? qui mieux que l'Amiral pour dévier sa trajectoire afin de porter secours ? Personne mes amis, personne, nous avons là une espèce unique que l'océan n'aura plus le plaisir de pousser à bout.
- Aha, il est là le papillon ? Celui qui, d'un battement d'aile et patati et patata... parce que l'Amiral est un adepte du nœud de papillon...
- Niet, pas encore, l'effet du papillon va venir plus tard.
C'est que l'Amiral, après avoir écumé les mers, défié tous les cyclones et les anti-cyclones, se pointe un peu plus tôt dans la journée me disant qu'il avait tout son temps pour prendre le temps de se chercher une occupation pour remplir son emploi de temps.
Là est le battement d'aile...
Car au même moment, le vieux 4 recevait alors la réponse du Douanier qui ne pouvait prendre son tour à la cuisine du trou. Le Sans-permis décide alors de lancer sa dernière fusée, un mail groupé et adviendra ce qu'il pourra. Mon ordi fait "toung", ce qui veut dire en langue bi-processeur-untel-pentium : mail en vue. Ca n'a pas raté, c'est la misère annoncée, pas de cuistot.
Sur le pont, l'ami Amiral s'offusque : Mais comment ? Personne pour secourir le Vava qui va à la dérive ? Moi qui jouit d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ? Saperlipopette ? Mille sabords plus mille millions de mille milliards de tonnerre de Brest !!! Y a pas un macchabée d'eau de vaisselle, un macaque, un macrocéphale, un malappris, un malotru, un mamelouk, un marchand de guano, un marchand de tapis, un marin d'eau douce, une marmotte mal reveillée, un mégacycle, un mercanti, un mérinos mal peigné, un misérable manœuvrant à la graisse de hérisson, un mitrailleur à bavette, un moratorium moricaud mouchard et moujik (et encore je ne vous fais que la lettre M) pour venir à l'aide ?
A tribord toute, le Castor-Haddock part à l'abordage du Métro le plus proche, bâbord amures, il est 17 h. Bordez les voiles moussaillons, le capitaine est parti pour déchirer le grand foc. Il faut regagner le port à 22h.
Pour un sauvetage, c'est la classe. Qu'aurait été le menu si tel n'était pas le cas ? Les pratiquants du trou se sont fait surprendre par un Amiral en grande forme. A 22h pétantes, l'affaire était pliée. Sous les vivats de tous, Roro est rentré au port avec un tour du monde à l'envers battant pavillon greco-basquo-indien. Rien de méchant. Dans ses cales, de la tomate-feta, du lomo, du riz tandori et des fruits secs. Rats comme nous sommes, les fonds de cales, ça nous connaît : on s'est baffré. Par sa maîtrise des situations les plus folles, l'Amiral provoque une ola générale, un séisme. Certains en ont même remercié Alain-Charles, va savoir pourquoi !!!
Pour une fois, le mot de la fin ne revient pas au jury, qui pour l'occasion a sobrement ranger son carnet de note. La manœuvre est de toute beauté pour lui porter un jugement, du coup, c'est le Vava qui en parle le mieux :

Mon Grand Amiral Roland !!

Je viens par la présente te remercier grandement d'avoir accepté si généreusement et sûrement efficacement d'assumer le repas des phoques d'hier soir…
Je suis certain qu'ils auront été bien soignés, car ces petites bêtes là, il faut bien s'en occuper, et cela me rend malade de n'avoir pu, comme tous les ans pour mon Birthday, leur faire partager ma joie de devenir plus grand à vos côtés !!
Ce n'est que reporté à très bientôt, mais l'administration est débordée (c'est connu !) et me fait payer cher mon nouveau permis (déjà un mois et demi de punition supplémentaire !!).
Avec tout qui fout le camp et en marchant à pied, je suis assez mal en point en ce moment pour assumer et assurer grand-chose !!!
Vivement que ça s'arrange...
Et comme le seul Kiki la Chignole ne peut pas suffire à me trimbaler les mardis soir, je ne peux guère me remonter le moral avec mes vieux frères Archiballs !!!
Alors en espérant qu'avec les beaux jours la liberté va m'être rendue, c'est avec joie que je prendrai (si tu le veux) ton tour ou que j'assurerai un de nos prochains repas de mardi soir !
Si quelqu'un connait les services de la Préfecture pouvant faire accélérer ma convocation à l'examen, cela me serait bien bénéfique !!!
Je vous embrasse à tous - Vous qui me manquez tant chaque semaine ! - et à toi, mon petit Roro adoré, je suis prêt à te faire la gâterie de ton choix quand tu veux où tu veux !!

On en pleurerait !

Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, Perdigue et Perdiguette ont eu un Perdigon de 50 cm et de 4 kilos, il est déjà plus costaud que son père !

12 mai 2008

Le cuistot de la semaine : L'homme qui murmurait à la queue de cheval

Par Zeille


Pourquoi ce titre ? Mais parce que le Cambot parle peu et plutôt bas, et qu'il a une queue de cheval. Surtout dans le dos. Le Cambot nu, c'est du pendentif réversible. Mais il reste beau. De bois mais beau. Du reste ne chante-t-on pas : « Cambot sapin, roi des forêts, que j'aime
ta membruuure ! »... Je sais, sapin : sa pine, cousin : cuisine, le tcho : la tchaude (pardon Denise). Mais revenons à nos boucs.
Le Hervé, de retour d'Italie, avait pour insigne honneur de nourrir le trou à scélérats. Comme le doute l'habite souvent, c'est à Venise qu'il s'en inquiète déjà. Et c'est à une bande d'Eric qu'il déclare : « C'est ici à Venise que je vous annonce que ce le menu est ». (Menuet, Venise, capito Guillaume ?) Tout d'abord, il nous raconte des salades pour nous épater. Euréka !! crudités et cochonnailles maison pour débuter ! Bravissimo petits blaireaux. Puis il parle de son secret, quelque chose de long cylindrique, appétissant, parfois crémeux, jamais sec (quoiqueue), que l'on suce, et que l'on aspire à connaître. Mais oui s'écrient Eric et Eric : des spaghettis, des spaghettis pardi !! (Pardi c'est pas la marque).
Le plat principal était annoncé.
La suite, nous la découvrons le mardi soir, lors du repas (poil au boa). Donc, après l'entrée de produits crudito-charcutien, de succulentes, de sublimes spaghettis bolognaises de la casa Cambot (merci Cathy et Marion) furent offertes en pâture à de vaillants combattants. Gamelle depuis le centre de la table !!!
La tomate rougeoyait sur les bouches affamées, les lèvres brillaient, les yeux pétillaient, les vieux pétaient tout court et les spaghettis se rebellaient vainement. Bref un beau bordel. C'est rituel. Un dernier slurp, une courte pause et c'est l'invasion des fromages français. Ils prennent bien sûr une branlée. L'habitude.
Enfin, pour dessert ce sont les ananas de la belle nana. Mais là aussi, la touche italienne, le chic les tranches jouent la finesse façon carpaccio. Avec en sus, des fraises de ci de là pour colorer nos envies. Le crescendo finit par une apothéose.
C'est bon, c'est beau, c'est pas du libanais, c'est du Cambot. L'assemblée est aux anges, comme Michel.
Hervé, beau comme un gondolier, a la mine satisfaite d'une connerie bien faite.
Le jury se réunit. Une fumée blanche s'élève. La messe est dite. Thomières, Malko, Arnaud, Tom, Donatien et le Général osent le quatorze. Alléluia.
Enfin et cela n'a rien à voir : Savez-vous qu'à Madagascar il existe principalement quatre dimensions de bananes. Les toutes petites sont appelées : Rhabillez-vous jeune homme. Pour les un peu plus grandes c'est : Rêve de jeune fille. Pour la taille moyenne c'est : Aie Aie Aie Maman. Et pour les très grosses, c'est : tant pis si j'en crève !!
A bon en-tendeur....

Le corps beau est le renard

La pignole du Barde

Comme je demandais à Zeille à quel animal lui faisait penser Hervé (Cambo, pas Delage), il ne transigea pas: « A un singe ! ». Je l’exhortais, cependant, à développer son propos. (Savez-vous, à cet égard, que le plâtrier, chez les archiballs, développe son propos comme nul autre : il philosophe, il rime à comme aucuns, laissant son interlocuteur sur le cul. Comme quoi, il n’y a que les cons qui ont des idées toutes faites et c’est d’ailleurs l’une de leur caractéristique.)
Les arguments de Zeille s’appuyaient sur notre périple guyanais. Et plus particulièrement sur un événement dont Hervé (Cambo, pas Delage) fut le seul et unique acteur. Comme de charmantes autochtones se livraient à des exercices physiques, elles aperçurent en haut d’un arbre, un étrange animal dont les couilles pendaient ostensiblement. L’animatrice, de dos, n’y voyait que du feu et s’étonnait des regards toujours plus distraits de ses élèves. L’animal en question gesticulait, poussait de petits cris à la mode Chita, criait « Jane, Jane », passait ses mains velues sous ses aisselles velues. C’était Hervé, bien sûr, (Cambo, pas Delage). La confusion fut bientôt totale et au moment où les donzelles voulurent capturer ce singe inconnu, il s’en fut rejoindre les siens.
A vrai dire, cet épisode ne me contentait pas le moins du monde. Nul ne peut réduire Hervé (Cambo, pas Delage) à un singe. Il y a du renard chez notre homme, de la fouine, de la belette. On admettra que le singe ne saurait, dès lors, être de mise . Car le singe n’est pas aussi malin que le renard, la belette ou la fouine. Mais foin de la fouine et de la belette, Hervé est un renard. Robert (le petit) le confirme : « Mammifère carnivore (canidés), aux oreilles droites, à la tête triangulaire assez effilée, à la queue touffue, au pelage fourni. » Et quelques lignes plus loin : « Personne fine et rusée, subtile. » Ce n’est pas le merveilleux La Fontaine qui dirait le contraire ! Il lui consacra plus de vingt fables. Citons : Le Renard ayant la queue coupée, Le renard et le bouc, Le renard et le buste, Le Renard et les poulets d’Inde et l’incontournable Le corbeau et le renard. (Je ne saurai trop vous recommander Le renard et le buste). Messieurs à vos fables !
Mais je ne résiste pas au plaisir de grapiller, ça et là, quelques vers : « Et que me sert ma queue ? est-ce un poids inutile ? » (Le renard, les mouches et le Hérisson). La queue du renard semble être, d’ailleurs, un sujet particulièrement sensible chez Jean de La Fontaine. On retrouve ainsi dans Le renard ayant la queue coupée, à peu de choses près, la même interrogation : « Que nous sert cette queue ? il faut qu’on se la coupe. »
Mais la queue du renard n’est pas celle de l’homme. (Ne pas confondre la queue du renard avec la queue-de-renard qui est une espèce d’amarante). Ni la queue du renard ni celle d’Hervé (Cambo pas Delage) ne sont des fleurs. Et l’on ne saurait réduire la beauté des fleurs à leur seule tige. Si l’on devait oser une comparaison, ce serait davantage vers la queue de cheval qu’il faudrait tendre. Non pas qu’Hervé (Cambo, pas Delage) soit un cheval puisque c’est un renard mais il arbore une queue de cheval. Une queue qui fut menacée d’ailleurs par ses cadets si d’aventure, ils avaient remporté le trophée auquel ils aspirent. Hélas les protégés du goupil de Musard ont été éconduits par Massy en demi-finale.
« En toute chose il faut considérer la fin » est-il écrit à la fin de la fable Le renard et le bouc. Hervé (Cambo pas Delage) n’ignore rien de cet adage passé à la postérité. Si rusé que soit le renard il n’en est pas moins homme. Mais quel homme !

07 mai 2008

Cadillac sauve le mont Saint-Michel

Appel à témoin lancé par Guigui : le toulousain témoigne


Désireux de proposer à ses licenciés un deuxième terrain d’entraînement et pour faire face aux restrictions budgétaires des institutions locales, Walid Salem, le nouveau et dynamique Président de UAC, propose de récupérer le sable en excès de la baie du mont Saint-Michel afin de l’utiliser pour assurer la couche drainante du nouveau terrain. L’idée serait, dans un souci de respect de l’environnement, d’acheminer la précieuse silice par une chaîne humaine. L’entreprise Garabos, entreprise reconnue dans le bâtiment s’est spontanément portée volontaire pour fournir les seaux nécessaires à l’opération.
Dans l’attente des autorisations préfectorales, une importante campagne de communication a été lancée en vue de recruter les quelques 400 000 bénévoles qui assurerons le transport. Pour Walid Salem, le concept est multiple et bénéfique en tout point. En effet il permet, de régler une partie du problème « Mont Saint-Michel » et de faire pratiquer une activité sportive à près de 400 000 personnes, le tout dans un respect total de l’environnement. L’opération permettra au club d’économiser une importante somme d’argent pour acheter plus de bières…
L’agence de com du Stade Tarlouzain, à obtenu le budget communication en proposant le slogan fédérateur de : « À Cadillac, il n’y a pas que des sots »

03 mai 2008

Suisse et cherche-midi...*

La pignole du Barde

Qui se souvient des cinq dernières minutes ? Qui se remémore la phrase fatidique que Raymond Souplex délivrait, sans la moindre ostentation, sans le plus petit sourire de satisfaction, à la fin de chaque épisode : « Mais oui, c’est bien sûr. »
J’en conviens, je n’ai que peu de ressemblance avec Raymond Souplex (auquel, dans mes vieux jours, je consacrerais, peut-être, un dictionnaire si Miguel le juge nécessaire) mais je n’irai pas jusqu’à dire que la beauté de Raymond Souplex, c’est lui-même car ce serait faire injure à la beauté). Et pourtant, comme lui, tout est devenu clair, limpide, évident. En fait, je n’ai pas eu à chercher très longtemps, et j’ai trouvé mon Holmes en Perdigue. Souplex, certes, n’est pas Watson, mais il est encore moins Sherlock. Donc, je tarabustai mon Holmes en vue de mon prochain bestiaire et, sans le moins du monde manifester quelque sentiment que ce soit, il me dit : « Guigui, c’est un gendarme. » Seuls les crétins penseront tout de go au funeste de Funès et pas un ne jouera l’indispensable entomologiste de service. Bien à tort, cela va de soi. Un gendarme guigui, oui un gendarme.
Robert (le Petit) ne m’aide guère et néglige l’insecte au profit du hareng saur. Puis, il expédie l’animal en le mêlant à d’autres : « Poisson (vairon en Lorraine), oiseau, insecte (punaise des bois), plante. » Entomologie exige, c’est l’insecte qui compte. Perdigue Holmes après avoir placé son gendarme devint beaucoup plus prodigue et, après avoir requis mon consentement, évoqua le coït des gendarmes. Pour des raisons obscures, il ne pouvait effacer de sa conscience la scène si étrange aux yeux de l’enfant du gendarme recouvrant la gendarmette. Perdigue Holmes devrait s’effacer derrière Perdigue Freud. Mais bon, on ne va pas emmerder ce pauvre Conan Doyle pour si peu. Car l’enfant, mon cher Perdigue, peut aussi s’émouvoir de cette alliance de rouge et de noir sur la punaise des bois. Une coccinelle en somme qui aurait omis ses rondeurs. Et là, on est au cœur de Guigui. Pourquoi être coccinelle lorsqu’on peut être gendarme. La poésie, la vraie se moque des idées reçues. Il y a une poésie du gendarme qui vaut largement celle de la coccinelle. Imaginez Crucheau en coccinelle ? D’autant qu’en France, la coccinelle a des allures de 4L . De là à dire qu’il y a plus de poésie dans la 4L que dans la coccinelle.
« Putain, mais arrête tes conneries le barde ! » me souffle Perdigue. C’est vrai, je me disperse, je ne tiens pas ma pensée qui va comme un chien sans collier. D’ailleurs, la pensée est une chienne. Il faut prendre la vie comme elle vient. Ce n’est pas le gendarme lutinant la gendarmette qui me dira le contraire.
Donc Guigui est un gendarme, un vrai, celui des yeux de l’enfant. Ce sont les yeux les plus sûrs. Là tout prend source, tout est « calme, luxe et volupté. » Faire du gendarme un trésor, seul l’enfant peut en décider ainsi. Et il a mille fois raison.

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