25 novembre 2009

Le cuistot de la semaine, la paire quand il y en a deux

Par Le Barde


C’était une nuit de pleine lune. On avait beau faire et beau dire, rien n’allait et chacun y allait de son courroux. Les ballons tombaient comme des mouches et tout ce petit monde ânonnait ses règles sur son chapelet de faussaire. Musard n’était plus que râles, colères, cris d’orfraie. De temps à autre, un coup d’éclat illuminait les ténèbres. En vain. « N’est-ce pas la Sagesse qui appelle ? et l’intelligence qui donne de la voix ? » est-il écrit dans la Bible (Proverbe 8). Mais nulle voix pour ramener les brebis égarées à la raison. Gwen traînait ses hors-jeux comme une âme en peine, les replis défensifs de Kiki s’éternisaient, Dudu, oui Dudu, laissait échapper la gonfle, Titi et Amélie aussi. La piballe n’en pouvait mais, assommé et meurtri, lui l’homme aux gestes si purs. Et Léo levait les mains au ciel, implorant un dieu qui ne l’entendait pas. La pression montait et l’inévitable se produisit. Le Malin était parmi nous et fit feu de tout bois. Des noms d’oiseaux fusèrent. Peyo était en larmes, Walid en appelait à la vierge, le Toulousain contrit y allait de son boudu con, boudu con. Las, le Rubicon était franchi. N’attendez pas de moi que j’en dise davantage ; mon cœur est brisé, déchiré, en lambeaux. Mes castors, que reviennent la lumière et la bonne parole : « Un souci dans le cœur de l’homme le déprime, mais une bonne parole le réjouit. » (Proverbe 12). Il n’est que trop temps d’écrire nos règles pour que nous puissions enfin nous ébattre dans la clarté de la loi. Nous nous y engageons pour l’assemblée générale du 15 décembre. Et que la miséricorde soit !

Au trou pourtant, l’humeur n’était pas chagrine. Arnaud et Toto faisaient la paire pour servir leurs semblables. Au grand dam de Loulou qui préfère l’un à la paire et exhorta ses petits à respecter la tradition. Mais force est de constater que la paire fut bonne. D’abord parce qu’elle contenta le désir de salade du bloger qui n’en finissait pas de déglutir de la verdure. Et c’est à peine s’il daigna accorder au pain de fromage qui la justifiait la mansuétude dont il était redevable. Le mufle ! Il faut le voir notre libanais s’empiffrer de salade comme d’autres de calembredaines. Walid, c’est un ruminant et de la plus belle espèce. Le premier vin était argentin. Toto a la nostalgie du pays du tango, de Borges et des gauchos. Un vin chaleureux avec ses 14,5°. Nous eûmes droit ensuite à un bon vieux rôti de bœuf des capus. La chose est assez rare pour être soulignée. Pourquoi le bœuf est-il si rare au trou à la différence du cochon ? Pourquoi un tel mépris envers ce mammifère artiodactyle ruminant domestique ? Je ne me l’explique pas. Quant aux tubercules comestibles d’une solanée, elles furent proposées avec une sauce classique que Parmentier n’aurait pas reniée : crème fraîche et ciboulette. Le tout accompagné d’un Saint-Georges de haute tenue. Nos deux petits assuraient, rassuraient après les affres de Musard. Côté fromage, l’incongru tenait aux grappes de raisin qui recouvraient un Brie coulant à souhait. D’aucuns sont familiers de ces incongruités. Il n’y eut pas la moindre réticence. L’incongru ne répugne pas aux castors. Enfin vint le temps du chocolat. Mais que venait faire les crèmes anglaise et Chantilly ? Le gâteau au chocolat ne souffre que lui-même ; l’intrus l’indispose. Et puis, What else répandit les bienfaits de son noir comme les prophètes la parole du seigneur. Que What else soit béni entre tous les castors pour sa fidélité ! « L’homme véridique subsiste à jamais. » (Proverbe 12)

20 novembre 2009

Le cuistot de la semaine : chez les grands, tout est grand !

Par Miguel Der Spiegel (temps de lecture 2min24s)

Quand grand Thom prépare les mets,
Au trou à rat nous tous aller,
Beaucoup boire et bien manger,
Les Archiballs sont aux arrêts! *

Entrainement à Musard/André Moga :
Temps sec, mais terrain très humide et glissant, brume, entrainement enthousiaste et température clémente, éclairage déficient sur le terrain habituel au bout de ¾ d’heure, prolongé plus loin. Plus de 20 personnes sur le terrain, Guy a brillé le temps qu’il est resté, Thomas a feinté et crocheté, Zeille n’a pas fait que « muler », et les nouveaux se sont bien illustrés. Dudu était bien vert et Titi sortit le dernier (l’habitude sans doute).

Trou à rat :
Tom, ce Géant vert du CAC 40 et de la world economy, c'est l'homme de tous superlatifs. Tout ce qu'il touche, il le bonifie, alors on était plutôt soulagé qu'il fasse la cuisine, on savait que tout allait bien se passer, et la surprise serait uniquement dans la composition de l’assiette. On sait qu’il voyage beaucoup pour son job, se frottant aux grandes cultures culinaires :
- un coup à Mumbai dans le curry High Tech de l’industrie indienne,
- un coup à Mannheim dans la Forêt Noire (campus et siège de S.A.P.),
- un coup dans le hamburger de la Silicone Valley
etc, car on pourrait faire tomber les exemples comme à Gravelotte.
Cet ancien titulaire en première division (Castres) a plus d’un tour dans son sac, et il nous a bien surpris. Avec son C.V. rugby de haut niveau / carrière de haut niveau dans les high tech, de Cap Gemini à S.A.P., d’un géant de l’économie à l’autre, on pouvait se demander ce qu'il préparerait… Mais il est allé chercher le menu plus près de chez lui, notamment chez sa voisine à la retraite, qui est la reine de la paella ! A quoi cela sert de voyager dans le monde entier ? A mieux apprécier ce que l’on a à portée de la main bien sûr ! C’est tout simple, il suffisait d'y penser, alors « envoyez la musique, maestro !
- Tapas en entrée : jambon et ses pruneaux, pommes froides et ses harengs, chorizo et saucisson, champignon et leurs poulpes etc.
- Paella pour résister : calamars, moules, gambas, langoustines en quantité plus importante que le riz !
- Manchego des hauts plateaux froids et battus par les vents de la Castille, servis sur un délicieux Château Haut-Chat 2007 A.O.C. Fronsac du plateau argilo-calcaire de Villegouge, triple médaillé d’or, 100% Merlot.
- Crème catalane brulée (accompagnée de fruits des bois pour les chanceux) au chalumeau par le grand Thom… qui fêtait avec quelques jours d’avance ses 50 ans en débouchant des bouteilles de champagne Piper Heidsieck, la grande marque créée en 1785 et rajeunie par Viktor and Rolf récemment !
Après avoir épuisé les charmes du Trou à Rat, on est doucement remonté vers la surface de la terre pour se diriger vers le café P… où le niveau qualitatif a largement compensé le manque d’ambiance, jusqu’à ce que le grand Thom parti se reposer un peu avant de prendre l’avion quelques heures plus tard…

* Chanter sur l’air de "Marie-Lou reggae" Serge Gainsbourg

11 novembre 2009

Le cuistot de la semaine nous offre l'Europe

Par Guiguipédia


Le climat capricieux de ce milieu d’automne, un prochain jour férié réduisirent les velléités des castors en ce mardi soir. Ajoutez-y une incompréhensible coupure des projecteurs peu de temps après le début de courses folles (comme il est d’usage, de Guitou) et nous retrouvâmes les douches en aussi peu de temps qu’il ne faut pour l’écrire… Espérons juste que c’était un incident…
Dans les vestiaires, les bons mots fusaient et lorsque l’un de nous, bien informé, annonça qui était de bouffe (l'indice “Der Speigel” sur le blog ayant été peu utile), la réflexion fut que le placement autour de la table allait être primordial vu la réputation de lanceur d’assiettes de Miguel.
Décrire la partition de l’européen convaincu qu’est JC est compliqué, je vous laisse juger…
Menu écrit par l’artiste…


A la vue de ce document inestimable auquel ne manque que la signature, je ne peux m’empêcher de faire le même rapprochement que la semaine dernière.
Y aurait-il alors des velléités historiques chez nos Castors ?
Analysons donc la chose en détail au travers l’histoire de certaines campagnes et plus particulièrement celle du Comte Orloff (le v russe est souvent écrit et prononcé ff) :
« La Révolution d'Orloff ou Expédition des frères Orloff est un épisode de la guerre russo-turque qui opposa la Russie de Catherine II et l'Empire ottoman entre 1768 et 1774. Cet épisode se déroula en Grèce, principalement dans le sud du Péloponnèse à partir du Magne et en mer Égée, dans les Cyclades. Elle est considérée comme un des prémices de la guerre d'indépendance grecque. »
Cela ressemble effectivement à une campagne. (Il devait faire chaud à cet endroit et les ingrédients ont l’air de correspondre…).
Vous noterez ainsi la complexité de la campagne grecque où le stratège qu’est JC, aidé de flèches explicatives et de (du ?) Barde, déplace ses troupes afin d’attirer à lui le côté moelleux du Roti Orlov. Mais dans quel camp est-il donc, notre JC ?
On sent chez lui cet amour d’une Europe liée, décomplexée, faite d’échanges culinaires et culturels où chacun donne le meilleur de lui-même.
Cette Tortilla fleurant bon l’Espagne, ces Cailles fondantes nous ramenant dans la douceur d’un champ printanier où elles s’ébattirent autrefois avant de finir dans nos panses…
Regardez Chantilly dont la crème recouvrant le Gorgonzola italien faisait penser au chef-d’œuvre architectural, où les jardins sont une des plus remarquables créations d'André Le Nôtre.
Le Nôtre, autre grand nom français nous amène directement au dessert où, une fois de plus, JC démontra, si c’est encore nécessaire, l’étendue de sa vision archibalesque et son respect pour les hommes du bâtiment, architectes en tête ! Quelle construction !
Maintenant, pour conclure, faisons taire les mauvaises langues. Il n’y eu point de blessés, le nombre d’assiettes détruites fut dans la moyenne et JC fit preuve de raison et de (presque) précision dans ses lancers ! On sentait quand même un certain soulagement à la fin du repas de notre Miguel qui s’était dépensé sans compter pour nous offrir l’Europe culinaire !
Merci aussi à Daniel qui nous fit redécouvrir ses merveilleuses charcuteries invitant les Castors au grand complet le jeudi 19 au café français à les redéguster.
Enfin, félicitations à Prof, heureux père d’un petit Jean, Xe résultat de l’équation compliquée qu’en bon mathématicien il s’évertue à résoudre.

05 novembre 2009

C'est Pau juste !!!

Par le Blogger et le Barde


Tout a commencé comme ça.
Sur le parking d'Aire-sur-Adour, juste à gauche du pont, là où l'Adour coule paisiblement en offrant aux promeneurs de beaux accouplements de canards dodus, une dizaine de vieux sportifs défient l'âge et le temps, attroupés autour d'un autel en ciment offrant aux Dieux la vie d'un boudin boursoufflé et un lot de bouteilles de rouge. Dans la plus pure tradition des pèlerinages sacrificiels, ils furent transportés par un bus d'un faste indécent. On aurait pu faire plus sobre ! Quelques minutes plus tard, il furent rejoints par d'autres venus en trombe et en voiture, pas même le temps de dépanner une autostoppeuse !
Toute la journée se résume à cette instant, là, comme une annonce aussi limpide que celle faite par Gabriel à Marie. Mais nos yeux aveuglés par la proéminence de la charcuterie escassutienne n'y ont rien vu. Kiki emplissait les coupes en disant à qui veut l'entendre : Ceci est mon vin ! et Dudu les vidait en louant les cieux entre deux rondelles : Emmèèèèèène ! Il faut dire que la charnière s'appliquait déjà à se faire des passes, Kiki à extraire la bouteille de la mêlée et Dudu à travailler les combinaisons, les placements, les attaques, un coup à droite, un coup à gauche, une sautée 1, une sautée 2... tout a été revu méticuleusement. Jusqu'à ce que Dudu se retrouve là, venant de l'autre côté de la table, guidée par une voix que seul lui entendait, ceux qui l'ont observé pourront dire que d'une façon inexpliquée et inexplicable, il fit le tour de la table pour se mettre à côté du Blogger (c'est moi, mais j'essaie de prendre du recul pour mieux comprendre ce qui a bien pu se passer !). Alors, il se passe soudain que tout d'un coup subitement, sur une réception d'un verre ou d'une lampée de breuvage (seul Dieu le sait), Dudu se fourre un de ses doigts crochus dans le verre avec une compulsion mystique et bascule le contenu de celui-ci dans une mystérieuse apesanteur. Le liquide jaillit dans l'espace et toute les gouttes viennent attérir, comme aimantées par une force invisible, sur la chemise du Blogger (c'est moi, mais je ne m'y fais pas !). Pas une goutte, vous m'entendez, pas une goutte n'a atterri ailleurs, pas une goutte sur le fringuant Dudu, pas une goutte à sa droite, ni en face, toutes les gouttes, toutes sont bizarrement parties directement vers la gauche. Ahuri, effaré, je me demandais ce qui a bien pu faire qu'une succession d'événements ait emmené Dudu là, ici, à ma droite, pour accomplir une chose qui aurait pu se passer une minute plus tôt, deux mètres plus loin... mais non, c'était écrit ! Dudu, au summum de sa maladresse, devait ce jour-là renverser son verre de vin de la sorte !!
Bon.
Nous sommes repartis en se disant qu'il y a là un signe, une annonce, un préssentiment, un présage de ce que la journée nous réserve. Ce qui était vrai ! Mais nous n'en étions pas encore complètement sûrs...

Encore sous le choc, j'en appelle au Barde pour finir ce compte-rendu ! Le Barde s'y attelle et voilà ce qu'il en dit :

A neuf heures, ce samedi 31 octobre, douze castors attendaient un bus improbable qui ne se décidait pas à venir. La raison : une inversion. En effet, le bus des castors avait opté pour les contemporains de la tortue et se trouvait à Musard pour embarquer l’équipe de l’Union. Ainsi, les castors partirent pour Pau dans le bus de l’Union. Vous me suivez ? Peu importe, cela n’eut aucune influence sur l’issue des matches : les deux équipes prirent une branlée. Nous y reviendrons.
Douze castors dans un bus, c’est peu. C’est trop peu. Ca frise l’indécence, ça fait grand luxe. Ca fait bourgeois. Le castor s’embourgeoiserait-il passé la quarantaine ? D’autant qu’ils ne furent que six à le prendre (le bus) le lendemain matin. L’esprit communautaire se perd. Pire, un bon nombre d’entre eux ne firent pas l’honneur de leur présence lors de la traditionnelle réception d’après-match. Là, ça fait vraiment désordre. Pourtant, nos amis palois nous reçurent à merveille. Mais les quelques présents avaient un peu les boules. Que voulez-vous le castor est grégaire, il a l’esprit de bande. Alors quand la bande se délite, le castor, il ronchonne, vitupère, peste contre ses semblables qui ont un goût prononcé pour l’automobile, goût frelaté par ces temps de développement durable.
La faute à la branlée qu’ils prirent à Lescar contre des archis palois d’un niveau qui leur était nettement supérieur ? Je ne sais. Les branlées forment le castor, et il faut avoir l’esprit altier jusque dans la défaite. C’est sur le score sans appel de six essais à un que les petits de Loulou connurent la défaite. Ils furent transpercés des minutes durant par des palois particulièrement inspirés à l’arrière. N’importe, les grandes équipes se forment dans la défaite et l’on verra ce que l’on verra à l’avenir. Nos jeunes pousses ont appris, nos jeunes pousses ont mûri. N’est-ce pas Donatien et Arnaud ! Laissons, ici, la parole à l’évêque de Meaux, au divin Bossuet, qui dans son Panégyrique de Saint Gorgon écrivait : « Toutes les histoires sont pleines de ces braves infortunés, qui ont eu la gloire de bien combattre sans avoir le plaisir de triompher ; qui ont remporté de la bataille la réputation de bons soldats, sans avoir pu obtenir le titre de victorieux. »
Il y eut une victime hélas : ce pauvre Jérôme, contraint de quitter les siens peu après l’entame : double entorse à la cheville. L’unique essai fut l’œuvre de Pascal Roumegoux qui ne vendangea pas l’occasion qui lui était offerte. A ce moment précis, les deux équipes étaient à égalité. Nous eûmes à maints reprises la possibilité de franchir la ligne lors de ce premier acte. Las, un en-avant, une passe oubliée nous contraignaient à faire fissa. Sans conteste, c’est Peyo, repositionné au talon, qui mérita le castor d’or. Peyo incarne à merveille la polyvalence propre au rugby moderne. Peyo, c’est un moderne, mais un moderne qui respecte la tradition : il passa ainsi la nuit avec ses rares comparses.
Puis, nous assistâmes, avant la grande débandade nocturne, à la rencontre Union-Pau. Les palois remportèrent une rencontre un tantinet ennuyeuse et durent à un hypothétique essai de pénalité leur victoire. Les palois qui soit dit en passant ont un public particulièrement casse-couilles. Le match fini, ils n’étaient plus qu’une poignée de castors à débuter une longue nuit. Les absents ont toujours tort, c’est bien connu. Après un repas dans une cidrerie, la soirée se prolongea aux limites d’une aube pluvieuse. Pas à dire, nos frères palois sont de vrais gentlemen nocturnes. Pau by night, cela vaut le déplacement si parcimonieuse soit l’assemblée des fidèles.
La nuit fut brève. Et les six rescapés revinrent dans leurs pénates by bus comme Ford (John) se rendit à Hollywood by train. Ils dormirent tout leur soûl après une ultime belote où le barde et Dudu laminèrent Kiki et Arnaud. On ne peut rien contre deux dix lorsqu’ils font la paire.
Match retour le 13 ou le 14 mars avec une réception à la hauteur de celle que nous proposèrent nos hôtes palois. Et méditons une dernière fois les paroles de l’évêque de Meaux : « Nous nous relevons de notre chute avec le même progrès pour lequel nous sommes tombés. »
Amen

Le cuistot de la semaine : 2e leçon de coordination !

Le lendemain à 13:51, le Barde envoie sa copie en me disant :
Je ne pouvais pas me dérober
Je vous l'avais dit qu'il allait y en avoir d'autres !

Car aux âmes bien nées la longueur n’attend pas le nombre des années. Voilà ce qu’entendit le général lorsqu’il fut porté sur les fonds baptismaux. Il était long le général, si long déjà. Et pourtant, s’il en est un qui ne s’étend pas sur ses vertus, c’est bien lui. Mais sa longueur lui colle à la peau. Si bien que l’armée, sa tendre et chère armée lui accorda trois pattes (rien à voir avec les canards car quiconque comparerait le général à un canard est un imposteur !) en lieu et place des trois étoiles. Le général à trois pattes, il ne pouvait y en avoir qu’un seul : le nôtre. Comprenne qui pourra mais c’est ainsi ; les vraies insignes ne se portent pas en bandoulière.
Il nous manqua à Pau le samedi 31 octobre le général. Jamais nous n’eûmes subi un tel affront s’il avait été parmi nous, haranguant ses petits, et, placé au cœur de la meute, leur demandant de passer outre leurs faiblesses passagères pour franchir l’Arcole de leur découragement. Je l’imagine hurlant sur le bord de la touche : « Putains tu la donnes ta gonfle bordel ! » , « C’est quoi ces plaquages de tarlouse ! », « Qu’est-ce qui branle ce con, il va l’attraper ce gros enculé qui le perfore à chaque voyage ! » … Mais il n’était pas là, et les hordes paloises déferlèrent, déferlèrent. Nous ne l’avons pas entendu hurler : « Allez mes castors, ralliez-vous à mon panache long ! ». Chez le général, même le panache est long.
Par une cruelle ironie, il n’était qu’une quinzaine à festoyer auprès de lui ce mardi d’après Pau. Mais ils se mirent à plusieurs à lui déclamer leur fidélité inébranlable. Je le devine pleurant à longues et chaudes larmes devant la prose de ses petits. Oui, les généraux pleurent ; ce sont des sentimentaux, des vrais. Pas des pleurnicheurs à la sauvette, des handicapés du cœur. Oui, les généraux ont du cœur. Et le général, il a un coeur long comme ça. C’est un tendre ; il sait les vanités du dur. N’allez pas en déduire que c’est un mou ; non, le général est d’une vigueur à toute épreuve et la tendresse chez lui n’est jamais flasque, lâche, mollassonne.
J’ai bonne mine à me répandre de la sorte moi qui n’était pas là pour partager le repas de mon compagnon de chambrée lors de nos conquêtes britanniques et marocaines. Mais comment aurai-je pu rester muet ? Il fallait bien que j’en rajoute après tous les apprentis bloggers à qui il faudra, tôt ou tard, passer la main. Comme tu le fis en confiant à Tom et Arnaud nos destinées sportives.
Sache mon admiration éperdue.

04 novembre 2009

Le cuistot de la semaine : petite leçon de coordination !

Par Zeille, Guigui, Donatien, Peyo et… peut-être qu'il y en aura d'autres.

Le journée commence tôt. J'avais alors raté un mardi soir au trou et le Général aurait à ce point marqué les esprits !

A 07:44, je reçois un sms de Zeille
Bijour bijour mon zami ! je viens en 2ème rideau, te soutenir, te suppléer ! Bref j'écris un petit mot sur hier au trou et te l'envoie dans la journée.
Je me dis que c'est bien, Zeille est un spécialiste des grands (de taille !), heureusement qu'il est là. Pas besoin de courir après les uns et les autres, à se mettre à genoux, à embrasser des culs... pour avoir un petit apperçu de ce qu'était la bouffe du Général sur un Bayern-Bordeaux à la télé.

***

A 07:57, un mail de Guigui
Commentaire sans photo (désolé) de la bouffe du général.
Eh bé vois ! Ils sont au garde-à-vous tous !? Il leur a fait quoi le Général ? Un Rocco Siffredi en DVD blue-ray au lieu de la Ligue des champions ou quelques gouttes jours de sperm' ?
Je préviens Zeille.

Le Général et la campagne d’Italie

La campagne se présentait bien mal en ce soir du 13 Brumaire. Décimés par la campagne paloise, rafraichies par les éléments déchainés, les troupes préférèrent en grande partie se terrer sous la tente de leur foyers respectifs.
Seuls 18 vaillants grognards répondirent présent à l’appel de leur Général.
Celui-ci montra alors toute l’étendue de son talent et, empoignant le tablier tel Bonaparte le drapeau au Pont d’Arcole, il se lança seul à l’assaut de cette forteresse qu’est le trou à Rats !
Oh divin Général, exemplaire jusqu’au bout de la cuillère, les troupes te suivirent comme un seul homme pour gagner cette bataille ! S’appuyant sur les principes stratégiques de Sun Tzu et de Klausewitz qui veut que des troupes bien nourries se montrent dures au combat, notre Général avait tout fait pour que les grognards présents fussent au mieux de leur forme, jugez plutôt du cours de la bataille :
Attaqué sur notre flanc droit par un petit pâté de purée au saumon recouvert de tomates séchées, citronnées et aillées, nous fîmes front vaillamment et repoussâmes cet assaut.
C’est alors que surgissant des brumes nous découvrîmes un front de lasagnes maison qui exhalaient leurs parfums de différents ingrédients. Ces troupes fraiches furent proprement décimées.
Nous pensions alors tenir la victoire quand, surgissant du pont frigo surgit ce qui nous inquiéta au vu de sa réputation passée, le Tiramisu.
Le Général, sentant alors qu’il fallait réagir par un exploit, se jeta au cœur de la mêlée pour franchir ce pont sur l’Adige et fit preuve de tant et tant de courage que nous réduisîmes à néant cet adversaire de si haute réputation.
Oh Notre Général, toi qui redonna l’envie, la foi, l’abnégation qui mène immanquablement à la victoire, merci de nous avoir fait participer à cette bataille contre notre vieille ennemie qu’est la lassitude !
Ces quelques pincements d’oreilles que tu nous accordas furent bien agréables et comme plus tard à Austerlitz, nous pourront dire « j’y étais ! ».
Quelques mauvaises langues diront qu’il fut soutenu par une mystérieuse italienne mais qu’importe…

***

A 08:23, un autre mail de Guigui
Suggestion pour une photo du général.



***

A 09:23, un mail de Peyo

Tiens, une nouvelle plume ! Deuxième effet du Général, c'est fort !!! Il a pensé à la photo (1 point de bonus), j'ouvre la photo (je retire le point de bonus).


Le castor bordelais n'aime pas la pluie : même pas 15 sur le pré.
Comme un hommage à Claude Lévi-Strauss, les primitifs qui y étaient ont finalement apprécié ce touché pluvieux malgré un jeu saccadé à cause des nombreux balons tombés.
Nous avons tout de même vu de belles enjambées de la part de Zeille, Donatien et Titi face à celles de Stéphane, Bruno et Peyo (comme à son habitude Guitou est reparti avant les autres).
Pour conclure, un essai mémorable sur son aile, réalisé par le fils Escassut.
Le Trou n'était pas plein hier soir.
Etait-ce l'effet Girondins ou la peur du blizzard... ? Nous étions à nos aises autour de la table.
Le Général nous a pris pour un commando:
- monticule de purée/dès de saumon en entrée,
- lasagnes
- fromage sur lequel il espérait passer à travers notre rituel des assiettes,
- genoise chocolat/café excellente.
Merci pour ces bons vins rouges que nous avons bus hier soir. Kiki s'est fait un plaisir de finir les bouteilles.
A tous, à mardi prochain. Plus nombreux nous l'espérons.

***

A 10:23, un autre de Donatien
Jamais deux sans trois ! Non mais ils sont tous là pour le Goncourt, c'est pas possible. Il y avait un concours et je n'étais pas au courant ?

Rappelle-toi Archiball
Il pleuvait sans cesse sur Musard ce soir-là,
Et tu courrais souriant
Epanoui, ravi, ruisselant…

Ce n’est pas sans hésitation, pourtant, que tu avais pris le chemin de Delphin Loche
Ton espoir secret Titi, d’ailleurs, le révéla en débarquant dans le vestiaire.
Putain ! J’espérais qu’y aurait personne.

Chance ou malchance ?
Une petite quinzaine de mammifères hydrophiles à queue plate
Avaient fait le détour pour vérifier leur identique intuition :
Il n’y aura personne.

Tu étais donc entré dans le petit vestiaire éclairé à l’ampoule
Et sans hâte tu t’étais joint à la veillée.
Reprisant tes chaussettes, pliant et repliant tes effets de ville,
Ecoutant Dudu et Kiki conter leurs nocturnes hauts-faits
Du samedi passé,
Et déplorant que le sportif équipement ne comportât point de cheminée
Où faire rôtir quelque châtaigne.

Et puis, va savoir pourquoi, tu t’étais lancé dehors.
Et sous les trombes de pluie
T’étais si dignement plié
À tes devoirs de Castor.

Il pleuvait si fort,
Tu te serais cru en mer d’Iroise
À relever les casiers.

Mais le plaisir était bien là et l’on vit des choses étonnantes
Ce soir-là.
Au point que certains s’étonnèrent.
S’étonnèrent par exemple
Du peu de ballons chus
Et qu’on dû leur rappeler l’ergonomie nouvelle des vessies
Si éloignée de celle
Des enclumes d’antan.
D’où émergea l’idée d’une soirée revival,
D’un mardi soir vintage
Avec un bon vieux Wallaby.
(Appel : Qui peut sortir le sien de sa vitrine pour l’apporter mardi prochain ?)

La preuve que c’était bon ? La preuve que tu aimes ça, la pluie,
Castor gascon et fils du soleil ?
Tu eus autant de mal à t’arrêter que par temps sec.

Déjà douché tu avais filé fissa au trou, ce soir-là, Archiball.
Spéculant salement sur la cuisine fine du généralissime.
Et là surprise, en arrivant : foin de ragoût de morgue !
Dès l’entrée tu succombais :
Le zeste de citron, la tomate confite, le saumon d’Alaska et la pointe de coriandre,
Dans la purée quelle trouvaille !
Splendide la lasagne.
Au lait, le fromage.
À tomber le tiramisu.
Il se passe des choses étranges par temps de pluie au trou.
Et c’est vrai qu’il était mignon, Patrick, avec son tablier de dentelle candide

Emprunté à…

La douce de …

Guigui.

Et pour la première fois de ta vie de Castor tu étais parti du trou
Avec un doggy bag
Disant merci à cette
Dream-team de la cuistance
Et : « vivement la prochaine averse ! »

Ah ! Et puis, pendant le repas tu t’étais aussi demandé,
Animal plus fidèle que le chien,
Ce que devenait Yann et comment allait Jérome
Ton grand blessé de Pau.

Yann et Jérome si vous nous entendez.

***

Voilà tout, le moins qu'on puisse dire est que le Général fait couler beaucoup d'encre sans mettre un pied dans la cuisine… si j'ai du nouveau, je vous tiens au courant !!! Le Blogger