29 janvier 2010

Le père Abraham

Video by Saby et texte du Barde



Le petit d'Escassut, il est comme ça. C'est pourquoi on l'appelle Pioupiou.
N'allez pas chercher midi à quatorze heures lorsque les choses sont simples. Pioupiou, c'était le nom du personnage qui, dans ma jeunesse, incarnait sur l'écran noir de mes nuits qui n'étaient pas encore blanches, le zélateur des petits pois. Le petit d'Escassut, n'a pas, à ma connaissance, de goût prononcé pour les petits pois. Papa oblige, il a une dilection particulière pour le cochon et ses avatars qui, soit dit en passant, n'est pas le moins du monde réfractaire aux petits pois.
Comme son surnom l'indique, le petit d'Escassut pioupioute. Autrement dit, il ne fringotte pas comme le pinson à la manière Titi. Non, il pioupioute d' une voix grave et sensuelle en battant des ailes puis en balançant son tronc de l'arrière vers l'avant et de l'avant vers l'arrière jusqu'à l'épuisement de son chant incomparable. Rien à voir avec le timbre fluet de Guitou quand il évoque avec nostalgie la fin de l'été en plein hiver.
L'hiver, Guitou ne l'aime pas et les amours malmenées par un ciel gris et floconneux ne sauraient être siennes. Alors que Pioupiou se moque du temps qu'il fait. La vie, c'est la vie, il faut la prendre par le bon bout qui ne sera jamais le petit bout de la lorgnette. Pioupiou, il voit grand. Et l'on attend avec impatience qu'il déploie ses ailes sur le pré comme l'albatros sur l'océan. Et je suis certain que ses ailes de géant ne l'empêcheront pas de marcher, de courir vers cette terre promise au joli nom d'essai.
Ah ! Jacques, ma jacquouille, sois béni entre tous les hommes pour nous avoir confié le fruit de tes entrailles. Nous l'aiderons à devenir un homme dans sa pelisse de castor. Il franchira peu à peu les étapes qui l'amèneront vers l'éternité dont tu jouis tous les mardis soirs avec tes
semblables, tes frères.

27 janvier 2010

Le cuistot de la semaine, tiens voilà du boudin !

Par Guiguipédia



Oh Piou Piou, quelle grandeur dans tes chants, tes mouvements ordonnés pour certains, moins pour d’autres….
On aurait pu penser que d’avoir connu ce que beaucoup voyaient comme quelque part ta bouffe en cette veille de Noël te suffisait mais non !
Stagiaire de l’année par l’abnégation, chevalier de la charcuterie, roi du saucisson et empereur du boudin, tu l’es aujourd’hui aux yeux de tous.
Tu nous donnerais presque envie de te rejoindre, la truffe au vent (glacial en ces mois d’hiver) sur l’un de ces nombreux marchés où ta gouaille naturelle ne peut faire que des merveilles. Il paraît qu’en ce jour tu officies dans l’entre deux mers, du côté de Créon….
Tu es notre Capitaine Danjou, représentant l’esprit de sacrifice, jusqu’au boutiste tel qu’il le fut à Camerone.
Car ce fut le cas que de résister à l’assaut de tous ces affamés qu’étaient les Castors revenant du pré glacial. Comme lui, tu as tenu l’auberge contre toutes ces tentatives d’envahissement, te servant de tes armes.
Ce tir de saucisson (grandiose) au coup par coup tenait à distance les velléités des plus affamés.
Usant ensuite d’un double tir de saumon couvert par un mitraillage de macédoine dans un écran de mayonnaise légère, les assaillants effectuaient alors une première retraite, surpris par la résistance dont tu faisais preuve .
Se relançant à l’assaut de l’auberge en hurlant des cris sauvages de moutons égorgés, tu fis courageusement face par un double pilonnage de boudin enveloppé de crêpe de riz et de purée maison. Cela laissa les assaillants sans voix, désarçonnés, étonnés de cette curieuse association entre l’orient et l’occident, et, une fois de plus, il firent retraite ne pouvant te réduire au silence.
Une nouvelle tentative se mit alors en place, tentative brisée par un lancement d’assiette forte et précise, prenant tout le monde au dépourvu et posant les assaillants face au fromage.
Mais le dernier assaut fut le bon, il est vrai que les munitions s’épuisaient, la galette t’aida à résister, mais il fallait qu’il y ait une fin.
Trônant alors sur la chaise, fier, invaincu, tu regardas droit dans les yeux tous ces castors qui avaient cru pouvoir te réduire au silence, toi, digne représentant de la deuxième génération des Castors…

23 janvier 2010

Le cuistot de la semaine, notre polyphénol à nous

Par Perdigue

Quel bordel !!
« Ahh, quand même !!! »… « Putain, mais on n’y croyait plus »… « Ce sont toujours ceux qui ne branlent rien, qui ne branlent rien » etc. etc.
J’entends jusqu’à Artigues, cette horde de Castors vociférant leurs manques de lecture hebdomadaire.
Oui, mon cher Barde, note-le donc dans ton bestiaire : le Castor vocifère, comme la souris chicote, la fourmi crohonde, la carotte rote et le serbo croate.
Si l’un d’entre vous sait quel est le cri du Castor, prière de le bloguer, car accessoirement le Castor blogue aussi. Mais c’est plus rare.
Lors de mes recherches, j’ai trouvé qu’il était monogame, avec une vue déplorable mais une ouïe fine et l’odorat particulièrement développé. Cependant, il arrive que cet animal fidèle en amour se méprenne et en foute un petit coup à Madame Marmotte.
Je ne vois que deux solution à ce mystère :
1 – Les chercheurs animaliers se sont foutus le doigt dans l’œil, et jusqu’au coude.
2 – Madame Marmotte s’est ouint l’oignon avec de la cyprine de Castorette et a profité de l’infirmité du notre emblème pour donner à manger à son lapin.
Et bien voilà résumé en deux phrases ce qui s’est passé mardi soir.
OK, je sais ça peut prêter à confusion, et même si on ne prête qu’au riche, je vais te prêter main-forte, petit Castor désemparé.
En effet, sur le pré de Musard, où l’eau tombe en attendant le soleil, courrait en tous sens une tribu d’une vingtaine de Castor.
Lors du changement de terrain (entendez d’un demi terrain entre 2 touches, au grand terrain réglementaire entre les 2 en buts) certains continuaient à courir obstinément vers la touche et non vers l’en but. Pourtant aucun scientifique ne parlait de défaut d’orientation, ni de saturnisme. L’âge sans doute.
Quant au résultat de cet affrontement, sonné par La Piballe : 6 à 6, je rejoins l’analyse de Peyo et demande à une bonne âme d’en trouver l’explication afin de pouvoir sortir de leurs torpeurs arithmétique Zeille, le fils Escassut et Junior (Le plus atteint des 3).
Bref, rasé, branlé de frais, nous partons pour le sein des saints : Le Trou.
Bin, là aussi c’était un peu le bordel confusionnel.
Je vous rappelle que le Blogger nous avait dit que pour le tour de bouffe du 19 janvier c’était : ???????????? Ouais, j’exagère, il y a 9 « ? » de trop.
Alors que j’embrassais nos vieux avec les vœux de circonstance, je vois le Toulousain sortir de la cambuse avec une pile d’assiettes. Il s’était dit dans le vestiaire que Walid était de bouffe ; c’est déjà ça : on a trouvé Futuna.
Bin, pas du tout. Car arrivant pour officier au contuche, mon Libanais était là, derjo comme un nabab. Merde alors, qui fait la bouffe ? Jean Philippe S. !
Oh Putain, là ! Y’a du lourd ! Phi-Phi notre polyphénol à nous, n’est pas du genre à pisser dans les sauces et encore moins dans les bouteilles.
Mais trop, c’est trop. T’es en train de te taper un petit 2005 à la cuisse ferme, histoire te culotter le gosier, que la rasade qui suit est un 2001. Alors que tu te motives pour jeter un sort à la quille suce nommée, les chiffre ont encore changé. La torpeur arithmétique qui avait déjà sévi à Musard est en train de me prendre en sandwich entre Kiki et tâtecourriel.
Mieux vaut se rabattre sur la bouffe, car Phi-Phi c’est un cador.
Alors que Dudu s’évertuait à me servir des poireaux, il faillait bien se rendre à l’évidence : il fallait que je donne un peu de lamproie à mes potes. L’âge sans doute !
Une baguette chacun plus tard, on avait fini de saucer ce jus « de puta madre »que la planète entière nous envie.
Tout à coup, des gigots arrivaient comme s’il en pleuvait. Alors que tout le monde se régalait de cet agneau parfait, il s’avérait que c’était, qui du chevreuil, qui du sanglier.
Ne cherchant pas à faire le naturaliste, le Blogger décida d’attaquer la bête directos avec les digues. Entre deux coups de crocs, il m’expliquait que la famille de Jean Philippe avait un élevage de gibier et que le jour de l’ouverture de la chasse, ils les abattaient tous. D’un pet !
Gustativement, on y trouve son compte. La bête n’est pas stressée, en confiance même, ce qui évite l’accumulation d’acide lactique dans les muscle et peut rendre la viande si ferme qu’elle doit être mise en marinade.
Le résultat est probant. On s’en est mis plein la gueule.
Il me semble qu’il y avait des patates, qui furent, au bar, plus chantées que mangées et la suite tu la connais toi aussi, ami Castor qui n’était pas au trou.
La musique du cirque retenti pour accueillir le lanceur (casseur) d’assiette et l’on honora le fromage de sa chanson et du couteau.
Le gâteau au chocolat ou au café finit de nous caresser l’œsophage, avant que Wath Else ne délivrât son délicat breuvage.
Mais, tu vois mon cher Castor, ce qui suivi n’était pas si commun, car, une quinzaine des protagonistes castorisiens se mirent à papoter, ça et là, gentiment, en fumant le cigare et en buvant un coup sans qu’on ait l’impression qu’ils aient le diable au cul.
Là, tu vois, dans ces moment là, j’ai juste l’impression d’être à la maison.
Et putain, ça c’est bon.

14 janvier 2010

Le cuistot de la semaine, couscous in the rain

Introduction de Peyo

En 2010, il faut que ça glisse...
Pour un deuxième entraînement de l'année nous avons été servis.
Pas grand monde au RDV. Pourtant ça n'était pas un soir de Ligue des Champions pour les Girondins.
C'est une douzaine de Castors qui osa se mouiller, qui osa défier les éléments naturels: une pluie glacée qui tomba sur Bordeaux hier soir.
Le ciel semblait pleurer ses nombreux disparus de la semaine: Lhasa, Mano Solo et Eric Rohmer.
Le terrain, que dis-je, le bourbier de musard n'aida pas aux appuis à la Lagisquet et en surprit plus d'un nous régalant de belles glissades.
Les pieds engloutis sous la boue et les flaques d'eau, Dominique a souffert pendant une heure et demie.
A peine arrivé parmi les siens, Guitou n'aura pas eu le temps de nous faire des merveilles: le bain de boue il n'aime pas ça.
Les nouvelles règles font leur chemin; un point récalcitrant: appliquons nous à revenir à l'endroit de la faute.
L'ovale était glissant, fuyant mais nous gratifia tout de même de belles courses de Stéphane, Donatien, Eric et Le Barde : prometteur pour le match du 2/02/10 contre les Old Lions.
Avec un score final à la parité parfaite, 10-10 selon Lapébie (je me demande encore comment il calcule les points...), le manque de lumière nous renvoya au vestiaire, douche méritée.
Je laisse la parole à Perdigue en ce qui concerne le Trou.

Oui mais ce n'est pas Perdigue, c'est Le Barde :
I’m playing in the rain chantonnait Eric (Léonard) sur le pré mouillé, parsemé de flaques où quelques castors, les vrais, avaient décidé d’honorer la Béchigue. Ils étaient douze, pas un de plus et Guitou était des leurs. Quelle leçon ! Donc Eric chantait I’m playing in the rain et, de temps à autre, à l’égal de Gene (Kelly), il faisait des claquettes, ou plus précisément des cramponnettes, désarmant ses adversaires stupéfaits par cette figure de style. Dominique, hagard, les pieds frigorifiés, le regardait hébété en répétant « Putain, j’ai froid, putain, j’ai froid aux pieds », ce qui est beaucoup moins délicat, vous en conviendrez, que I’m plying in the rain. Et pour souligner son bien être, Léo ajoutait le célèbre deuxième vers When I’m happy again. Guitou aurait bien entonné son refrain favori, mais le cœur n’y était pas ; la pluie rongeait ses rêves de sable et d’écume. Alors, pour ne pas céder au désespoir, il suivit Léo dans ses cramponnettes. Et tous de lui emboîter le pas (de danse). En sorte que Musard ressemblait à un studio d’Hollywood. Certes, Dominique éprouvait quelques difficultés à suivre la chorégraphie de ses congénères puisqu’il avait froid aux pieds ; mais il s’y employa. Pas tout à fait avec la grâce requise, mais il s’y employa. Quant à Titi, la ressemblance avec Gene Kelly est telle que nous assistâmes médusés à un remake version rugby du film éternel de Stanley Donen. Peyo, non plus, n’est pas mal dans le genre. Le basque bondissant version cramponnette, cela n’est pas rien ! Georges Guéthary en avait déjà fait la démonstration en Henri Baurel dans Un américain à Paris de l’indépassable Vincente Minelli. Les connaisseurs diront que Fred Astaire, c’est autre chose. Ah ! Dancing in the dark avec Cyd Charisse, sublime en robe blanche, dans Band Wagon ! Guitou, c’est Fred Astaire !
Au trou, Jean-Noël, fidèle à la tradition, nous attendait. Jean-Noël, les œufs, ça le connaît, aussi nous servit-il des œufs à la béchamelle que les castors ne cessèrent de saucer sans se soucier des sots dont les sceaux interdisent de telles pratiques. Il y a plus de noblesse dans un œuf que dans un blason. Surtout s’il est cuisiné par Jean-Noël. Puis, pour rappeler à Guitou le goût des plages, il nous servit un couscous parfait. Jusqu’aux boulettes qu’il avait prit soin de ne pas omettre. Des œufs aux boulettes, il n’y a qu’un pas. Jean-Noël le sait. C’est la raison pour laquelle, il le franchit sans peine. Précautionneux, il dédaigna le fromage pour nous proposer un baba au rhum royal (pas le couscous le baba) nanti de Chantilly. En hommage, peut-être, à la fée qui était des nôtres. Chantilly, est, en effet, un haut lieu de la chasse à courre. Comme Rochefort est le paradis des demoiselles. Gene Kelly, justement est l’un des personnages du film de Jacques Demy. Nous y revoilà. D’ailleurs, Titi fit des claquettes sur le trottoir à minuit en quittant le trou. Et comme il pleuvait…

07 janvier 2010

Le cuistot de la semaine, la deuxième des grâces

Par Le Barde (disco-photo par Titi)

C’était la reprise, mardi soir à Musard, sous un froid de saison. On oublie dans notre paisible Gironde que l’hiver s’entiche parfois d’un ciel gris et s’acoquine avec des températures répugnant à franchir la barre fatidique du zéro. Le ciel était donc promis à une neige qui ne tomba qu’à l’aube. Les doigts gourds, la course raide, une vingtaine de castors s’en donnèrent à cœur joie emmenés par un Guitou plus fringant que jamais. De guerre lasse, il dut cependant laisser ses compagnons de jeu à eux-mêmes victime d’un mollet récalcitrant. Guitou, il ne se remet pas de la fin de l’été sur la plage ; et ce temps de misère ne pouvait que lui chercher des noises. C’est un azuréen dans l’âme notre crooner.
Le ballon ne chut sur le sol qu’à de rares reprises. C’est dire la maîtrise de ceux qui taquinaient la gonfle. Y compris Miguel qui, affublés de gants, offrit d’incomparables passes à ses comparses. Mais force est de constater que Walid les supplanta tous, offrant ses cannes de feu, que les chemins escarpés des montagnes de l'Aude ont su régénérer, aux bras orphelins, transis de froid, de ceux qui tentaient de l’effleurer. La Piballe, admiratif, et toujours hors-jeu ne devait qu’à son admiration de rester planté dans le camp adverse. C’est un contemplatif la Piballe. On notera enfin que les nouvelles règles ne furent pas vraiment respectées. Tonton avait raison, il faut laisser du temps au temps.
Au trou, Croucrou nous accueillait. Il est en pleine forme notre plâtrier céleste, notre dénicheur de béchigue, notre tarentule des mauls. Ses bras, il sait aussi les utiliser pour mitonner de bons petits plats d’hiver. Quelle soupe, oui quelle soupe en entrée ! Croucrou, il sait jouer avec la météo et réchauffer ses frères. Les castors lapaient comme jamais, la soupe ruisselait qui sur leurs peaux glabres, qui sur leurs barbes, qui sur leurs poils en pointillés. Les castors lapaient comme les rejetons de Marie Marquet dans La vie de château. Et ça faisait de grands slurps, ça faisait de grands slurps. Sauf Guitou qui poussait son éternelle chansonnette.
Le plat principal était charnu, dense, inépuisable. Un hachis parmentier mais avec du confit de canard. Un régal ! Rien ne vaut la simplicité. Toute la grandeur de Croucrou elle est là : la simplicité ; c’est elle qui commet les œuvres les plus belles. Et les castors se gavèrent comme des oies pour faire la nique au canard. Leurs panses recevaient comme autant d’offrandes divines les chairs en mèches du confit et les tubercules comestibles des solanées. Les vieux étaient aux anges. Au lancer d’assiette, Zeille conjugua l’efficace à l’esthétique. Mieux, il y ajouta une pointe de vitesse qui en surprit quelques-uns. Zeille, il a des bras, ce n’est pas une découverte !
Alors le fromage vint : un bleu de quelque part et un roblochon avec un petit carré de beurre. Et le Tiens voilà du bon fromage retentit. C’est notre cantate à nous, notre choral et Dieu qu’elle a de la classe. Et, tout en délicatesse, un assortiment de pâtisserie nous fut servi sur des plateaux d’argent. Tous les goûts sont dans la nature et Croucrou respecta la délicatesse de chacun. Mieux de beaux pruneaux complotant dans une eau de vie achevèrent de nous combler lors que What Else dispensait son café.
En vérité je vous le dis, nul n’était mieux désigné que la deuxième des grâces pour honorer la décade naissante. Ah ! Croucrou, tu nous as déjà fait entrer dans l’éternité et je te bénis.