25 mai 2011

Le cuistot de la semaine, Very Important Personne

Par Le Barde

(Cliquez en bas sur "Clic to view", laissez charger et ensuite cliquez et glissez en même temps pour voir le trou comme si vous y étiez, bande de pourris gâtés)


Fête de la morue oblige, nous nous retrouvâmes sur le terrain d’honneur d’un Musard enchanté par ses petits qui retrouvent enfin l’élite qu’ils n’auraient jamais du quitter. Nous tachâmes d’illustrer par notre gestuelle et nos courses flamboyantes nos illustres bordelobéglais. Le résultat ne fut pas très convainquant. Encore qu’il y eut quelques éclairs. Mais peu importe, le plaisir doit l’emporter. Et c’est un putain de râleur qui écrit ça ! Nous finîmes tard impatients de goûter la cuisine du mystérieux Cricri.

Qui est Cricri ? Personne ! Si le nom de Cricri apparaissait bel et bien sur le beau tableau de Gary Grant (voir abécédaire 40 ans), c'était un leurre, un piège à cons. Car de Cricri, il n'y eut point.

Kiki n'est pas Cricri et il a fait sa bouffe. Ithurbide ? Pas davantage. Lafourche ? Lafourche, il ne pouvait être là, et Lafourche, il n'est pas du genre à vous tendre un lapin. Mais alors, quel est le gros enc... qui a écrit Cricri sur le beau tableau de Gary Grant ?

Dans tous les cas, nous nous retrouvâmes gros Jean comme devant pour ne pas avoir su prendre nos arrières. C'était sans compter sur nos vertus révolutionnaires. Puisque l'un fait faux bond, il est du ressort de tous de réagir. Ce qui fut fait. Et bien fait. L'autogestion, finalement, a encore de beaux jours devant elle. Même si l'autogestion exige qu'il y en ait un ou deux qui gère un peu plus que les autres. En l'occurrence : la Fée, qui les vaut toutes (les fées) assura l'autogestion. Et c'est bien ainsi.

Donc, nous fîmes d'abord dans la charcutaille. Bruno chanta son entrée : chorizo, saucisson, pâté de saison sur l'air de Paroles, paroles (sans doute pensait-il au Cricri imaginaire du tableau de Gary ?). Puis ce fut le temps des spaghetti, mitonnés dans ce qu'il faut de tomate pour prétendre à l'excellence. Il y avait juste le compte. C’est bon, c’est simple, les spaghetti.

Pas de lancer d'assiettes puisque Cricri n'était pas la et que la Fée était l'expression de tous, sachant que tous ne peut lancer son assiette à quelqu'un, sinon ce serait le bordel, en quoi l'autogestion, c'est le bordel sauf si la Fée s'en occupe. Moralité : pour faire une révolution, il faut une fée. Ainsi, les contes sont plus proches de la réalité qu’on ne le soupçonne. D’ailleurs, les fées existent puisque nous en avons une. Si les lendemains qui chantent c’est souvent de la connerie, la Fée, elle, sait donner du sens au temps présent.

Un bon vieux calendos en guise de fromage, à point, comme il faut. Enfin, retour à l'enfance avec des bâtonnets de glace au chocolat ou à la vanille. Des marmots les castors lorsqu’ils sucent leur glace. La semaine prochaine, c’est Dudu qui s’y colle. Il n’y avait toujours personne (pas le même) d’inscrit. Alors Dudu, il a pris ses responsabilités. Et Dudu, quand il prend ses responsabilités, il pense à la paella. La suite la semaine prochaine.

19 mai 2011

Le cuistot de la semaine, l'honneur sauf

Par Le Blogueur


Chers amis, l'heure est grave. Vous avez tous suivi l'actualité et vous tous étiez sidérés par ces images insupportables qui tournent en boucle et par l'incroyable nouvelle qui secoue le monde depuis quelques jours. Une nouvelle retentissante, après Fukushima, après l'élimination de Ben Laden, voilà que l'année 2011 nous réserve encore des surprises qui n'ont pas fini de secouer la planète. Encore un événement d'une rare violence qui vient s'ajouter à cette longue liste, un événement qui vient perturber la paisible humanité dont on partage l'inexorable destinée vers l'abîme, une sorte de jugement dernier se prépare, une fin du monde annoncée depuis fort longtemps par les Aztèques... Comme s'il en fallait encore, l'inévitable est arrivé : une mystérieuse vague d'explosions de pastèques sévit en Chine. Vous pouvez en savoir plus sur ce lien, attention âmes sensibles s'abstenir.
Si les Aztèques n'ont pas vu venir la catastrophe des pastèques, l'humanité aura-t-elle les ressources pour faire face à cette nouvelle catastrophe ? En tout cas, nos vaillants castors ont montré le chemin de l'abnégation et de la persévérance ; ils ont montré au monde comment surmonter l'intrusion de la morue à Musard.
La première troupe des castors héroïques fut conduite par Kiki. En meneur d'hommes, le Kiki est parti à la conquête d'un vestiaire avec trois volontaires arrivés les premiers en éclaireurs. Avec une telle volonté, il fallait viser gros. Le vestiaire des arbitres a vite cédé à l'assaut. Le campement était assuré.
La deuxième troupe s'est dispersée pour repérer les terrains. L'habituellement dédié était envahi par les tentes de l'occupant sur la partie droite et sur la gauche un espace dégagé sur lequel le toit d'un chapiteau attendait d'être surélevé. Le terrain du fond était interdit pour cause de récent ensemencage. Le terrain d'honneur était en arrosage.
Un premier camp d'entrainement fut donc établi à l'endroit du chapiteau. Kiki, encore et toujours, mit en place un commando pour déplacer le toit. Dix homme et un cerveau suffisent à l'opération. Pascal, notre Navy Seal, était de ceux-là. Dudu découvrit ce que l'intelligence collective voulait dire.
Mais les castors furent très vite à l'étroit sur le tiers d'un terrain. L'Avocat a vite donner au jeu des dimensions aériennes où les espaces manquaient. De sautée en sautée, les tantes (et non pas les tentes) devinrent des conquérants et l'appel du large leur donna des ailes. Et comme à l'aile, la vie est belle ; le président, avec tous les défauts de sa jeunesse devenus sur le coup des étincelles de génie, appela sa trentaine d'hommes et leur fixa pour mission le terrain d'honneur, mouillée comme une femme-fontaine mais à l'abri de l'arrosage. Le président saura qu'un terrain mouillé mouille le ballon, et qu'un ballon mouillé ne se laisse pas attraper facilement. Mais le président s'en fout, il veut voir gambader ses hommes sur des plaines vertes et jouir en conséquence. Et pour le faire jouir, Toto, Peyo et Dudu s'y employèrent avec des chevauchées fantastiques. Le Barde au trou n'avait pas choisi son jour.
L'arrivée des hommes, revenus de leurs efforts, se fît tardive. Les sages en bout de table avaient déjà saucé leurs assiettes plusieurs fois d'une délicieuse salade de mâches, de tomates cerises, de feta, d'olives et de melon. Tout l'art du Barde était là, la fraîcheur, la subtilité et l'heureux mariage des bons goûts.
Sans aucun doute, Le Barde en impose. Avec ses trois lettres, "EDG" sonne comme l'annonce d'un client VIP dans les plus prestigieux des Sofitel. Le Barde est un personnage de littérature, non seulement celui qui la fait mais aussi celui qui peut l'être. Il est aussi cinématographique, non pas pour son immense culture, mais pour l'envie qu'il donne à le suivre 24h/24 avec une caméra. Une sorte de personnage central qui suffirait à une histoire comme Jean Rochefort suffit dans Le Mari de la Coiffeuse ou Clint Eastwood dans Gran Torino. Voilà, Le Barde c'est ça, un mélange de Rochefort/Eastwood, un mélange de chaud/froid, de salé/sucré, de feta/melon.
Mais Le Barde saura surprendre toujours et subjuguer le plus renfrogné de nous tous. Sa volaille, troussée comme on trousse une domestique et cuisinée à la noix de coco, en est l'ultime preuve s'il en faut. En deux coups de cuiller à pot, il marie les opposés comme des évidences. C'est là le réflexe le plus habile quand on est nourri d'autant de savoir et de culture. Non, Le Barde n'étale pas sa culture car elle est immense. Le Barde est une culture à lui tout seul, une civilisation condensée dans un homme, qui le remplit et le déborde de tous les orifices, même les plus capillaires.
On prendra soin d'éviter le chapitre rugby tant les mots manquent et tant certains restent à inventer. On espère juste vivre assez longtemps pour expliquer à nos petits-enfants l'origine du verbe "desgaretiser l'adversaire" qui servira à décrire, dans le futur, une prise d'intervalle en tortillant du cul et en agitant le crâne pour remettre une mèche à sa place, tout en laissant le défenseur adverse coi. Le dictionnaire s'enrichira aussi d'une ligne de plus dans la définition "barde" :
- Une barde, nf. Geste proche de la nonchalance, esquissé par le poignet, laissant penser que les os du carpe sont liquifiés au point de prodiguer au mouvement la fluidité aquatique d'une nageoire latérale d'un calamar. Se dit d'une passe au rugby, mais s'emploie également dans le lancer d'une boule de pétanque ou d'une assiette.
C'est donc avec une barde que les assiettes furent lancées et le fromage aussi. Celui qui a raté son assiette ne peut en vouloir qu'à lui-même tant il est quasiment impossible de supposer un mauvais lancer. Il y aura des fraises pour tout le monde, même s'il a fallu déballer les paquets.
Tout ce que l'on pouvait espérer est que la soirée s'éternise. Les rumeurs courent que l'année prochaine, à la même époque, nous serons privé du Barde : le cinéphile barbu présentera son film « La Quéquête » au festival de Khan.

15 mai 2011

Tournoi Saint-Médard, septième à sept

Par le Barde


Nous étions sept pour un tournoi de toucher à sept où nous finîmes septième. L’histoire pourrait s’arrêtait là. C’était un vendredi 13, nous étions sept, sept comme les jours de la semaine, pour participer à un tournoi de rugby à sept sur les bords de la Jalle. L’histoire peut aussi commencer comme ça. Nous étions donc sept, un vendredi 13, pour un tournoi à toucher à sept où nous finîmes à la septième place, septième place qui n‘était pas la dernière puisqu’il y avait dix équipes. Nous nous classâmes donc septième du tournoi à toucher à sept de l’ECE, le vendredi 13 mai 2011, où dix équipes se disputaient la seconde édition d’un trophée que les archiball manquèrent de remporter d’un souffle lors de sa création. C’est sans doute parce que nous n’étions que sept, et, que nous fûmes rapidement à bout de souffle que nous ne reproduisîmes pas l’exploit du tournoi précédent où nous n’eûmes plus de souffle qu’en finale.

Sept archiball, pas un de plus, comme les sept nains, mais sans Blanche-neige. Le blogueur, Peyo, Arnaud, Don, Garcimore, le Toulousain et moi-m’aime dit le grincheux (en quoi se baptiser moi-m’aime n’est pas si narcissique que, de prime bord, on pourrait le soupçonner). Nous fîmes contre mauvaise fortune bon cœur et, en dépit de notre présence réduite à l’essentiel, et pour tout dire au strict nécessaire, nous vainquîmes deux fois et perdîmes à trois reprises, en matches de poule. La note du match : 2 sur cinq bien sûr ou 4 sur 20 (ce qui est beaucoup moins flatteur mais si éloigné de la réalité. D’autant que nous pûmes jouer un match pour la septième place. Ainsi la note véritable serait davantage 3 sur 6, ou 1 sur 2, ce qui nous situe juste à la moitié. Ce qui est beaucoup plus révélateur de notre performance. Non les mathématiques ne sont pas une abstraction si on veut bien les attacher à la réalité.


Il y avait une équipe de donzelle dans notre poule, l’équipe à Pompon, pas à pom pom, non, à Pompon. Nous usâmes d’une infinie délicatesse à leur endroit, poussant l’élégance jusqu’à les laisser inscrire un essai dans les ultimes secondes de la partie. Je n’ignore pas, en écrivant ces mots, que des philosophes n’hésiteraient pas à nous taxer du pire des machismes pour une telle attitude, tout simplement parce que nous ne respecterions pas le cours normal des choses. Foin de cette philosophie de peu. Nous nous heurtâmes, comme en 2010, à la bêtise de l’équipe d’Europea, qui ignore le mot plaisir et rumine sans fin des chimères d’un autre âge. Nous explosâmes sept experts comptable sur le score rond de 3-0 et, titubant de fatigue, nous prîmes la marée face aux gamins de l’ECE qui sont de bons gamins et dont le tournoi ne souffre pas la moindre critique. J’oublie une équipe, la première, j’ai la mémoire qui flanche. Sans être ridicules nous ne fûmes pas sublimes. Mais Arnaud et Don surent conclure quelques beaux mouvements, Walid fut cérébral et altruiste, le Toulousain, j’y reviendrai sur le Toulousain, Garcimore pénétrant, un peu de travers certes, mais pénétrant, et Peyo tout feu tout flammes. Je n’ose parle de moi-m’aime, cela va de soi. Encore que je pourrais évoquer l’instant où, profitant d’une bévue adverse, je me faufilais… Mais non, je ne puis parler de moi-m'aime et, c’est d’ailleurs un affreux dilemme ; écrire est un sacerdoce, une marque d’humilité, un effacement sans fin.


Nous retrouvâmes les experts comptables en match de classement et renouvelâmes notre exploit. « Vous êtes des artistes » déclara l’équipe des serviteurs du chiffre. Et c’est vrai que nous sommes des artistes. Avec ce brin d’improvisation qui ne trompe pas, cette fantaisie de chaque instant. Côté rigueur, cela faisait un peu artiste amateur. Disons que l’on avait plutôt un côté majorette que quatuor Amadeus. Il nous manquait ainsi cette rigueur quasi mathématique qui permet cette part de « calcul dans la grâce » sans quoi l’art n’aboutit jamais. Côté tendresse, comment ne pas évoquer Gwen qui, sur les bords de la touche, son premier petiot sur les épaules, nous suivait d’un regard énamouré.


Dire enfin que nous taquinâmes la béchigue, comme Queneau les mots, sous un soleil de plomb. Que l’astre jaune dardait ses rayons sur nos corps lourds, asphyxiés et trempés, que nous eûmes droit à des boîtes de Redbull pour nous requinquer – c’est parfaitement dégueulasse le Redbull –, que la pelouse était douce comme de la mousse, que la mousse qui nous fut servie est incomparablement meilleure que le Redbull, que les arbitres qui officiaient firent du mieux qu’ils purent, que JB, Hamilton et autres Amélie nous manquèrent mais que ce fut un bon et agréable moment de mai. O joli mois de mai propice aux coquelicots, ô l’odeur entêtante des tilleuls, ô cerises qui promettaient des cueillettes enfantines, ô mois de la rose.


Un dernier petit mot pour dire le bonheur de retrouver le Toulousain balle en main. Il n’a rien perdu de ses cannes le toulousain. L’artisanat lui va comme un gant et sied à son rugby gracile.

Une jolie histoire de rugby en somme, comme il y en a beaucoup.

11 mai 2011

Le cuistot de la semaine, lanceur de disques

Par Le Barde


J’avais dit que j’userai du blog pour pourfendre l’injustice qui, parfois, règne sur Musard, le mardi soir.
J’avais dit, la rage au cœur, que j’userai de la fable pour dénoncer la partialité et les privilèges que s’accordent certains afin de mieux parader sur le gazon sec de Musard, que cette fable aurait pu s’intituler la gazelle et le panda (pourquoi le panda me direz-vous, et bien en hommage, d’abord à Loulou que l’on ne voit pas assez, ensuite parce que le fait de ne pas courir aussi vite que la gazelle n’induit pas que l’on soit sans charmes), et que nul ne contestera le fait qu’un panda est moins véloce qu’une gazelle (et épargnez-moi de grâce le coup du lièvre et de la tortue).
J’avais dit à Walid que je dirai bien des choses, que j’épancherai mes regrets et mes doléances et que Jean-Bernard, oui Jean-Bernard, le passeur sublime, le Villazon de la béchigue, il était d’accord avec moi.
J’avais dit que… mais dire n’est pas faire, et pourtant, il y aurait tant à faire pour mettre un terme aux dires superflus, frappés du sceau de l’aveuglement le plus bas, qui s’éparpillent sur Musard le mardi soir, sur les déséquilibres patents entre les protagonistes du toucher, sur ceux qui ont l’illusion de croire que les plus que cinquantenaires gardent leurs jambes d’antan et se plaisent à être transpercés par des cannes juvéniles, même s’ils parviennent par la grâce de leur gestuelle, ô Jean-Bernard, ô Titi, à rivaliser de temps en temps avec leurs adversaires qui, pareils aux troupes d’Attila, ne laissent plus que des touffes d’herbes desséchées sur le gazon désormais maudit.
Je n’aurai jamais du dire que… car je ne saurai ignorer, en ce beau matin de mai, que la sagesse doit guider mes propos, alors je ne dis pas, je dis de ne pas dire, et au bout du compte, peut-être en dis-je trop ; seul le lecteur s’il est parvenu jusqu’à ces ultimes lignes de dépit pourra le dire, mon semblable, mon frère, et c’est bien parce qu’il est mon semblable, mon frère, que je chasse le spleen qui s’était emparé de moi.

Heureusement, Vannier sévissait au trou hier. On craignait l’épicé attentatoire aux estomacs les plus blindés, l'axoa redoutable qui embrase les palais les plus blindés ; l’on eut rien de tel. Tomates en entrées. Simplement des tomates. Des tomates toutes simples. Avec du grenier médocain accompagné de tout petits piments, tendres et doux, moelleux à souhait. Du poulet, il y en eut, nappé d’une sauce jaune pigmentée de noir, qui faisait passer le riz un tantinet compact qui accompagnait le poulet en sorte qu’il ne resta pas de poulet et beaucoup de riz, d’ailleurs Jean-Philippe Saby ne cessait, avec son accent vietnamien prononcé de chuchoter : « Vannier, il est pas bon ton riz Vannier, hi ! hi ! il est pas bon ton riz Vannier ». Mais Vannier n’en avait cure. Et pour dire les choses crûment, il s’en branlait. Et c’était un spectacle assez fascinant de voir Jean-Philippe chuchoter sans fin son chapelet en psalmodiant « Vannier, il est pas bon ton riz Vannier, hi ! hi ! il est pas bon ton riz Vannier » lors que le grand quatre impassible poursuivait sa besogne, dodelinait de la tête et du cul, dansait, en servant ses frères, les mains tendues vers le ciel, implorant je ne sais quel hypothétique dieu.

Il y eut alors un long et profond silence. Le temps des assiettes était venu. Et le temps des assiettes avec Vannier est un temps redoutable. En somme, le castor avait peur. A juste titre. Ô le terrible fracas des « disques » sur le carreau. Car Vannier, sans doute épris d’un olympisme tardif, s’inspirant de toute évidence de la statuaire grecque, lançait les assiettes comme les grecs lançaient le disque, sauf qu’il n’était pas prévu dans la Grèce antique que quelqu’un réceptionnât le disque, alors qu’au trou, c’est ainsi que les choses se passent. N’importe, il est beau Vannier lorsqu’il lance le disque. Si bien qu’il lui fut demandé illico de nous dévoiler ce que les athlètes grecs ne cachaient pas, parce que, en ce temps-là, le naturel était de mise, et que l’on vit le naturel de Vannier. Et Jean-Philippe, toujours réfugié au pays d’Ho Chi Min l’indomptable s’écriait : « Il est pas mignon Vannier hi ! hi ! il est pas mignon ». Tout ça pour arriver au fromage qu’en bon basque Vannier nous servit avec une confiture de myrtilles. Enfin, ce fut le temps de la fraîcheur avec les fraises servies dans un grand compotier blanc, et le champagne. « Il est gentil Vannier hi ! hi ! il est gentil » s’exclama Jean-Philippe attendri.

Il y eut même une petite belote de comptoir pour conclure la soirée. Une gentille belote, avant que les castors ne se fassent la belle dans une joile nuit étoilée de mai.

08 mai 2011

Le cuistot de la semaine, le ventre du Président

Par Le Blogueur


Hé les gars, il va falloir s'inquiéter, non ? C'est l'hécatombe ! Les castors disparaissent l'un après l'autre et personne ne bouge le petit doigt. Même pas une déclaration à la police, rien. Si ça continue, le cuistot va se faire à bouffer, tranquille, pénard, se tirer une bière, se mettre la table, se servir et s'il est en retard, il se fera béééé. Il va se balancer quelques boulettes de pain, se jeter une assiette à l'heure du fromage, se chanter qu'il est un enculé et qu'il branle rien de la semaine, se prendre en photo et se casser en éteignant la lumière derrière lui.
Oh, je ne parle pas du Barde, il est en Italie. Il est pas parti pour faire pouet pouet, bunga bunga à la rigueur, mais pas pouet pouet.
Et Prof ! Vous vous souvenez de Prof ? Il est où Prof ? Et Marien ? Il va pas prendre une année sabbatique à chaque fois qu'il fait un gosse ? Autant faire des enfants à sa belle sœur, comme ça il aura que des neveux. Perdigon, lui, il va pas se pointer juste pour la paie quand même !?
Et Miguel ? Il est toujours en liberté ? Il faut ouvrir l'œil. Il faudrait pas apprendre un jour qu'il a disparu en planquant la famille sous la terrasse. Vous allez voir qu'avec vos conneries, un jour on va recevoir une lettre qui nous dit qu'il est devenu témoin gênant sous la protection du gouvernement américain.
En parlant d'américain, le petit Pascal, il se prend pour un Navy Seal ou bien ? Il faudrait pas que le général aussi nous fasse le coup. Général, allez ! À d'autres. C'est à peine si t'as été casque bleu, alors ne prends pas le melon.

Bon qui d'autre ? Je ne sais plus. Ceci étant dit, sur le terrain, y avait pas foule. Au trou, encore moins. C'est toujours à 10 € le repas pourtant. Allez les gars, faut pas déprimer comme ça. C'est pas parce qu'on vieilli qu'on ne sert plus à rien. D'accord on ne court plus très vite, mais souvenez-vous, nous avons tous été un jour le spermatozoïde le plus rapide de tous.
Qu'on soit nombreux ou pas, Guitou (eh oui, il est revenu !) a pris tous les rapides, un peu comme au rafting. Pim, pam, poum, et le tour est joué. Je ne sais pas s'il n'y a pas eu fanny d'ailleurs, ou peut-être qu'ils ont réussi à marquer quand les lumières se sont éteintes.
Au trou, attention, on rigole plus. Tout le monde à table. On se tient bien, les mains à plat sur la table. Le "Président" élu est en cuisine. Président de quoi ? De tout ceux qui construisent des maisons. Eh oui, mazette. Je ne saurai pas vous dire à quoi sert le président de tous ceux qui construisent des maisons mais c'est comme partout, la hiérarchie est une étagère, plus c'est haut, plus c'est inutile.
En tout cas, au trou. Le Président a beaucoup servi. Une entrée que je ne sais plus comme elle s'appelle : des haricots verts, de l'œuf, du thon. Le tout boubiboulbagué dans une vinaigrette et c'était bon. Le Président, qu'on appelle aussi La Fée, c'est lui qui l'a fait. Il y en avait tellement que Guitou a voulu payer à la fin de l'entrée croyant que c'était fini. Mais les autres sont pas bêtes, ils savaient que La Fée avait encore préparé des trucs. Et il n'a pas fallu attendre longtemps pour découvrir la suite : Boubiboulgua 2.
- Comment ça s'appelle ça Bruno ?
- Le ventre.
Ah ! Vous le saviez vous qu'il y a un plat qui s'appelle le ventre ? Eh ben je parie que non. A ne pas confondre avec le ventre plat, le ventre est un plat qui est fait avec des tripes et du boudin, un peu comme des tripes qui baigneraient dans une sanquette. Si c'est pas clair, tant pis, il fallait être là. Mais ce qui est clair, c'est que c'était dé-li-cieux. Je peux vous dire qu'un truc comme ça, vous n'êtes pas prêts d'en manger deux fois. Les patates servies avec étaient des patates de compétition, des patates rissolées dans une graisse de canard et terriblement bien cuites.
Et quand il y a patates, et qu'il y a Alain-Charles pas loin, quelle est la réaction chimique qui va suivre ? Ah ben, c'est pas compliqué, Alain-Charles va se mettre à chanter : Lundi des patates, mardi des patates... Et après : Lunes, las patatas, martes, las patatas... Sauf que là, Alain-Charles attaque la version espagnole d'emblée et vous allez bientôt savoir pourquoi.
Après le fromage, le lancer d'assiettes et les chansons qui vont avec, le dessert est arrivé dans toute sa splendeur.
- Et ce ne sont pas des fraises d'Espagne, dira La Fée en branlant les bouteilles de crèmes fouettées comme on branle un cheval.
Il est coquin La Fée, il te balance ça en regardant le bout de la table. Parce qu'au bout de la table, il y avait la haute autorité de Mondragon, Agustin, et son bras armé, Patxi. Sans compter que Patxi était chaud comme la braise parce qu'il venait de se faire arroser le bermuda à la gouttière de la nappe par plus petit que lui, Kiki. C'était limite si le Kiki n'allait pas se faire exploser à côté. Il est coquin aussi le Kiki, déjà qu'il était bourré sur la plage du Mouleau, mais là, il était kamikaze.