25 octobre 2011

Le cuistot de la semaine, le basque bondissant

Par le Barde

Ce n’est pas parce que l’on n’est pas là qu’il n’y a rien à écrire. On peut ainsi s’adonner à une petite fiction. Le mentir-vrai en somme, puisque toute invention est une part du réel. D’ailleurs, comment pourrait-on inventer sans les repères que nous offre le monde. Tout ça pour dire que je n’étais pas là, que Peyo, il n’a pas eu son blog, et que le bloger et ma pomme on se sent plein de remords. Le bloger non plus il n’était pas là ; il n’en finit pas de roucouler avec ses petits de Cadillac. Le bloger c’est un papa poule. Et le remords, c’est pas bon, ça vous taraude, ça vous mine.
Peyo était donc de bouffe comme Flaubert était de Rouen. Les troupes arrivèrent plus tôt que de coutume car d’entraînement il n’y eut point. Il avait prévu le coup Peyo : le trou n’était qu’une longue litanie de charcuteries basques, de piments d’Espelette, de feuilles d’artichaut nappées d’une crème à la ciboulette, de crevettes grises de l’estuaire et de pibales guatémaltèques.  Il y en avait pour tous les goûts. Le basque ne réduit pas ses attraits à ses seules cultures ; il est ouvert au monde. Pas trop au monde asiatique regrettait Jean-Philippe qui susurrait : « Hihi, il est sectaire Peyo, Hihi ! ». Il y a du Tchang chez Jean-Philippe. Et de la poule, c’est entendu.

Un merlu gigantesque, trônant dans un plat rouge et blanc, et porté par Titi, Tom, Pioupiou et Lolo, descendit les escaliers avant de régner sur la table. Un merlu venu de nulle part, presque un esturgeon parsemé de pétales d’oignons et de poivrons. Il fut admis que chacun pouvait piocher avec ses mains. A ce jeu, le Perdigne excella. C’est un homme de mains Perdigue. Guitou dédaigna ses façons barbares mais finit par s’y résoudre. L’appât du merlu vainquit ses ultimes résistances. En deux temps, trois mouvements, il ne resta plus rien qu’une longue arête sans fin dont il fut décidé qu’elle parerait les murs. Sitôt dit sitôt fait.

Puis l’étorki vola comme vole les anges. Et les assiettes étaient autant d’auréoles qui s’arrêtaient quelques instants au-dessus de crânes plus ou moins garnis avant de laisser l’étorki s’épanouir dans un bain de confitures de cerises . Et cet étouffe-chrétien de gâteau basque était là aussi et après. En fait Peyo, s’il sait ouvrir ses entrées, il revient à ses fondamentaux pour boucler la boucle.

T’es pas trop imaginatif mon barde me dit Perdigue. Peyo et Basque, tu n’es pas allé chercher bien loin. Et c’est vrai. Si je n’ai pas été cherché bien loin, j’ai été cherché quand même. Et puis, le remords, il se branle de l’imagination. Bon voilà, c’était un mardi soir d’octobre, et Peyo faisait la bouffe. Peyo, c’est un sacré petit castor. Rien à dire, et ça, ce n’est pas de la fiction.

23 octobre 2011

Les Blacks champions du monde : Un point, c'est tout !

Par Bruno Roger-Petit (mais on ne le lui a pas demandé), sauf le titre, il est fait maison (il est pas mal, non ?) et la vidéo, qui est un rappel des règles qui peut toujours servir (à Gwen et à monsieur Joubert).


Donc, c'est la faute de l'arbitre, ce Mr Joubert au nom si français. Sans doute aurait-il moins pourri la vie des joueurs de Liévremont si Louis XIV n'avait pas pourri celles de ses ancêtres, que l'on devine de chez nous, il y a quatre siècles.

Donc, c'est la faute du public. Ce vilain public néo-zélandais qui a passé sont temps à encourager l'équipe adverse, la sienne, les All Blacks. Le chauvinisme des étrangers, c'est toujours pénible.

Donc, c'est la faute de Trinh Duc, qui ne devait pas tirer la pénalité de la gagne, à une dizaine de minutes de la fin.

On s'en tiendra là. Ce sont, depuis que la finale de la Coupe du monde de rugby s'est achevée 8-7 en faveur des All Blacks contre la France, les trois raisons de la défaite les plus fréquemment citées. Nous ne voulons pas ici nous lancer dans une analyse technico-tactique pour les nuls, nous reconnaissons ne pas être suffisamment équipés pour cela (et cela nous évitera les procès en compétence des uns et des autres, en Corse et ailleurs), tel n'est pas notre but.

On a déjà cité souvent sur ce blog, une maxime célèbre d'Ernst Happel, grand entraineur de foot, cette maxime est la suivante : "Il n'y a qu'une seule vérité, celle du tableau d'affichage". Quand on y réfléchit un peu, cela vaut pour le football comme pour le rugby.

Comme tout le monde, l'auteur de ces lignes a regardé ce match. Comme tout le monde, il a compris que l'arbitre n'était pas de ceux qui s'oublient (on ne se souvient jamais des bons arbitres) ; comme tout le monde, il a bien senti que la fameuse pénalité ratée pèserait lourd à l'heure du bilan ; et comme tout le monde, il a bien noté que le public néo-zélandais soutenait la... Nouvelle-Zélande. Bien.

Mais il a aussi vu le demi de mêlée Black gaspillé neuf points faciles en s'appliquant à rater tous ses coups de pieds, et surtout, il a vu que les Français, en dépit de leur courage, de leur volonté, de leur hargne, et de leur vitalité, hormis l'action qui a amené l'essai de l'espoir de Dusautoir, les Français, donc, tout bien considéré, n'ont jamais vraiment inquiété les Blacks, se contentant de mener charges sur charges dans la zone du milieu de terrain. N'en déplaise aux uns et aux autres, le tableau d'affichage est le triste reflet de cette réalité : les Bleus n'ont pas marqué parce qu'ils ont été très rarement en position de le faire, et ceci explique cela.

Nous sommes, nous Français, les champions du monde de la contestation du tableau d'affichage. En football comme en rugby, nous ne comptons plus les finales ou grandes rencontres perdues et que nous devions gagner. Ce n'est pas pour rien que la France est le pays où l'on refait le match. De Glasgow 76 à Auckland 2011, que de légendes bâties à coups de poteaux carrés ou de Mr Joubert, toutes destinées à cacher la vérité : si nous perdons, c'est que nous ne sommes pas les plus forts. Le tableau d'affichage dit toujours la vérité. Toujours. C'est la loi du sport, la seule. La France sportive apprendra-t-elle un jour à perdre sans accuser l'arbitre ?

14 octobre 2011

Le cuistot de la semaine, qui de La Piballe ou de l'œuf ?

Par le Barde


Le barde est à la bourre et nourrit bien tardivement le blog. Pas de fausses excuses. A chacun son job. Et le job du barde, c’est le blog.
- « Voilà que tu y vas de ton il comme le roi soleil y allait de son nous me susurre Perdigue. Et, putain, ajoute-t-il, tu ne te prends pas pour de la merde. »
Et de nous lancer dans un dialogue que n’aurait pas désavoué Platon. Car, je lui rétorque tout de go :
- «  Difficile d’être soi, mon Perdigue, tout en étant l’autre. Il, c’est l’autre et moi, c’est moi. Aux archis, mon je est un il, je n’existe que par la lyre que l’on me tend. En fait, ce que tu prends pour de l’orgueil est le comble de l’effacement, de l’humilité ».
- « Là mon barde, tu me la coupe. Sois il, et reçois mes plus plates excuses. »

Donc, le blog. Nul ne m’en voudra de profiter de l’actualité la plus brûlante et d’évoquer la petite victoire du coq. En quoi, le retard a du bon ; il permet de vivre plus intensément le présent, d’inscrire un proche passé dans les plis de l’immédiat. Donc, le match. Elever une cathédrale en rugby est une faute. Et Clerc est une cathédrale. Pour ne pas avoir fait montre de componction, le chef des poireaux a délaissé sa meute, contrainte de soulever des montagnes pour avoir raison du coq. Elle n’y parvint pas. Pourtant, elle fut à la hauteur. Las, elle ne mit pas à profit les occasions qui lui furent offertes. Le rugby est ainsi fait et se moque de la morale ; il ne reconnaît que celle du résultat. Fût-elle injuste. Ne boudons pas notre plaisir et attendons une salutaire rédemption. De préférence contre les Blacks et leur capitaine qui est, sans doute, le plus grand tricheur du rugby. Ce qui n’enlève rien à ses qualités de joueur. Mais, c’est un sacré blaireau. Là-dessus, je laisserai bien volontiers la parole au grand Tom.

Retour à mardi soir. Le pré fut guilleret. Guitou était là. Pas Jean-Bernard. Loulou était là. Pas Lolo. La bande à Guitou fut plus vive. Sans être exceptionnelle. Le toucher fut de qualité malgré trop de ballons tombés et l’oubli de ces quelques fondamentaux qui font du rugby un art : redresser sa course, lever la tête pour embrasser la situation comme Humphrey Bogart embrasse Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus, ne pas péter comme un âne quand il suffit de délivrer une passe, prendre de la profondeur (ce qui est un signe d’intelligence), etc.

Côté cuisine, la Piballe était à l’ouvrage. Prof  était là, au bout de la table. C’est bon de le revoir le prof. Il n’a pas changé. La Piballe, c’est un classique : œufs mayonnaise en entrée. Guitou en avala neuf sous l’œil effaré de Lolo. Guitou, il aime le classique. Lolo aussi, mais à petites doses. Puis, ce fut un merveilleux civet de sanglier avec des patates grosses comme ça. « C’est comment comme ça me demande Perdigue qui avait décidé de me les gonfler. » « Comme ça, c’est gros » et je t’emmerde lui dis-je. Et je lui recommandais la lecture du livre de Jankelevitch Le sékomça et le presque rien . Il m’a promis de s’y employer. Retour au sanglier. Quelle finesse, quelle sauce. Le nuisible réduit à l’état de civet, c’est une douce fin. Un heureux retournement.  Que fleurissent les battues et que mille civets ornent les tables de France s’écria Jean-Philippe. C’est un lyrique Jean-Philippe. Surtout lorsqu’il caquette. Car il caquette merveilleusement notre vigneron. Pioupiou fut particulièrement sensible au son de la poule. Il se dressa comme un seul coq et s’adressa à Guitou comme Roméo à  Juliette. Les guelfes et les Gibelins en somme. L’issue était fatale et le couperet tomba. Point d’amour entre l’habitant du pays des cruches et le résident des grands cours. L’histoire est cruelle.
Le lancer d’assiette fut parfait. Comme le Président susnommé campagne. En ces temps de primaire, c’était de circonstance. Quant aux desserts, ils furent multiples. Il y en avait pour tous les goûts puisque tous les goûts sont dans la nature qui, comme chacun le sait, a horreur du vide. La trop petite chambrée était gavée et s’éparpilla d’un pas lourd, qui vers le café pop, qui vers ses pénates,  sous une merveilleuse nuit d’automne.

06 octobre 2011

Le cuistot de la semaine, réflexions faites…

Par Le Blogueur


Il y en a qui ne valent pas un clou. Si tu leurs dis pas la veille qu'ils ont le blog à faire, ils restent tous plantés là comme un feu rouge au milieu d'un carrefour. Je vais donc le faire ce putain de blog. Et pourtant, j'ai toutes les raisons de ne pas le faire et faire la gueule avec tout ce que je me suis pris dans la mienne comme réflexions.

Première réflexion, signée la Piballe :
Dans les vestiaires, La Piballe me tombe dessus : Traître, transfuge, vendu ! J'ai mis du temps à comprendre, à connecter. C'est que je suis allé jouer avec les Old lions jeudi d'avant. Au rugby, je précise. Pas au golf, pas le dimanche, pas au golf comme la Piballe, pas à l'archi.old.cup ! Non, au rugby. Le truc normal quoi.
Je précise aussi que ce jeudi là, les Old jouaient contre les Lionnes un match à toucher. Je précise aussi que les Lionnes est l'équipe féminine du Stade Bordelais. Moyenne d'âge : 22 ans. Ah, là, ça vous la coupe ! Je comprends. Un rendez-vous galant comme ça, y en pas tous les jours. C'était quand la dernière fois que vous avez couru après des filles pour les toucher, hein ? Sous Giscard ! Eh ben moi, c'était jeudi dernier. Et La Piballe avait les boules, normal !

Deuxième réflexion, signée Léonard :
Sur le terrain, direct, même pas trois courses plus tard, essoufflé, les yeux qui me sortent des orbites, Léonard me dit : Putain, tu sers à rien aujourd'hui ! Tout ça pour un en-avant. Deux, enfin trois... peut-être même plus. Mais bon. Que celui qui n'a jamais fait un en-avant me jette la première pierre.
En avant toute ! Le slogan qui va bien du genre bagnole qui va vite. Pub à faire passer à la mi-temps des matches de l'équipe de France : tu filmes quelques en-avants, à la réception comme à la transmission, et tu finis par le logo de la bagnole avec le slogan « En avant toute », sans montrer la caisse. Une voiture comme la Golf (tiens !).
L'autre jour, j'y pensais. Je me disais qu'on était nombreux à être bon pour une pub. Le Barde pour un truc qui arrête la chute des cheveux et Jacqouille pour l'Oréal, Gwen pour Blédina et Lolo pour Ferrero Rocher, Perdigue pour Petit Bateau et L'Amiral pour la Croisière s'amuse, Bonnet pour un haut débit et Béguerie pour l'éco-taxe, Le Prof pour c'est quoi cette bouteille de lait et Zeille pour reviens j'ai les mêmes à la maison, Pepe pour une marque de jean's et Jacky pour Nespresso, Guitou pour une crème du jour et Dudu pour une crème de nuit, Campech pour Nivea for men et Corsenac pour le stick large de Mennen, Pioupiou pour une marque de rouge à lèvres et Kloz pour les calçons Sloggy, Titi pour Lou Gascoun et Arnaud pour le camembert Président... sans oublier Kiki pour Kinder surprise ou un moelleux au chocolat.

Enfin la troisième réflexion est l'œuvre du cuistot :
J'étais un peu étonné quand j'ai vu le plat arriver sur la table. Je me suis dit tiens, c'est pas des cagouilles ! Il n'a pas plu chez la Fée cette année. Alors je lui demande ce que c'est ? Il me dit un hachis parmentier au porc. Il se retourne avec son petit œil coquin genre pub pour Cachou Lajaunie et me dit : Merde, tu manges pas "ça" !!
Et devinez qui c'est qui a rigolé ? Le père Abraham ! Eh oui, celui qui ne sourit jamais aime bien ce genre de blague. Bon, mettons nous d'accord. La semaine dernière, lorsqu'il fallait dire au traiteur combien nous étions. Je lui ai dit une trentaine. Il a donc préparé pour trente personnes, trente cotes de porc. Manque de pot, nous étions trente et un (Eh oui, on est comme ça aux Archiball, il y en a toujours un pour faire chier). Je me suis senti alors fautif et je me suis passé de la mienne. Cambo, en vieux baroudeur, me dit : Tu ne manges pas de porc Wahhhhhlid ?…
Si le hachis parmentier était bon, que dire de la salade en entrée qui n'a pas eu le temps de friser ? Que dire aussi du gâteau au chocolat en dessert et de sa salade de fruit ?
Je ne dis rien, sinon je vais encore me prendre une réflexion.