24 novembre 2011

Le cuistot de la semaine, quand Perdigue se la joue de porc

Par Le Barde



L’automne indien n’en finit pas (Je ne vois pas pourquoi l’indien serait exclusif de l’été). Nous étions nombreux à Musard. Il y avait même Lolo. Affûté comme jamais. Avec son petiot dans l’escarcelle.  Les ballons tombaient comme à Gravelotte. Surtout dans les mains d’Amélie qui quitta le terrain de dépit. Le castor a l’automne indien bien maladroit.

La partie fut très équilibrée. Seuls les incessants va-et-vient de Toto entre les deux équipes firent pencher la balance en faveur de l’une d’elle. En l’occurrence celle de la Piballe où Toto acheva son cycle. S’il y a le cake à Coco, il y a aussi les cannes à Toto. La Piballe, lui, il n’a pas à faire le cake parce qu’il profite des cannes à Toto. On aurait dit un vieux chef indien contemplant ses guerriers, une plume sur la tête à défaut d’être ailleurs, et disant « Hugh » 5 à 4. « Hugh » 6 à 4 en regardant filer Toto. 

Côté canne, Croucrou est encore fort vert. Il dispensa un cadrage débordement d’école, lacérant la pelouse de Musard de toute sa grâce. La Piballe, encore lui, en resta bouche bée. Ce qui est rare chez la Piballe qui a plutôt tendance à l’ouvrir. Surtout à Musard où son arithmétique douteuse met à vif les nerfs de ses adversaires. Surtout les miens. Si d’aventure, il l’emporte, cela devient épouvantable : il pouffe, jubile, éructe, vocifère. En bref, il nous les hache menu. 

Au trou, il y avait Perdigue. Longtemps nous attendîmes les vertus de sa soupe. Et la soupe vint. Mais quelle soupe. Une soupe de pois chiches avec son cortège de miettes d’œufs. Le tout nappé d’huile d’olive. Un délice, un régal, une bénédiction. Rarement Perdigue ne fut aussi Prodigue de bienfaits. Il est biblique Perdigue mais chez lui le pain et le poisson se transforment en pois chiches. La suite ? Des joues de porc aux carottes. L’onctuosité de la joue sied aux carottes, c’est bien connu. Elles étaient douces, si douces les joues de Perdigue. Elles fondaient dans la bouche. Une sensualité diffuse mais réelle s’empara du trou ! Docteur Klotz était aux anges. Itou le Tcho et Pépé. Pour des raisons assez obscures, Walid devint le centre de toutes nos attentions. Et l’on chanta Waaaaaaliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid sans fin. Surtout Jean-Pierre.

Sur le lancer d’assiettes : rien à dire. Sauf Toto qui est aussi prompt à les laisser passer qu’à filer sur le pré. Par contre question fromage, il y avait de la senteur. Et de la vraie. On était loin de la sensualité de la joue. Perdigue, il alterne les plaisirs. Et il a raison. Encore que question fromage, il pousse les extrêmes un peu loin. Mais, c’est tout Perdigue çà, il adore pousser les extrêmes. Heureusement qu’il y avait de la confiture de figues pour adoucir nos palais pestilentiels. Parce que là, on en a pris pour la soirée.  Quant au dessert lait caillé de brebis du petit basque made in Gironde. Retour au suave. Je me demande pourquoi l’ETA n’a pas encore plastiqué le petit basque. Trêve oblige sans doute. 
 
Faute de What Else, c’est Titi qui servit le café avec sa petite chemise Vichy. Il est mignon Titi en Vichy. Surtout avec une haleine de coyotte. Parce que fallait pas compter sur ces putains de brebis caillées pour faire passer l’outrage fait à nos glottes. Seule la manzana eut un peu d’effet. Mais j’en connais beaucoup qui ont du rejoindre leur douce en se recroquevillant de l’autre côté du lit et en maugréant contre cet enculé de Perdigue.

21 novembre 2011

Les Archiball à Heidelberg : Tous saints

Par le Blogueur



On s’était posé beaucoup de questions avant d’y aller, c’est vrai. Certains regrettaient même le choix d’un week end de novembre en Allemagne voté au bureau avec des soupçons de délit d’influence. Responsable de ce choix, j’ai reçu beaucoup de reproches initiés et orchestrés par Gwen qui défendait la candidature de Barcelone. Suivront des menaces de tout genre, des intimidations, des brimades, des coups de fil pas si anonymes que ça… jusqu’à l’arrivée de l’Amiral dans l’équipe organisatrice qui a calmé les velléités du clan barcelonais.

Hélas, pas pour longtemps.

Pour d’autres raisons, les inquiétudes ont repris de plus belle. Voilà qu’on prend le train pour l’Allemagne ! Evidemment, avec ça, vas trouver des clients. Surtout que dix heures de train, on allait être tous fumés. Ne croyez pas que je fais dans les références historiques, pas du tout, quand je dis qu’on allait être fumés, on allait être fumés. Pas fumés comme un jambon de chez Escassut, non, fumés comme des barriques de vin. On allait être tous bousinés plus précisément.
Après des combinaisons easygwenesques – aller en train, retour en avion ; aller à vélo, retour en pédalo ; aller le dimanche, retour sous la manche… –, l’aller et le retour sur les rails sont adoptés. Rendez-vous donné par l’Amiral sur le pont de la gare Saint-Jean à 5h30 du matin. Le clairon pour rassembler les troupes fut sonné quand l’Amiral a bien voulu arriver, c’est à dire le dernier. C’est ça la Marine ! « C’est pas la marine cono, c’est Marien ! » Une question de « e » mal placé. Il faut comprendre que Gwen devait passer prendre l’Amiral et le Gwen en question est arrivé en retard. Quand on est bon, on est bon dès le début.
Si on commence comme ça, tous les mousses tiquent. Allignés dans le hall, l’haleine fraiche et puent l’ovaire, ils attendaient l’Amiral comme le Consul français d’Heidelberg.
Pioupiou demande quelle était la monnaie allemande, son papa, Jacques, demande si Heidelberg se trouve en Allemagne de l'Est ou de l'Ouest.
Jérôme veut s'assurer que la bière est toujours à 5,5 degrés (comme la TVA) ou si le gouvernement a appliqué une hausse (comme la TVA).
Kiki a lu que la taille moyenne de l'Allemande était de 1m71 : « C'est vrai ? ». Toto l’a rassuré, les femmes aiment aussi les petits.
Arnaud demande si : « Sorr Tenichon Kejtate » était de l'allemand ? Zeille aussi attendait la réponse.
Donatien veut savoir s’il fallait un maillot de bain pour patauger dans la mer Kel.
Thom ne veut rien savoir, comme toujours. Et moi, je n'avais pas de questions, parce que mes questions sur l'Allemagne ne servent généralement aryen.
Au bout du fil, JC demande si une rupture du tendon d'Achille était plus grave qu'une rupture du frein de Popol, parce qu’en fait il ne vient plus à cause d'Achille, et le Toulousain veut connaître la différence entre un berger blanc et un berger allemand étant donné qu'un allemand pure souche n'est pas noir.
Trop affolé pour répondre, l’Amiral s’est dépêché de mettre son monde dans le train. Tous dans un compartiment au fond d’une voiture où deux voyageurs s’étaient réveillés le matin même à la même heure que nous sans se douter un instant de ce qui allait leur arriver. C’est à dire : passer dix heures avec du jambon, du boudin, du pâté, du vin rouge et nous. SNCF, tout est possible.
L’Amiral s’est plaint qu’on lui manque de considération avec tous les efforts qu’il a fait pour nous dans sa collaboration avec les Allemands. On a voulu le tondre. Il a tiré l’alarme du train. 15 minutes arrêtés en pleine voie, 15 minutes de vin et de pâté.



Arrivés à Heidelberg, 13 archiball envahissent l’Allemagne en moins de deux. Direction le club des lions germaniques, on se retrouve spectateurs pendant 10 minutes d’un match de l’équipe locale. Match du championnat allemand en lever de rideau du nôtre.
L’échauffement se déroule avec une sono d’Édith Piaf « l'air de rien » et Desireless « voyage voyage ». Le doigt fait, le match démarre avec deux mercenaires dans nos rangs, un pilier et un ailier. Les Archiball se mettent à l’ouvrage avec dans les pattes, un réveil matinal, un transit ferroviaire et des litres de rouge. Et pourtant la magie opère. Les essais se succèdent et ne se ressemblent pas. Parfois à trois ou quatre en soutien, et parfois des envolées avec cadrages débordements et accélérations dans l’intervalle. Tout le monde ou presque a marqué son essai, même l’ailier allemand prêté plante le premier essai de sa carrière. On a du lever le pied sous la demande de l’arbitre maison pour leur laisser un essai ou deux, parce que le castor n'est pas chien.
Un match de deux mi-temps de 30 minutes chacune se solde par 11 essais à 2 en faveur des Archiball. Sans oublier de mentionner la pause bière parce que les oranges, là-bas, ne poussent pas.
La soirée qui a suivi est un festin à la gauloise. Un délicieux sanglier chassé par un rugbyman autochtone est passé à la broche, un succulent agneau fit de même, avec une soupe en entrée et un gratin de pomme de terre en accompagnement, le tout concocté tout bonnement par les femmes du club.
Nos deux Obélix se tiraient la bourre. Le plus fort s’appelait Thomières. Il en a repris sans compter. Le calcul n’était pas de mise. L’autre s’appelait Pioupiou, il a lâché la fourchette pour pousser la chansonnette. Arrosés par des litres de bière de blé, Abraham fête Mauléon. Jusqu’au Paquito, il n’y avait qu’un pas que tout le monde emboite avant de partir en boite. Pendant ce temps, le petit Donatien échappe à la surveillance et s’enfile les Jägermeister pour une longue nuit du chasseur. Very Bad Trip.
Le lendemain matin, ceux qui étaient partis en boite se retrouvent en bas de l’hôtel, celui qui est parti en sucette garde la viande dans le torchon et gamberge sur les 56 herbes qui composent la liqueur et toujours tenues secrètes. Il a rien percé, à part les chiottes.



Sans Donatien donc, et sans Perdigue reparti au labeur, les héros de Heidelberg partent à l’assaut du château de la Ville, symbole d'un romantisme du sud-ouest allemand taillé sur mesure de l’humeur qui flotte dans les vapeurs de la veille.
Si le général Mélac a bombardé deux fois l’édifice, c’est que personne n’a eu l’idée de lui dire qu’il y a là un tonneau qui contient 228 000 litres de vin qu’il serait dommage d’abimer ! Improvisé illico, notre guide de fortune nous emmène au musée de la pharmacie croyant à nos bons soins. Mais la médecine se trouvait un comptoir plus loin, dans les vins blancs de Württembergisches Unterland qui ont eu la mauvaise idée de se faire loin des mers ostréicoles.
Après la descente des bouteilles vient la descente vers la ville. On avait oublié qu’un funiculaire nous avait aidé à y monter. Arrivé en bas, la pépie envahissante et le gosier à sec, deux tables nous réunissent à merveille dans une brasserie typique de la ville, typique parce que la bière s’y fait et y coule à flot. Le maître mot était la bière et la bière fit taire nos maux. Choucroute pour tout le monde…
Ah qu’il est bon de verser et de converser la bouche mousseuse et l’estomac farci de choux. Sans ça, Zeille ne nous aurait jamais raconté la vie avec le grand Thom dans une chambre Ibis qui prend des allures de caravane. Sans ça, Pioupiou, camarade de chambrée de son papa, ne se serait pas rappelé le temps où le même papa le prenait dans sa chambre pour lui donner le sein avec un jambon comme doudou.
On aurait cru comme ça que l’après midi allait être un quartier libre, mais les chopines se succèdent assez vite pour tuer le temps. Il fallait vite repartir pour le rendez-vous Hockey sur glace, un match au sommet du championnat allemand. Le voisin Mannheim reçoit je ne suis plus qui…
Le groupe Archiball prend une nouvelle fois le train. Une demi-heure plus tard, nous voilà dans la SAP Arena de 30000 places avec un show à l’américaine qui nous a scotché comme des gamins devant un sac de bonbons. Les Adler Mannheim mettent trois pions dans la première mi-temps et on a cru que le mieux qui resterait à faire était d’écluser les bières en attendant le train de retour. Les visiteurs, qui se faisaient valdinguer contre les rambardes dès qu’ils mettaient la crosse sur le palet, semblaient au bord du suicide collectif. Et pourtant, le scénario a vite changé et la cabane est finalement tombée sur l’âne pendant que les mouches enculaient le chien. Le seul d’entre nous qui comprenait trois règles au jeu, c’est à dire Thomas, faisait le Christian Jeanpierre pendant le match : 3 partout, puis 4 à 3, puis 4 partout, puis 5 à 4. L’ambiance est passée d’une ambiance de folie à celle d’un enterrement. Les locaux ont perdu et, croyez moi, valait mieux fermer sa gueule en sortant !
Direction le Merlin, la seule brasserie rescapée du « y-a-rien-à-faire-le-dimanche-soir ». Au menu, viande argentine – comme on se retrouve ! –, vin rouge de couleur et indéfinissable au goût, red bull pour Jacquouille et une pomme et au lit. Au grand désarroi de la bombe russe qui faisait le service. Elle a assisté impuissante au passage de douze french rugbymen avec un certain Kiki qui lui a volé le cœur avec des images d’Epinal et de Paris.



Le programme de lundi est un remake de : Et au milieu coule une rivière ! C’est un film de cul me demande Kiki ?
On s’est tous retrouvé à dix heures sur les quais. Des têtes connues et des nouvelles têtes des lions de Heidelberg nous attendaient en trépignant. Ils étaient pressés de nous montrer que eux aussi pouvaient nous faire le vieux coup d’un Bordeaux/Cadillac en bateau. C’était bien tenté.
Quelques minutes plus tard, le Neckar nous écartait les portes de ses écluses pour y enfiler notre péniche, sous le patronage d’un ciel bleu et l’aimable participation du soleil.
Le petit déjeuner à peine oublié, une table est dressée avec ce qu’on appellera un pâté maison, un boudin maison, une sauce gribiche maison, et des bouteilles de bière par centaine. Même pas peur, on y va.
Dans un décor bucolique et au milieu d’une végétation dorée aux couleurs de l’hiver, on s’enfilait les bouteilles comme des sagouins. Le trajet ne se compte plus en heures mais en bières, il a duré 11 bières.
A 14 h, le pied à terre, une brasserie type de la vieille ville se trouve sur notre chemin. Il n’en fallait pas moins pour que les soiffards en pays tudesque succombent au chant des sirènes en pression d’un litre. On y fonce la tête baissée. Comme son nom ne l’indique pas en France, une brasserie en Allemagne brasse logiquement sa propre bière. On a donc le droit au brassage du jour servi par des blondes qu’on appelle ici les « poules de brassage ».
Je me souviens qu’on a mangé un truc avec en vue, la soirée gala en cette veille de départ.
Costards, cravates et dégaines embiérrées, on déboule à la soirée de gala organisée en notre honneur. Tout le gratin du rugby local était là et, sur les tables, clignotaient des centaines de cœurs rouges que chacun a épinglé à son veston. On avait l’air malin en arrivant, on l’a eu encore plus.
La réception des allemands était dans les règles de l’art. Un orchestre jazzy dans un coin, projection des images de nos 40 ans dans un autre, le menu personnalisé et illustré avec la photo des deux équipes sous le titre de la soirée : « Troisième mi-temps », en français dans le texte. Le coup d’envoi est donné : petits fours et défilés d’épouses. Les petits fours ont eu un succès d’emblée, les épouses aussi. La liste des dames sans cavaliers a été donnée à Kiki. Kiki, les petits fours, il s’en branle.
Comme à l’accoutumée, les trois archis de service ont rempli leurs rôles respectifs. Gwen a bu des bières, Arnaud a fait un discours et Jérôme affiche une cuite au troisième verre. On est dans les temps.
On mange, on boit et on parle miraculeusement l’anglais. Sauf le grand Thom qui s’est mis miraculeusement à parler tout court. On découvre, au troisième jour, que Thom parle couramment la langue de Goethe. Ça aurait pu nous servir si on l’avait su mais personne n’a eu envie de le lui reprocher.
La fin du repas a pris des airs d’une émission culturelle sur arte. Une chanson version française, une autre version allemande. Après ce bref concours d’eurovision, l’Amiral sort son biniou et lance le bal. Face à cette exotique concurrence, l’orchestre se retrouve au chômage, l’occasion pour le Toulousain de vérifier si les quatre musiciens connaissaient Nougaro.
Pas de tandem franco-allemand en vue pour Kiki. Il revient à ses premiers amours et boit des bières. Donatien le console et trinque pour la sortie du nucléaire.
Sur le coup de 3 heures de mat, on s’embrasse et on se serre dans les bras et on jure tous les dieux de se retrouver le plus tôt possible. On aurait pu verser une larme tellement le séjour était réussi et tellement on était bien accueilli. Ce n’est qu’un au-revoir.
Direction discothèque en attendant le train de 5h30 du matin. Tout le monde était sur le quai, l’air bouffi certes, mais heureux du séjour.



Sur le chemin du retour, on fait une escale pour libérer Paris. Dans le train pour Bordeaux, on replante le décor : vin rouge, pâté, saucisson et boudin. Un concert a capella de ronflements fut donné en hommage à Heidelberg by night. Personne n’a tiré la sonnette d’alarme.

16 novembre 2011

Le cuistot de la semaine, cake aussi

Par le Blogueur


Je me souviens d'un temps où le rendez-vous à Musard était à 19h30. 20h pétante, cramponnés et maillotés sur le terrain. On courrait pendant une heure et demie pour être au trou un peu avant 22h, boire une bière et manger.
Si je vous en parle, c'est parce que ce n'est plus le cas aujourd'hui ! Rassurez-vous, pas de remontrances, on ne va pas en vouloir aux sportifs du mardi que nous sommes de ne pas arriver à l'heure. La raison est très simple : on finit de travailler tard. Il ne faut pas en déduire qu'on travaille tard parce qu'on se met au boulot trop tard, non ! On travaille plus tard en se mettant au boulot même plus tôt ! Et tout ceci suivant l'adage moderne pour lequel nombreux d'entre nous ont grandement contribué à instaurer : Travailler plus pour gagner plus.
Pour la première moitié, c'est chose faite, pour la seconde moitié, on va s'assoir dessus. Mmmm, que c'est bon, ça fait juste mal un peu au début mais après c'est que du bonheur. Comment dire merci ?

Je suis arrivé le deuxième, il était 20h02. Même pour ça, je ne suis pas bon pour être le premier ! Luc était déjà là en lonesome cowboy, m'accueillant à bras ouverts comme un noyé qui s’agrippe à une bouée et me dit : « on ne va pas s'entrainer à deux quand même ? » Luc ne s'est pas inquiété longtemps, l'immortel Dudu est arrivé en chemise rose faisant ressortir, flamber, – que dis-je ? – jaillir... son magnifique et méticuleux bronzage venu tout droit d'Équateur. Une fois dans les vestiaires, les castors franchirent la porte l'un après l'autre, pour former deux belles équipes qui s'affrontèrent honorablement et héroïquement sur le terrain boueux et arrosé d'une pluie aussi fine que la marque laissée par la ficelle du maillot à Dudu.
(Je vous le concède, je m'aventure dans le passé simple sous la lourde influence du Barde mais je ne sais pas si je fais bien... En tout cas, je serai moins mystique.)

Les deux belles équipes décrites plus haut, honorables et héroïques, ont vite fait de battre des records.
1- Le nombre d'en-avants ne risque pas d'être égalé de si tôt, record battu.
2- Le nombre d'enchainements des passes qui se limitent à une passe, record battu.
3- La tentative de réception de la balle à un doigt qui fait "Poc", record battu.
4- Le nombre de fautes signalées par Alain, record battu (Il s'est juste mis en mode vibreur pour ne pas en dénoncer une à lui).
5- Zeille a fait tout l'entrainement.

Ceux qui se font trouer se plaignent de ne pas avoir des bons ballons pour attaquer. C'est bien connu : si on n'attaque pas, on ne défend pas ! C'est bien connu aussi : Si on n'attaque pas et si on ne défend pas, on se douche quand même. C'est ce qu'on a fait de mieux hier : prendre une douche !

Au trou toute ! La pression est de retour, allélulia (j'ai dit « moins mystique », j'ai pas dit « pas mystique du tout »).

Il y a des petites réformes qui en disent long. Ils sont pas fous les mecs du bar, ils allaient pas arriver comme ça jusqu'à l'assemblée générale ? Alors, malins comme des singes – bien qu'ils soient hippopotames de gabarit, mais l'hippopotame n'est pas malin –, ils ont donc fait réparer la pression.
Et devinez quoi ? C'était rien !!! ça fait six mois qu'on suce des glaçons pour rien !
Un truc débranché ! Genre petit bloc en plastique avec deux bitognos en fer qui dépassent, au pied d'un autre truc en plastique avec deux trous noirs qui ont tout l'air de pouvoir accueillir les deux bitognos qui dépassent de l'autre bloc en plastique. Une prise électrique débranchée quoi ! Trois fois rien ! C'est génial. Du temps de Yannick et Gwen, on aurait faire venir un expert en ferraille et un ingénieur béton. Alors que là, non ! C'est Fayou et Fioufiou qui ont trouvé tout seuls. Je ne sais pas vous, mais moi j'adore fréquenter des mecs qui réfléchissent. Parce que mois le truc en plastique, je l'aurai trempé dans l'eau, histoire d'inventer le court-jus.
Et comme c'était le bon jour pour régler tous les problèmes, eh ben on a aussi réglé le problème des cartes du bar. C'est aussi simple, C'est Fayou qui va les imprimer sur son imprimante quand il a appris que je les imprimais sur la mienne. « Nooooon ? », « Si ! », « Mais c'est génial ! », « Oui », « Carrément ! », « Oui », « C'est clair ! », « Oui Flo, oui ! Dix fois oui ! ». Et voilà comment on a réglé le problème des cartes, Flo Fayou lui-même va les imprimer sur son imprimante sous les yeux ébahis de Fioufiou, en espérant que l'imprimante ne soit pas débranchée... Que d'émotions !

S'il n'y a plus de saison, au trou non plus. Bien que Perdigue soit annoncé, c'est Arnaud qui était en cuisine. Allez savoir comment il a fait pour trouver des tomates en plein mois de novembre. Certains disent qu'il est allé en voiture jusqu'au Maroc, qu'il a ramené des tomates et Yannick par la même occasion. Parce que Yannick était là aussi. Pas avec les tomates, mais à côté. Avec les tomates, il y avait de la mozzarella et du basilic. On se serait cru en mai, alors Choubaka s'est mis à faire ce qui lui plaît. Il a tapé la table avec la fourchette comme un malade, « indigné » de ne plus trouver du vin rouge. « C'est un scandale, on a 70 négociants en vin et pas une goutte à table ! ». 70, il exagère. Mais il a le mérite de le dire fort, tellement fort que j'ai changé de place parce que ça me faisait mal aux oreilles. Malco me dit à voix haute que Choubaka est sourd. Choubaka lui dit que c'est vrai à cause des acouphènes. Malco lui répond qu'il croyait qu'il était architecte, parce que Malco aussi est dur de la feuille. Choubaka dit que oui il est architecte. Malco demande alors pourquoi il lui a dit qu'il était acouphène ? Un dialogue de sourds...

Après Arnaud a servi des lasagnes. Des délicieuses lasagnes. Cambot en a repris deux ou trois fois parce que Cambot avait un chagrin d'amour. C'est comme ça qu'on grossit. Quand on a un chagrin d'amour on mange beaucoup. Fayou s'en fout des chagrins d'amour, il mange beaucoup quand même. Cambot lui ne s'en fout pas des chagrins d'amour. Il avait le cœur serré parce que Zeille s'est mis à côté de Yannick, son ex. Et comme Yannick était là, Cambot s'est retrouvé tout seul. Il avait la tête des mauvais jours, il regardait Arnaud heureux avec son copain en bout de table. Je ne vous l'ai pas dit, mais Arnaud a emmené son nouveau copain. Il est très mignon. Les vieux en bout de table ont voulu qu'il se mette à côté d'Arnaud tellement ils étaient beau à voir tout les deux. Je crois même que les vieux en ont profité pour lui tripoter les seins parce qu'il riait tout le temps le copain d'Arnaud.

Et le fromage arrive avant le dessert et après le lancer d'assiettes. Je vous le dit maintenant mais j'ai l'intention de proposer à l'assemblée générale que celui qui rate son assiette soit privé de la suite du repas. Comme ça Thomas il aurait été privé deux fois plutôt qu'une, parce qu'il a raté son assiette deux fois. Et comme il est le chouchou du président, on ne lui a rien dit. « Quel président ? » me dit le Barde. « Ben Arnaud ! ». « Tu penses qu'il est président parce qu'il a fait un cake pour le dessert comme Loulou la semaine dernière ? ». Je lui ai expliqué que non, que Loulou n'est plus président et que c'est Arnaud le président maintenant. Il n'en revenait pas le Barde. Je lui ai aussi appris que Mitterrand non plus n'était plus président. Il est devenu tout chafouin ! Il est rentré chez lui en pleurant. Je regrette maintenant.

09 novembre 2011

Le cuistot de la semaine, un archicake

Par Le Barde


Il prit le cake, le rompit et le donna à ses petits en disant : « Prenez et mangez en tous, car ceci est mon cake. Vous ferez cela en louant Coco. ». C’était un cake aux noix, aux noix de Fumel, agrémenté de salade. Et tous de porter à leurs lèvres tremblantes l’offrande du Très Haut. Et Lolo de parler la bouche pleine : « Question cake, elle s’y connaît Coco. Ce cochon de Loulou, il vit dans un sacré cocon. » Et d’y aller de son cake walk, se trémoussant sur la table du trou en poussant un coquerico éclatant.

Sitôt le cake à Coco épuisé, Jean-Pierre sortit son mouton. Un ravissant  mouton du pays des Blacks, a ship black tout blanc. Les fidèles adorèrent la peluche, en bons païens qu’ils sont. Et de bêler, de bêler sans fin avant que ne vienne la daube. Une daube tout en nuances, avec ses carottes, ses petits fagots de thym  (que Guitou posa avec infiniment de délicatesse sur les rebords de son assiette),  sa pincée d’orange et ses pâtes fraîches. Ils la consacrèrent. Loulou était aux anges. Il regardait ses marmots, l’œil attendrit par tant de concupiscence contentée.

Il lança les assiettes comme autant d’auréoles. C’était Pentecôte en novembre. Tous de les saisir avec grâce. Les rares fracas étaient autant de péchés qu’il pardonna tout de go. Puis, ce fut, de nouveau, le temps du cake, du cake à Coco. Mais à l’orange cette fois-ci. L’assemblée entonna l’hymne du cake à Coco comme les moines entonnent celui des cieux : Refrain : «  C’est le cake à Coco/c’est le cake à Coco/ Qui fait plaisir à son Loulou. » On entendit alors bêler le black ship. Le Malin avait pris possession de la brebis égarée. Le trou avait des allures de Sodome et Gomorrhe. Loulou, en bon archicake écarta le Malin d’un revers de la main. De l’autre, muni de sa badine, il frappa les mains scélérates.  La paix revint.

What Else servit son petit noir. C’est à ce moment très précis que Pioupiou s’écria : « C’est un cake Mac Caw ». Même le cake à Coco ne parvenait pas à lui faire ravaler ses rancœurs. Il fut à deux doigts de s’en prendre au black ship. Jacouille fit son devoir de père. Il protégea la peluche, prit une cruche et déversa ce qu’il faut d’eau fraîche sur le crâne de sa chair. Pendant ce temps, Loulou caressait le black ship sous l’œil énamouré de Jean-Pierre  et d’Eric (Léonard).

Le trou se vida peu à peu. Le black ship fut déposé sur le frigidaire près duquel s’achevait une belote de comptoir. Les derniers castors s’éparpillèrent dans la nuit noire.

08 novembre 2011

Le cuistot de la semaine, en gros !

Par Donatien

Que se passe-t-il ? Florian, ce matin, n’a toujours de billet sur le blog ! C’est pourtant quelqu’un d’important, Florian ! Le fils à Gwen ! Le petit-fils à Lolo ! Le taulier du bar…
Ah ! le bar ! Voilà une piste sérieuse ! S’agirait-il d’une protestation collective des bloggeurs au sujet de la tireuse ? Mais les grèves sont interdites au trou, voyons ! (Le castor en effet n’est pas du genre à rester dans le bus) ! Et puis, la faute est à Le Bihan, pas à Florian ! Charger notre cuistot du jour serait injuste, or l’Archiball est épris de justice !
Non ! L’explication est à chercher ailleurs ! Pourquoi le pote à Peyo n’a pas eu son billet ? Ceci alors même que le pote à Florian a eu le sien – sans photo il est vrai ! Il y a là un mystère digne de celui des Bermudes ! Les scribes, les bardes et autres plumitifs auraient-ils préféré le triangle au trou ? Nous y sommes presque ! Si Florian n’a pas eu son bloblog pourtant si mérité c’est
1- Parce que les jours qui suivirent le banquet (Hum ! cette entrée sublime ! Ah ! ce gargantuesque et savoureux poulet aux olives ! Eh ! ce fromageolet ! Oh ! ce divin millas !) le temps fut essentiellement consacré à la préparation physique en vue du déplacement à Heildelberg !
2- Parce que les tireurs à la ligne embarqués dans cette grande vadrouille eurent les idées brouillées dès les premières minutes du voyage ! La faute aux escassuceries et aux perdigonneries (sans parler des cornichonneries de notre Amiral chef préféré) servies dès le premier ébranlement du convoi, vers 6 h 30 du matin ! La faute à la bière servie à la mi-temps ! La faute à la tireuse du club house d’Heildelberg ! La faute surtout à Jagermaister ! La faute aux teutons et aux teutonnes qui ne nous laissèrent aucunement l’occasion de nous retirer dans nos appartements pour lire Hölderlin et écrire quelque ode à Florian !
Je laisse à d’autres le soin de narrer par le menu notre odyssée germanique (un grand merci, en passant, à Roro et Gwen pour cette tournée plus que réussie) et on ne m’en voudra pas, je l’espère, si ma mémoire, pour conserver les images de la victoire anthologique que nous remportâmes sur les berges de la Neckar, effaça toute trace des crochets et des feintes sur le pré de Musard le soir désormais fameux de la bouffe à Florian…