12 décembre 2011

Avis de recherche

Perdu, jeune architecte, 1m85, 105 kilos. Habillé en tenue d'Archiball. Vu pour la dernière fois sur la pelouse de Musard lors du match Archiball Bordeaux contre Archiball Pau entrain de chercher le ballon. Si vous l'avez aperçu, contactez la gendarmerie de votre quartier.


Mise à jour le 12 décembre - 19h15 :
Cette photo des caméras de surveillance le montre hier dimanche sur le marché des Chartrons. Des commerçants témoignent qu'il était à la recherche d'un ballon.


Mise à jour le 13 décembre - 8h :
Donatien nous signale qu'il a reconnu le jeune architecte devant le grand théâtre. Il aurait importuné plusieurs touristes leurs demandant où était le ballon.


Mise à jour le 13 décembre - 14h15 :
Vu avec des manchots qui ont l'air de l'avoir adopté et ne semblent pas effrayés par sa présence ! Mais toujours pas de ballon.


Mise à jour le 13 décembre - 18h15 :
D'après Scotland yard, il se serait rendu, toujours sans ballon, à une réunion de la famille royale anglaise croyant qu'il s'agissait de l'assemblée générale à l’hôtel Mercure.


Quelques minutes plus tôt, il croyait l'assemblée générale à Rome. Le pape lui aurait dit : Habemus Baballe.


07 décembre 2011

Le cuistot de la semaine, une semaine de merde

Par le Barde


Autrefois, à Bègles, il y avait des cheminots, des maraîchers et des morutiers. Et l'on y chantait le temps des cerises. Aujourd'hui, passent les tramways, le radis se fait rare et la morue est fêtée à proportion de son absence. Heureusement, il y a Yann. Il n'est pas cheminot, ne cultive pas le radis, ne chantonne pas le temps des cerises mais question morue, il se pose là. Si une hirondelle ne fait pas le printemps, une morue aide à passer l'hiver.  Il y eut donc force morue au 1, rue de Bègles hier. Et
c'était bien. Et à défaut de radis, il y eut des endives. Quant au temps des cerises, il se transforma en Vas-y Francky, c'est  bon, vas-y Francky c'est bon, bon, bon. La faute à Jean-Phi qui, en quête de philosophe, a trouvé son maître à penser chez Francky Vincent. Il est excessif Jean-Phi, et assez répétitif lorsqu'il a croqué du concept. Mais, on ne lui en tiendra pas rigueur. Car c'est une semaine de merde que cette putain de semaine.
Et quand une semaine est une semaine de merde, rien ne vaut la philosophie des îles pour l'affronter avec la sagesse requise. Ce n'est pas Walid qui me démentira. Nous y reviendrons.
Des endives donc, en lieu et place des radis. Des endives avec des acras de morue. Un heureux assortiment. Les accros d'accras s'en souviendront et les néophytes aussi. Si la chambrée était éparse,  la faute à Musard qui était impraticable (encore que l'on puisse pratiquer le trou même si Musard est impraticable), elle se gava d'acras et ne laissa pas une miette d'endive.
Puis, toujours de la morue. Mais cette fois-ci version brandade.
Une putain de brandade, gratinée à souhait. Titi la déposa délicatement dans son assiette, la griffa de sa fourchette et creusa un puits pour accueillir une hypothétique sauce. C'est un enfant Titi. C'est pour ça qu'on l'aime. Il ne refoule pas celui qu'il fut et qu'il est toujours.
Les vieux aussi ils n'aiment rien tant que l'enfance. Ils sont restés petits mais ils ont grandi. Alors, sur la grande nappe blanche, ils avaient disposé des guirlandes rouges, des guirlandes blanches, de longs colliers de perles rouges. C'était touchant en diable. D'ailleurs le malin avait fait sa besogne auprés de Yann qui avait affublé chacun de ses seins d'une boule rouge.
Et c'est sur un mode tout aussi enfantin que Yann lança les assiettes. Rien à dire sur le fromage. Un peu plus sur le gâteau au chocolat qui inspira Walid. D'où la semaine de merde évoquée un peu plus haut. Il a un petit côté scato Walid, ce qui nous ramène une fois de plus à l'enfance.
Là-dessus, Sigmund a beaucoup écrit. Quant à la crème anglaise, elle donna lieu à des allégories adolescentes qui ne possèdent pas le charme de leurs comparses enfantines. Enfin What Else fit du café. Un What Else remonté, particulièrement vif et entreprenant.
Un mot pour conclure sur l'aspect cognitif de la soirée. Jean-Phi expliqua, en effet, à Titi que le lait entier chassait les mauvaises odeurs. Quiconque veut bouter hors les odeurs indélicates de son frigo n'a qu'à y laisser, quelques heures, un bol de lait entier. Il n'en restera plus rien.
A bon entendeur salut.
Comment en est-on arrivé là. C'est la faute à Titi qui demanda à Jean-Phi outragé s'il mettait du lait dans son vin. Une belote de comptoir mit un terme à la soirée. Une belle soirée aux accents de morue dans une semaine de merde.

03 décembre 2011

Castors de Pau et castors de Bordeaux : Pas de cadeaux de Noël entre Archiball

Par le Blogueur



J'ai beau chercher, je crois bien que je n'ai jamais vu un castor béarnais sous le soleil. A croire que les rencontres entre Archiball Pau et Archiball Bordeaux ne peuvent pas se passer de la pluie. Celle qui nous arrose pendant leur tournoi et qui nous suit faire le tour des caves de Jurançon était au rendez-vous ce samedi à Musard. Elle nous a gratifié d'un concours improvisé de maillot mouillé dans lequel excella notre première ligne et tenancière du bar, Pioupiou et Fayou. Ce même Fayou moulé jouait une nouvelle carte de séduction pour faire fondre sa moitié, biche perdue au bord du terrain venue assister aux courses chaloupées de son wapiti mâle.
Les Palois étaient arrivés le matin même. Ils sont pas fous, ils savaient bien que s'ils arrivaient la veille, les choses allaient être compliquées pour le lendemain. Plus nombreux que la dernière fois, avec une équipe complète, ils ont pris un bus qui, garé sur le parking de Musard, pouvait faire croire au voisinage que la Section Paloise venait défier les Unionais à Bègles.
On a pensé que les castors bordelais n'avaient pas envie de ce match. La réalité est qu'ils ne savent tout simplement pas se servir de Doodle. Ils étaient finalement nombreux, de quoi avoir trois ou quatre remplaçants et de remplir toutes les lignes de la feuille du match. J'hésite à faire la liste de ceux qui étaient ou de faire celle de ceux qui n'y étaient pas.
Pour vous donner une idée, Kiki et Dudu se sont passés d'une bataille sous ce crachin anglais. Kiki a cru bon laisser faire la jeunesse et Dudu ne tenait pas à salir son maillot, il ne l'a jamais fait et il ne comptait pas le faire un 3 décembre.
Donc en vrac, il y avait les deux cités plus haut, l'increvable Alain avec Jérôme en deuxième latte, Dominique et Léonard pour compléter les cinq de devant. Au cul et sur le côté de la mélée, Gwen, Perdigue et Yann. Thomas et La Piballe en 9 et 10. Titi, Seb, Donatien, Peyo, Arnaud, Philippe et le fils Cambot. Le Barde a partagé le sifflet. Si j'ai oublié quelqu'un, prière de vérifier sur la photo.
Sur le bord du terrain, il y avait du monde aussi. Miguel, Dudu et Kiki. Plus loin sous la cahutte, Joël et Le Général faisaient les deux vieux dans la loge-balcon du Muppet Show, Statler et Waldorf.

C'est parti.

Tout commence comme commence un match de vieux. Les passes dans les chaussettes et les ballons vendangés défilaient comme un film qu'on a déjà vu 150 fois. J'en ai presque oublié l'appareil photo en bandoulière. Je remuais les orteils dans les chaussures froides, les mains enfoncées dans les poches et les épaules relevées pour faire face à l'humidité, quand soudain l'étincelle jaillit d'une interception magique. Une de celles qui laissent tout le monde les pieds cloués au sol de dépit et d'incrédulité. Un moment hors du temps façon science-fiction avec toute une foule qui s'arrête et seule le héros se déplace entre les silhouettes figées. Ici, le héros s'appelle Pioupiou. Il anticipe la passe des arrières d'en face et s'avance dans l'intervalle. Du bout des doigts, il chipe la balle et laisse là l'adversaire à ses regrets. Il ne poussera pas la perfection jusqu'à aplatir, il préfère faire briller Titi venu à sa hauteur qui dépose la balle entre les perches.
La coutume veut qu'on attende la fin du compte rendu pour nommer le castor d'or, mais là non ! Le match aurait pu s'arrêter sur cette action comme se sont arrêtés tous les joueurs espérant le hors jeu par ci, y croyant fort par là. Le Barde ne s'est pas laissé intimider. Pioupiou a tout d'un castor d'or et il continuera même à le prouver pendant les 70 minutes du match. On l'a vite compris, Pioupiou ne joue pas le match à toucher.
En face, ils vont égaliser. Nous, on va re-marquer. C'est Thomas qui choisit ce moment là du match, juste avant la mi-temps pour mettre son essai habituel. Comme un fil qui s'enfile dans le chas d'une aiguille, il met un vent à son vis-à-vis, passe dans le dos de la défense et fait du Toto, c'est à dire il accélère.
En face, ils égalisent une nouvelle fois à l'entame de la deuxième demi-heure malgré une défense sans faille (ou Faye, je ne sais plus !). Les attaques se font avec des gros lancés plein champs comme des sangliers. Yann décanille deux ou trois castors des Pyrénées à chaque percée. Gwen va péter dans le tas. Dominique s'en va péter tout feu tout flamme aussi. Perdigue s'ébroue à chaque plaquage.
Derrière, ça enchaîne. Les passes en dur de Thomas trouvent les mains de velours de La piballe qui distribue la patate les jambes à son cou. Titi ne se démonte pas. Seb fait dans la finesse comme on fait dans la dentelle pour déposer la gonfle dans les bras de l'ailier, qu'il fut Peyo, qu'il fut Philippe, ou qu'il fut Donatien venu s'intercaler en mode mobylette. Le Cambot junior s'amuse aussi et découvre le rugby-lounge des vieux, feutré à la boue et l'eau de la pluie.
Le troisième essai de chez nous se fait attendre. On a cru que revenait à Léonard la tâche de l'inscrire quand on l'a vu passer la défense en revue et finir coursé en dernier par le plus gros de la bande d'en face (à droite sur la photo du groupe en bas). Léonard allait le semer pas de doute, mais le gros tend tout son bras et attrape Léonard avec deux doigts par le maillot l'air de jauger son poids tout mouillé. Léonard est stoppé net et il n'a pas fini d'en parler à son psy.
Enfin le troisième essai est l'œuvre d'Arnaud à l'aile si j'ai bien tout suivi (Arnaud, j'ai un doute. Si c'est pas toi, dis le !). Les cousins ne se gênent pas non plus et plantent leur troisième aussi. C'est cool ! On allait alors finir sur un score de parité qui fera de nous les frères les plus jumeaux de la planète. Mais non, les ingrats en mettront un quatrième et grillent toutes les politesses. C'est là que l'enfoiré d'arbitre qui était le Barde siffle la fin de la partie ! Il pouvait pas le faire avant, non !?!

01 décembre 2011

Le cuistot de la semaine, Jipé et les lentilles enchantées

Par Le Barde


Rituel 1. Sur le pré, nous étions si nombreux. La grappe des castors s’éparpillait sans fin sur le terrain annexe. Guitou avait, comme il se doit, sélectionné les plus véloces. En bon père ayant choisi ses pairs, il les regardait émerveillé en hurlant à la nuit  ce vers de L’Apocalypse : « ses pieds comme des colonnes de feu. » Et lorsqu’après dix-sept passes, ses petits atteignirent la terre promise, il prit à témoin Saint-Jean de la Croix : « Cette source éternelle et bien enfouie/je connais le lieu d’où elle surgit/malgré la nuit ». Et il ajouta : « Cette source, c’est moi. » La Piballe ruminait face à tant d’injustice. Car le bel essai jamais n’aurait du être accordé. Un toucher avait frappé le récipiendaire de la dernière offrande. Un toucher délicat comme de la soie, une esquisse, mais un toucher quand même. Alors La Piballe dit : « le chemin des justes est une lumière d’aurore ». (Proverbe 4-18). Non, l’esprit des lois ne soufflait pas sur Musard hier soir. Un petit mot pour Amélie qui fut à deux doigts de réaliser un hat-trick. Il était touché par la grâce Hervé. Et je ne résiste pas, grâce oblige, à mentionner cette pensée du divin Pascal : «  Les hommes s’occupent à suivre une balle et un lièvre : c’est le plaisir même des rois. ». Donc Hervé est un roi. Et nous aussi par la force des choses.

Rituel 2. Il faut savoir enchanter les lentilles. On doit à Gary Grant, dans Arsenic et vieilles dentelles du bienheureux Frank Capra, cette célèbre réplique. Elle va comme un gant à Jean-Pierre. J’écris ces lignes alors que l’on célèbre le vingt-cinquième anniversaire de la disparition de Gary Grant. Jean-Pierre, comme chacun le sait, c’est notre Gary Grant (cf. Abécédaire des quarante ans). Les lentilles enchantées étaient entremêlées de petites crevettes, de lamelles de saumon. C’est d’ailleurs pour ça qu’elles étaient enchantées. O divines lentilles de Campech le sublime. Il n’en resta pas une miette. Pas une.  Nous accueillîmes le confit de canard comme il se doit. D’autant qu’il était accompagné de petits pois carottes. Les petits pois carottes se font rares par les temps qui courent. Le goût du bonheur se perd. Pas chez Jean-Pierre qui sait en faire profiter ceux qu’il nourrit de sa grâce bienfaitrice. « Mieux vaut un plat de légumes là où il y a de l’amour » (Proverbe 15-17) roucoula Pépé. « La bouche du juste est une fontaine de vie » (Proverbe 10-11) lui répondit Jean-Pierre. Pendant ce temps-là, Pascal, après avoir pris soin de découper un morceau de nappe, écrivait sa lettre. Car il revient Pascal. Alléluia !

Rituel 3. Le lancer d’assiettes fut vigoureux. Les auréoles louvoyaient dans le ciel du trou avant d’être recueillies par des mains parfois hésitantes. Il s’en moqua Jean-Pierre et acheva sa besogne sans faillir en disant « Paume indolente appauvrit, main diligente enrichit » (Proverbe 10-4). Le sol était jonché de débris. Puis il prit le saint-nectaire, à la manière d’un joueur de freesbee et l’adressa à la tablée. Une merveille ! Pour conclure : un clafoutis que les castors repus dédaignèrent quelque peu. Les ingrats, les mufles. Jean-Pierre ne leur en voulut pas. Il est comme ça Jean-Pierre. Un vrai gentleman.

On ne dira rien des chapeaux qui ornaient la tête des tenanciers du bar. Ils faisaient les cakes pour avoir enfin vaincu les affres de la tireuse. L’humilité se branle des chapeaux. Quand la tireuse est à la peine, on ne fait pas le kéké. « Tout est vanité et poursuite de vent […], ce qui fait défaut ne peut être compté ». Qohéleth 1-15). Amen.