30 mars 2012

Le cuistot de la semaine, vaut mieux Tarbes que jamais

Par Le Barde



Il faisait beau, si beau mardi soir à Musard. Le castor est abondant quand le printemps est vraiment  le printemps,  qu'il cesse de fricoter avec l'hiver. Le castor est raisonnable aussi  quand le temps est au beau, quand le temps est à la douceur. Ainsi s'est-il réparti  sur les deux moitiés du terrain de Bergonié pour mieux profiter des bienfaits de l'exquise ogive qui le fonde. En sorte que le jeu fut plus alerte, plus vif et éprouva avec plus de vigueur les corps qui lacéraient le pré de leurs courses impétueuses. Kiki, à ce propos, n'était pas en reste ; les beaux restes de Kiki se gaussent des affres du temps.

Retenons la leçon et reconduisons cette heureuse initiative lorsque la meute des castors sera plus abondante. Les principes de Dudu et d'Amélie ont enfin trouvé à s'exprimer ; ils étaient dans le vrai. Tout un chacun sait que le vrai ne triomphe que lorsqu'il est éprouvé. C'est chose faite désormais, et c'est tant mieux.

Il y avait une kyrielle de jeunes mardi. C'est le printemps vous dis-je. Yannick avait amené son petiot, un beau petit qui, la saison prochaine, sera sous la férule à damiers d'Amélie. Autant dire qu'il sera en de bonnes mains. Quelques essais ponctuèrent le cours des deux parties comme autant de points virgules, le point virgule qui est à la littérature ce que l'essai est au rugby. D'aucuns prétendront que c'est le point ; ce sont des foutriquets car le point jamais n'achève ce qui fut et ce qui sera alors que le point virgule est plus humble, plus modeste et, en cela, correspond à l'essai qui, par essence, n'est jamais définitif.

Au trou, le  tarbais s'échinait. Le tarbais, c'est une bonne pioche, il sait jouer au rugby et il a la bouffe basique. Sans le respect des fondamentaux, et pour tout dire des bases, le sport roi et l'amitié ne sont que des fétus de paille. Pas le moindre chichi pour notre haricot qui nous la joua tartinade en entrée. Il y en avait pour tous les goûts qui, comme chacun le sait, sont dans la nature. Le tarbais c'est une nature. Pas une petite, une authentique nature, ce qui, somme toute, relève de l'évidence ou, plus prosaïquement, constitue un truisme.

Puis, Seb (le tarbais) nous délivra des lasagnes à n'en plus finir tant les dites lasagnes étaient abondantes. Le bonheur, parfois, tient à peu de choses mais ce peu est beaucoup quand il procure du bonheur. Guitou se gava de lasagnes, à croire qu'il rompt avec son régime le mardi soir, le mardi soir seulement. Tout est soigneusement programmé chez notre Bahamontès des Andes, notre Mimoun de la cordillère, notre Zatopek des cimes.

On attendait du tarbais un lancer d'assiettes propre et sans bavures, à l'image de sa passe. Il fut intempestif. Il est bon qu'un grain de folie traverse nos esprits. La surprise et l'inattendu sont deux bons compagnons de soirées. Seb, il a fait sien cet aphorisme de René Char : « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience. » Le trou n'était plus qu'un lent et interminable fracas. Les assiettes fusaient de toutes parts comme autant d'étoiles volantes (de soucoupes devrais-je dire). Au grand dam des vieux pas si mécontents que ça, j'en suis sûr, de ce petit grain de folie (bis).

Le dessert fut digne et sobre. Et le tarbais gambadait deci-delà, heureux d'avoir dispensé ses bienfaits avec tant d'à propos. Une première réussie. Qui pouvait en douter ? Le Tarbais, c'est du tout bon, du premier choix.

La tireuse s'éternisa un peu. Par chance, il n'y avait pas de musique. ACDC avait cédé ses sons sans dessus dessous au silence, cessant ainsi de ceindre nos moeurs cénobitiques. Liberté grande que celle qui réduit à une tireuse et aux seuls organes de l'assemblée le pouvoir de vivre.

A la semaine prochaine

26 mars 2012

Le cuistot de la semaine, appel à témoins

La photo de La Fée et les mots du Barde



Dom Y Nique ou Dom Inique. Ou encore, en version asiatique Dohm Hi Nic. Reste que c'est Domenico qui convient parce que Rochietti, c'est un homme qui tire ses origines de la botte. Rochietti est la traduction de roquette : pas  l'arme mais la plante, celle qui accommode si bien les pizzas. Une belle plante Domenico ? Seules les Béatrice en décideront ainsi. Mais après qu'il eût éprouvé l'enfer et le purgatoire ; la vita nova se mérite. C'est affaire de paradis. Il va sans dire qu'il est sur terre. Encore faut-il trouver son Virgile pour y aborder enfin. Le Virgile de Domenico, c'est Kiki.
Donc Dominique, qui, mieux que quiconque sait l'antienne de Sœur Sourire, arbore la vie avec des certitudes edeniques. Il prend la vie du bon côté en somme et en tout chemin, en tous lieux, il ne parle que du bon Dieu, il ne parle que du bon Dieu.
A-t-il fait des miracles le 20 mars au soir ? Je n'y étais pas et nul n'a laissé de traces. Je ne puis donc qu'improviser. Pauvre Domenico privé de mots. Comment vivre sans mots ? Surtout lorsque l'on est de la botte. Si d'aventure quelqu'un pouvait prolonger ce texte vierge de toute présence, il sera le bienvenu.
Allez Domenico, et surtout n'oublie pas qu'une passe se fait à deux mains. Tu progresses, c'est bien. Encore un petit effort !

15 mars 2012

Le cuistot de la semaine pose un lapin

Par Le Barde


C'est le printemps. Des grappes infinies de castors s'éparpillaient sur Musard. La multitude n'est pas propice au toucher en sorte que le jeu s'en ressentit. Il y avait deux petits nouveaux qui gambadaient allègrement sous l'œil attendri de Lolo. De la bonne graine. Couvons-la. Mais le plus alerte, c'était Zeille. Lui, il se branle de la multitude, il est toujours tel qu'en lui-même. L’éternité ne le changera pas. Quant à Amélie, il prêchait, à juste titre, l’esprit du jeu contre ceux qui abusent de positions qui, pour ne pas être hors-jeu, n’en sont pas moins insupportables. Gwen en prit pour son grade. Depuis son interception contre les vieilles grappes, il frétille dans la ligne. Et ça gonfle Amélie.

Au trou, nous étions beaucoup plus nombreux que samedi soir. Tant mieux et tant pis (pour samedi). C'est Donatien qui régalait. Et il régala bien. Donatien, c'est un sensible. Il goûte tout autant les paysages inattendus et superbes que la multitude (encore elle) délaisse et les rencontres que l'on dit belles parce qu'elles sont tout simplement humaines et sans chichis. Un poète Donatien, et de la meilleure espèce. Toutes choses qui se retrouvent dans sa salade. Une salade qui mêle endives, fenouil, et j'en passe. Une salade délicate avec des éléments ordinaires. Le propre d'un poète. Donner un goût plus pur aux mets de la tribu. Il est mallarméen Don.

Il n'y a pas que Diane qui soit chasseresse. Don l'est aussi. C'est ainsi qu'il fit un lapin. Le Lapin de Don est un don de Dieu. Dieu, il est vrai, n'aime rien tant que les lapins. C'est pour cela que croire est si difficile. Dieu n’est pas toujours où on l’attend. Parfois, on l’attend à perpette. Dieu est un poseur de lapins. Sauf pour ceux qui savent l’attraper. Le lapin, comme Dieu, n’est rien sans sa sauce. C'est comme La recherche sans Marcel, les Evangiles sans Saint-Mathieu (pour les Béatitudes : 5, 3-12), Pipiou sans son graton. Ainsi, Don conçu une sauce, une sauce merveilleuse et légère, dans laquelle chacun trempa son petit bout de pain, comme Marcel trempait sa petite madeleine dans le thé. Alors Kiki dit, cette sauce me rappelle quelque chose. J’étais enfant et j’allais embrasser ma petite cousine dans la maison de ma grand-mère…

Question fromage, Don s'en tint à l'unique. L'unique avait assez de diamètre pour satisfaire tout un chacun. Puis, il y eut un bon vieux gâteau au chocolat en guise de conclusion. Croustillant et tendre. Faute de Jacky, le Toulousain fit le café. Le Toulousain sait faire du bon café. La soirée touchait à sa fin. N’était la dizaine de castors qui s'attardèrent au bar en écoutant ACDC puis des chansons enfantines. Il y a un évident changement générationnel aux archis. La jeunesse a pris le pouvoir. Il est temps que la vieille garde rééquilibre la musique du comptoir. Car pour tout vous dire ACDC, ça me les gonfle. On aurait dit qu’ils chantaient le père Abraham.

Une nuit étoilée attendait les derniers attardés.

12 mars 2012

La grappe des XV et les trois pelés Archis

Par Le Barde

Donc, à 17h00 à Musard, il y avait les vieilles grappes et un seul Archi, votre serviteur. Vers 17h30, on espérait être quinze. A 17h45, nous étions seize, mais renforcés par deux éducateurs béglais. Ainsi, entre les promesses du blog et la réalité du pré, il y avait un petit écart. Attention au syndrome du sénateur !
Au rayon des nouveautés, l'arbitre, puisque le blogueur s'y collait et s'y collait bien. Pour le reste, une équipe d'Archi qui sentait bon le passé, avec une charnière de 116 ans qui ne grinça pas trop (Ah ! Kiki), Fajolles en seconde ligne. Pioupiou, Dominique, le grand Tom, Gwen, Peyo, Seb, Pascal, Miguel, Titi, moi m'aime et j'en oublie. Le Toulousain était là, mais gripé.
Ce fut un match ouvert, plaisant. Les vieilles grappes avaient des cannes et franchirent le rideau adverse aussi vite que les Anglais. Le ballon circulait et les castors relevèrent le défi. Avec un bel essai de Dominique. Puis de Gwen. Walid avait le sifflet alerte et juste mais rongeait son frein. A la mi-temps, il le transmit (son sifflet pas son frein) à Guitou. Un arbitre en converse et en veste de velours beige : ça pose son club ! De là à dire, comme d'aucuns, que les archis sont un club de bobos : foutaise. N'en déplaise à certains nantis. Ne pas confondre la classe avec les petits notables.
La seconde mi-temps fut l'égale de la première. Et Gwen y alla de son interception. Titi s'engageait, Seb faisait des passes au cordeau, kiki rayonnait. Oui, un match vif où chacun put tâter du ballon à satiété sous l'œil attendri de Pinsol et madame.
Bon d'accord, à l'arrivée, on a deux essais de retard. La belle décidera du véritable vainqueur.
Au trou, l'Archi était rare et la vieille grappe abondante. Pas très clean pour nos invités. Heureusement, il y avait Pioupiou ; il chanta pour tous (les absents compris).  Et il avait fait une bonne bouffe. Pioupiou, c'est un ange qui se prend parfois pour Abraham sous l'oeil énamouré de son père.
Assis sur une table, l'œil titubant, le grand Tom se régalait lors que Kiki, la main délicatement posée sur le pied d'un verre, enquillait le pécharmant.
Souhaitons que tout rentre dans l'ordre et dans le trou pour la venue des agenais. Ce n'est, somme toute, qu'une affaire de membres.

08 mars 2012

Le cuistot de la semaine, à la pêche aux moules, moules, moules...

Par Le Blogueur


Comme la semaine dernière, cette semaine le repas était signé Jérôme/Gwen. C'est donc Gwen qui aide Jérôme puisque c'est Jérôme qui a aidé Gwen mardi dernier. Donc pour la version Jérôme/Gwen, c'est moule/frite. Ce qui ne veut pas dire forcément que Jérôme fait la moule et Gwen fait la frite. Ce qui mérite d'être dit, c'est l'introduction de la frite dans le trou. Une première qui éclipse les 40 kilos de moules déversés dans la cuisine. Avec nos deux marinières, le trou a pris des allures d'un Léon.

Ça a l'air facile comme ça, mais se taper le blog le lendemain d'une soirée moules/frites, ce n'est pas si simple qu'on le croit. Je me suis dit d'abord : Allez, ça va faire du bien de fournir le blog, surtout que le sujet est facile et prête à tellement de métaphores lourdingues qu'il sera aussi simple qu'un bonjour de faire rire la compagnie !
Mais non. Je me suis rendu compte de mon erreur dans les cinq minutes qui ont suivi. C'est finalement compliqué tellement le sujet est évident et je vais surement passer à côté de grosses vannes dont pas mal de castors se sont fait les spécialistes.
Certes, on a couru et jouer à la baballe dans de magnifiques maillots moulants et chaussés de crampons moulés pour un terrain sec et froid, mais parler de la soirée moules/frites reste un gros challenge. Alors, je me suis vite débiné et j'ai commencé à chercher désespérément quelqu'un pour me remplacer.

Je me tourne d'abord vers Le Barde qui, quelques minutes plus tôt me disait : « Tu rigoles ! j'ai fait la plupart des billets depuis que le blog existe, j'ai du faire au moins 150 articles ». La vérité est que le blog en a 480 en tout. Mais pour les moules, on fait comment ? Le barde me répond : « J'emprunterai à Malraux son discours au Panthéon sur Jean Moulin : Monsieur le président de la République, Voilà donc plus de vingt ans que Jean Moulin, j'en moule deux, j'en moule trois... et ainsi de suite. »

Je me tourne à ma droite et espère une meilleure idée chez le nouveau et tout frais Tarbais qui me répond : « Mais moi, les moules/frites, je croyais que c'était des blondes assises sur une plancha ! » On dirait pas, mais il est très plancha Seb. Je ne vais pas vendre la mèche mais vous saurez bientôt pourquoi. Des fruits de mer, par contre, Seb aime les bulots mais pas les bigorneaux. Les bigorneaux c'est trop de boulot. Pas les bulots. Il aime surtout les fruits de mer cuits, pas crus. Il préfère une moule à une huître, par exemple, et pourtant entre les deux, il n'y a qu'une vingtaine d'année et deux ou trois gosses.

C'est là que Pioupiou me cherche des yeux. Je me suis dit : chouette, Pioupiou va bien avoir une idée (Oui, je sais, je ne sais pas ce qui m'a pris !). Et comme toujours, Pioupiou dit les choses en chantant : « Halal pêche aux moules, moules, moules, je ne veux plus y aller maman. » Pioupiou c'est notre Brigitte Bardot avec un bouc. Tout comme BB pour sa dure lutte contre l'abattage halal, le charcutier HEC lutte aussi. C'est l'émissaire de la cause. Signe distinctif de ralliement : le bouc. Le bouc émissaire : une bête à cornes. Un jour, rentrant de la pêche aux moules, il dit à sa femme : « Je suis allé à la pêche aux moules, je n'en peux plus, je suis moulu. » Elle lui suggère d'aller le lendemain à la pêche aux coques ! Et depuis, le bouc, origine France.

Vous n'allez pas me croire, Titi était moulu aussi. Mais Titi, il ne va pas à la pêche aux moules. Titi était moulu dans son pull taille S que Perdigue mettrait bien. J'ai dit à Kiki de dire à Titi qu'il doit bien faire XL maintenant, mais Kiki avait des moules plein la bouche. Dominique relève le détail à sa manière et rappelle à Kiki combien il était content de le voir manger des moules. Kiki était servi en dernier et déjà en retard sur le deuxième service. Mais Kiki, toujours curieux de tout, demande avec son innocence légendaire : « Combien d'années vit une moule ? ». Cambo, qui sentait la marée basse et qui devait être bouchot dans une autre vie, lui répond : « Une douzaine d'années. » « Pas plus ? » dit Kiki, toujours étonné de tout. « Non, au bout de douze ans, ça devient une chatte. »

Mais ce n'est pas parce que Kiki pose toujours des questions qu'il ne sait rien. Il déclare scientifiquement que les hommes se marient de moins en moins parce qu'il n'est pas rentable d'investir dans une poissonnerie pour 20 g de moule. Il oublie, cependant, que les femmes se marient de moins en moins aussi parce qu'elles ont compris que pour 200 g de saucisse, c'est pas la peine d'acheter le porc tout entier. Elles sont pas bêtes les femmes, c'est pour ça qu'on leur a donné toute une journée, le 8 mars. Oh merde ! C'est aujourd'hui...

« Chérie, fais pas la vaisselle. C'est la journée de la femme... Tu la feras demain. »

(Nous tenons à rassurer la gente féminine, qui figure parmi les visiteurs de ce blog, que les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. La fiction, relatée grassement et juteusement, n'est que liberté d’expression et droit à la caricature que le droit français encadre précisément avec la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881. « Parce qu’il est admis qu’en caricature, le trait est volontairement grossier, les tribunaux autorisent que certaines limites soient repoussées, déclare le Barreau de Paris. En plus, c'est un barreau qui le dit !).

05 mars 2012

Contre les Olds : Touché, coulé.

Par Le Barde

Le toucher attire le castor hors le mardi natal. Nous étions une bonne vingtaine pour affronter les Old Lions. En quoi, les vrais matches ne sont pas la panacée. Tout le bonheur du monde est dans le toucher. Surtout sur le pré. Le bonheur est dans le pré, le bonheur est dans le toucher, il ne faut pas le laisser filer. Toutes choses éprouvées par la bonne vingtaine.

Dans la bonne vingtaine, Lolo faisait sa rentrée. Superbe, droit, amaigri.  Il y a du Sarah Bernhardt dans ce port altier. Qui dira la fatalité des muses, ô Caro. Lolo était accompagné, accompagné par une jeune pousse, Vincent. Il a des cannes Vincent, et il joue bien. Comme Lolo, son mentor qui se joue du poids des ans. On espère sa venue imminente aux archis. Un peu de sang frais serait de mise. Le castor doit se faire vampire. Guitou était là,  de soi. Il  entendait fouler cela la terre de ses exploits d’antan. L’une des terres en l’occurrence, car Fleurance fut la première, celle de Paul Biémouret. L’antan chez Gitou n’est jamais très éloigné du présent. Guitou, il goûte désormais la vigueur de Pablo, Pablo Neruda.  Dans le vestiaire, en guise de mise en bouche, il nous récita un passage de « L’ode au présent » : « nous touchons/ des doigts/le présent,/nous en taillons/la mesure,/nous dirigeons/son flux,/il est vivant/et vif,/il n’a rien/d’un irrémédiable hier,/il est notre/créature,/il grandit/en ce/moment ». Et nous étions bouche bée. Surtout Pioupiou.

Les Old lions étant eux-mêmes une vingtaine, nous nous répartîmes sur deux terrains à neuf contre neuf permettant ainsi un coaching salvateur. Le toucher requis était à deux mains. C’est bien le toucher à deux mains. Nos mardis pourraient s’enrichir d’un membre supplémentaire. Laissons les manchots aux pousseurs de citrouille ; la vie est belle à deux mains.

Les Old lions ont rajeuni. Ça courre, ça trotte, ça galope. Pas le temps de verser de jolies pensées interlopes comme dirait le père Georges. Nous ne pûmes leur opposer que notre bon vouloir. Et jamais, au grand jamais, nous ne fûmes ridicules. Notre bon vouloir fut grand. Et, il nous arriva, de temps à autre, de percer la muraille adverse. Non sans mal il est vrai. Titi, Toto, Sébastien, Donatien, comme autant d’étoiles filantes, répondaient aux Olds et allaient à dam.

Nous finîmes par un toucher général sur grand terrain. Guitou évoqua le Chant général de Pablo, il était aux anges. Après un bon début, nous subîmes la vélocité de nos hôtes qui avaient le bon goût de jouer grand côté alors que nous nous échinions à jouer le petit. L’appel du grand large n’est guère en vogue chez le castor ces derniers temps. C’est pas faute de bouffer maritime le mardi. La morale de ce jeudi, c’est qu’il faut rajeunir les cadres. A bon entendeur salut.

Après le toucher et quelques biérottes, nous eûmes droit à un repas de très bonne facture. Foie gras, poulet aux légumes, fromage et caramel. Les archis se mélangèrent aux old lions et c’était bien. Non seulement, ils ont rajeuni les Old Lions, mais en plus ils n’ont recruté que de la bonne graine. Ce fut un très bon moment. Il faudra renouveler l’expérience. En demeurant fidèle au toucher. Car à plaquer, je crains que nous ne prenions une belle branlée.

04 mars 2012

Le cuistot de la semaine, toujours au bar...

Par Le Barde

 
 Une hirondelle ne fait pas le printemps. Un castor si. Il faut revisiter les proverbes. Rien de tel que Musard pour en convenir. La vérité est dans le pré. Comme le bonheur. Le pré est notre bonheur. Chantons son allégresse. Il n'y avait pourtant qu'une poignée de castors à vingt heures. Mais il y avait Kiki. Kiki, c'est une poignée de castors à lui tout seul. Il y avait aussi Guitou, Loulou, Perdigue. Titi, Tom, Yannick, oui Yannick, Hamilton et j'en passe. Ce fut bon, comme un impromptu de Chopin joué par Wilhem Kempf.

L'amiral a fait des petits. Au trou, nous sommes restés dans le maritime. Gwen il a quelque chose en lui de l'amiral. Sauf que Gwen, il a son mousse : Jérôme dit Baudet. (La semaine prochaine, c'est Gwen qui sera mousse). Donc la mer. Et à tout seigneur tout honneur : le calamar. De fines lamelles blanches trempées dans une sauce épicée où la tomate le disputait au poivron. La quantité était limite. Gwen  prit sa propre défense et eut cette affirmation si ambivalente : « La qualité, c’est tout ». Il admonesta Perdigue : « Mes couilles, ce soir, eu égard au matos, tu fais la jactance à 25€. » Perdigue opina du chef. Perdigue, il a le chef servile. C'est sa manière à lui de traduire la dialectique du mettre et de l'esclave. Un bon chef, lorsqu'il opine, c'est celui qui se fait mettre.

Alors, nous attendîmes, des brentzel pleins la bouche. Nous attendîmes une éternité. L'éternité se mérite, surtout lorsque le paradis est un bar. Oui, il osa un bar, un bar à la ligne sublime, tapi dans une sauce rouge. Le repas taquinait les 30€. Perdigue branlait du chef comme jamais, suant à grosses gouttes, écarlate. Il est curieux Perdigue. Alors qu’il peut renflouer les caisses, il a les foires. Avec la mansuétude dont il est capable, le Très haut dit : « revenons à 10€ le repas ». La qualité au prix de l’ordinaire, c’est la marque des grands. Perdigue fondit en larmes et pria.

Aidé par son moussaillon, Gwen lança les petites auréoles qui tiennent lieu d’assiettes. Celle de Perdigue se plaça derechef au-dessus de son crâne alors que celle du Tcho se fracassa sur le  carrelage.  Il était aux anges Perdigue alors que Tcho n’était que contrition. Il se rapprocha de Perdigue, s’agenouilla et lui dit « Pardonne-moi ». Sitôt dit, sitôt fait. Et moi supplia Gwen. « Va te faire foutre » éructa le Malin qui s’était emparé de Perdigue. Le dessert vint à propos pour adoucir l’atmosphère. Des éclairs. Au café, au chocolat. De délicieux éclairs. Puis le champagne coula à flots. Le p’tit Gwen, il flirte avec la quarantaine depuis une semaine.

La soirée s’éternisa au comptoir. Loulou, Yannick et le Toulousain ensemble, ça se mérite. Il y eut de la musique, et cette chose très particulière que l’on nomme le hard rock. Heureusement, Nougaro vint à la rescousse. La mousse coulait à flot, et le four roses. Et c’était bon, si bon de chanter des chansons.