26 décembre 2012

Bref, je suis devenu stagiaire Archiball



Le mot du Président, assemblée générale 2012 :

[…]
C'est avec plaisir et fierté que nous nous réunissons ce soir dans notre terrier, notre antre, notre chez nous. 2012 est l'année du changement. Notre président « normal » nous l'avait annoncé. Votre président « hors normes » lui, il l’a fait : la rénovation du trou. Tel un bon troufion, en un seul mot, […] je me suis entouré des meilleurs, c’est-à-dire de vous, pour redorer notre blason. Notre trou aime qu'on le pénètre, comme un verre à pied  aime qu'on le remplisse, qu’on le prenne par la main pour en goûter le contenu. Notre trou sentait vraiment la merde (n’est-ce pas mon Zeille), une odeur  proche du pet, cette odeur qui annonce la merde. Ah ! L’innommable pestilence  de notre antre. Alors, vous me direz, un trou, ça doit sentir le trou, mmmm, et non la violette. Mais pour notre trou à nous, notre orifice, nous ferons une exception. Et je puis le déclarer officiellement, la larme à l’œil : le Trou 2012 est ouvert !!!  
[…]
Nous voici donc réunis ce soir, à la veille de la fin du monde, de la disparition de la race humaine, surtout  de celle des cons et des trous d'uc. Une nouvelle saison se profile, plus riche encore et joyeuse.

Mais avant de vous parler des choses qui m'ont un peu gêné cette année, je voulais revenir vers les tristes nouvelles qui ont égrené cette saison. […] Tout dernièrement le décès de Notre castor et frère Coutenuit, fondateur du lancer d'assiettes et ami de tous ceux qui l'ont connus. Je n'ai pas eu ce plaisir mais je souhaitais lui rendre hommage en présence de tous ses frères castors. Paix à son âme et que le cul lui pèle une dernière fois sur terre. Que nos mots soient des assiettes volant dans la constellation des castors où il repose.

Un mot sur l'éthique de notre sport et de notre association. Je vous rappelle, pour ceux qui l'auraient oublié, que lorsqu'on rentre aux Archiball, c'est tout d'abord pour jouer au rugby (à plaquer d’abord et à toucher, les deux n’étant pas dissociables). C’est  pour partager les valeurs de ce sport avec ceux qui ont fait de ce club ce qu'il est. Ainsi, un stagiaire a pour mission de jouer au rugby, de ne jamais se dérober, de prouver qu'il est  prêt à donner, à partager, à être disponible et solidaire, à s'investir  pour le club. On ne vient pas aux Archiball pour se servir. On ne vient pas aux Archiball pour prendre. Ce qui vaut pour le ballon vaut pour le reste, je reçois, je passe et je donne. 
Un stagiaire, je le rappelle pour ceux qui l’ont été dernièrement, et pour ceux qui le deviendront, est avant tout un joueur de rugby qui vient renforcer l’équipe, dont il partage les valeurs de ce sport avec des hommes devenus Archiball par mérite. Car je considère que le statut de membre archiball se mérite, et que pour devenir un des 50 membres, il est du devoir de stagiaire de s’intégrer, de se fondre, de respecter ses pères, de fermer sa grande gueule, sur le pré comme dans notre maison, car le statut de stagiaire ne débouche pas forcément à un statut de membre actif au bout de 2 ans, si le contrat n’est pas respecté. Il est de bon ton de faire redoubler certains le nombre d’années nécessaires, si ceux-ci ne nous ont pas convaincu dans leur promesse d’engagement de départ, tant dans son comportement sur le terrain que dans sa vie en communauté. 
[…] 
Je souhaite revenir sur quelques règles et l'état d'esprit qui m'ont un tantinet déçu cette année. Je m'explique par un exemple : ne vous parait-il pas logique et de bonne éducation de dire bonjour lorsqu’on se retrouve, au trou ou ailleurs. Et bien Il arrive encore aujourd'hui de voir certains débarquer la gueule enfarinée sans saluer le moindre d'entre nous. Une petite main tendue, un bref baiser, c’est si peu de choses et pourtant. Mais c’est le b.a.-ba.  Corrigez ce travers ;  l'impolitesse et le manque de savoir vivre ne sont pas de mise chez les castors. 

J'ai l'impression qu'il y en a qui se servent beaucoup et qui servent peu. Quand on devient Archiball, on reçoit de la part de ses pères un titre honorifique. Ça se gagne. On doit se sentir fier, c'est un titre qui se mérite, on fait partie des quelques privilégiés. Et ce titre ne doit pas être galvaudé par des comportements indécents ou un état d'esprit dégradant. Portons haut nos couleurs, soyons fiers de notre histoire, et ne salissons pas la mémoire de nos anciens. 
Ce club ne doit pas devenir une cour de recréation pour certains (je m’adresse aux jeunes recrues) où tout serait permis, où on se jette des verres de vin sur les fringues, où l’on casse des assiettes à tout va, on se jette de la bouffe à travers la gueule. 
Il est tellement bon de se retrouver dans ce trou à boire des bières et pousser la chansonnette sans systématiquement tout casser. 
Je ne condamne pas le fait de festoyer jusqu'à l'excès si celui-ci est fait dans l'esprit de notre club. Il est parfois bon de se lâcher. Mais attention aux déviances trop récurrentes qui peuvent amener à lasser. Continuons à prendre du plaisir à se retrouver avec respect, celui qui donne à ce club toute son âme depuis 43 ans.

Revenons au rugby et à sa pratique : je souhaite dès cette année mettre en place une obligation supplémentaire dans notre association : je souhaite que chaque joueur potentiel, jeune et moins jeune, me fasse parvenir avant la fin janvier un certificat médical vous qualifiant d'apte à la pratique du rugby loisir. Notre assureur nous a simplement alerté et confié qu'il est important de joindre au contrat les certificats médicaux de chacun. Merci à tous pour votre compréhension et du temps que vous allez prendre pour passer chez le médecin. C'est pour le bien de tous, je vous l'assure.

Je voulais remercier mon vice président et tendre JP, dit Humphrey Bogard, pour son active participation à la vie du club. Grâce à son énergie, son dynamisme, il nous a permis de vivre un très grand moment de golf.  Car les archiball, c’est aussi ça. A travers son franc parler que nous lui connaissons bien et qui fait de JP : JP, c est un irremplaçable dans notre famille. Merci également d'avoir accepté ma requête présidentielle, mon cher JP, de bien vouloir reconduire avec une équipe de pro, l'open de golf pour l'année 2013, après avoir gouter aux difficultés d'organiser un tel événement, surtout d'obtenir des Archiball leurs réponses de participation. Quel labeur... Tu reviendras sans doute sur ce point et je me joints à toi dans les remerciements de nos partenaires et de ceux qui sont allés les chercher.

Pour l'année 2013, j'aimerais vivement que nous puissions nous mobiliser dans les prochains rdv rugbystiques avec plus de ferveur et, de nouveau, honorer nos matchs et déplacements,  en si petit nombre mais pourtant si importants dans la vie de notre club.  
[…]
Je vous embrasse très fort, je vous souhaite à tous de très bonnes fêtes de fin d’années et comme la tradition le veut : que le cul vous pèle.

12 décembre 2012

Le cuistot de la semaine, le confistador

Par Le Barde


Il y a ceux qui se gaussent du froid, qui viennent tousser leurs tracas sur le terrain annexe, et s'en font un petit coin de paradis. Et il y a les autres, ceux qu'un peu d'hiver laissent à demeure, au coin d'un feu imaginaire. La première demeure des castors, c'est le pré. Le trou n'étant qu'une résidence secondaire.

Nous étions quinze. Une poignée certes, mais une poignée céleste. (Je devrais dire trois poignées! Mais, comme me le souffle Lolo, c'est une image.) Les élus en somme, ceux que Dieu reconnaît au jugement dernier et qui savent que la grâce est d'abord une affaire de présence. Nous étions quinze, le hasard n'existe pas. Puis quatorze, treize, dix pour faire la nique au hasard.
Au trou, pas de faux bond à l'abécédaire. Hervé (Delage) était là. Sur la nappe blanche : du pâté avec ses petits oignons et ses lamelles de cornichon. Du basique. Hervé ne fait pas dans la dentelle, il ne brode pas des entrées délicates. Il y a du pâté dans Hervé. Pas de fanfreluches, de guipures. Non, rien que du pâté. Le pâté, c'est un peu comme la solitude, il y en aura toujours pour ceux qui en sont dignes. 
O Hervé, accorde nous les bienfaits les plus simples. Qu'un peu de cochon suffise à nos désirs. Foin des foutaises asiatiques, des prémisses maraîchères.
Après, parce qu'il y a toujours un après, le confit baignant dans sa graisse. Le confit ne tient sa grâce que de sa graisse, c'est bien connu. Et je sais Pascal pensant la misère du confit sans sa graisse. Confiner le confit à sa seule graisse ne saurait pourtant suffire. Il lui faut du fayot. Et du fayot nous eûmes. En abondance. Le confit baigné dans son frais fayot blême. Et c'était bon. 2012 fut l'année du haricot, du mojette piat. Il fallait l'achever comme tel. Hervé le fit. 
Il y eut deux lancers. Celui des assiettes : correct. Et celui du Cœur de lion. (Le Cœur de lion est une variété de camembert). Hervé n'a rien de Robin des bois. D'ailleurs, il ne ressemble pas à Errol Flynn. Un peu à Russel Crow. Pas du tout à Kevin Costner. Ni le trou à la forêt de Sherwood. Le calendos jamais n'atteignit sa cible. Des mains éparses se tendaient impuissantes à saisir le missile. Pire, l'un d'eux renversa verres et bouteilles et le mur fut maculé de vin. Hervé se prenait pour Jackson Pollock. Et le mur devint sa toile en attendant d'accueillir le divin écran. En quoi, Hervé aurait pu faire sienne l'éloge de Manny Farber qui définissait  la peinture murale de Pollock comme « masterful and miraculous » : « Le mural est… un presque incroyable succès. C'est violent dans son expression, continuellement fascinant dans le détail, sans superficialité, et si bien organisé qu'il forme le mur dans une paisible, contenue et allègre expression. » Pépé n’entendait pas en rester là. Et reprit les propos que Robert M. Coates lorsqu’il affirmait que Pollock est le plus complexe des artistes de New York, parlant d'« une impression d'une vertigineuse énergie ». Il le cita  : « Un tel style a ses dangers, car que les liens de communication entre l'artiste et le spectateur sont si ténus que le plus haut degré d'attention est requis pour en recueillir le message. » Tcho fut foudroyé. « Putain, et dire que je croyais le connaître » dit-il. 
Enfin, vinrent les éclairs. Au chocolat et au café. La Piballe, citant René Char, dit : « L'éclair me dure ». « Et toi, tu me les gonfles » répondit Perdigue alors que Walid engouffrait éclairs sur éclairs. La Piballe servit le café. La Piballe, c’est What Else II. Ou si l’on préfère Jacky Junior. 

Une belote de comptoir s’improvisa. Walid l’emporta. Hamilton fut défait. C’est rare. Pas que Walid l’emporte mais qu’Hamilton soit défait. La nuit, elle, chassait ses derniers nuages.

05 décembre 2012

Le cuistot de la semaine, allo pizza !

Par Le Blogueur

Que s'est-il passé hier soir ?
Guitou s'est retrouvé dans l'équipe qui n'a pas gagné, pour ne pas dire qui a perdu, pour ne pas dire qui a marqué le moins d'essais. Il faut reconnaître que c'est assez étrange pour quelqu'un qui a toujours su s'entourer pour avoir le meilleur score à son actif.
Il a beaucoup plu, je ne vous apprends rien.
Mais ceci n'explique pas cela.
Ceci explique peut-être la petite assemblée de courageux que nous étions. Une quinzaine. Comme au bon vieux temps où, licencié, il fallait être sur le pré, par un temps froid et humide, un temps anglais, comme le rugby, où on se donne à fond, volontaires et combatifs, jusqu'à faire fumer tous nos muscles chauds.
Non, je déconne. C'était pas du tout ça. Il a plu, c'est vrai. Beaucoup de poulets qui n'aiment pas se mouiller ne sont pas venus, c'est vrai. Mais rien de bien folichon, à commencer par le ballon.
Le ballon, c'était celui qui traîne dans le coffre de la Toyota Celica de Dudu. Un ballon mal gonflé et flasque. Mouillé, c'est plus un ballon, c'est une prothèse PIP que Dudu aurait récupéré sur une mammographie. Le ballon a Dudu va bien à Dudu. Son ballon est dressé pour faire des en-avants qui ne sont pas des en-avants. Un ballon équipé d'un correcteur électronique de trajectoire, comme l'ESP sur les bagnoles modernes. On peut le jeter en avant et il revient en arrière. Comme ça, ses passes ne sont jamais des en-avants. Oui, que ses passes.
Les passes de ses collègues ne sont pas des en-avants non plus, pour une autre raison. Dudu, qui arbitre à ses heures perdues des vieux qui ont arrêté leur carrière en 68, potasse régulièrement les règles du rugby dans un manuel de... 68. Mais on ne va s'éterniser là-dessus.
Je vais m'arrêter là, je me sens déjà mieux.

M'enfin, que s'est-il passé hier soir ?
Arrivés au trou, quelques choses clochent. En franchissant la porte, aucune odeur de cuisine ne nous prend le nez. En descendant l'escalier, on aperçoit les tables nues, sans nappes, ni assiettes. Arrivés en bas, la gueule déconfite des vieux.
Elémentaire mon cher Watson : Pas de cuistot.
Ce soir là, c'était le tour de l'Amiral. Rassurez-vous, l'Amiral va bien. Il se trouve que l'info n'a pas fait son chemin et l'Amiral n'a pas noté son tour. Une piqûre de rappel aurait fait du bien.
Nous étions, là aussi, une quinzaine. Le nombre étonnement bas d'Archiball présents a fait courir le bruit d'un délit d'initiés. Certains le savaient et ils ne sont venus. On ne va pas dire qui, on sait jamais.
Parmi ceux présents, il y avait Dudu mais sans son ballon ESP. Il y avait surtout la Fée, l'homme de toutes les situations, l'homme des moutons à cinq pattes. Sauf que là, un mouton serait passé à la casserole. 
La Fée ferait un bon candidat dans Koh-Lanta. Je suis sûr qu'au fin fond de l'Amazonie, il est capable de faire livrer une fournée de pizza.
En deux temps trois mouvements, la Fée prend la situation en main. La défection du cuistot est devenue une tapette dans un verre d'eau. Toute la carte du pizzaïolo du coin est passée en commande urgente. Dans 15 minutes, tout sera prêt. En attendant, on s'est nourri de bière. En attendant, je vais vous faire une petite leçon wikipédienne chère au Barde.

Musique du générique de début.
Un pizzaïolo, ou pizzaiole (mot francisé qui tombe de plus en plus en désuétude, remplacé par son original italien), est un chef cuisinier ou artiste qui prépare les pizzas dans une pizzeria. 
Certains pizzaioli (masculin pluriel de pizzaïolo) se livrent à des acrobaties lorsqu'ils malaxent la pâte à pizza, lançant la pâte et la rattrapant de manière spectaculaire. Des compétitions sont organisées ; à l'origine, on les recensait surtout en Italie et aux États-Unis. Certains pizzaioli acrobatiques (ou voltigeurs de pizzas), à l'image du Sicilien Paolo Bucca, champion du monde en 1998, 2001 et 2002, ou du Franco-Allemand Tangini Vernini, double champion d'Europe, sont parvenus à se faire une renommée mondiale en la matière.
Il est à noter que dans une pizzeria, en plus de la qualité du produit lui-même, un pizzaïolo sachant exécuter différents jonglages et voltiges donnera à l'établissement une ambiance de qualité, qui lui permettra d'avoir une certaine « cote » auprès de la clientèle. C'est une tradition qui, de nos jours, est devenue un argument commercial.
Musique du générique de fin.


Non seulement les pizzas sont arrivées à l'heure, mais la Fée a même négocié le dessert à l'œil. Une flopée de petits pots de Häagen-Dazs. Le temps d'engloutir la pizza, en beaucoup moins de temps qu'il a fallu pour la préparer, je vais vous faire une autre petite leçon wikipédienne chère au Barde à propos de Häagen-Dazs...
Comment ça non ?!
Le lancer d'assiettes n'eut pas lieu, Häagen-Dazs à même le pot avec sa petite cuillère en plastique. Pas de lancer d'assiettes, pas de casse. Il nous a manqué ce petit bruit de fracas d'assiettes sur le carrelage qui fait que le trou soit un trou et que le mardi soir soit un mardi soir. Je me suis dit qu'en rentrant chez moi, j'allais en casser une, histoire de ne pas chopper un acouphène. On sait jamais.

Une petite belote de comptoir où Dieu rappellera à Dudu par une magnifique branlée qu'il y avait une justice (et que les cartes ne sont toujours pas équipées d'ESP) et le trou a retrouvé son calme dans un état presque impeccable. C'est Maria qui va être heureuse.