27 février 2013

Le cuistot de la semaine, l'Apocalypse selon Flo

Par Le Barde


La neige s'est absentée, laissant aux enfants de la balle un prè pour leur jeu. Deux lignes : celle des poivre et sel, celle des gazelles. N'imaginez pas un seul instant que les vieux furent à la peine. JB, Guitou, Hamilton, Dudu et moi-m'aime en firent voir de toutes les couleurs aux petiots d'en
face. En quoi les jambes ne sont pas tout. Le geste juste vaut bien des cannes, le port fier et altier de celui qui veut dominer son monde. Tout s'acheva dans l'équilibre d'un score de parité. Une juste arithmétique qui renvoie dans ses cordes les voies d'une lucidité de pacotille.

Flo avait estimé les proportions nécessaires. Pas de scories, de restes. Seulement le nécessaire. Un nécessaire qui sut taquiner le bon goût. Les choses simples possèdent d'incomparables saveurs. Flo sait aller à l'essentiel. Ainsi de ces feuilles de salade recouvertes de gésiers. Nous étions dans la volaille ; nous y restâmes. Un poulet en sauce, avec son lot de légumes trempait dans une sobre marmitte. Pour compagnon, du riz. Rien que de très ordinaire, rien que de très juste. Même pour Pioupiou qui alpaguait Guitou et sa demeure bourgeoise. Sadirac contre le cours Clémenceau : un classique. La lutte des classes a de beaux restes au trou. Et c'est très bien ainsi. La nostalgie est bien ce qu'elle était. N'en déplaise à Simone.
Vint le lancer d'assiettes, vint l'Apocalypse.
« Il se fit un violent tremblement de terre. Le soleil devint noir comme une étoffe de crin. » Apocalypse 6. Seul Pépé, en bon connaisseur des saintes écritures,  adopta la position requise :
« Ils se tiendront à distance par crainte de son tourment, et ils diront : Malheur ! Malheur ! » Apocalypse 18.

Tout n'était plus que débris. Le sol était jonché de morceaux épars. Flo a le lancer fracassant, tumultueux, terrible. Il y eut un long silence. Puis la paix revint. Avec un peu de glace et ce qu'il faut de chocolat. Lolo respirait. Guitou, la paume des mains posée sur son visage, psalmodiait la sagesse des nantis.

Dehors, il faisait froid. Jean-Jacques constellait. « Mes petits, donner au fracas sa juste mesure et allez en paix ».

22 février 2013

Le cuisto de la semaine, Fluctuat nec mergitur

Par JBS


Le ciel a, depuis plusieurs jours, épuisé la quantité d’eau capable d’être déversée en discontinu sur notre région et ses habitants. Le soleil revenu a mis en évidence le retour des jours qui s'allongent vraiment, et séché, comme larmes d’un chagrin de crocodile, les terrains pourtant bien imprégnés de Musard. Pas de message sur le blog, fin de la quarantaine, cap sur l’ovale.
Après une période de sevrage interrompu par le déplacement chez nos amis les Archi de Pau, une quinzaine de valeureux castors trépigne dans le vestiaire à l’idée des courses folles et des envolées à venir. La Fourche affiche la banane des grands jours comme s’il avait remporté un oscar à Hollywood. Il faut dire qu’on l’aime beaucoup à La Fourche et qu’on aime le voir heureux.

Commence alors ce que d’aucun appellent « l’entrainement » mais que l’Archiball toujours lucide et foncièrement honnête appelle « va courir ». Vous n’entendrez  jamais un Archiball dire « ce soir je vais m’entrainer », il préférera de loin un « putain ce soir je vais courir ». Car l’Archiball sait conjuguer. Arrivé dans son trou, la question lui sera posée par les empêchés de courir du jour ou les finis de courir définitivement – T’as couru ce soir ? – Ouaih et on a super-bien couru !
Il y a dans ce « va courir » un parfum de liberté, de légèreté et de plaisir qui peut recouvrir la forme amène mais néanmoins rebelle de « va te faire voir » : va te faire voir avec les contraintes du boulot, des impôts, des pensions des ex, des emmerdeurs en tout genre. Ce soir, je « va courir » car l’Archiball même s’il sait conjuguer, ne conjugue pas toujours.

Dans toutes les pratiques sportives sérieuses, l’entrainement est obligatoire. Nous ne rappellerons jamais assez que pour l’Archiball le « va courir » est totalement facultatif, dépendant de sa disponibilité et de son bon vouloir. Ses congénères portent cependant un intérêt particulier à son désir réel de partager avec eux.
L’entrainement, prépare le corps à affronter pour une durée déterminée, les efforts et contraintes spécifique, inhérents à la discipline pratiquée.  Pour ce qui concerne l’Archiball, quelques tours de terrain suffisent amplement, voir, pas de tour de terrain du tout.
Dans notre discipline Rugbystique, l’entrainement consiste généralement, en l’exécution  d’exercices destinés à améliorer les techniques individuelles et collectives, en prenant en compte tous les compartiments du jeu. Pour ce qui concerne l’Archiball, une séance à toucher suffit amplement. Aidé par son instinct grégaire, il sera, grâce à la science du jeu qu’il a emmagasinée tout au long de sa carrière, capable par la suite de réactiver ce savoir lors des matches qui lui seront proposés. Il lui faudra cependant, généralement une mi-temps, avant de restituer la quintessence de ce savoir faire.

C’est donc le cœur léger que la triple poignée de chanceux du jour peuvent s’adonner a cette pratique délicieuse du touché pas touché, avec une certaine réussite. La balle vole de mains en mains, tombe parfois il est vrai, mais la qualité de l’ensemble est de bonne facture. Dans ce contexte pré-printanier, La Fourche a retrouvé tout son allant, il semble même léger La Fourche, comme gonflé à l’hélium. Il effleure le sol de Musard comme une ballerine la scène du Grand Théâtre. La voix de Lolo tonne comme à l’accoutumé, reprise en échos par son alter ego Loulou, enfin revenu parmi nous. Un certain nombre d’essais plus tard et à l’heure qui convient, la troupe rejoint la douche, incapable de dire qui a gagné, vu que Guy n’est pas là.

Au trou, le premier contact après avoir poussé la porte est olfactif. Monte en effet, en effluves vigoureuses, une prégnante odeur d’épices. Ce stimuli, tout en rassurant immédiatement sur le sérieux du cuistot du soir, réveille nos glandes salivaires, les mettant dans les meilleures conditions pour accueillir la première gorgée de bière, celle qui descend tous les étages de nos œsophages, en nous arrachant un irrépressible aaaahhhh de bonheur.

A la cambuse, c’est l’Amiral Roro qui tient la barre. L’Amiral c’est le champion de l’éclectisme culinaire. Il en a goûté sous toutes les latitudes et prend plaisir à nous en faire profiter, chaque fois que l’occasion se présente. Il attaque avec la soupe de poisson, celle qui nous  a sauté aux narines à notre arrivée. Les assiettes son généreusement remplies compte tenu de la petite chambrée du jour. Les croûtons et le râpé sont là à profusion, mais la rouille fait défaut. Des ingrats le manifestent sans vergogne à leur bienfaiteur. Pour compléter le sujet sur la rouille, ils rappellent en chanson à Jacky,  l’état pitoyable dans lequel il garde sa 4L.  Roro et Jacky répondent aux fâcheux que s’ils ne sont pas contents, ils peuvent toujours expérimenter les pratiques sexuelles du mariage gay. Ils préfèrent finalement se servir une deuxième assiette.
Confectionnées avec amour par Nicole, suivent les « rillettes à maman », elles remportent un succès unanime en disparaissant promptement, escamotées par les Houdini de la fourchette. Jacquouille synthétise le sentiment de tous par cette phrase sublime : Voilà un cochon qui n’est pas mort pour rien !

Tout droit venu de l’Océan Indien arrive alors le Rougail saucisse, plat emblématique de l’île de La Réunion. La saucisse blanchie bien mijotée avec tomate, oignon, ail, gingembre, curcumin, piment, curry, nous est proposée dans sa version haricots rouges. Comme par miracle, le niveau sonore du brouhaha habituel, chute d’un coup de moitié. Le cliquetis des couverts et les onomatopées de satisfaction répondent par l’affirmative à l’interrogation du cuistot qui se demande toujours si ses copains sont contents de lui.

Le lancer d’assiette s’effectue sans difficulté particulière, rappelant que dans la catégorie, deuxième latte à l’ancienne, certains sont capables d’une grande précision dans la passe. Le bon fromage au lait et la tarte réglementaire concluent la partie solide de ce festin.
What Else comme à l’accoutumé remplit sa mission, et les tasses à café. Pour parachever ce festin, notre Amiral, dit, à tort, de la flotte, sort de la Sainte-barbe une bouteille d’Irish Cream collectée auprès de Roy Maguire, président de Clonakilty. Faudra-t-il  diligenter une enquête pour analyser le contenu de ladite bouteille ? Toujours est il qu’après en avoir absorbé, Réchaud & frigo partent en vrille et se mettent à délirer sur la venue au monde de Pioupiou. Selon eux, un peu comme pour la PMA mais sans intermédiaires, ce dernier aurait été conçu dans une chambre froide, ce qui expliquerait son allure de type nordique… Il aurait dans un premier temps reçu le prénom de Björk, mais les parents se seraient ravisés, craignant que la profession du père ne pousse des mauvais plaisants à le rebaptiser, jambon Björk

Les conversations roulent bon train jusqu'à ce que le trou se vide peu à peu. Après avoir fait voyager leurs papilles, les castors retrouvent le pavé Bordelais et rejoignent leurs pénates en rêvant au prochain  épisode de leur saga sans fin.

21 février 2013

T’en veux un Pau ? Oui mais pas trop.

Par le Toulousain

Samedi 11 heures Lescar 64
8 joueurs, Peyo, Titi, Perdigue, Seb, Mathieu, Don, Le Prez et ma Pomme. (Balaise !!!)
2 supporters fidèles Louis et Cécile
On pouvait même venir en bus si on aurai voulu
Archi beau temps, Pyrénées archi blanches et archi dégagées
On voyait même quelques Archis dévaler les pentes tellement c’était clair
Mais on n’est pas là pour cafter
Mais on sait qui c’est…

Terrain un poil gras mais touffu
Archi Pau 18 joueurs, un président, les membres du staff, des supporters et deux arbitres (La classe)
Palabres,  excuses, négociations ; On joue à 12 contre 12 ?
Le ballon s’arrondi pour s’adapter au nombre de joueurs
Le terrain s’en branle
On récupère 4 avants, sans doute les meilleurs
« C’est la réserve » me lance Dominique de Pau gouailleur
C’est pour vous, c’est compris dans le forfait on a l’habitude maintenant
Formule all inclusive
Dommage on en a des bons nous, me dit Don
Oui, certes, mais ils sont mieux au bar que sur le pré
11 degrés à l’ombre 18 au soleil
Trois mi-temps de 15 mn
3 essais pour nous ça c’est sûr
7,  8 ou 9 pour eux selon les avis de la police des organisateurs ou des plus optimistes
Malgré tout, me dit Seb, c’est bien
Match plaisant. Peu de placages violents
On aurait bien relevé une petite mêlée pour le fun
Réaliste, Perdigue c’est senti léger
Apéro grato à Gogo, puis côte de bœuf à l’os gratos à gogos.
Les Archis Pau très contents de se retrouver entre eux
Et nous très contents de nous retrouver entre eux
Ils chantent,
On fredonne.
Ils nous offrent trois bouteilles de Jurançon
Waliiiiiiiid tu peux me passer ton slip ?
Pas de Walid ! Merde ! Un ballon plat alors…
Je crois qu’il en on déjà 5 prévient Perdigue
Titi propose de rajouter un fanion pour faire lot
Y’a ceux qui on des blasons, des bannières ou des écussons
Titi il a un fanion
C’est mignon. C’est le petit du faon ?
Discourt du Prez. Impec.
En gros : « Et nani et nana et tatati et tatata »
 « Oui nous aussi on est pour le mariage gay»
Patxaran
18 heures match au Hameau. Section Paloise VS Béziers
GPS de Peyo dyslexique
Stade du hameau à Pau devient Stade du happeau à Meaux
Peyo le suit, nous on suit Peyo.
C’est joli Pau, y a des coins que je ne connaissais pas
Le GPS se reprend. Arrivée avec les joueurs. Par l’entrée des artistes.
Le Pass Vip du Prez ne fonctionne pas mieux que le GPS
Tu fais le tour et tu fermes ta gueule
On est plus que 4 gars et une fille, on fait le tour
Du stade, pas de la fille !
Le match est à 18 h et il est 17 h 69. C’est bien on est large
Peyo abandonne son GPS et sa voiture sur la piste cyclable. Deux bornes à pied
Les palois sont là, palots
Z’étiez perdus ?
Non ! On a un GPS
Tribune honneur, Club Henry XV, Rose pour les dames
Petit coussin sous les fesses de tous
Commence à faire moins chaud et le match est mou du genou
Don assis aussi.
Pau au feu du jeu s’impose
Bravo mes poules
Accueil au club  VIP avec les joueurs
Localement des vedettes. Nous on en connaît pas un
Soupe chaude, blinis chorizo tomate confite
Confit de bœuf et sa purée fine, dessert et autres bouchées
Don à vraiment mal au genou
Le Prez va bien malgré sa crève.
Sa plus grande joie : Deux desserts à midi deux desserts le soir.
Une bonne petite journée en somme mais à Pau
21h 30
Ça commence à becquer et Peyo sonne l’heure du retour.
Deux bornes à pied et à cloche pied dit donc Don
Boulevard désert, deux caisses sur la piste cyclable
« On va pas au 64 ? » me glisse Cécile l’air décu?
Et non tu vois, le Rugby se professionnalise
Les joueurs sont sérieux de nous jours.

13 février 2013

Le cuistot de la semaine, nasdrovia !

Par Le Barde



Pas de terrain : le trou direct. Putain de pluie ! Le trou, c'est un peu comme le septième ciel, il se mérite. Sans les préalables du pré, il a un goût d'inachevé. Il fallait donc bien du talent à l'officiant d'un soir pour congédier notre amertume ! Et du talent il en a Alain.

Pour les jeunes pousses, qu'elles sachent, en guise de préliminaires, qu'Alain fut un parfait seconde ligne. Toujours à la besogne, adroit, dur au combat, d'une efficacité redoutable. Le rugby doit beaucoup aux sobres, à ceux qui s'épargnent les chemins de traverse pour aller à l'essentiel : la conquête. Alain est un conquérant.

Sur l'étal du trou, une kyrielle de bonnes choses : anchois, haddock, petits bouts de chou-fleur, concombres, carottes... Il y avait surtout des noix du Périgord, des noix de la maison Fajolles. Et autant de sauces pour agrémenter ce délicieux bric-à-brac. La main et le palais y trouvèrent leur comptant. Il y avait de l'enfance dans cette profusion. Et de la vodka. Ainsi levâmes-nous un verre satisfait à celui qui nous contentait avec abondance. Des chants russes s'élevèrent, le trou avait des allures de Bolchoï. Nous entamâmes Kalinka (« Калинка » en cyrillique, « Petite baie (d'obier) »), célèbre chant russe traditionnel qui a été écrit et composé en 1860 par Ivan Petrovitch Larionov (1830-1889)

Kalinka est une chanson d'amour poétique, amusante et coquine, dont il est impossible de traduire toutes les nuances à cause des expressions typiques russes utilisées et des double-sens volontairement introduits.

Refrain :

Калинка, калинка, калинка моя!
В саду ягода малинка, малинка моя!

Ах, под сосною, под зеленою,
Спать положите вы меня!
Ай-люли, люли, ай-люли, люли,
Спать положите вы меня.

(Припев)

Ах, сосенушка ты зеленая,
Не шуми же надо мной!
Ай-люли, люли, ай-люли, люли,
Не шуми же надо мной!

(Припев)

Ах, красавица, душа-девица,
Полюби же ты меня!
Ай-люли, люли, ай-люли, люли,
Полюби же ты меня!


Pour ceux qui ne pratiquent pas la langue de Tolstoï, voilà la traduction :
Refrain :

Obier, obier, mon obier,
Dans le jardin, il y a des baies de framboises, ma petite framboise !
(Bis)

Sous le pin, sous la verdure,
Allongez-moi pour (y) dormir
Ah, liouli, liouli, ah liouli, liouli,
Allongez-moi pour(y) dormir.

(Refrain)

Ah, petit pin, toi qui es vert,
Ne fais donc pas de bruit au-dessus de moi !
Ah, liouli, liouli, ah liouli, liouli,
Ne fais donc pas de bruit au-dessus de moi !

(Refrain)

Ah, (ma) beauté, (ma) chère jeune fille,
Tombe donc amoureuse de moi !
Ah, liouli, liouli, ah liouli, liouli,
Tombe donc amoureuse de moi !

(Refrain)

Nous étions donc bien décidés à faire zapoï. Le "zapoï" est une technique spécifiquement russe qui consiste non pas à boire de façon étalée, mais à s'assommer violemment jusqu'à en tomber par terre. Mais la raison l’emporta.

Rien n'est simple comme vivre. Il suffit d'un peu de dinde et de quelques haricots verts pour enchanter le monde. La sobriété d'Alain est gage de prodigalité. Qu'il en soit loué. Ceux, trop nombreux, qui avaient négligé les grâces du trou, manquèrent le numéro de duettiste de Dudu et Guitou. Ils revisitèrent leur carrière. Et c'est tout un pan de l'histoire du rugby, qui est un peu l'histoire du monde, qui défila. Les matches à Lavelanet, les poires de Cholley qui valaient bien un coup de godasse, les rigueurs de Paul Biémouret, tout y passa. Et ce fut un régal. Guitou la godasse et Dudu la cigale, nos fringants cinquantenaires, s'en donnèrent à cœur joie sous l’œil émerveillé de Titi et de Peyo. Le temps n'a décidément pas de prises sur eux ; les légendes effacent le temps.  Quelle est donc la fée qui accorde ses grâces à Dudu pour lui épargner les cheveux blancs consacrant notre entrée dans le monde des sages ? Guitou, lui, il n’est que grains de sel.

Alain décida que pas une assiette ne joncherait le sol. La mine gamine de Walid ne laissait rien présager de bon. C’est pourtant de la fée que vint la faute. Las, la fée n’est pas fée par hasard et l’assiette ne se brisa pas. Puis vinrent les tartes de l’amiral. Alain avait décidé de lui confier la petite touche finale. De petites tartes sans failles.

What Else honora ses responsabilités. Une belote de comptoir se dressa. Arnaud et Walid abusèrent des regards croisés et désabusèrent leurs compagnons de jeu. En sorte que la belote s’interrompit. Il ne restait plus aux rares castors qui peuplaient le trou qu’à regagner penauds leurs pénates.

06 février 2013

Le cuistot de la semaine : dans la famille Escassut, je veux le fils

Par le Blogueur


Le 5 février à 17h47, nous avons tous reçu ce mail de Tonton :
« Vue la météo clémente, une question se pose, il y a un terrain pour l’entrainement ? ou c’est directement belote »
Le mail a alors semé le doute et tous les iphone et les blackberry se sont mis en branle (surtout ceux sur vibreur) grâce à notre Tonton flingueur. Tant bien que mal, une quinzaine de personnes a pris le chemin de Muzard. En arrivant, Guitou et Dudu étaient en tenue. Ça suffit pour y croire. Plus qu'à attendre l'arrivée d'un ballon. En attendant, Malko et Le Tarbais ont préféré garder leurs habits. Moi aussi.
Le ballon est arrivé et avec lui Le Barde. Derrière lui Jibé, Jippé, Don, Perdigue, Régis, Tom, Jenfi s’égrènent comme un chapelet. Plus aucune excuse pour feinter le froid et le terrain piscineux qui nous attendent. C'est parti.
Un pré gras, des flaques de parcours hippique, des dérapages incontrôlés, des sorties de routes, un ballon enrobé de gadoue et des passes vaseuses... Comme il faut faire bref, car ce qui suit s'annonce très long, je vous laisse ici à votre imagination. Sachez juste qu'il n'y a pas de Tonton.

Propres sur nous, on file au trou. La liste annonçait un Escassut : je m'attendais au père, il y avait le fils (j'ai l'impression qu'il fait à manger une fois par mois le junior). On ne va pas se plaindre, un Escassut est une valeur sûre, que ce soit le père, le fils ou le Saint Esprit. Ce soir là, la paire était là : le père à table et le fils en cuisine. Comme le fils, il y en a pas deux. Il est bien le seul à prévoir un menu façon menu routier : potage, entrée, plat, fromage, dessert pour le même prix.

Hasard heureux du calendrier (ou coup de com génial de l'agence de com de la charcuterie Escassut ?), ce mardi 5 février annonce la semaine des sept jours gras. Ces sept jours qui précèdent le mercredi des cendres, et qui s'achèvent sur un mardi gras, étaient appelés autrefois les Jours Charnels. Voilà qui veut tout dire !
Si on a l'habitude que Bazas fasse défiler ses bœufs gras en cette période, on a moins l'habitude que Sadirac nous mette son boucher de compétition en cuisine. Et, comme ses vaches, il est pas fou le boucher de Sadirac. Il est élevé selon un calendrier pieux depuis sa tendre viande et sa douce enfance. Alors il sait bien qu'à la veille du Carême – période de jeûne et d’abstinence que tous les castors vont respecter à n'en pas douter –, il fallait nourrir ses camarades pour les préparer au Carnaval*.
(* Petite parenthèse pour rendre hommage au style wikipédien du Barde : Le mot "carnaval" dérive du latin médiéval "carne levare" signifiant "enlever la viande". C'est-à-dire réduire des repas la quantité de viande durant toute la période du carême.)

A 22h, la semaine des sept jours gras est déclarée ouverte sans Tonton. Que les festivités commencent.

Velouté de potiron avec sa plaque de beurre fondue. Ça marche à tous les coups. Une petite assiette de soupe nous donne une bonne petite conscience. C'est sain et on a l'impression de se faire du bien, de demander à notre corps de nous pardonner les excès et les litres de bière et lui montrer qu'on l'aime et qu'on lui veut du bien. Il ne sait pas encore tout ce qu'on va lui mettre. Un peu comme quand on invite une fille à déjeuner la première fois et qu'on prenne une salade pour lui montrer l'excellent état d'esprit dans lequel on est : le souci de la ligne, le mental de sportif. Les filles adorent ça. Notre corps aussi, parce que le veau bien.

Grattons de Lormont et grenier Médocain. Les dents s'éguisent et la bave se met à couler dans les coins des lèvres. Le gratton de Lormont – recette à base de jambon de porc frais, d’épaule de porc et d’épices –, voit le jour grâce à Justine Gaudin de la boucherie Gaudin au XIXe siècle. Au XXIe siècle, le 5 février 2013, le gratton de Lormont fut rayé des plats en inox au 1 rue de Bègles après avoir combattu nos mâchoires honorablement. La mère Justine s'est retournée plusieurs fois dans sa tombe pendant que les castors se resservaient et se resservaient "justine p'tite tranche".
Comme si on le voyait pas, le Grenier médocain a vu son heure arriver dans la foulée. Et devinez de quoi il est fait le grenier médocain ? Hé bé té pardine : de panse de porc et d'épices. Change pas de main, ça vient. Entre le "gra" du gratton et le "gre" du grenier, on commence à parler la langues des carnivores. Comme le hasard fait bien les choses ! Viande crue pour la suite.

Tartare de limousine avec ses assortiments (cornichons, oignons et câpres finement ciselés) et galettes de pommes de terre. Une minute de silence s'est imposée d'elle même. Non pas pour la valeureuse limousine qui vient de donner son corps à la science des castors, mais parce que les mots ont tout d'un coup disparu. Pas un seul "Ah", que des bouches "B". J'ai cru un instant que tous allaient bouffer le plat de tartare des yeux. Sauf dans les yeux de Dudu où j'ai aperçu une légère détresse qui s'est vite estompée à la découverte très récente d'une étude canadienne :
« Associée à davantage d'exercice physique, une consommation de viande plus importante que la moyenne serait le meilleur moyen de maintenir son corps en bonne forme et de lutter contre son vieillissement. »
Hé ! C'est pas une bonne nouvelle ça ? Cliquez ici et vous serez lavés de tous vos péchés : Manger plus de viande et faire du sport, duo gagnant pour la masse musculaire des seniors.
A partir de là, on est dorénavant tous seniors.
Les draculas sont lâchés sous terre et au trou la curée. La messe est vite dite. Avec la viande crue, coulait à flot le sang des vignes de Saby. Au service timoré du Barde, se sont succédé les grandes louches et les grosses plâtrées. Pioupiou n'a pas démérité. Son hachoir à viande manuel n'a pas eu le temps de refroidir. Qui en voulait plus voyait son vœu exaucé dans la seconde. C'était la Saint-Viandard.
20 kilos de tartare plus tard. Les regards repus se croisaient avec l'intensité d'un python royal en plein digestion. 

C'est pas fini. Le camembert a eu la vie sauve. Peu ont eu recours à son coulant. Tout le monde roucoulait. La tarte aux pommes et sa pâte ultra craquante est venue rappeler à tous un peu de finesse dans ce monde de viandards. Les dents du fond baignent comme des poissons rouges dans le café What Else. Le mardi avant le mardi gras a rempli toutes ses promesses et toutes les panses. On est bien parti pour faire des réserves pour un hypothétique carême.

Comme il est conseillé de faire un peu de sport, certains se retrouvent au comptoir. Une belote est enclenchée. Toujours pas de Tonton. Toujours pas compris ce mystérieux mail !




02 février 2013

Archiball contre les Nounours de Pessac : la nuit des étoiles

Par Régis

Nous le savons tous, le nounours n’a pas peur du noir !

La lune incomplète et les quelques étoiles ne purent illuminer que de frêles lueurs l’aire de jeu dédiée aux intrépides du rugby. Les éclairages du stade, si efficaces pour diriger nos castors entre les hautes tours de Saige, n’étaient qu’un simple leurre pour nous faire pénétrer dans l’antre des fameux Nounours.
La pénombre, le noir, les ombres mouvantes sont, je le répète, pour le nounours un environnement naturel. L’enfant enfoui en chacun de nous pourrait d’ailleurs nous rappeler qu’il était en effet rassurant à la tombée de la nuit de se blottir dans quelque chose de doux, velu, parfois ronfleur, pour trouver un sommeil apaisé. Je ne sais par quel stratagème subtil, seule la gente féminine dans l’âge mûr, s’attache à cette quête de réassurance éphémère, même si le débat de notre société dite moderne permet d’autres perspectives qui s’éloignent à grand pas du noble combat qui s’est offert jeudi soir sous nos yeux.

Revenons donc à nos nounours, Perdigue clôtura le défilé de nos volontaires pour se préparer enfin à la rencontre. Le Perdigue en retard n’en est pas moins concerné… Ayant raté la remise des maillots, il crut bon de choisir la taille triple XXXL pour faire croire peut être que le castor doit être grand pour impressionner… Serait-ce la  peur du nounours ? Nul ne le saura jamais. Cependant cette hésitation fut brève et le maillot taille « Perdigue » fut sont dernier mot… Dans son regard pouvait se lire la motivation du gladiateur face à son destin, de quoi emprunter à Churchill une expression plus moderne qu’une locution latine : « L' Histoire me sera indulgente, car j'ai l'intention de l'écrire. » Il quitta des vestiaires, les chaussettes dépareillées…
Ses compagnons se chauffaient et se préparaient à la rencontre. La vieille garde menée par Pascal rassura le groupe sur l’expérience des trois quarts et l’intérêt d’envoyer la balle à l’aile. Pour parler de Pascal et de cette promotion redoutée, le latin est de rigueur pour graver dans l’histoire le temps des hommes sur lequel s’articule les Archi… Tempora mutantur et nos mutamur in illis*

Les gros devant, les rapides derrières, l’équipe est faite. Tout tempora mutantur qui tienne, cette règle ne bouge pas… Mélange de castors membrés et des soutiens indispensables qui s’appliquèrent comme il se doit à l’esprit Archi. Trois remplaçants ne sont pas de trop surtout quand il n’y a pas d’eau…

Tous réunis au centre du terrain, les nounours s’associèrent à notre pensée pour Jean-Jacques ou « Bunny », membre cher de notre club en honorant une minute soutenue de silence. Le Castor reste une étoile, Jean Jacques fait maintenant partie de la constellation de l’esprit des Castors. 

Le coup de sifflet rompit le silence et fit place à notre « haka » mené par notre Prez. Tradition et respect de l’esprit oblige.

Deux mi-temps de 25 minutes, en nocturne sur la moitié du terrain et des illuminés sur l’autre. Les règles expliquées et le coup d’envoi est lancé. Le jeu fut dynamique. Nos Archis profitent des fautes de mains des adversaires pour propulser nos ailiers derrière la ligne. Le jeu est limpide et l’esprit est respecté par les deux équipes. De beaux plaquages et des circulations de balles sans trop de faute de main du côté castor. Thomas nous fit profiter de nombreuses percées dont lui seul a le secret. Le fameux « trou se crée » car entre l’accélération et le soutien le temps est long. La course est belle, rapide, le ballon bien tenu mais il manque encore le soutien. 75 mètres de course seul, la diagonale est donc de rigueur devant la défense pour retrouver ce fameux soutien, mais bon, Thomas hésita à tourner un rond par rapport au trou créé et l’absence toujours marquante de soutien… Ah le voilà, le soutien, le décalage est fait mais trop rapide, trop d’énergie en jeu, le ballon ne peut se coordonner devant toute cette accélération déployée, le geste de la passe expulse le ballon qui du coup est comme son lanceur : inattrappable.  Saint Thomas d’Aquin poussait non pas la gonfle mais la réflexion avec cette pensée  à méditer : « La grâce ne fait pas disparaître la nature mais l'achève.  » … Nous aussi, nous avons notre Saint Thomas Taquin…

Nos Archis devant se sont battus dans les limites qui leur étaient accordées, même si certains se reconnaitront sur leurs théories individuelles du jeu au sol et de ruck qui nécessita un rappel arbitral avant la mi-temps. Gwen prit les choses en main chantonnant « we will ruck you » pour rappeler à l’ordre ses compagnons égarés. Ce chant fédérateur fut efficace et la règle appliquée. Le score est de trois essais à zéro pour les castors à la mi-temps.
La reprise se fait avec une belle action des nounours qui, dans une phase de jeu dynamique et rapide, prit à froid notre défense. Bel essai collectif… Les castors reprirent leurs esprits et leur jeu. Ils rajoutent deux essais.

Le score final est de zéro blessé, à deux doigts près : un esprit de jeu partagé dans les passes, le respect des phases de jeu arrêté, une belle circulation de balle et une ambiance qui a put garantir une bonne soirée de rugby. Le score en lui-même est une victoire des Archis de 5 essais à 1 (si Walid sait aplatir la gonfle…). La règle implique un mouvement de haut en bas et surtout la possession du ballon.

La bonne nouvelle de la bonne Duvel dans les vestiaires permit de nous retrouver dans les festivités de l’après match et surtout de prouver que notre Prez n’est pas Prez pour rien. Lui seul avait en sa possession le saint graal du décapsuleur pour garantir l’ivresse de nos vaillants castors. Les castors ont prouvé qu’ils n’avaient plus peur du noir et certains continuèrent leur périple en accompagnant nos hôtes dans leur repère. Le ciel maintenant dégagé, les constellations du castor et de la grande nounours peuvent maintenant briller de tout leur feu sur le crépuscule de ce mois de Janvier. Les castors sont maintenant sur leur 31 pour d’autres horizons nocturnes.

*« Les temps changent et nous aussi changeons avec eux. »

01 février 2013

Le cuistot de la semaine, paella nam style

Par Le Barde


Deux poignées valent mieux qu’une tu l’auras. Deux poignées de joueurs. Chaque poignée est composée de huit joueurs. Deux étranges poignées, j’en conviens. C’est un peu comme le mouton à cinq pattes. Mais je m’en moque, c’est une image. Rien qu’une image. Un bon barde aime les images, les allégories, les métaphores.  Il n’y a que ceux qui jouent des coudes avec les certitudes qui cherchent la petite bête là où elle n’est pas.

Ce fut une belle partie de toucher. Guitou cru prendre les meilleurs. Ce n’était qu’une illusion. Après quelques minutes favorables, le réel reprit ses droits. Et ses adversaires flambèrent. Surtout Léo. Vif, imprévisible, à l’affût, virevoltant, il fit tourner la tête aux bougres d’en face. Walid compris. La vérité du pré, il n’y a que ça. Comme il n’y avait qu’Alain, cela ne râlait guère. Exit Dudu (aux fourneaux) et Titi (où es-tu mon pinson ?).

Au trou, il y avait un gros trou. On laissa la place vide à côté de Pépé. La faute à cette putain de camarde, à laquelle on ne pardonnera pas sa faute de goût. Sous la conduite d’Arnaud, nous levâmes un verre du côté du ciel.

Aux fourneaux, Dudu. La paella et Dudu, ne font qu’un. Voilà des années que cette fusion intime opère. Elle opéra une fois de plus. Mais avant la Paella, une soupe de poisson. Rien à dire. J’ignore si elle avait des relents ibériques, mais elle était seyante à souhait avec ses petits croûtons, ses lamelles de gruyère et sa rouille qui ne nous joua aucun tour. Jean-Phi tirait un peu la gueule. Le Grand Corbin avec la soupe de  poisson n’est manifestement pas sa tasse de thé. Les cultures, les clichés, c’est de la daube. Et chacun de faire la nique aux idées reçues. Jean-Phi itou, mais du bout des lèvres.

Elle était nickel la paella de Dudu. Rien n’y manquait. Elle avait de l’âme. Juan Carlos opina du chef dès sa première bouchée. Gilbert est grand et Dudu est son assesseur. What Else était très excité. Il nous sortit son florilège de chansons espagnoles. Il roucoulait aux passages sensibles, portant ses aiguës à leur paroxysme. What Else c’est un tendre ; il pourrait jouer dans un film d’Almodovar. Pépé de temps en temps calmait ses ardeurs.

Un petit retour vers la paella et son histoire s’impose. « Paella » est un mot catalan issu du latin « patella », signifiant « petit plat», de même origine que l'ancien français « paële » forme ancienne du moderne « poêle ». Le plus connu des plats de la cuisine espagnole naquit au XVIIIe siècle dans l’Horta de Valence, et c'est le riz de la lagune voisine de l'Albufera que les paysans de la région accommodèrent à leur manière.

Après la guerre civile espagnole, le pays voulant, pour développer le tourisme, trouver un plat emblématique national, Franco choisit la paella pour plusieurs raisons : riz peu coûteux, accommodements faciles et surtout les couleurs du plat (rouge du poivron et de la tomate, jaune du riz safrané) reprennent celles du drapeau espagnol. Bon, c’est pas ce que la paella a fait de mieux en devenant le plat emblématique de l’Espagne via Franco. Et je demeure dubitatif sur le goût de Franco pour le rouge, n’était celui du rouge sang. Reconnaissons, toutefois, que la paella n’y est pas pour grand-chose. 

Il existe aujourd'hui plusieurs recettes de paella, mais les Valenciens dénient à toute autre préparation que la leur le droit de s'appeler paella valenciana. Dans la paella orthodoxe, il ne saurait y avoir d'autres viandes que celles tirées des animaux de basse-cour: poulet, lapin et (ou) canard, que l'on fait dorer avec de l'huile d'olive. Il faut ensuite ajouter de la tomate râpée (ou de la purée de tomates), des ferradures (haricots verts), quelques garrofons (haricots de Lima, de très gros haricots blancs) et/ou tavelles (haricots frais en grain), certains ajoutent des baquetes (petits escargots des champs), des artichauts, des poivrons et/ou un peu d'ail. C'est le moment de verser l'eau dans laquelle tout va bouillir jusqu'à cuisson des légumes, ainsi qu'une branche de romarin. Un peu de safran (en brins).

Du riz (rond, surtout de la variété appelée arroz bomba), enfin, qui doit cuire jusqu'à absorption de l'eau. La coloration jaune du riz provient du safran (ou bien d'un colorant alimentaire à base de maïs). Rien de commun entre cette recette et les paellas « modernes » (paella mixta), où s'entremêlent viandes et poissons, fruits de mer, et cochonnailles. Les puristes affirment qu'il ne s'agit alors que de « riz » à ceci ou à cela. Donc Dudu n’est pas orthodoxe, mais ça on le savait. C’est sa fibre populaire. En effet, la paella était à l'origine un plat populaire dont la recette variait en fonction des ingrédients locaux et de saison à disposition. Pas de lapin et (ou) de canard. Pas de tomate râpée, de ferradures ,  de garrofons ou de tavelles. Pas l’ombre d’un baquete. Fin de l’histoire.

Dudu fut particulièrement serein au lancer d’assiette. Demi d’ouverture oblige. Pas la moindre fausse note. En guise de fromage : le néant. Jouant du râpé qu’il servit avec sa soupe, Dudu fit fi du fromage. Chaque année, il nous fait le même coup. Avec ou sans soupe. Il a un problème avec le fromage Dudu. Nos bêlements se heurtaient à son néant fromager. Côté dessert des glaces : vanille, café, menthe. Parfaites.

Le trou se vida peu à peu. Une belote de comptoir s’acheva sans histoires. Nous jetâmes un petit coup d’œil vers ciel. L’étoile y était. « Dehors la nuit est gouvernée. » (René Char)