29 avril 2015

Le cuistot de la semaine, Bienvenue chez Toto le bulot

Par le Barde
 

Nous n'étions qu'une douzaine sur le pré. Pas une petite douzaine, non, une douzaine épanouie, trottante et joueuse. Il faisait un peu frisquet pour la saison ; la pelouse était douce et l'humeur joyeuse. D'emblée, El Pulpo fut superbe. Il nous offrit un récital sous l'œil médusé du Tarbais qui n'en pouvait mais notre brestois fêtait dignement son anniversaire, le quarante-sixième. Tout y passa, passe dans un tempo aussi juste qu'une Véronique de Dominguin, cadrage débordement à la Darrouy, et échappées belles mallarméennes. Donner un ton plus pur au jeu de la tribu, tel semblait être son dessein. Oui, le Poulpe avait posé sa griffe sur ce toucher d'avril. Parler de griffes pour un poulpe n'est guère approprié, mais l'on conviendra que tentacules possède moins de charmes, que les rimes qu'il promet sont graveleuses à souhait, toutes choses qui ne correspondent en aucune manière à la grâce dont il fit montre. Maxime affûtait ses cannes, Donatien se baladait déci-delà, avec envie et rage, Dudu se permit un essai de prime jeunesse, sur son aile gauche, Régis rugissait. Un joli toucher de saison même si la saison n'a pas les douceurs que l'on est en droit d'attendre d'elle. Mais peu importe.

Au trou, Toto s'y collait. Nous n'étions pas nombreux. Le Tcho et Pépé étaient là, la table mise, et de longues crevettes roses s'étalaient sur des plats oblongs vaguement argentés. De l'inoxydable sans doute, un métal ordinaire en somme. Il y avait aussi des bulots, cette chose assez étrange que notre Libanais apprécie et qui dégageait un irrésistible parfum maritime. Pas si irrésistible que cela pour certains qui faisaient la fine bouche pour ne pas dire la moue. Bien à tort. Un bordeaux sec et blanc irriguait le tout ainsi qu'une salade. Les longues crevettes disparurent une à une. Le bulot paraissait moins prisé, la faute à leurs effluves coupables. Le castor n'a pas un tempérament très marin. Toto en bon Ordralfabetix qu'il est criait : "Ils sont pas frais mes bulots ?".

Alors vint le temps du boudin et de la pomme de terre. Le Tcho ne pût s'empêcher de verser dans l'allégorie militaire, avec ce petit côté légionnaire qui le caractérise, et la patate nous rapprocha un peu plus du vieux quatre qui n'était pas là. Toto s'était refusé à la dentelle. Rien a dire pourtant qui sur le boudin, coupé en tranches à la finesse relative, qui sur le légume cher à Parmentier. Un plat principal élémentaire et juste. Un refus de la faribole, de l'apprêt. Rien que de très essentiel. Sans fanfreluches ni guipures.
Le Saby vint compenser l'imperfection des Corbières et des vins d'Espagne qui trônaient malencontreusement sur la table. Le Saby s'accommode très bien du boudin et réciproquement. Par contre, il est retors aux bulots. Et tout autant aux crevettes, fussent-elles longues, roses et seyantes.

Bernard Palanquès déroulait le roman de sa vie. Et c'était, ma foi, fort touchant. Un beau roman, avec ses périodes d'ombre et de lumière que la gouaille de Bernard enjolivait avec bonheur. Il a un joli pedigree Bernard. Nous l'écoutions assez religieusement. (Surtout Titi qui n'aime rien tant que tendre l'oreille à la vie d'autrui.). D'autant que c'est sur la question religieuse que nous abordâmes sa biographie.

Le lancer d'assiettes fut audacieux. Toto entreprit de jouer avec les distances. La casse était inévitable. Elle demeura mesurée. Vinrent les fromages, aux effluves également prononcées. Chèvre, camembert et roquefort. Nickel ! Un peu de Saby et la vie était belle. Le clou du dîner fut incontestablement ce parfait fondant au chocolat. Pour ceux qui le désiraient, un peu de vanille de Madagascar pouvait se mêler au fondant. Il suffisait d'utiliser à bon escient la petite bombe dédiée. On craignit le pire de la part du Tarbais ; il demeura sage.

Et le champagne coula à flot. Anniversaire du Poulpe obligé. Il était bienvenu après le fondant. Régis prépara le café, on traina un peu au comptoir, Dudu parlait du Mexique, le Tarbais et Titi échangeaient sur la future boutique. Une guerre des styles que Régis ne manquait pas d'analyser. Le café prenait des poses irlandaises, vanille et Whisky mêlés.

La nuit nous attendait sans s'impatienter le moins du monde. La porte du trou se ferma avec un léger couinement de regret. Une semaine, c'est long.

27 avril 2015

Le cuistot de la semaine, C’est pas Jérôme qui prend l’amer, c’est la mer que prend Jérôme... tatatin…

Par Réglisse


Moi la mer, elle m’a pris je m’souviens un Mardi !
Nous étions bien peu ce mardi sur le pré des écoliers. La grille est fermée, normal puisque c’est les vacances. Il faut en cette période de laisser aller, être à la pointe des plans B. Pour avoir accès à la pelouse, le portail de secours est de rigueur. L’adresse code oblige. C’est notre Tarbais, associé à sa relève qui s’occupa d’accueillir les troupes. Le ballon de compagnie était à la sauce rochelaise. Un brin glissant pour nos mains de bordelais mais bon, il fera l’affaire. Les lignes sont réduites et nos deux recrues, jeunes et pleines d’énergie n’étaient pas de trop pour lancer les débats de la balle. Surtout au début, les règles expliquées, la ligne d’essai dévoilée et les voilà à l’image de leur père cherchant à prendre les intervalles dont seuls les castors ont le secret. La transmission commence ainsi. Le gros des troupes n’autorisa pas de poursuivre le devoir parental. L’apprentissage ne se fera plus en pratique mais en live. Dudu, Alain, Maxime, nous étions en petit nombre pour faire naître la fougue rugbystique à nos deux jeunes spectateurs. Gwen gérait les débats en s’interposant à sa manière entre chaque initiative de jeu. Il a sa technique bien à lui Gwen. Il est né dedans quand il était petit, ou nous pourrions dire qu’il est tombé dedans. Sa technique se joue dans les limites du raisonnable. Il flirte avec les lignes adverses. Il se fond malgré son physique, qui n’est pas gros lui non plus, mais bien imposant. L’ailier pour le déborder sait par avance qu’il devra rallonger sa course de quelques mètres pour atteindre son objectif. L’affronter  ou le contourner dans les deux cas ce sera dur pour le porteur de balle. C’est la technique du Gwen en défense. En attaque son jeu est de même imposant, il ne maitrise pas la feinte du blogger ou la prise d’intervalle de notre tarbais mais bon, il arrive à lancer Dudu, qui n’en demandait pas tant, derrière la ligne.
Une constante du nombre réduit est que nous courons plus. Même si la fée claqua son genou au début de la partie pour ouvrir à sa manière une tête de pont au trou. La fée est ainsi, il aime la balle mais il aime le trou. Les piliers ont du corps, ils tiennent la baraque. Ils savent se courber pour que l’édifice s’érige. Mais à l’occasion, la balle en main, le trou devant leur corps de masse les rappelle qu’ils ne sont pas dans la ligne de ¾ pour rien. Leur maille est une tâche ingrate. Une fois l’essai marqué, l’énergie nécessaire amène à des rappels ligamentaires non des moindres.  Les codes de la fée sont limités à une accélération, une prise d’intervalle et un essai. Une fois sa grille remplie, parfois dans le désordre ou en plusieurs fois, le plaisir des efforts accomplis, le corps se relâche, les vieilles douleurs s’expriment et l’appel du trou devient réconfort.
Les vestiaires, la douche, la papote, les lectures des mails et c’est la direction du trou. Pour les coureurs il est toujours rassurant de savoir que pendant que certains tâtent la miche d’autres la pétrissent. Un calendrier du tour de bouffe garantit une permanence culinaire mais bon apparemment le vieux 4 n’est pas au trou mais à Tours, et Jérome sera au trou sans que cela soit son tour. Un sacré tour de passe-passe !
Nous étions peu à la bouffe. Les joueurs et les vieux au total ça faisait peu. La tablée était à moitié remplie. Point d’hommes pour squatter le bar à défaut de places à table. Nous aurions pu utiliser plusieurs assiettes tellement il y avait de la place. Et pourtant notre hôte, le vieux 4 euh… pardon, Jérome a su dans l’adversité et dans l’urgence prévoir pour tous. La quantité y était mais bon, les castors sont en vacances. La table de réception était marine. Des pains de poissons dans leur collier de crevettes fraîches et des bulots par milliers nous firent rapidement oublier l’absence des copains. Tant pis pour la mise à la diète du vieux 4, ce soir c’est gambas à volonté. La mayonnaise, l’aïoli, le petit blanc, le rosé Sabite tout y était pour rappeler ce vieil adage « A bon appétit, pain à mer et vin aigre ». Les absents ont toujours tort  en  revanche ils garderont la ligne. Les produits sont frais, et en quantité. Une tournée, deux tournées, trois tournées, rien ne permit de vider les plats. Titi s’est livré, il sait mettre son corps à dure épreuve. Il me confia son secret de physique bel hellène dans un régime sain et varié qui nécessite beaucoup de bulot.  La balance est avec les vacanciers donc absente. Point de sons de couteau pour faire venir la suite tellement les fruits défendus étaient bons. Point de patatas tambièn car elles sont à Tours.  L’entrée est faite, une éternité de bonnes choses pour certains une masse de culpabilité pour d’autres. Et nous voilâmes (pas la face) au plat principal. Jérome est là ! Gwen est là ! Jean Phi est là aussi son stagiaire aussi… Dudu est là, le Tcho est là, Pépé est là… Ce soir c’est paëlla !
Jérôme reste dans la mer sa paella aussi. Appelée en Castillan paella de mariscos ou parfois paella marinera, cette paella de poisson & fruits de mer est sûrement la plus connue après la paella mixte.
La viande de la paella valenciana a été remplacée par des produits de la mer et l’eau de cuisson par un bouillon de poisson. C’est un riz cuisiné avec des poissons ou des fruits de mer, ou les deux.
Les couleurs de la paella sont rouges et jaunes, tout nous rappelle que l’Espagne n’est pas loin. Jean-Philippe explora même des pistes de terroir espagnol pour accompagner ces plaisirs de bouche. La poêle qui pour certains étymologistes a donné la paëlla était bien remplit et malgré les assauts d’un Gwen, d’un Dudu, de la Fée bien en forme le plat résista. Rien ne put nous faire regretter l’absence des patates. Jérôme a mis les bouchées doubles pour répondre à l’appel du trou et nous malgré nos bouchées doubles nous déclarâmes forfait.  Titi me confia une nouvelle fois que celui qui le battra à la paëlla n’est pas encornet. C’est un compétiteur Titi, il eut du mal à  lâcher la partie.  Gwen en mouilla son pantalon. Ce n’est pas tous les jours que nous sommes vaincus par une paëlla.
Le chant du fromage, le vol des assiettes, les constellations d’éclats. Jérome tient bien la baraque. Il lança une assiette pour le vieux 4 et une autre pour qu’on l’attrape ce qui donne au final une véritable hécatombe. Nul ne saura si le bris est à cause de l’absent ou de notre hôte. Les assiettes volantes resteront toujours neutres.
Un dessert pour la route, un gâteau chocolat, un gâteau au flan… Nous tentâmes de réanimer Titi repu, il n’en fallait pas plus pour faire appel au café. Le Get est lui aussi avec les vacanciers ou à Tours. Tout compte fait si nous comptons la présence des castors en kilo, Jérome a su compenser l’absence en multipliant par deux le poids de ses convives. Nous fûmes donc bien nombreux en kilo…
Le bar utilisa les dernières cartes. Les couche-tard prirent les dés en main. La nuit garda la direction du jour…

20 avril 2015

Le cuistot de la semaine, le Pandathlon de Loulou

Par Réglisse et Le Barde


Ah qu’il est bon le mardi de se retrouver sur le pré des écoliers !

Il fait chaud, le soleil est de la partie. Christian a d’ailleurs son sourire des beaux jours retrouvés. Le sourire, il le soigne au sens propre comme au sens figuré. L’accueil est agréable et de bon augure. Lafourche est là ! Il est motivé notre homme de première ligne. Ses chaussettes sont hautes. Le plaisir de partager des salamalecs, des embrassades de retrouvailles et c’est le temps de pointer la direction du pré. Il se dirigea seul, la tête haute, le pas décidé vers le champ de jeu. Trop de la balle comme accueil ! D’autres s’affairent encore dans les vestiaires ou plutôt se désaffairent pour se mettre en tenue sportive. Les vestiaires sont en effet un sas de décompression. Le sas est une zone importante dans notre stress civilisationnel. Il est important pour permettre nos organismes confrontés aux contraintes extérieures de retrouver un semblant d’équilibre. Il permet de descendre la pression ou de la monter. C’est un régulateur pas comme les autres. Notre plongée est en effet quotidienne. La vie professionnelle s’articule dans les aléas d’une vie sous contrôle en profondeur. La remontée trop rapide est source de danger et de rupture qui nécessite un passage vital de décompression. Les castors respectent ce passage indispensable en accordant un temps de délestage. L’abandon de notre scaphandre de citadin. Très lourde dans cette période de chaleur hors saison. L’homéostasie du castor se combine dans cette recherche d’extase en soi…

Bref nous voilà sur le champ, les hommes sont alignés et le ballon circule. Le flag a disparu pour revenir aux règles du toucher. Le Tarbais alterne son jeu, les petits gros taquinent les espaces qui se resserrent. Le silence du Barde est recouvert par d’autres commentaires… Tradition oblige. Le silence est impossible dans les rangs des Archiballs. La subtilité du jeu est ainsi faite. Le toucher se parle, s’élabore, se critique, s’éprouve. La position subjective du joueur s’inscrit dans l’arbitre qui l’habite. Autrement dit l’arbitraire objectivé par certains se leurre parfois dans une perception erronée de faits rugbystiques supposés en mouvement. Il existe autant de joueurs que de perceptions. Une nouvelle discipline prend naissance à chaque rencontre, celle de la phénoménologie de l’ovalie. Le hic dans l’interprétation des règles, c’est que la perception individuelle s’oppose par nature à de nombreux points de vue. « En avant », « Hors jeu », « Balle aux autres », « Touche », « On joue pour 3 »… L’écho partenaire ne se distingue pas dans l’économie des mots. Lafourche et JB, dans leurs visions et interprétations respectives trouvèrent un désaccord dans la règle bafouée pour trouver un accord dans le retour au vestiaire prématuré. Notre dentiste orateur n’a pas de dents contre Mozart. Mais il resta sur son idée de retrouver un sas initial de décompression. Bruno se désespérait alors de devoir courir jusqu’au trou après ses nombreuses joutes nocturnes. Ce ne serait pas le premier me diriez vous de devoir courir après un combat et de se taper la bagatelle de quelques kilomètres. Puis Bordeaux est fait pour le Marathon à cette période de l’année. JB philosophe n’avait pas besoin du sas et s’en revint sur le pré. Le ballon très éloigné de ces palabres navigue, le poulpe de même sur son aile. Il termine ainsi que notre Sabite une préparation sportive pas comme les autres. La crainte de la blessure avant leur marathon nous fit découvrir une nouvelle technique de placage-toucher du poulpe. Un concentré de non-toucher, d’envoler, et de chute ! Il se releva de l’affaire, vérifia ses articulations qui sont faites pour engloutir prochainement quelques bornes. Dudu gratifia son équipe d’une feinte digne de l’homme d’ouverture qu’il est pour se retrancher derrière la ligne d’essai laissant en plan la défense adverse. C’est le printemps le Dudu va bientôt sortir sa tenue estivale et son tee-shirt aux seins protecteurs. Il retrouve la ligne !

La douche de décompression. L’habillage, le papotage et direction le trou. C’est le panda qui reçoit. 

Sur la nappe blanche posée par les vieux, sur la nappe blanche en papier où le couvert était mis, comme d'ordinaire, par ces mêmes vieux, un ordinaire s'inscrivant dans un rituel si apaisant, sur la nappe en papier, des plats oblongs où trônaient des radis noirs, des radis tout courts, des tomates cerises rouges ou tirant vers l'oranger, des pousses d'aillet, un petit peu de beurre, et, non loin, sur des assiettes à dessert, ceints de cornichons et de tout petits oignons, des pâtés pareils à de minces pâtés de sable sur lesquels nos mains affables se tendaient, comme elle se tendent vers la béchique qui, j'en conviens, n'a rien d'un pâté. La grâce de Loulou opérait avec cette entrée qui soulignait, si besoin en était, qu'il a du pinceau. Ainsi s'était-il accordé aux prémices de l'été, composant avec un air de ne pas y y toucher, des préliminaires qui mêlaient les nécessités de l'hiver (le pâté) aux promesses du printemps (les produits maraîchers). Sans doute y avait-il un peu de Coco dans cette offrande simple, sans chichis et colorée. L'assemblée garnie paraissait apprécier la frugalité de cette proposition et croquait son aillet avec un plaisir complice. Même si quelques branches demeurèrent dans les plats métalliques et oblongs. L'aillet ne se croque qu'avec parcimonie. La faute à ce qu'il dispense en bouche de parfum âcre et rustique, et pour tout dire repoussant aux lèvres qui, d'aventure se risqueraient à un baiser.
Ensuite, un veau soigneusement mitonné dans ce qu'il faut de carottes se mêla à des pâtes fraîches, laissant repus les archis qui n'en pouvaient mais et buvaient des vins d'origines diverses, sous l'œil circonspect de Jean-Phi. Toutes choses dues à Perdigue, je crois, qui poussa le vice jusqu'à permettre le contact de nos palais avec des vins d'Espagne, ce pays où il n'y a pas que des châteaux bien qu'en l'occurrence, ils soient de circonstance, encore que cette dénomination ne touche que le bordelais qui embrasse sous le nom de châteaux des bâtisses qui n'en sont guère.

Guillaume et le Général n'en finissaient pas de porter à leurs lippes qui les pâtes, qui le veau, tout comme Alain Fageolle, de retour parmi les siens. Amélie était heureux, JB aussi, couvant son gendre de ses yeux attendris, évoquant le parlêtre de Lacan, comme l'on fredonne un aria de Mozart. Cet empaffé de Saussure avait raison dit la Fée : "Tout est langage."
Le lancer d'assiette fut sage et mesuré. Il y eut bien quelques ratés, notamment du côté du bar. Dieu sait pourtant que la main de Loulou était sûre. Mais enfin, l'on retrouve les mêmes maladresses à ce jeu qui répond au nom de rugby qu'au lancer d'assiettes, cet entre-deux entre le principal et le fromage, ce qui tendrait à prouver que le fromage n'est qu'accessoire. Toutes choses fausses comme on le sait et peu importe.Le fromage fut servi par trois. Une ribambelle de fromage en quelque sorte bien que trois soit un chiffre malingre pour constituer une ribambelle. 

Alors vint un gâteau au chocolat, du Coco pur sucre, que Loulou découpait tranche par tranche et déposait dans les assiettes de ceux qui furent ses petits et le resteront à jamais sous l'œil énamouré du Préside qui assure cette transmission avec l'art et la manière en y apportant cette petite touche personnelle qui fait qu'une filiation n'est jamais un copier/coller mais le fruit d'une secrète alchimie.

 "J'ai les dents arrière qui baignent" dit la Jacouille d'un ton cinglant, rompant avec la poésie de cette soirée. Sa lucidité stomacale n'eut strictement aucun effet. Chacun de déglutir son chocolat et de poursuivre une conversation qui dura tard dans la nuit. Jacouille ne tint pas rigueur à ses comparses et reprit du gâteau pour mieux souligner que sa gourmandise l'emportait sur les vicissitudes de son corps replet.

Pas de What Else mais du café quand même grâce à Régis. Le grand Fayou en redemanda. Et acheva ce qui restait de chocolat, ayant en horreur les restes, ce dont on ne lui tiendra pas rigueur. Le trou se dégarnissait. Une petite poignée d'irréductibles restait au comptoir. Sans belote. Mais en s'adressant de temps à autre avec les ballons ornant nos murs et qui sont autant de traces de nos glorieux anciens, des passes approximatives. L'affaire ne dura que quelques minutes. Il était tard. Dehors la nuit nous attendait. La rue était calme. Nous avions tous une petite pensée pour le Libanais et adressions un clin d'œil vers le nord de la cité où Morphée, déjà, lui avait adressé un tendre baiser.

11 avril 2015

Le cuistot de la semaine, Scratch, scotch, crunch... Mardi Walid de roses!

Par...
Le toucher : Régis
Le flag : le barde
Le repas : entrée (le barde), plat de résistance (Régis), lancer d'assiette
(le barde), fromage (Régis), dessert (le barde), soirée (Régis et le barde)

Le toucher
Il est 20h00 sur le pré des écoliers. La ponctualité est de rigueur printanière chez les castors. Cela fait un moment que nous avons dépassé l’équinoxe, pour nous rapprocher doucement du solstice. Du coup les castors n’hibernent plus et c’est bien en masse que nous nous retrouvons sur le pré. Il est loin le solstice de l’hiver, où la nuit bat le jour et les castors la chamade. Le combat ne se fait plus dans une négociation entre le frileux qui sommeille en chacun de nous et le désir de titiller les intervalles. A quoi bon courir, il fait nuit, il fait froid, pas folle la bête allons directement au centre des choses donc au trou. Heureusement, le soleil commence à prendre des habitudes de couche tard. Les castors en herbe plus inspirés et motivés se retrouvent plus facilement pour jouer au fameux toucher. Le toucher se respecte. Il est bien ritualisé. Les troupes s’alignent. Ca commence souvent un petit trois contre trois. Puis la mitose organise un six contre six. Parfois une double mitose forme alors un douze contre douze. A partir de là, nous retournons l’aire de jeu à notre compte. Point de méiose, le toucher des castors ne rentre pas dans une dimension sexuée. Point d’interprétation psychanalytique à la sauvette sur la sexualisation d’un jeu de mains sans plaquage. Le toucher a cette caractéristique d’être perçu par les deux protagonistes. Un avantage certain pour développer un jeu de passe, de décalage et de faire vivre le ballon. Et surtout le toucher fait parler ! Point de ballon mort et de langue morte au toucher. Celui qui touche et celui qui est touché. Bref les deux le savent. Effleurer c’est toucher. Point d’allusion déplacée à notre toucher. Il est immuable, éternel. L’homme est devenu sapiens grâce à un fameux coup de pouce de dame nature. Sans pouce point de mains de sapiens donc point de toucher pour civiliser le poing final. Le toucher des castors fait partie de ces rites printanier qui célèbrent toute l’année la régression du jouer. Un paradigme perdu pour certain un vrai bonheur pour d’autres. Cependant le castor dans une quête nostalgique d’un jeu se languit d’un jeu de passe et de contact plus prononcé.


Le flag
Alors vint le temps du flag. Une première qui doit tout à Peyo. Nous étions donc tous ceints d'une ceinture bordée par deux rubans. Rouges pour les uns, bleus pour les autres. Le principe du flag est de substituer au toucher du corps l'arrachage d'un ruban. Il est plus difficile d'arracher un ruban que de toucher un corps. Plus le corps va vite, plus l'arrachage est délicat. Et comme c'était une première, ce fut un peu le bordel. Il fallait trouver nos marques. Peyo s'efforça bien d'arbitrer nos apprentissages. L'exercice fut périlleux. D'autant que les râleurs râlaient. Ils râlaient même beaucoup. On ne se refait pas. Au toucher comme au flag. Reste que ce fut un bon moment. Le flag est un peu un compromis
entre le plaquer et le toucher. Chacun pouvait y trouver son compte. Comment ne pas citer une fois encore JB. On peut ajouter à ses surnoms celui de Dominguin. Lorsqu'un adversaire s'approchait, mettait un genou à terre et d'une main leste saisissait le ruban. Du très grand art ! Du JB en somme. Amélie n'était pas en reste.
 

L'entrée
Walid était de bouffe. En fait, il était l'un des artisans de la bouffe. Ils étaient trois exceptionnellement à nous sustenter : Walid, Arnaud et Toto. La faute au bélier. Car en avril naissent les béliers. Tous trois sont d'avril. Contrairement à une idée reçue, les béliers ne se ressemblent pas. C'est un peu comme les hommes. Ce serait assez sot de croire que tous les hommes se ressemblent. Il faut dénicher derrière les mots ce qui fait la singularité de ce qu'ils nomment. Ainsi, Walid n'est pas Toto, Toto n'est pas Arnaud, donc Walid n'est pas Arnaud. Tous trois nés pourtant sous le signe du bélier. Une affaire de syllogisme en quelque sorte.

Ce qui réunit nos trois castors, c'est qu'ils sont nés en avril. En quoi, ils se ressemblent. Mais ce qui les différencie, c'est eux-mêmes. D'où ma proposition d'une logique indiscutable. Les hasards calendaires ne constituent pas une identité, tout au plus un trait d'union qui ne préjuge en rien de la personnalité de chacun. Et j'emmerde l'astrologie qui, sous prétexte d'une destinée commune liée aux astres, nient la distinction qui fait le charme de chaque être. Seul ce putain de ballon les rassemble, les noue, tisse entre eux un lien. Sauf à admettre que le ballon soit un astre, ce qu'il est à sa manière. On pourrait, dès lors créer une astrologie du rugby et proposer des signes adaptés. Par exemple : la mule (le vieux quatre), le drop (Titi ou moi-même), la passe (JB), l'échappée belle (Toto), etc,.

Pour en revenir à l'entrée, préparée par Toto, ce fut un pain de légumes au fromage frais : poivron, tomates aubergines pignons olives vertes. Du léger avant le lourd de Walid.


Le plat principal
A propos de tisser des liens, le mois d’Avril ne permet pas de se découvrir d’un fil. Par conséquent, Walid garda la patate. Walid connait ses compagnons qu’il fréquente et alimente depuis longues dates. Ils ne rigolent pas quand ils passent à table. Les hommes en coeur chantent la prière d’un Waaaaaalidd monumental. Il est bien là notre minaret, une tour sacrée de notre antre de bouffe. L’appel est fait et en avant le muezzin. Les contre-pieds à la retournée renversée il les garde pour le terrain. En revanche quand il est de bouffe, il la joue solide et surtout sans feinte. Le concept de l’Archi Parmentier est toujours un choix de roi. Nous retrouvons à chaque bouchée le plaisir du fait maison. Cette saveur exquise des pommes de terre qui nous donne la patate. Après un silence synonyme de bouches pleines, l’Archi devient parlementier. La magie de la gastronomie libanaise remasterisée par notre blogger est ainsi faite. Pour accompagner son plat notre blogger choisit un vin sans étiquette. Les images, il les conçoit. En revanche, notre blogger préfère le vin sans étiquette. Ce sont bien les cordonniers les plus mal chaussés. Les bouteilles partagées émoussaient nos moustaches, magnum oblige. « Le vin est bon, même très bon ! Mais ce n’est pas du Sabite ! » s’écria notre connaisseur de même nom. Nous ne cherchâmes pas à donner une étiquette à ce vin. Il était doux et bon à nos bouches. Les ferments avaient fait leurs œuvres, le bois de chênes leurs bains, le tout pour un véritable plaisir en bouche. Le vin sans étiquette, sans parti pris, un nouveau concept à la Walid. Alain y trouve un parfum de roses. Nous rappelons que le vendredi c’est Walid de roses… Perdigue grand nez à ses heures, approfondit cette saveur en retrouvant la date et lieu de cueillette en question. Son nez fleure bon la rosée matinale sur les pétales fraichement éclos. Il s’évada dans ses senteurs trempant ses lèvres plus que son nez dans ce breuvage digne des poèmes de Ronsard. Le confit, la patate, la rose, il en fallait pas plus à nos vieilles tours pour s’enrubanner. L’appel du muezzin que nenni, c’est bien la nostalgie d’un rugby d’antan. Nous avions bien nos 3 bonhommes en mêlée et emmêlés. Le Pépé en talonneur, les oreilles protégées par un scotch de combat, le Tcho à droite, et CrouCrou à gauche. Ils nous scotchèrent sur le coup en se scotchant mutuellement. Elle était belle l’idée : 3 hommes qui n’en faisait qu’un. Il fallut le doigté d’un coiffeur épilateur pour défaire les têtes emmêlées. Le tcho y laissa une paupière, le rugby est un sport (de verres) de contact. Il gagna une revanche une coupe au couteau. Du grand art ! La technique du flag en scratch n’est pas encore walidé par nos anciens momifiés dans cette affaire de scotch. Les flags sont bleus et rouges, nos anciens jouent en scotch orange.




Une fois épilés, les hommes en mêlée furent prêts pour accueillir les assiettes à fromage. Walid connait la chanson, le plaisir du lactée commence par la satellisation d’un certain nombre de préjugés. Si on lâche une assiette, elle tombe, Newton oblige. Si on la lance, elle vole et elle tombe. C’est toute la différence. Les chants sont là, les prières ont été faites. Walid balance les plats. Et c’est la voie lactée. Un sans faute pour notre blogger. Des assiettes furent sacrifiées, la nature de l’homme est ainsi faite. L’ambiance se posa pour déguster le fromage et son pain. Les Castors à peine remis de leur plaisir lactée virent s’isoler notre prez en cuisine. Il mandait un briquet. Titi feint de l’entendre chez lui les briquets sont sacrés. Il se tourna vers le muezzin pour le guider dans un autre compte à rebours. Les copains on peut compter sur eux comme on peut compter sur sa promise. Même si ce n’est pas pareil, les mathématiques font bon ménage pour les anniversaires. Titi on compte sur toi !

Tout commença aux accents d'un happy birthday. L'ombre se fit.Toto et Arnaud soufflèrent les deux bougies (4 et 0) posées sur deux gâteux distincts mais égaux en chocolat. Walid, par pudeur, se tenait à l'écart, entre Pépé et le Tcho. Pas de 51 pour notre libanais, né un 4 avril à Beyrouth. Puis la lumière revint. Arnaud versa avec une infinie délicatesse une crème anglaise maison sur nos quartiers de chocolat. Puis, il servit un champagne de circonstance.

La soirée
Elle s'éternisa et ce fut bon. Nous papotâmes beaucoup. D'autant que le Toulousain était là. C'est un maître papoteur le Toulousain, mais il ne parle jamais en vain. Une soirée bon enfant en somme. Comme on les aime. Les troupes se formèrent pour s’imprégner d’une philosophie de la nuit bien avancée. Les années passent, les générations se suivent le plaisir de parler est le même. Nous tentâmes d’associer les années aux événements. Peine perdu pour le Toulousain qui rattache à toutes choses une belle histoire. Les années il les oublie dans les histoires c’est une technique de toulousain. Le plaisir des mots et des contes sont plus efficace pour enivrer nos esprits et nous faire aimer la nuit.

Le temps passe, les années filent, les bougies se soufflent, la nuit câline. Et le castor compte… 

02 avril 2015

Le cuistot de la semaine, Jean-Phi au four et au moulin

Par Réglisse et Le Barde


L’énigme des clés des vestiaires s’est résolue comme par magie dans le changement d’heure d’été. Les portes s’ouvrent plus facilement à la lumière du jour. De leur côté, les castors n’hibernent plus depuis belles lurettes. Le printemps dans son dernier dimanche de Mars s’évertue à réchauffer la nature. Pendant ce temps, l’homme n’a de cesse de contrôler le temps. Il échappe à la nature des choses par un remaniement calendaire pour un souci d’économie énergétique. Nous perdons une heure dans les fuseaux internes d’une biologie nycthémérale. En revanche nous gagnons du temps pour assouvir les plaisirs d’une soirée qui dure. Les amateurs de la lune n’auront qu’à bien se tenir. Même si Domi se débrouille à prendre un coup de satellite. Sa technique du bronzage laisse à désirer. Les indices trompeurs de protection sont mesurés par rapport à l’exposition au soleil et non à l’ivresse de la nuit. Dans la quête de l’heure perdue, Domi cherche encore.

L’heure ne se compte plus à l’ombre du soleil. Elle se civilise et par conséquent s’économise. Le castor curieux n’est pas dupe. Le passage dans l’instant à une heure décalée, mobilise toute une synchronisation des paramètres spatio-temporels indispensable aux mouvements rugbystiques. La passe s’ajuste en effet dans une symbiose éphémère de deux solides en mouvement coordonnant vitesse et masse provoquant une énergie dans un carré limité. Même les petits gros sont sujets à cette loi. L’avantage c’est qu’ils ont moins de matière à contrôler et par conséquent sont plus rapides à l’adaptation. Les dinosaures sont la preuve non vivante de mes propos ! La différence s’est faite dans les prises d’intervalle et les essais marqués. Les gros et les petits gros ont facilement déboussolé les lignes non synchronisées adverses. La fée marqua son essai. Même s’il n’est pas gros lui aussi ! En revanche, l’accélération et le temps de chauffe évanouis dans l’heure d’été, furent fatals à notre marqueur.

Les trajectoires sont à coordonner avec le lancer et la réception potentielle de la balle dans une synchronisation millimétrique. Ses paramètres sont réajustés en permanence dans nos courses dans un équilibre parfait temps et espace, le tout dans l’absence d’une heure de notre temps collectif, évaporée dans les limbes maintenant centenaires d’une mesure d’homme du temps qui passe. Toutes ces heures perdues tout compte fait, font maintenant des jours. Tout ça pour dire que la synchronisation, dans le pré des écoliers crée des décalages. Les ballons perdus sont du coup perdus pour les uns et pas pour les autres. « Un ballon qui se perd est un essai qui se transforme ». Lavoisier l’aurait bien faite celle là si la révolution ne lui avait pas pris la tête. Pour rappel, cet homme des sciences prenait plaisir à compter fleurettes et constances de la matière avec Benjamin Franklin. Leurs réflexions d’antan dans l’idée de contrôler la mesure du temps pointaient sans le savoir la temporalité ovalistique et technique des castors en herbe. Nous rappelons que le castor mesure son temps en ballon perdu lorsqu’il est en mauvaise passe.

Nous étions une bonne vingtaine à ne pas perdre notre temps ce mardi soir. Nous avions en effet une heure à rattraper dans le programme sportif bien chargé de Peyo. Le cuistot du soir était présent sur le pré comme s’il n’avait pas de temps à perdre, ou bien comme s’il possédait le don d’ubiquité lui permettant d’être au four et au moulin. Certains l’aperçurent au début des joutes pour tâter la balle. Mythe ou réalité. J’ai le bref souvenir d’avoir vu un Sabite de bouffe puis de l’avoir perdu de vue. Jean Bernard a de même perdu quelque chose. Un je ne sais quoi d’inattendu, d’impensable dans un autre temps mais si présent dans l’actuel des événements. Le temps avec toutes ces heures perdues a pour conséquence de bousculer les conventions qui nous gouvernent. L’art appartient aux hommes d’expérience, l’intervalle aux opportunistes entre les deux, c’est du vent. Mozart portera dorénavant une écharpe. C’est un moment rare et exceptionnel. L’hypothèse que JB soit resté encore à l’heure d’hiver n’est pas à exclure d’où l’importance de l’écharpe. Guitou est resté dans ses habitudes et sélectionna une nouvelle fois son équipe du soir qu’il quitta en la faveur d’un score dominant. Point d’heure perdue pour Guitou et de ballons perdus. Il s’en alla sifflotant « quand vient l’heure de l’été.... » Apparemment le changement d’heure est pour lui un terrain conquis et il garde par conséquent un temps d’avance.

Le temps de se doucher, de remettre les pendules à l’heure et c’est la direction du trou.

Jean-Philippe, il était donc au four et au moulin. Le four, c'est normal puisqu'il était de bouffe. Le moulin, un peu moins si l'on veut bien considérer que c'est le pré. Il a quelque chose du Quichotte Jean-Phi.

La soupe au potiron qu'il proposa en prémice était onctueuse. Jean-Phi est un adepte du potiron quand le printemps commence. D'ordinaire, le potiron est hivernal. Mais Jean-Phi, il s'en branle. Le potiron est toujours de saison avec JeanPhi. Printemps comme automne. Été comme hiver. D'ailleurs Guitou apprécie le potiron. Été comme hiver. Certes, l'amour et le potiron n'ont que de lointaines proximités et il est vain de charmer avec une citrouille. Fût-elle grosse. N'importe, quand vient la fin de l'été, le potiron peut aussi être de sortie. Avec un peu de crème fraîche, de minuscules croûtons et de la poudre à faire grimper la vieille.

Attention, il ne faut pas confondre les potirons et les citrouilles qui appartiennent à deux espèces différentes. Dans le langage courant, le terme de citrouille (courge de l'espèce Cucurbita pepo et de la sous-espèce Cucurbita pepo ssp. pepo) est plus ou moins synonyme de potiron (courge de l'espèce Cucurbita maxima). Ce sont tous deux des cucurbitacées, autrement dit, des courges.tout est affaire de courges en quelque sorte.

Il y avait aussi de la terrine de sanglier. Mais des goujats privèrent nombre des nôtres de ses saveurs. Il est vrai que Jean-Phi fut parcimonieux sur la terrine. Comme pour mieux attiser nos désirs de suite.

La suite fut royale. Jean-Phi nous offrit son traditionnel gigot de sanglier. Une pure merveille. Avec Jean-Phi, les sangliers ont de la grâce. Cela veut dire qu'ils ont peu de graisse. Le fruit d'un élevage familial de haute tenue. Prenez quelques sangliers. Ceignez le pré de clôtures électriques et le tour est joué. Chez Jean-Phi, il y a une éthique du sanglier. Les haricots verts et les pommes de terre étaient presque anecdotiques. Mais de bonne facture cependant. Juste ce qu'il faut. Ajoutée à cela du Rince Dents 2011 et le tour était joué.

Il faut l'avouer, le lancer d'assiettes suscita des craintes légitimes. Jean-Phi s'en tira de belle manière sous l'œil circonspect du Tcho et de son frangin. La casse fut réduite à la portion congrue. Portion dont Guitou fut victime. Un mince éclat se logea dans sa main gauche. Une salade à l'huile de noix, du fromage, du Rince Dents et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes avant que ne viennent les tourtières. Et un zest de glace à la vanille au pécan pour les accompagner. Le pécan est le fruit du pacanier, un arbre de la famille des Juglandacées, cultivé principalement en Amérique du Nord pour son fruit, la pacane, ou noix de pécan. Potiron, sanglier et pécan. C'est le triptyque de Jean-Phi.

Puis, Régis joua les What Else. Longtemps, la communauté des castors demeura au comptoir. Sans belote. Mais avec du jet pour parfumer d'âpres palais. Jeff, Maxime, Réglisse et consorts papotaient. Bernachot, Donatien et Amélie Itou. Pendant que Walid dominait tout ce petit monde de sa présence haute. JB était un peu plus bas, mais tout aussi rayonnant. Le disparate des castors fonde l'identité des archi.

Les castors se sont mis à l'heure d'été. La vie est douce. Le bruit du temps semble les épargner. La pluie avait ravalé ses gouttes. La nuit était douce comme un duvet. Morphée guettait les ultimes rebelles. Vivement mardi se dit la Piballe. Mardi, Walid sera de bouffe. Juste après un lundi de Pâques. Alléluia !