19 décembre 2016

Le cuistot de bouffe : Chapon l’artiste ! Il n’y a que Faye qui m’aille…

Par Le Barde et Bardibule
 
L'hiver montre le bout de son nez. Il faisait frisquet, le ciel était d'un noir très pur. D'aucuns avaient mis des gants, d'autres des bonnets. Les doigts gourds, nous eûmes toutes les peines du monde à saisir la gonfle. Peu à peu, nous fûmes plus alertes.  Surtout Régis. Les saisons n'ont pas de prises sur son jeu. D'autres sont plus sensibles aux aléas du temps. Nous sommes inégaux face aux saisons.

Nous étions seize. Le froid avait conjuré nos chamailleries habituelles ; le froid a du bon. Il y eut une pluie d'essais bien qu'il ne tombât pas une goutte. Titi nous gratifia d'une somptueuse chistera lors que Jean-Phi offrait des caviars ; il y avait quelque chose de Serge en lui. Zeille était bien, tranchant. Pioupiou attendait sur son aile, patiemment. Puis, il saisissait la gonfle, filait sa course admirable, crochetait, et s'affalait en terre promise en criant Alleluia. Donatien, de retour, n'en pouvait mais d'une telle métamorphose.

Oui, l'hiver nous va bien. Même en automne. Il suffisait de voir Dudu, toujours aussi printanier. Toto, lui, reste tel qu'en lui-même. Ni le temps ni les saisons n'ont de prises sur ses courses. Hamilton feuilletait l'herbe virtuelle à la recherche d'une herbe folle. Il n'était pas rare de le voir s'agenouiller pour trouver son butin. En vain. Mais il n'abandonna pas ; il n'abandonne jamais Hamilton. Peut-être cherchait-il un trèfle à quatre feuilles pour Walid ?

Rue de Bègles, Florian était d'attaque.  Comme prévu, il proposa des huîtres. Elles étaient disposées sur un tapis de glace. Pépé pour une fois n’a pas fait de rappel pour la mise à table. C’était même l’inverse. Les huitres sont ainsi elles appellent la marée. Le petit vin blanc qui va bien. Mais la touche arcachonnaise est de mise. Le Bassin se complète avec la saucisse. Fayou est un ange à table. Il sait satisfaire ses castors. Il associe aux plaisirs de la mer, les délices du porc. Le tout se fait par vague. Flo et la mer, il n’y a pas de surprise ça maitrise ! La marée essuie la lune. Les assiettes font place aux plus grandes. Les castors sont en masse. Le père fayou garde son flegme britannique. Une gestion des conflits sans subir la marée. Du coup l’homme a tout planifié. C’est une déformation professionnelle des castors architectes. Le fil à plomb à miser sur le chapon. Les castors jubilent. Fayou profite de la tablée. Il culmine aux sommets des délices. En rappel ce sera une farce de morilles, cèpes et délices d’automne en somme. Le jus du chapon et tout est bon. Pépé pleure. Le chapon tire son pompon. Titi distribue le jus à son habitude. Les assiettes sont pleines pour la première tournée. Le chapon crée le silence. N’est ce pas là le signe du bon. Les castors chantent quand ils sont heureux et font silence quand ils ont la bouche pleine. Sur le coup ça la joue synchro. C’est un silence en chœur. Don tient le bon bout lui aussi. Le silence profite à la création. Les possibilités sont multiples dans tant d’associations mais là notre Fayou joue seulement l’éclate. Pépé a repris son souffle. Les larmes sont sèches. Il aiguise du coup sa mine. La compétition à la cuillère de bois lui ont fait perdre tous ses sens. Dans la catégorie chapon farcie, huitres, il n’y a pas à dire la compétition prend un sacré coup de fouet. Il en est souvent ainsi dans ses repas de fin d'année. Dernière accélération avant la ligne d'arrivée. La confusion fait l’arme. L’homme au béret est sonné et se réfugie du coup dans le pragmatique du marqué. Titi est lui aussi tout pragmatique à sa manière. Le chapon il le vénère. Il aime le bon. Et aux vues des retransmissions de ce week-end, nos amis Archi Pau ont reconnu son art du marqué qu’il réserve sur le pré.
 
C’est Noël avant l’heure. Piou Piou chante. Il ne rate pas l’occasion pour rompre le jeûne et le silence. Jésus est bientôt de sorti. « Chapon l’artiste » clame-t-il à tue tête. La marée d’huître, un chapon farci, il n’en fallait pas plus pour que les castors gonflent leur ventre et rentre leur queue plate. Signe de respect pour ce sacrifice réservé aux poulets. La satisfaction se vénère le rite du trou est sauvegardé. Flo en Archi domine. Le forfait sera de rigueur pour la plupart. La resserve sera de trop. Même les plus gourmands n’en peuvent plus. Le Reindent pour faire glisser le tout n’y pourra rien. Fayou a eu raison de nous ! Du coup, les castors chantent pour se creuser une voie lactée.

Le lancer d'assiettes ne connut que peu de déchets. Le castor casse moins. Et c'est mieux ainsi. Le fromage fut comme il faut et le camembert fait à point. Il donna l'occasion, pour une raison que j'ignore, à Léo de chanter du Frédéric François. Au désespoir de Pioupiou avec lequel je philosophais. Amélie, lui, commentait les élections à la FFR. Que ne s'est-il présenté ? Pour slogan : Avec Cambot, le rugby porte beau ! Il préfère ses cadets Amélie. Tant pis pour la fédé et tant mieux pour ses gavroches. Au bout de la table, le Tarbais dissertait avec Jeff. L'absence de toucher le rend prolixe en pensées profondes. Don  buvait ses paroles.

Le dessert fut en chocolat, accompagné d'un sorbet à la fraise. Un zest bienvenu d'enfance en ces préliminaires de fêtes. Il ne manquait que les clémentines chères à notre Libanais. Pépé était radieux. Comme d'ordinaire.

La belote de comptoir était fournie : huit joueurs. Des baraques et des super baraques ponctuaient les donnes. Elles firent florès. En sorte que les petites mains l'emportèrent. Ainsi va le jeu.

La nuit nous accueillit. La rue était calme. Léo chantonnait encore du Frédéric François et Hamilton des folk songs anglais.  La faute à Deller. Dans son lit, au loin, Coco dressait un doigt complice en pensant à ses petits.

10 décembre 2016

Les vieux de Bouffe : A la soupe aux moules, moules, moules !

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc


Musard n'est pas une idée ; pas même un songe. C'est un trou de verdure où chantent des heures heureuses. Me revient souvent cette antienne de Pioupiou : " Je m'amuse d'un art à Musard le soir." Ou de Rimbaud : " J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal."

La nuit était douce. Les étoiles au ciel faisaient un doux froufrou. Petit Poucet rêveur, Serge égrenait, dans sa course, des passes comme autant d'invites à la danse. Jean-Phi zébrait le pré, comme un peintre sa toile. Musard, le mardi, est un tableau de maître.

La fraîcheur hivernale fut, sans doute, la raison de trop de maladresses. Et les passes, souvent, ne trouvaient pas les mains qu'elles sollicitaient. "Déliée la passe chuchotait le pinson" à l'endroit de Jeff. "Une caresse, un pinceau délicat ou vif selon les circonstances". "Pensez à JB disait le Bardibule en bon gendre. Et cessez ces intérieurs coupables." Perdigue, lui, il s'en branlait. Il rentre Perdigue, il va droit, le buste légèrement incliné et les pattes folles. Comme ce petit garçon des dessins animés d'antan.

Quantité Vs Qualité
Que de monde hier sur le pré, quasiment 30 joueurs. A quinze contre quinze, il y a du bon et du moins bon. Le bon, c’est le plaisir de l’affluence, de l’abondance. Le moins bon, c’est la probabilité lorsque tu joues à l’aile de voir arriver la balle.

 Fred : Mais alors Jamy, c’est quoi la probabilité de voir arriver la balle à l’aile
Jamy : Et bien Fred, c’est pas sorcier. Partons de l’hypothèse que chaque joueur rate en moyenne une passe sur 4.
La petite voix : Eh oh Jamy, c’est pas beaucoup, hihihi !
Jamy : En effet, pour certains joueurs c’est pas beaucoup… mais reconnait tout de même que pour d’autres Archiball, c’est largement surestimé. Reprenons donc.

On pose également qu’en une heure de jeux, il y a 30 phases d’attaque par équipe, 15 joueurs dans la ligne et faisons une première approximation que le ballon part du milieu du terrain, cela représente un potentiel de ballons tombés de :
30 (Nbr phases d'attaques / équipe / heure) * 15 (Nbr joueurs dans la ligne)/2(milieu du terrain)*25% (Nbr passes ratées /joueur / ballon) soit : 56.25 ballons tombés par équipe /heure !
Fred : Mais Jamy, Jeff, il préfère garder la balle que de faire une mauvaise passe !
Jamy : C’est vrai Fred, mais Jeff, il est comme ça…Reprenons donc, le premier calcul partait de l’hypothèse que le ballon parte du milieu, imaginons désormais que celui-ci parte d’une aile et « passe » donc par tous les joueurs de la ligne, c’est alors 112,5 ballons qui tombent par équipe et par heure de jeu.
La petite voix : ouh lala.
Fred : Mais alors Jamy, comment peut-on faire pour diminuer ce nombre acadabrantesque ?
Jamy : Il y a deux solutions pour cela une de gauche et une de droite. La solution de gauche consiste à jouer moins longtemps. Moins tu joues, moins tu fais tomber de ballon !
Fred : Ah ouai, et la solution de droite ?
Jamy : La solution de droite consiste à virer des joueurs. Moins il y a de joueurs, moins il y a de passes et donc de ballons tombés.
Fred : Mais dis-moi Jamy, c’est pas un peu con ces deux solutions ?
Jamy : Bah si complètement con. En fait, il suffirait de diminuer le nombre moyen de ballons tombés par passes pour diminuer le nombre de ballons tombés.
La petite voix : Oh il est trop fort ce Jamy.

À défaut d'être très dégourdis avec nos mains, nous nous degourdîmes les jambes. C'est déjà ça. Même si ce pourrait être un peu plus, ce petit plus qui nous augmente.

C'était le repas des vieux. Les anciens présides étaient presque tous là. Coco, Michel, Joël. Et, comme de bien entendu, l'actuel, notre Prez d'aujourd'hui, Arnaud. Ils étaient l'un à côté de l'autre. Le Tcho et Jacouille, eux, avaient mis les mains à la pâte. Et Jacouille avait troqué son béret pour un chapeau. Autant dire que le trou était garni. Les vieux, ils attirent. N'est pas cougar qui veut.

Il fallait bien en couvre-chef d’aventurier pour siéger au bout de table. Les vieux ont de l’Indi (Indiana Jones pour les nostalgiques du trou perdu). Un je ne sais quoi d’une solution à tout et de trouve-tout. Jacquot est traiteur à ses heures mais pour ce soir se fera marin. Le Tcho lui, il se décarcasse pendant que Pépé astique son béret. Si Indiana Jones avait porté un béret est-ce que le monde aurait été différent. Nul ne peut le dire. Il y a parfois des réponses que l’on se pose et dont on se fout éperdument de la question. Car ce soir, ce sont les vieux qui régalent !

Le jury des Prezes bien installé. La table enfin est comblée. Le bar du coup devra ouvrir ses portes pour la bouffe. Il est devenu rare ce moment où des castors mangent en satellite. Mais bon, les vieux et les prezes réunis permettent un sacré rassemblement. Les castors aiment l’hérite et l’alimentent. Contre toutes les attentes des castors en herbe, la cochonnaille se fera dans les plaisirs de la mer. Thomas lui, avait parié sur la soupe. « Les vieux pour la bouffe vont nous faire une soupe », entre deux accélérations s’il vous plait ! La saison est dans les potirons me répètent à deux mains Bardatruc. Nous eûmes donc de la soupe ! Une Soupe dont mes aïeux en parlent avec un S en majuscule. Une soupe aux moules, nous voulons y retourner maman, car les gens de la vile ville ne l’ont pas gouté maman car les gens de la vile ville ne l’ont pas gouté ! (O mes aïeux… Nostalgiques de la comédie musicale Annie levez le doigt…). Les fraicheurs marines nous rapprochent du biniou de notre amiral et de notre général missionnaire. Le cerfeuil rajoute du vert en saupoudrage. L’assiette est orange comme une marée haute. Un délice pour les papilles. « Papille » qui épistémologiquement parlant vient de Papi-(tâte les mou)-les, en ajoutant une aile à notre bonheur. Les anges sont anges et les moules sont dans la soupe. La présidence est en silence et sort le mouchoir pour les vueltas d’honneur, en visée les oreilles et la queue pour trophée d’excellence. La soupe donne ce privilège où la découpe n’est pas nécessaire. Point de coup de corne mais bien une sacré décalque du palais !

Tcho gardait le secret de longue date. Jacquot le sourire au coin, son chapeau en voile sur sa malice : « et encore ils n’ont pas eu la suite… ». Castors à vos serviettes, régalez-vous !

Puis Sabite (vînt) la suite. Une patate pour nous rassasier. La patate nous donne la patate comme la marron pousse à la bagarre. Le vieux 4 aime las patatas mais quand même. La grande cuisine garde ses patates chaudes. Le légume est américain Indiana Tcho nous l’a ramené d’une de ces expéditions latines. L’Argentine quand tu nous tiens. La patate est un détail. Elle est jaune quand elle est cuite à l’eau. Tout ce qui cuit à l’eau est une raison pour que Piou Piou chante. Le père et le fils nos seins d’esprits ! Les chipirons sont basques crient à tue-tête les moules épargnées. Nous restâmes dans la mer pour la suite. Bernatchatte ne rajouta pas de tabasco (il tente un sevrage apparemment, le piment et le yoga font de mauvaises paires). L’homme sort pour les grands matchs. Il est vrai que nos castors voisins sont au trou. Nous réceptionnons les castors de Pau. Les chipirons recouvrent le tubercule. Une nouvelle fois le délice est au rendez-vous. Le chapeau sur le vieux ne sourcille pas. Pépé dénote sur son carnet la barre mise à la verticale. Heureusement qu’ils sont XO en appellation contrôlée et hors concours pour la cuillère d’or. Les castors sont en prières car leur devenir tient dans ce passé. « Le passé se tient dans la passe ! », me glisse le Barde qui ne tolère un hémistiche qui tâche. L’homme est un sacré orateur. Sur le pré comme au trou le castor aime les belles envolées. C’est notre Rimbaud-warrior!

Jacquot, le cap sur la tête regarda son compère … « Et encore, ils n’ont pas eu la suite »…

Le lancer du Tcho fut superbe. Quel geste ! On sent que sa villégiature basque lui apporte beaucoup. Il y eut bien quelques mains malhabiles. Le lancer n'y était pour rien. Oui quel geste ! Accentué par la facilité apparente avec lequel il est exécuté. Du grand art. Les chants s'élevèrent pour le célébrer. Le doigt bien sûr. Joël avait averti : "Quand je prendrai m'as trompette, on fera le doigt." Puis " Ma mère m'a donné cent sous", avec Michel en officiant. Un standard. Et les arias de Pioupiou.


Il n’y a pas de trou sans poème. La poésie dépasse tous sous pires. L’homme chante l’animal. L’animal fait l’homme. La chanson nous unit, Piou Piou a du cor. Bref c’est le père qui porte le chapeau mais c’est le fils qui remue la langue. La trompette inspire et il n’en fallait pas plus pour que le Trez en devenir balance ces rimes en douze à défaut de nouille. Continue répondit l’écho ! L’homme a du coffre et sa présence est un trésor ! Piou Piou avec Coco sont de véritables métronomes pour éviter que tout ange passe. Tant pis pour eux nous sommes entre castors… La vie est le mouvement et le mouvement accompagne la chanson. Du coup point de silence ! Le trou n’est pas pensable sans la présence d’un lala. « Le castor qui chante ou qui siffle est un castor heureux. ». Monotone est du coup notre printemps…

Et le fromage vint. Des tartines grillées n'attendant plus qu'un peu d'ail pour accueillir un camembert cuit à point. Le Carle et le Sabite mêlaient leurs effluves. C'était bon. Amélie, tout au bout de la table rayonnait. Un sphinx. L’énigme ne trouva de réponse dans le riz au lait. Les castors ont pris du ventre. Bardatruc toujours dans la mesure me fait remarquer que tout ce que l’on prend dans le ventre on ne le retrouve pas dans la queue. Le complexe du castor peut être ou une énigme à trois inconnues. Bref dans le manuel des castors émérites, cela se traduit comme un signe de sagesse. « Plus le ventre est rond plus la queue du castor est plate » Galilée dans ses fameuses pensées du castor -69 AVQLCVP…

La belote fut paisible. Il n'y avait pas de jeu. Les mardis se suivent et se ressemblent. Avec ou sans Walid. Deux parties valant mieux qu'une, les impétrants remirent leurs mains étiques sur l'ouvrage. Serge et le Barde étaient face à face pour une ultime donne que Serge emporta. Un doigt de Jet, et tous de regagner leurs pénates.

La nuit nous attendait. Belle. Une nuit d'hiver comme on les aime, au ciel pur. Tous de chantonner. Un ange passe murmura Hamilton. Et de regarder la voie lactée où Fredo lui fit un clin d'œil. Il sifflota alors une gitane cruelle, le pas alerte, un sourire complice sur les lèvres.

03 décembre 2016

Le cuistot de Bouffe : Garcimore tâte les teutons !

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc


Un soir d'hiver comme on les aime, avec ce froid sec qui donne envie de taquiner le cuir, de parapher le pré de passes justes. Le pré est une page, chaque mardi est un chapitre d'un roman sans fin, commencé il y a plus de quarante ans. Il commence à prendre de la place dans nos bibliothèques intimes. Et il est bon de le feuilleter. Le blog est un roman.

Ce mardi fut vif. Et quand le vif s'invite, notre pinson est à son aise. Il fut particulièrement en vue, lacérant de ses courses impétueuses la page pourtant saturée d'exploits de Musard. Il a un côté Rimbaud notre Pinson. Ou proustien. Le temps retrouvé est si évident lorsqu'il déploie ses ailes. Lors que Seb a je ne sais quoi d'Hugo et Jean-Phi de Dumas. On le décrirait volontiers en Bragelone. Le Prez, lui, allait sa chanson douce, comme Verlaine.

Un vol de grues nous surprit. Pioupiou, ivre de bonheur, s'agenouilla et fit un signe de croix. A la stupéfaction de Croucrou qui ronchonnait des fautes imaginaires. "Tu te trompes de camp lui dit-il et je vais jouer les oracles pour te remettre dans le droit chemin." Pioupiou se signa et l'envoya paître avec une miséricordieuse douceur.

Quel entrainement mes amis,

Comme dit le dicton, quand l’équipe de France va, tout va. Alors oui, les grincheux diront que la défaite était deux fois au bout. Mais au bout du compte, n’est-ce pas mieux que de ne rien avoir au bout du bout !

Ne les écoutons pas et regardons les Archiballs tels qu’ils étaient ce mardi sur le pré. Magnifiques. Comment ne pas voir du Kévin Gourdon dans notre Marco, vif sur les jambes et sûr dans la passe, du Ollivon dans notre Jeff toujours présent dans les bons coups, du Wakataicikalandouyete dans notre Toto, rapide et très rapide, du Huget dans notre Peyo aux crochets intérieurs dévastateurs, du Chabal dans notre Bardibule aux montées défensives radicales. Petite parenthèse car je ne sais pas si tous les joueurs en sont conscients mais heureusement que l’on joue uniquement au toucher « un doigt d’une main ». Car, notre Bardibule est aussi fin à la ville que sur le pré le mardi. Il se contente donc sur ces vives montées d’intercepter gentiment la balle. Mais imaginons que le bougre tourne dingo, après tout il est psy, et notre petit entrainement bon enfant pourrait vite se terminer en boucherie façon Delicatessen !

Comment ne pas voir, du Lamerat-Fofana dans notre duo Gary Grant-Le Barde, leurs crinières au vent, humble et affuté comme des couteaux de Maïté et enfin du Dan Carter dans notre Titi « la main chaude ». OK, il n’est pas français Dan mais comme on n’a pas de dix qui sache et attaquer la ligne et buter et défendre et éviter accessoirement de se faire intercepter comme un cadet… Et puis c’est Titi, même avec une chasuble verte il a la classe.

Il y avait surtout une ambiance super agréable ou de nombreux essais furent saluer par l’équipe adverse. Un ange passe… D’un autre côté, il n’y avait rien d’autre à faire que saluer ces belles envolées de part et d’autre.

21h30m00s, l’unique grincheux présent, à savoir le gardien, coupait la lumière ! Satisfait de cette mesquine expérience du pouvoir, notre grincheux s’enhardit et alla aboyer sur quelques ArchiGarnements préférant faire le mur que le tour du stade. Quel manque de vision pour ce pauvre homme qui n’a manifestement pas compris, au regard des nombreux grillages érigés cette année à Musard, que tôt ou tard nous devrons tous faire le mur pour bénéficier d’un stade municipale que nous avons tous payé en très grande partie. En attendant, comme disait Verlaine à Rimbaud les soirs de migraine : « il vaudrait peut-être mieux éviter de passer par la porte du jardin ! »

Oui, un mardi comme on les aime. Nous jouâmes jusqu'à l'extinction des feux. Et chantonâmes sous la douche. Le bon Eddy avait nos faveurs. Allez savoir pourquoi. Puis, de rejoindre le trou où l'Alsace nous attendait. Sans la Lorraine. Par la grâce de Denis.

Denis est un magicien. Il trouve son inspiration dans le Nord Est de la France. L’art de la traverse est ainsi, les castors sont voyageurs et aiment le trou. Il est de tradition, « une de plus » s’exaspère Piou Piou, que le cuistot magicien fasse apparaitre une choucroute derrière ses lapins de Pâques. Saint Nicolas se rapproche et le père fouettard couvre ses arrières. C’est curieux comme nous nous interrogeons sur l’existence d’une mère Noel et comme notre inconscient collectif nous préserve de toutes mères Fouettardes. Les castors sont au trou ce que le pain d’épice est à Saint Nicolas, des amoureux des belles choses. La chaleur d’une lumière même au fond d’un trou nous éloigne de toute entrée dans l’hiver … Bon Le cuistot vous l’avez compris est né dans la choucroute (un de plus) et voyage dans un sac avec les cigognes. C’est son côté castor-voyageur ! Du coup ce soir au trou, c’est CHOUCROUTE !

Nous voilà dans l’attente au bar. Courir donne soif. L’eau au robinet dans le noir et les grues au-dessus de nos têtes nous poussent à une migration au trou. La désaltère nous éloigne des haltères. La pression se lâche, les organismes se détendent sauf Pépé qui est revenu en n’oubliant pas de remettre les horloges à l’heure. Ca ne mange pas de pain. La charcutaille est à table, des cornichons autour. Plateau de saucisson, chorizo alsacien, il n’y a point de frontière pour les épices. Denis reste au Nord dans son Sud, et à l’Ouest pour l’Est. Quoi de mieux le mélange pour nous faire vriller nos boussoles. L’ambiance est chaude. Comme quoi le froid nous réchauffe. Le Sabite chante même s’il a abandonné son Eddy. Il est heureux avec ses castors. Les castors sont bavards-rois !

La choucroute se fait attendre. Dès la descente, nous devinions les saucisses et les jarrets sous chapeau du magicien. Le chou, les patates, il n’en fallait pas plus pour que le vieux 4 lâche Tahiti pour parler espagnol. Il ne parle pas espagnol devant la choucroute, il chante Est-Pagnol ! Les plats sont dispersés sur la grande tablée. Les castors aux abois ! Tenez les pichets de Bières pour les Pros It ! Jeff chante Noël en allemand. Piou Piou pleure devant l’ange. L’homme se rappelle enfant. Il restera du coup sans voix pour sa chanson monotone. Jean Pierre du coup a aussi la larme à l’œil. Il aime bien sa chanson monotone. Les paroles résonnent et font briller nos bougies. Le trou est une famille ! Les castors voyageurs sont encore plus réchauffés et la bière fait parler ! En tout bien tout honneur, les castors aiment tâter les teutons ! Vive la Choucroute ! Garcimore joue à domicile à l’extérieur. Son plat fait toujours des émules. La resserve sera nécessaire pour la plupart tellement nous restons choux. Qu’importe le teuton a de la réserve. Les amateurs de la choucroute impériale réclament la moutarde que voilà. Le Sabite ne peut rien faire devant Gewurtz… Ce soir les vins et la bière se partagent l’accompagne !

Nous pouvons compter sur le comté et du chèvre pour les saveurs lactées.

Le dessert mêla les ascendances alsaciennes de Garcimore à la fraîcheur d'une salade de fruits. En l'occurrence, c'est un kouglof qui rappelait les origines de Denis. Jean-Pierre appréciait. Jean-Pierre dont Titi remarquait, fort à propos, qu'il tirait vers Léo Ferré tout en gardant sa touche Cary Grant. Loin de lui en vouloir, JP s'enflamma pour la génération de Léo. Un nostalgique des grandes heures. Quant à Amélie, il nous redit qu'il faisait sa dernière saison d'éducateur. Nous ne le crûment pas. Sans Amélie, les petits de Bègles seraient orphelins. Quant au vieux quatre, il louait la langue allemande. Et plusieurs d'entre nous d'entonner des chants avec la langue de Goethe. Jeff excella dans l'exercice avec un Tannenbaum de rêve. Noël approche. Et toujours pas de Chnaps perché ! 
 

Pas de Walid pour clore en belote la soirée. Une belote sans éclats. Mais une belote quand même. Puis, nous quittâmes le trou. Laissant derrière nous les parfums lourds de l'Alsace. La nuit, elle, était légère. Le Bardibule foulait le trottoir avec allégresse. Il aime l'hiver, ses nuits sans chichis, qui nous révèlent à nous-mêmes. Il regarda le ciel et reconnut la main de JB dans le petit avion qui striait le ciel en dessinant des castors.

27 novembre 2016

Le cuistot de Bouffe: Thomas sort son andouillette magique

Par Le Barde et Bardibule et Bardatruc
 

Non, le pré n'est pas fou ; il est même trop sage. La faute à Thomas. Quand Toto n'est pas là, le pré s'ennuie. D'autant qu'il est sans Seb aussi. Cela fait beaucoup. Bien sûr, il y a Serge, mais il ne saurait être le pré à lui seul. D'accord, il y a les folies rectilignes de Perdigue ou celles si latérales de Jean-Phi. Rien n'y fait ; il flottait comme un parfum d'ennui.

Nous courûmes certes. Pas comme des lapins. Mais nous courûmes. Enfin, disons que nous trottinâmes. La pluie s'était invitée, une pluie douce, caressante. En sorte que la gonfle se retrouvait souvent le cul par terre. Oui, la gonfle est callipyge ; il suffit de voir les mains qui se tendent vers sa croupe ovale pour s'en convaincre. Mains malhabiles, absentes au dessein qui les fonde en ce mardi 22 novembre. Aboli bibelot d'inanité ovale pestait Perdigue qui n'en attrapait pas une, lors que Jean-Phi, sans fin, lacérait le pré.

Nous nous amusâmes un peu. Titi surtout. Tentant des choses. Parfois avec une certaine grâce. La Pibale, lui, était heureux de retrouver sa verte prairie enfantine. Le pré est un livre d'enfant où nous glissons nos phrases incertaines.

A 21:28, les lumières s'eteignirent. Nous regagnâmes les vestiaires puis le trou où Toto était de service. Le Tarbais l'entourait, heureux de retrouver les siens. Toto avait disposé sur le comptoir un florilège de préfous. Une première. Le préfou est une spécialité culinaire vendéenne. Il s'agit d'un pain peu levé garni d'ail frais finement haché et de beurre ou d'huile. Cette touche vendéenne était du meilleur goût. Puis, nous passâmes aux choses sérieuses. Et plus précisément à un cake au feta et aux herbes fraîches. Ah ! Les herbes fraîches ! Hamilton leur préfère les folles. Un point de vue artistique qui se tient. Sauf pour le cake au feta. Encore que.

La suite comblera les annales. Le trou a une histoire et l’hiver arrive. Nous perdîmes le cuistot. Foie de castor. Diantre ! Quelqu’un aurait-il vu notre chef de table ? L’ambiance est pourtant chaude. L’amiral est là sans son biniou mais quand même. « Un navire sans son capitaine, c’est comme un Porto sans son Aramis »… Le silence se fit. Le doute l’habite, tout se complique…

Nous regardâmes le bout de table. Point de Pépé. Les castors perlent d’effroi. Le cercle est rompu. Le Tcho s'écartèle et tient la permanence en siégeant au milieu. La table sans gouverne, chavire prédit le castor matelot. Le trou a ses rites, les castors s' irritent, le Prez en hérite est pourtant bien là, Ouf. Le Barde rassuré chante l'absence. Le trou des lamentations pousse à croire. Bref, où est passé Toto ? Ces fulgurances il nous les réserve d’habitude sur le pré « Tient, tu es là … Bin tu y es plus » . Il a des ascendants gazelles ce castor, c’est certain ! Mais nous le découvrons caméléon. Nous tentâmes la sonate aux couteaux pour le faire réapparaitre. La partition est menée par le Tarbais en convient les sens ! L’apparition ne fut point le plat mais bien un canadien. N’est pas Garcimore qui veut. A propos sa prochaine représentation est mardi prochain. Marc Antoine n’a pas de crosse contre le rugby et aime les nouvelles rencontres en invité du soir. Le temps de saluer tous les castors membrés et l’incantation repris de plus belle et cette fois en gargouillis. La réussite est peut être du à l'érable de la Fontaine car les frites du coup descendirent de l’escalier. Serge y trouva un miracle. « Bière tarie, buvez pour nous pauvres pêcheur » répétait-il ses yeux fermés vers son assiette ouverte. L’apparition de Saint Thomas est une lumière nourricière. Tout ça bien sûr avant que le cuistot revenu sorte sa fameuse andouillette. Nous embrassâmes le paradis. Les castors retrouvent la frite. L’art dans le cochon est toujours un havre de pet pour prier. Le choix du chef est béni. Du coup les castors chantent en canon et en burent quelques uns… C’est notre côté Guillouret !!! La salade pour nous mettre au vert, Thomas n’oublie pas en véritable saint nourricier qu’il est !

Le lancer fut osé, audacieux, et pour tout dire, ce fut un naufrage, un cataclysme. Le sol était jonché de débris. Pépé n'était pas là ; on n'entendit pas ses réprimandes. L'assemblée, elle, était aux anges. Toto, surtout. Tout cela tenait? Au bout du compte, d'une bonne vieille régression infantile. Le fromage était pluriel et bienveillant. Accompagné d'une salade. Le chèvre était tendance. Toto aime la biquette comme tout un chacun le sait. Nous étions fort repus lors que vint un gâteau au chocolat moelleux à souhait. Nous n'en pouvions mais. Quelques menus et imperceptibles rots s'échappaient ça et là.

La belote de comptoir se dressa sans Walid. Le Prez émit de tristesse quelques waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaalid, d'une voix brisée par l'émotion. La partie s'acheva par un duel de perdants entre Hamilton et Stéphane dont le roi ne put rien contre le valet d'Alain. En quoi la belote de comptoir est assez démocratique.

La pluie battait le pavé. Un chant triste entra dans notre être. Seb nous dit de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Et il dansa sur le pavé mouillé. Perdigue le suivit. Du Minnelli pur sucre. Il ne nous restait plus qu'à laver le cœur du monde.

18 novembre 2016

Le cuistot de Bouffe : Un récital pour la piballe

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


La fin de l'hiver a des relents d'avril disait Hamilton comme nous regagnions le trou. Serge opinait. La nuit était douce. Nous serions en retard. La faute aux relents d'avril. Pépé sera en pétard. Pour la forme.

Mais revenons au pré, au préalable. Il fut cette fois-ci synthétique. Le pré, pas le préalable. Nous étions encore une bonne quinzaine, toujours aussi maladroits. La bruine n'y était pour rien puisque de bruine il n'y eut point. Non, tous ces ballons perdus ne devaient qu'à nous-mêmes. Il y a des soirs sans et des soirs avec. Ainsi va la gonfle. Et ainsi va Perdigue filant ses courses droites ou Jean-Phi ses courses latérales . Rien de nouveau sous le soleil. Ou plutôt sous la lune. N'importe, c'est une affaire d'astre. Et puis, chez les castors, le soleil a rendez-vous avec la lune.

Du côté des essuie-glaces chaque équipe avait de belles paires. Jean Phi court en vain c’est une déformation professionnelle comme une autre me glisse son acolyte. La grappe sans vendange est comme un toucher sans langue. Jean Phi ne s'embête vraiment pas avec les mains. Son toucher tient au corps comme son Sabite au trou ! Son art de la perfore l’exige ainsi. La beuchigue à deux mains est une prouesse fondamentale que seul Le Barde gardien du jeu chante en jouant. Jean phi touche la défense avec les épaules. Pour le porteur de balle la distinction entre une main ou deux mains ne reste qu’un détail car l’impact est décisif. De l’autre côté nous avions une nouvelle génération. L’Œdipe fait son œuvre. La relève générationnelle vise toujours un changement dans le pareil. L’adage s’inscrit dans le pareil au m’aime ! Lolo en père et Thibaut en fils. L’identique est dans l’envie. L’un joue en stature, l’autre en dynamique. La force s’oppose à la vitesse. Je crois que pour le côté vitesse Lolo a tout transmis à son fils. L’art de la passe en revanche évoque une belle histoire ! Un Œdipe sans va et vient ça n’existe pas ! Bref le toucher se fit entre de bonnes mains n’en déplaisent à certains. Bardatruc compte sur ses doigts. A deux reprises nous profitâmes d’un Barde perforateur et opportuniste (C’est notre monsieur 100000 Volt(aire) à nous !). L’effleurer serait un péché tellement l’art de la prise du trou est magique. Dudu s’en rapproche à l’occasion, sa feinte le déjoue de toutes mains baladeuses. Apparemment ses lionnes nourrissent bien leur lion. C’est crinière au vent et les deux mains sur le ballon que le castor retrouva sa ligne. Crou Crou le bonnet en phryge apprécie la technique et en réponse mit un vent à Perdigue. L’écharpe sera pour le viticulteur un complément non négligeable pour l’hiver qui s’annonce. Le toucher ne se joue pas uniquement avec les mains mais bien avec la tête et le sens des pieds. Même avec une main l’homme ne pourra être rattrapé ! Jeff le hardi adore dans le toucher ce petit plus de cap et d'épier !

Au trou, la Piballe avait mis son tablier. Des assiettes à soupe annonçaient une soupe. Elle fut exquise et aux potimarrons, un groupe de cultivars du potiron, d'origine mésoaméricaine ou peut-être andine. Ils auraient été introduits au Japon par des navigateurs portugais, d'où ils auraient gagné l'Europe tardivement. Une famille japonaise aurait apporté ce légume en France en 1957. Le potimarron était d'ailleurs appelé autrefois "potiron doux d'Hokkaido".

Le potimarron est nomade et c'est pour cela qu'on l'aime. Sa suavité doit beaucoup à son humeur vagabonde. Quelle onctuosité ! Amélie appréciait. Et Pioupiou itou.

La tablée comptait notre Guitou. Un Guitou rutilant. Les années sont une chimère. Et Lafourche qui était là aussi gloussait de plaisir à chaque cuillerée du potiron doux d'Hokkaido. Jeff, lui, papotait avec Florian et Benoît. Il nous avoua que 113 est son chiffre préféré. Allez savoir pourquoi. Jeff, il est séminal. Ou, si l'on préfère aquatique. Vous me suivez ? Non. Alors, suivez Jeff dans ses tribulations numériques. Au 113, il ajoute le 127. Cela pourrait faire 240. Mais le 240, Jeff, il s'en branle. Rien à voir avec le séminal et l'aquatique. Pas sûr.

Les castors cuistots dessinent des potirons de saison. C’est une régression active comme une autre pour un décalque culinaire bien en héritage. Le coco du soir sublima les débats et fit sa révérence. La suite trouva naturellement son chemin sans se prendre les pieds dans la semoule. Délicieuse avec ses raisins secs. Un tajine de mouton citron-carottes pour la couche de superbe orient. La piballe n’est pas fourmi et ne se contente pas du moyen. L’art du délice se mesure par ses épices. Piou Piou aime le bleu de la carotte allez comprendre…

Nul n'est censé ignorer la main leste et précise de la Pibale. Il osa de lointains lancers avec réussite. N'était Peyo qui laissa choir l'assiette promise à deux fromages. Un bleu et un camembert. Amélie tartinait son petit bout de pain de beurre, le recouvrait d'un peu de bleu et engouffrait le tout avant de se rincer au Saby. Quelle distinction.

Vint alors une merveilleuse mousse au chocolat. Il y a de la fée chez la Pibale. Il n'en resta pas une miette ; Fayou s'y s'employa, d'un doigt complice.

Il était temps de quitter la table pour rejoindre le comptoir et son inaltérable belote. Walid, impatient d'en découdre, posa le tapis et appela les prétendants. Les mardis se suivent, au comptoir comme sur le pré : Walid n'eut aucun jeu. Il fut même battu par Jeff. C'est dire la pauvreté de sa main. De dépit, il demanda un whisky.

Dehors la lune était très légèrement voilée . Walid, morose, s'en prit à la lune de la veille qui ne méritait pas que l'on en fît un tel plat. Les effets de la belote sans doute. Reste que la nuit qui nous préoccupe était celle du lendemain. Avec sa lune à peine voilée. La nuit nous accueillit donc, avec douceur, et ses relents d'avril. Et nous nous engoufrâmes dans ses plis, attendant Morphée.

13 novembre 2016

Le cuistot de bouffe, le Titi de tous les titis

Par Le Barde et Bardatruc


Une petite bruine tombait sur Musard. Nous retrouvions le terrain annexe. Toujours pas de lumières sur le synthétique. La pelouse était verte et douce. Nous étions une quinzaine. Le nombre idéal pour un toucher. Même si notre prestation fut couci-couça. La faute à la bruine peut-être ; nous fûmes si malhabiles. Quelques éclairs parfois, quelques étincelles. Une soirée d'automne sans éclats. N'importe, on se dégourdit les jambes, les bras, on efface un peu les chimères de la vie ordinaire. Le ballon est notre salut ; il n'est pas toujours à la hauteur de nos espérances. Mais il est notre salut. Amen.
Entraînement en Novembre, calfeutre ton membre. Malgré le temps pluvieux et froid, 16 Archiball, imperturbables, allèrent gambader sur le pré. Même Serge était venu et pourtant Serge quand il pleut …

Son niveau de jeu, d'habitude passable, s'en ressentit assez lourdement comme le terrain. Il nous gratifia de quelques chisteras-chaussettes et finit par s'en aller avant la fin de l'entraînement. La pluie, ce n’est définitivement pas son truc ; sa jeunesse ariégeoise a dû être un enfer !
Le ballon, aussi humide que le prépuce des sept nains matant Blanche neige se lavant dans le ruisseau, il y eut beaucoup d'incertitudes. Incertitude dans la préhension du ballon, incertitude dans le lancer du ballon, incertitude dans la réception du ballon. Bref, s’il y avait autant d’incertitudes dans les sondages, on pourrait émettre l’hypothèse improbable que Trump aurait une chance d’être élu ! A merde, il a été élu, bon bah il faut croire qu’il pleut également sur les USA.

Bref, ce fut difficile, laborieux mais pas misérable. La partie fut équilibrée mais pas d’éclairs de génie, pas de faits de jeux saillants, pas de mauvaise foi délibérée, un auto-arbitrage réglo, voir bienveillant mais pas non plus chevaleresque, faut pas déconner ! Finalement, pas grand-chose à relater.

Ah si, il flottait dans l’air un léger parfum de chocolat assez agréable. Etait-ce le délicieux crumble au chocolat que « Titisa » avait préparé ?

21h31min43s, il était temps de prendre une douche bien chaude agrémentée comme il se doit des vocalises sonores de notre Jean-Phi.

Au trou, l’homme qui nous attendait, était un demi d’ouverture de l'UBB (serein, hihihi) qui, l’espace d’un soir, avait lâché la chasuble verte pour le tablier afin de régaler ses ouailles.

Au trou donc , le pinson, Titi, répondit avec superbe à ses tâches calendaires. Le Tcho avait fait le déplacement. Amélie aussi, avec sa chevelure poivre et sel qui lui donne un air de chevalier gascon. Et Lolo, la Jacouille, notre Yann Larroumecq qui nous manque. Il suffit d'un pinson pour qu'il vienne gazouiller près de nous.
Au trou, le printemps vient toujours taquiner l'automne.

Pas de lou Gascoun. Les traditions méritent d'être chahutées. Même si c'est une soupe à la citrouille qui se substitua à l'habituel pâté de Titi. Une soupe onctueuse, lisse, délicate et suave. Une main féminine, une main de fée n'y était sans doute pas étrangère. Les citrouilles aiment les fées, c'est une vieille histoire. Les fées transforment les citrouilles en or. C'est même à cela qu'on les reconnaît. Pépé appréciait. Il essaima quelques petits bouts de pain, saisit de temps à autre son verre, trouvant dans le Saby le plus sûr alter ego de la citrouille en soupe. La vie tient à de petits bouts de pain trempés dans une soupe à la citrouille.

Il a failli manquer le principal à ce blog de novembre. Je veux bien entendu parler du plat principal. Ce serait une offense de ne pas le glisser entre la soupe à la citrouille et le cancoillotte. Relisant notre prose, je m'en voulus de cet oubli et entendais le réparer. Je devinais la mine triste de notre pinson qui pouvait, à juste titre, prendre pour un acte manqué, ce qui n'était qu'une erreur. Grossière, j'en conviens. 
Car enfin, ce sauté de porc aux carottes était tout simplement divin. A l'image de la soupe. La viande fondait dans nos bouches ravies. Le tout accompagné d'un riz approprié. Quelle belle réussite. Il suffisait de voir la mine épanouie de Serge ! 

Une première, à ma connaissance, que ce sauté de porc aux carottes. La carotte est chiche au trou. Et c'est bien dommage. Elle apporte un je ne sais quoi de douceur qui ne tient qu'à elle-même. Et quand cette identité se mêle à celle du porc, c'est le plus réussi des mariages. L'identité se noue aussi dans nos mélanges. Il est bon de le rappeler. Et Titi le sait mieux que tout autre puisqu'il l'incarne, fut-ce dans un simple et si savoureux sauté de veau. Aux carottes. 

Oui, la famille des apiacées a encore de beaux jours devant elle. Elle est la bienvenue au trou. L'hospitalité tient aussi à ces petits riens.

Le lancer d'assiettes fut à l'image de notre pinson. Alerte et virevoltant. Pas l'ombre d'un déchet. Il s'en fallut de peu, certes, mais rien n'y fit. Titi dominait son sujet. Et fier comme Artaban, il déposa sur la table son rituel cancoillotte. Assorti d'un camembert à damner tous les saints. Serge goûtait le cancoillotte pour la première fois ; il était aux anges. Une initiation réussie. Le Prez, lui, savourait cette tradition, craignant pour son bec les exhalaisons appuyées de notre crémerie d'un soir.

Titi plastronnait. "Vous allez voir ce que vous allez voir" dit-il. Et ce fut un crumble au chocolat, à la banane et aux pommes. Une première ! L'assemblée, pourtant repue, y allait de sa petite cuillère avec gourmandise. Surtout Walid. Il aime le crumble de Titi Walid. Il y a loin du crumble au pays du cèdre. Justement.


La conversation suivait un train disparate. Le Poulpe la rehaussait de ses pensées profondes. Lors que Pioupiou nous gratifiait, par intermittence, de ses saillies poétiques dont les origines, pour Lolo, remonteraient à une lointaine chambre froide. Léo, de retour, était au bord des larmes. Et entrecoupait ses paroles par des hoquets intempestifs. La faute au crumble et a ce qui le précédait.

Une belote, bien sûr, acheva la soirée. Une belote monotone, sans flammes. Que le Prez remporta de hautes mains, lors qu'Hamilton ressassait son dépit. La bruine, dehors, battait le pavé. La ville était calme. Les castors rentraient dans leurs pénates. Le corps lourd. Titi souriait. La besogne faite et bien faite. Il fut quelques pas de danse. Et salua les étoiles.

02 novembre 2016

Le cuistot de Bouffe : Un fameux Bardatruc d’Halloween…

Par Le Barde et Bardibulle
 

Les portes étaient closes, le stade de musard bien isolé de ses lumières. Les lumières des vestiaires, seules lueurs dans la nuit pour nous repérer en cette nuit d’Automne. Un phare dans la nuit chanterait l’amiral. La période s’assombrit. C’est bientôt l’hiver. L’Automne nous en prévient. Et petit à petit le froid arrive. Le castor est un animal à poil laineux (A poil les nœuds !). Il a passé un bon été. Le soleil de Casa a rechargé toutes ses cellules photorugbystiques et le prédispose à affronter les prochaines vigueurs hivernales. C’est bien en nombre que les Archiball se sont retrouvés à vouloir taquiner de la balle. Pour preuve la retournée de terrain. Quand la masse fait loi, la pelouse se retourne. Des anciens et des moins jeunes ont su dépasser les barrières de la grille. Titi montant sa fidèle monture (une moto pour préciser). Alexandre monte Bucéphale, Lucky luke Jolly Jumper, Titi sa moto. Il ne lui prête de surnom. L’homme est discret sur le sujet. Mais il sait que bien monter toutes barrières devient franchissables. La chimère castor cheval motorisée ouvre les grilles de Musard. La clé est dans la fusion. A deux kilos prêts le cencastaure fait balance. Bienvenue pour la troupe au sol.

Sur le pré comme de loin, à l’échauffe le jeu argentin trouve son équilibre et sa gloire en trouvant facilement le chemin de l’aplati. Nous avons en effet un invité chaudement vêtu pour l’occasion. Marco en bon stagiaire s’accompagne de beau monde. Il est tombé dedans quand il était petit. Il savait que les castors dans le touché tâtent. Pour ce soir il associa le pré de Musard aux foulées émérites d’Arbizu Lisandro. Les castors sont nostalgiques du jeu Argentin. A voir les tenues Azul y blanco qui nous rattachent à un soleil sans frontière. Thom le premier et Crou Crou en deuxième avait fleuré l’esprit. Le jeu serré fut du côté de Serge jusqu’à la décision d’inverser le champ. Le nombre faisant loi. La partie devint inégale. Peyo à son aile attrapait les balles qui lui étaient destinées et les accompagnait dans un couloir libéré au paradis des envolées perdues. En soutien, ou en satellite Thomas organisait des solutions de jeux ou des alternatives aux cas où. Le castor est rapide et ne fatigue pas dans les foulées. Son alternateur joue bien son rôle. Il ne se la fait pas en anaérobie. Titi a failli se claquer à force de taper ses renvois. Piou Piou joue sans protège dent mais avec des lunettes et brille d’une nouvelle souplesse. Les passes trouvent leur destinataire, les hommes dans l’intervalle. En face c’est une course contre la montre. Serge priait sa Marie pour la conception du bon jeu. Jeff est heureux il a trouvé le bon camp. Marco fait des tentatives relayées par Arbizu qui découvre le jeu des castors. D’un côté les passes en avant et de l’autre les paroles d’en avant. C’est ainsi pour pouvoir faire des en avants il faut déjà avoir la balle. Le jeu ne fut pas si inégal puisqu’à la fin à l’image du terrain, le jeu changea de côté. Mais le trou était fait. Perdigue doit travailler son aplati, il tâte trop de grappes pour s’en rendre compte. Mais l’aplati du ballon et comme le « put » du golfeur, tu peux driver comme un dieu mais si tu ne sais pas mettre la balle dans le trou tout cela ne sert à rien. Domi organisateur d’open ne le sait que trop bien ! Jean Phi de son côté s’envole pour d’autres mondes…

Bref, il y a eu du beau jeu. Un jeu de castor en cannes. La douche pour la bière promise et nous prîmes la direction du trou.

Pépé est à table, l’heure tourne. L’Amiral est présent et raconte ses périples. Bruno l’écoute et découvre ses paroles et boit la pression et inversement. La pression lâchée. Nous nous installâmes à table. Plus de place pour quatre de nos compères coincés au bar. Heureux qui comme le trou remplit son bar. Le cuistot de bouffe est stagiaire, son parcours est d’humeur latine lui aussi. Il reprit les rênes de son stage après une aventure sud américaine. C’est Stéphane qui s’y colle ou bardatruc pour les intimes et fervents lecteurs du blog. L’homme devient castor qu’après son stage. L’homme a des suites dans ses idées. L’informatique est son dada. Il trouve des algorythmes pour toutes constantes de la nature. Le thème du soir se fera dans la citrouille allez savoir pourquoi… L’entrée se fera en soupe de potiron et châtaigne. Crème fraiche pour les assouplissements linguales. Le palais se débarrasse de tous ses fantômes. En revanche nous retrouvons Madeleine, celle de Proust. Celle qui dans la magie d’un sens nous rattache à un souvenir enfoui du passé. Pour ce soir, la châtaigne cogne en marron nos aires mnésiques. Bonjour les neurones, c’est halloween. Le castor n’est pas celte. Mais il a dégusté dans son enfance cette fameuse soupe aux fameux cucurbitaceae. Elle réchauffe les cœurs et nous lie à la cocotte d’un foyer. La soupe fit son œuvre. Elle nous libère de nos démons. Comme quoi le coup de fil pour l’halloween est bien vu.

Les Escassuts de leur côté mangent pour trois générations. L’ambiance est heureuse. L’accent argentin survole les propos. Ernesto Sabato lâcherait dans la danse du soir que « le Tango est une pensée triste qui se danse ». La fête et le repas proposé par notre Bardatruc en est tout un symbole. L’hiver est là, le soleil de la vie ressort ses nuages. La nostalgie flirte avec sa mélancolie. Pour lutter contre le mauvais sort rien de tel qu’une purée à la carotte. Ami des neurones, le cuistot nous remet une deuxième couche de Madeleine dans la gueule. La purée de carotte se mange quand les castors se font encore les dents dans leur couches. Pépé de son côté ne fait pas de différence. Il suit son timing privilège de l’âge. La régression se saupoudre de cerfeuil. Le confit pour l’apport animal. Point de bonheur sans sacrifice. Les couleurs dans l’assiette nous font babiller. Le cuistot est un sorcier. L’envoutement se fait. Les artifices de la couleur se subliment dans les saveurs proposés. Piou Piou de son côté ne fait pas dans la verdure.

Le plat à plat, nous transformâmes après incantations les grandes assiettes en petites. Le « lala » chauffa notre cuistot qui se la joua sécure. La magie mérite une proximité. Les assiettes trouvèrent leur receveur sans trop d’encombres hormis le brouillard de cerfeuil et le lancer de toutes autres matières pour briser la glace. Bardatruc imperturbable le cerfeuil dans la narine droite et les épaules aux verts ne changea pas de rythme et termina sa course. Même le Tarbais trouva bonheur, la réception à une main n’a plus de secret pour lui. Le fromage fit première au trou. Le trou change, ses couleurs restent. Les incantations trouvèrent leurs cibles et le fromage fut du bleu, du vert et du rouge. Du fromage d’Halloween pour certains en tout cas le clin d’œil au trou un délice. Le goût ont s’en fout, ce sont nos couleurs !



Le dessert une tarte à la rhubarbe faite maison. Madeleine revient à chaque bouchée. N’est-ce pas la magie d’Halloween que de rendre le passé présent et de mélanger l’innocence infantile à la réalité des adultes. Le trou fait son œuvre. Bardatruc a trouvé un nouveau rythme. Sa première à l’endive eut raison de lui cette fois ci le bonheur est dans le trou. Mission réussie. Guitou n’a pas à s’en faire son tour de bouffe trouva complice et émérite itou.

Piou Piou tient les comptes. Le Trez tient Piou Piou. La boucle est faite. Le café géré par Don. Les castors s’installent au comptoir pour un dernier tour de passe passe cette fois ci en dés. La magie des cartes prévient les mauvais sorts de la nuit. Le trou libéré de tous mauvais fantômes profitent des bonbons de la vie. C’est ainsi, il n’y a pas d’Horloge sans horloger et de trou sans bonheur. Le Barde de son côté aurait conté étoile...

Perdigue : « Au fond, Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants. »
Piou Piou : « Mais tu veux que je te dise mon Perdigue, peu d'entre elles s'en souviennent… »

Les deux sont de véritables petits princes et c’est main dans la main en bon trez qu’ils sortirent du trou à leurs habitudes pour retrouver leur chemin respectif dans les profondeurs de la ville. 

19 octobre 2016

Le cuistot de bouffe : Patrick...avocat ce rôle de cuisinier...

 Par Le Barde et Bardatruc
 
 

Le monde moderne est difficilement franchissable. Il se dit open, avec sa manie d'angliciser tout ce qu'il touche : open source, open data, open office... Et pourtant, il abuse des barrières. Musard n'échappe plus à la règle et pour rejoindre terrains et vestiaires, il faut se garer à l'ancienne. Les barrières, peut-être, sont une invitation à recouvrer les chemins d'antan ! N'empêche, l'accessible demeure le plus sûr chemin pour aller à l'essentiel. Ainsi parlait Pioupiou comme nous regagnions les vestiaires pour glaner dans nos sacs nos habits de lumière.

Nous dûmes jouer sur le terrain annexe. Le synthétique était vierge de lumières. La modernité décidément nous jouait de mauvais tours. Valéry a raison : "Le moderne se contente de peu." Ces aléas ne furent pas pour rien dans l'approximatif de notre toucher. On connut des soirs plus alertes et moins revêches. Toutes choses qui ne nous dispensèrent pas de jouer à la baballe. Mais, ce fut couci couça. Le ballon chut plus que de raison. Une soirée d'automne sans panache qui eut le mérite de nous dégourdir les jambes. Il est vrai que sans le Tarbais, le toucher est veuf. Mais laissons la parole à notre Bardatruc puisque le Bardibule n'est pas de blog cette semaine.

Quel entraînement mes amis !
Au royaume des ballons tombés et des passes pour personne, le castor était roi ce mardi ! Un vrai spectacle, une école de jongleurs manchots colombiens sous cocaïne, les septs nains ayant eu les faveurs orales de Blanche Neige.
Comble du hasard, mon grand ami Serguei Ivanilitch, proctologue et conseiller en politique internationale de Vladimir Poutine, les deux spécialités étant finalement assez proches, m'avait prêté un système appelé HawkEyeForRugbyDummies, en français Œil d’aigle pour rugbyman en délicatesse… Derrière ce nom barbare se cache une technologie pointue qui permet de suivre la beuchigue au millimètre et d'en déduire s’il y a en avant, passe de maçon, etc. Et bien sûr, grâce à la reconnaissance faciale, l'application est capable d'associer la cagade au joueur et vous restitue à la fin de l’entrainement, d’un simple claquement de doigts, les statistiques tant appréciées des gens qui ont une calculatrice à la place du cœur. Cela n’existait pas du temps de Poitrenaud et Beauxis, ces deux joueurs étant arrivés les deux premiers d’un top 5 mondiale des cagades tout de même ! Oups, quelqu’un me dit que Lionel joue toujours et à l’UBB, nous permettant d’éviter avec talent les phases finales oh, enquie.

Bref les résultats d’hier sont stupéfiants, enfin auraient pu être stupéfiants. En effet, j’avais bêtement configuré le nombre max d’en-avant à 3 par personne ce qui représentait un potentiel conséquent de 60 en-avant(s). Vous me croirez ou pas, tout le monde ou presque a dépassé le seuil ! Aussi, nous n’avons que la certitude qu’il y a eu au moins 3 en-avant par personne mais le maximum ne sera jamais connu et heureusement d’ailleurs.

Cependant, tout n’a pas été noir. En effet, il restait une chasuble verte portée avec constance par notre maniaque vestimentaire de Titi. Que sont devenus les autres, probablement laissés dans la tente d’une hollandaise cet été au camping des flots bleus. Le gardien ayant laissé allumé l’annexe en herbe, nos genoux et dos ne furent pas mal traités. L’effectif de manchots était conséquent 10x10. La température encore douce.

Certains joueurs tirèrent malgré tout leur épingle du jeu. Notre Dudu enfuma les truffes en face de lui, Pioupiou affuta encore ses courses en se remémorant les consignes de quand il était à l’école…de rugby. Walid avait les cannes de Bolt. Hamilton, sous extasy, lacha une chistera croisée, comble de l’excentricité pour ce conservateur du beau jeu.

Cependant, tout cela aurait pu mal finir et n’oublions pas que le rugby est un sport à risques. Ainsi, Zeille, particulièrement volontaire, prit l’intervalle tête baissée et s’emplafonna l’épaule ou le coude de Jean-Phi : un choc de Titan. Pour vous donner une image de cette collision énorme et sans lien avec nos deux alcoolitres, on aurait dit un accrochage entre la suffisance de Juppé et à l’arrogance de Sarkozy. Enorme.

21h30 sonnait, il était temps de tracer car pire que la police, c’est l’avocat qui nous attendait. Et quand un avocat vous attend au trou …

L'avocat était de cuisine. Et fit un pied de nez à l'automne en nous servant une salade de tomates estivale en entrée. Une manière comme une autre de dire que la vie est belle. Hamilton avait pris la place du Tcho. Rien à voir avec la beauté de la vie. Encore que ! La beauté sans savoir-vivre est orpheline. Toujours est-il que les tomates filaient bon train dans nos palais. Avec cette pointe de persil qui ajoute le nécessaire pour que le goût soit d'abord mélange. Les conversations aussi allaient leur train. Diverses, variées. Guitou, assis à la droite du Prez, était aux anges. Ce qui, somme toute, n'est qu'évidence. "Tout ange est terrible" écrivait Rilke. Et bien, il se trompait. Il suffit de voir Guitou pour tordre le cou à ce vers. Mais Rilke ignorait tout du trou. Ses muses étaient plus pâles.

Le lancer d'assiettes fut audacieux. L'avocat n'y alla pas de mains mortes. Il ajusta les oboles en prenant une distance périlleuse. En sorte que le fracas fut de circonstance. Il n'y eut pas de fromage. Superflu après le couscous ! Un "Tiens voilà du bon fromage" sans vigueur sortit péniblement de nos gorges. Comme pour sacrifier à un rite. Quand le ventre est plein, le cœur n'y est pas. C'est un vieux proverbe de la renaissance paraît-il.

Jean-Phi enfilait les bons mots comme des perles. On aurait pu en faire une guirlande pour le blog. Ou un collier. Les bons mots de Jean-Phi mériteraient d'être conservés. Mais ma mémoire matinale est rétive et Jean-Phi ne voulut point du blog, de ces traces écrites qui contribuent à notre mémoire. Il n'est qu'à l'instant. Le trou est sa page. L'instantané son royaume. De l'art vivant et bien vivant.

Une délicieuse salade d'oranges conclut nos ébats. Il ne manquait que la corne de gazelle que Serge appelait de ses vœux, et c'est vrai qu'elle n'aurait pas dépareillé. Serge a l'âme orientale. Et son Tarbais lui manque. Son désir de corne était l'expression d'un manque. Walid, lui, goûtait l'orange comme l'on goûte un sonnet de Pétrarque. L'orange est son or. C'est alors que la Jacouille cita son Eluard : "La terre est bleue comme une orange." Pioupiou, la larme à l'œil, lui jeta un regard admiratif et ajouta que, oui, sa chanson était bel et bien monotone.

Une belote de comptoir clôtura la soirée. Et le Prez l'emporta. Les mardis se suivent et se ressemblent. Il y aurait une chanson à écrire pour bouter hors l'antienne pioupioutienne de manière définitive. La partie s'acheva sur un ultime duel entre Titi et moi-même. Et Titi l'emporta. Gros Jean comme devant, je sortais du trou, l'âme en peine, et, consultant les étoiles, je cherchais la promesse d'un sort meilleur. Jacky me fit un clin d'œil. Je regagnais mes pénates le cœur léger. Nous sommes d'une lignée, l'avenir nous appartient.

12 octobre 2016

Le cuistot de bouffe: si on se donnait rendez-vous à la table du grand Thom...

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


Il faisait frisquet. L'automne est là et l'hiver pointe le bout de son nez. Nous étions une quinzaine. Les jeunes étaient de retour. Les vieux un peu plus rares, exceptés Dudu et moi-m'aime. Walid était présent, désertant l'espace d'une soirée sa salle de rédaction. Dans le milieu, on l'appelle Citizen Walid. Même s'il se tient aux marges du milieu pour mieux faire entendre sa petite musique.

La partie fut, somme toute, assez moyenne. C'est le temps des vendanges il est vrai. Beaucoup de ballons tombés, de surnombres gâchés, de précipitation. N'importe, il y eut quelques beaux mouvements. Mais Dieu que cette manie du petit côté est agaçante ! La vie ne vaut que par les grands espaces ; l'étriqué est rachitique, étroit, étique. Seul Pioupiou, sur son aile, y prenait goût. Tom fit la nique à ses adversaires à moult reprises. Rien que de très ordinaire, mais du bel ordinaire, ce qui constitue un art de vivre, une éthique pas si fréquente. Titi était en cannes ; le poulpe aussi. Gwen un peu moins. Sa barbe a accentué son côté altruiste : il distribue la gonfle. Notre homme a changé. Quant à Pascal Apercé qui était enfin de retour, il n'a pas changé. Enfin si. Exit les kilos superflus. En sorte que la course est plus vive, plus ferme. Le Prez, lui, était égal à lui-même. Droit, précis, efficace. La grâce efficace à de beaux jours devant elle. Le jansénisme n'est pas mort, un ballon est là pour nous le rappeler

Quel entraînement mais amis.
Ma théorie de la chasuble s'est totalement vérifiée mais uniquement pour moi ! Mon tuteur Régis, incarnant pleinement son rôle, me prêta paternellement cette fameuse chasuble et tout se passa dans le meilleur des mondes. Il fallait que je me mette au vert.

Les équipes étaient garnies équitablement d'athlètes zaffuttés. Un bien beau 8 contre 8. Du jeu, il y en a eu, du beau et des deux côtés.
A vrai dire dès le début, nous comprîmes que cet entraînement serait différent de la mauvaise série des semaines passées. Toujours appliqué dans son échauffement, Dudu avait modifié bizarrement sa routine. Alors que tout le monde l’attendait, nous le surprîmes à quatre pattes au milieu du terrain faisant des incantations vers un lieu inconnu.
L’histoire aurait pu en rester là mais cela m'a intrigué et j’ai donc mené mon enquête sur Google. Merci de prendre le temps de regarder ce petit film éclairant.

 
 
Ce film vous montre l’endroit très précis vers lequel Dudu priait, à savoir Vopnafjarðarhreppur en Islande ! Si certains ont encore des doutes, j’attire leurs attentions sur la forme géographique de l’endroit. Je crois que cela se passe de commentaires…
Je décidais alors d'approfondir ma recherche dans l'internet profond et underground et découvrais choqué que cet endroit imprononçable était le QG d’une secte se focalisant uniquement sur les fondements puisque faisant exclusivement la promotion des salles à « fist ». Et je peux vous dire que leur discour est au poing (uhuhuh).
Espérons que Dudu trouvera, à notre contact mais sans pour autant élargir le cercle de ses amis, les ressources pour sortir de cet engrenage pervers et revenir à ses premières amours.

Enfin pour couronner cette belle soirée sportive, je retiens un fait de jeu ou plutôt un cri de...désespoir : "oh non !!!". Celui-ci n'a peut-être été entendu que sur une moitié de terrain. Je veux parler non pas de celle qui sépare les équipes mais de celle qui est perpendiculaire à celle qui sépare les équipes. Bon ok, je vous fais un dessin. Le prénom des joueurs a été volontairement anonymisé afin de ne pas froisser les susceptibilités.

Dans le vestiaire, l'ambiance était bon enfant. Citizen Walid conversait. Alban l'observait avec admiration. Walid conversait de tout et de rien, mais toujours avec l'art de bien faire saillir les points importants de sa pensée, fut-elle d'apparence anodine. On me chahutait sur mes Lionnes sans que je ne cède à des propos victimes de ces représentations à l'emporte-pièce qui voilent la vie, la belle vie. Le vestiaire des Archi n'en reste pas moins assez sage et boute hors les clichés de peu.Tous d'avoir une pensée pour le Tarbais. Son épaule est neuve désormais. Il ne rejoindra les siens que dans quelques mois. Nous sommes orphelins.
 
Oh putain, 21h38 sonnait, il était grand temps de prendre la douche. Dernière preuve que l'entraînement avait été bon, nous pouvions y entendre de nouveau la douce et forte voix de notre Jean Phi chantant.
22h05 selon les joueurs, 22h20 selon l'horloge de Pépé, arrivée au trou mais pas au bout de nos peines. Le grand Thom, l'œil malicieux, avait l'intention de nous offrir un repas roboratif...

Au trou, l'Aude se levait avec Tim aux fourneaux.

Le grand Thom sait recevoir. L’homme ne rate pas ses rendez-vous culinaires et nous propose à chaque fois de belles découvertes. L’invention est dans la découverte. Rien de nouveau, l’Amérique a toujours existée, Christophe Colomb ne l’a pas inventée en revanche en la découvrant il l’a transformée. C’est la différence qui peut exister entre tout ce que peut faire un architecte ou un psychologue avec un parpaing. Autant faire parler un caillou… L’art de la transformation compte. Le grand Thom pourtant n’a jamais joué ouverture. Ses oreilles le trahissent. En revanche la décalque des papilles, il connait !!! Déformation de seconde ligne je suppose. Bref, l’homme joue dans l’ancien et pour ce soir donne un coup de botte à la soupe. Pépé chanta du Ramazotti. « Una Minestrone importante », et son apport fromagé et pistounesque. Le mélange nous plongea directement pour la resserve. La saveur tient dans le mélange. Rien de bon sans surprise ! L’amalgame le fait. Carottes, haricots, haricots, oignon courgette, céleri verts, pomme de terre à vrai dire il y avait plus de variétés végétales et animales dans la soupe que de convives à table. Le grand Thom à vrai dire proportionne en fonction de ses valeurs. La mesure tient du maître. L’étalon est roi. Pour résumer, l’homme compte double et mange pour quatre, la présence de Gwen délie les langues et multiplie les cuillères il se rapproche de Jésus, Piou Piou actuellement se contente de soustraction, et le jeu à 15 se suffit en 8 contre 8. L’homme cuisine pour les 40 valeurs. Peu malheureusement auront noté le rendez-vous. Les mathématiques n’y sont pour rien et nous serons bien peu à partager la soupe. Dommage pour le calcul. Mais la soupe aura raison de nous. Le Tcho face à la quantité garda ses palmes et son tuba. Le silence accompagna la déguste signe du plaisir partagé : le fameux taisez et le Minestrone…

Nous chantâmes pour le fromage. Les castors étaient bien repus. Piou Piou s’est engagé à la boutique. Il y a en effet du détective dans cet homme. Un mélange savant entre l’inspecteur gadget et le colombo de poulet… L’homme est un sacré poulet « dans l’acquis poila l’inspecteur gadget, c’est un gars sympa Piou Piou. » Pour les absents sortez vos partitions et revisitez vos classiques. L’homme mange en impair.
La suite se fit dans le cassoulet. Léger mais le cuistot pèse pour les castors. Son cœur est gros et notre estomac lourd. Une saucisse et deux cuisses par personnes, l’homme est imaginatif. Piou Piou sortit son gogo gadget au ventre. Il faut à tout prix trouver une place à la saucisse entre ses deux cuisses. Les haricots et la couenne feront tapis. Les castors suite à ce repas joueront tous à la mêlée. La masse fait loi. Gwen joue à domicile survole le débat. Walid réfléchit à son prochain tourniquet qui risque de faire arrosage. Les castors sont satisfaits et heureux. Le ventre en avant, la gonfle trouva son organe.
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le lancer d'assiettes fut catastrophique sous l'œil désabusé de Pépé. La faute était également répartie entre le lanceur et le récipiendaire. Et côté Tcho ! Pauvre Maria. Quel cataclysme ! Un seul fromage aux allures de Roquefort. Aux allures seulement et qui avait peu à lui envier.

Une mousse au chocolat en dessert. Le grand Thom suit sa gamme. Aucune fausse note ! Le digestif est dans le chocolat, nous en trouvons la trace entre le grand marnier et le Sabite. Aucune éclaboussure, les fourberies de Walid sont connues de tous. Seul le Barde trempa ses doigts. L’homme est joueur et gourmand.

La belote de comptoir rassemblait huit joueurs. Très vite le Prez prit la mesure de ses adversaires avec deux baraques. Puis, ce fut à moi-m'aime de m'extraire, triomphal. Tout ensuite ne fut que chacaille .

La nuit s'étirait langoureusement. Une nuit d'octobre fraîche et claire, ponctuée d'étoiles. Alban trouvait à la grande ourse de allures de castor. Un archiball pur jus en somme. Un converti des étoiles ; il n'est pas meilleur ami.

11 octobre 2016

Le cuistot de Bouffe : Zinzin au pays des boulettes…

Par Badibulle et Bardatruc

Un troisième entraînement comme le deuxième...

Le hasard dans la distribution des équipes évoqué la semaine dernière était une grossière erreur. En effet, "bis repetita placent" comme disent les universitaires latinistes et pédants mais non anglophones, le même déséquilibre des équipes opéra toute la soirée.

Passé le désarroi d'une très mauvaise soirée rugbystique, étant encore dans "l'équipe", le gout inégalable de la première gorgée de bière, le plaisir de partager un excellent repas, l'agacement d'avoir à répéter systématiquement à Perdigue le niveau d'enchère à la belote, ce fut lors du retour, la truffe au vent, que m'apparut la raison de ce déséquilibre devenu difficilement supportable. Point de malédiction ni de complot, l'origine rationnelle de cette situation n'est autre que la chasuble verte !

Données gracieusement par Alban en fin de saison dernière, ces dernières avaient pour objectifs 1) qu'Alban, jouant sans lunettes et doué d'un engagement certains, ne vienne emplafonner l'un des siens, 2) de distinguer les équipes une fois formées. Cependant, les joueurs équipés gardant cette fameuse chasuble d'une semaine sur l'autre, c'est la même équipe qui se reforme immanquablement sur le tapis vert chaque mardi !
Au vu de l'abattement de certains et de quelques désertions précoces bien compréhensibles, il paraît évident, me semble t'il, que ce fonctionnement n'est pas durable. Aussi et en toute humilité, n'étant que stagiaire première année, je me permets de soumettre à votre sagacité la solution suivante : que ces chasubles ne soient passées qu'une fois les équipes constituées équitablement et ce grâce à l'intelligence collective...

Guitou sur le pré aurait pris une chasuble. C’est certain ! L’homme, héritier de D’artagnan a du flair côté jeu de mains. « Un doigté nasal » me susurre Piou Piou qui pour ce soir privilégia la mise en satellite de ses prérogatives sportives. La chasuble, lui il s’en fout, l’homme fait détours. Crou Crou aussi nous a fait une apparition, Titi en bon Soubirou l’aperçut dans la ligne. Il ne portait pas de chasuble ni de B.A.B. Bouchon Anti Bruit apparemment. Il libéra sa pression dans la course, le castor est ainsi il n’aime pas les râleurs et aurait bien voulu se mettre au vert pour la soirée. Port de la chasuble exige.

Stéphane est stagiaire et n’est pas Guitou. Il ne choisit pas l’équipe qui gagne. Il faut un nez pour ça. Sa technique est particulière pour le jeu du toucher. La règle, pour le défenseur est subtile. Il suffit de réaliser avec son corps un contact sur la surface proposé par le porteur de balle. L’idée est simple tout le corps est potentiellement touchable. Même le fil d’une couture d’un short fait lien au porteur et l’effleurer compte pour un toucher. Il faut que le castor sache créer son espace ou le décalage et permettre à son collègue de jouer dans un fauteuil. Jean Phi est technique il joue en défense uniquement la ficelle. Le corps du Bernachatte ne proposant en effet que peu de surface de contact. Jean Phi haranguait ses troupes pour motiver les siens, en vin. Sa voix, en véritable trompette de Jéricho effondrait les défenses malheureusement de son propre camp. Vous l’avez deviné les vendangeurs ne portent pas la fameuse chasuble verte. Ils sont dans le rouge ne l’oublions pas ! Pour en revenir à Bardatruc, sa technique du toucher témoigne d’une culture peu orthodoxe. Il joue en bleu et ça se voit. Il vise la chasuble mais en vin lui aussi. C’est le seul joueur qui au toucher raffûte… je vous laisse méditer là-dessus. Le temps que je sèche mes larmes … Nous proposons un stage de rattrapage pour améliorer nos techniques de pénétrations et de toucher gagnant. L’affiche est prometteuse !


Nous ne nous étalerons pas sur le côté sportif de cette soirée. Ce fut plaisant côté vert, indigeste côté blurp ! Nous noterons l'agréable retour de blessures de Don et Joss.

Côté logistique, heureusement que nous avions une Audi de James Bond avec gonfleur et embout pour gonfler un ballon trainant dans une Citroën de Bourvil. Ah le couple franco-allemand !

21h30 l'heure de la douche et du départ pour le trou.

21h47, arrivée des deux cyclistes, 21h55 arrivée des gars qui ont sûrement plein de bonnes raisons de ne pas circuler en vélo mais qui devraient tout de même essayer au moins le mardi, cela pourrait détendre Pépé...

Au trou c’est Zinzin qui régale. Savez- vous qu’il est né en Afrique. Pépé au bout a retrouvé son Tcho. Les deux vu la taille de leur béret ont dû connaitre le temps des colonies. Le bout de table espérait les saveurs d’Afrique concoctées par notre hôte. La Barde aurait chanté son temps des colonies, qu’il rattache pour sa part à une innocence infantile. « Moi, monsieur j’ai fait la colo à la clinique du Nord » lança un castor innocent. L’homme de table est nostalgique de son Afrique, berceau des hommes. Et sa cuisine nous a pour ambition la rencontre des mets sub-sahariens.

La pression libérée et le fût fut. Le plein du trou doit se faire. Avis aux amateurs. Nous passâmes à table, nous étions limités en nombre même en comptant les deux vélos. Perdigue vient avec sa relève. Les deux jouent sans chasubles au pré (comme de loin) mais à table ils ne se mettent pas aux verts. Le comble du viticulteur par excellence. Jean Phi garde sa voix cette fois ci en chanson. Son répertoire est hétéroclite. Le Sabite se boit comme il se chante. Un véritable bonheur en bouche.

L’entrée fut un cake salade et sa crème à la ciboulette. Un amuse-bouche pour nos palais aguerri. Le Tcho ne situe pas l’Afrique à ce niveau-là. Ils se font des messes basses au bout de table. Ils n’ont pas de sonotone cependant il se la joue secret. Ils préparent leur bouffe en grand notateur épicurien. Pépé redécouvre le tablier. « Depuis quand les vieux font la bouffe », Jacquot de lui rétorquer « ce n’est pas tous les jours que tous nos Prez sont au trou alors quand ils le sont ce sont les vieux qui s’y collent ! » , « Ah bon ! » termina le béret en rebrancha son sonotone. Certaines choses doivent rester sous silence, la surprise s’appréciera d’autant plus.

La suite sentit bon le curry. Les boulettes sont à la viande accompagnant une semoule. La quantité est suffisante pour la masse légère du soir. C’est du bon et le nombre permet du coup la resserve. Les boulettes ont eu chaud, la masse aurait pu avoir raison du cuistot. C’est ainsi quand le plat plait. L’Afrique est ainsi, ces saveurs sont épicées. Le Barde aurait apprécié cette rude douceur d’un met lointain. Les castors sont accrocheurs. Ils aiment la ballade et sont migrateurs à leurs heures. Zinzin quand il est de bouffe ne sort pas Sabite et propose uniquement le fruit de son labeur. Zinzin est un vendangeur de saison…

Nous poussâmes la chanson pour l’appel lacté. Zinzin se lança dans la manœuvre. Il jouait 3ème ligne à vrai dire. Placé derrière son comptoir il lança ses soucoupes au rythme des lalas. La manœuvre est rôdée cependant dévastatrice pour la relève. Un missile exocet a failli scalper le perdigue héritier. Le père l’aurait détourné d’un coup de tête salvateur. Le fils saint de sauf, s’imprègne du sacré. Le scalp n’est qu’une déformation indienne des inventions capillicoles modernes. Le tout sans gel, je vous remercie. Piou Piou de rajouter « vous me ferez aussi la raie… sur le côté ». Guitou est sensible à la beauté. Il pria le nouvel homme de bien l’entretenir. Le Tcho de rajouter « Moi la raie, ça me décoiffe… ». L’amiral a fait le détour pour apprécier la boulette, mais de son côté la raie n’est qu’un poisson. Du coup nous mangeâmes du brebis et du brie. Du brebrie de zinzin !

Un gâteau au chocolat, fondant et sa crème hors européenne.

Le Trez se mit aux comptes. Les castors posèrent leur queue plate au bout du comptoir. La queue en arrière le cigare en avant. Le minaret lança les mises, et nous partîmes dans l’aléa des cartes. La victoire ne revint pas à Bardatruc qui pourtant avait trouvé une chasuble de circonstance. Titi aussi nous la faisait country. Il trouva rapidement la cadence et la chorée pour faire pivoter son dé. Walid a compris que pour gagne il fallait laisser jouer les autres. Une constante quand on joue au vert !

Nous remontâmes par vague l’escalier. La logique des lumières épuisées, la dernière ferma la porte pour le grand repos du trou. La vie est ainsi elle taquine les opposés et profite de chaque instant. Sur ce Perdigue sifflotant rejoignait son futur et prit rendez-vous chez un vrai coiffeur. La vendange se fait le poil léger. C’est bien connu.

QLCVP 

30 septembre 2016

Le cuistot de Bouffe: Une soirée lucambolesque!

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc
 
 


Faute de lumière sur Bergonié, nous nous rapatriâmes sur le terrain annexe. Un retour aux sources, en somme, le temps retrouvé. La pelouse était parcimonieuse mais douce. Serge y trouva son compte. Notre homme goûte la tradition ; c'est un pur. Le Préside, lui, eut des réminiscences et sifflota sur l'air d'Il était une fois en Amérique ; son Amérique, c'est Musard. Il a quelque chose de de Niro Arnaud, celui des débuts, de Taxi driver ou de Deer Hunter.

Si les cannes étaient d'un côté, elles ne firent illusion que quelques minutes. Car les mains étaient de l'autre. On ne peut pas tout avoir. Et, question mains, le camp de Serge, de Titi et Croucrou prit assez vite la mesure des choses, enchaînant les essais, les belles passes. Au grand dam de Dudu. Une belle passe vaut toutes les cannes, qu'on se le dise. La grâce n'est rien sans un peu d'art. Même Perdigue donna son ballon. Comme traversé par une révélation qui, jusque-là, le désertait. Le camp adverse, dépité, marmonnait d'imaginaire en-avants pour atténuer sa déroute. N'importe, c'était une belle soirée d'automne, comme on les aime. Enfin, si l'on est du bon côté.

Un deuxième entrainement…
Ce début de saison est pour le moins chaotique. L'éclairage toujours aussi capricieux n'arriva que vers 20h45 et sur le terrain annexe. Celui avec de la vraie herbe, faisant la joie des rugbymans végans et autres experts en science du mouvement et traumatologie.
"Le hasard fait bien les choses". Bof, cette assertion d'optimistes béats, si répandue chez les négociateurs européens du futur traité transatlantique qui nous fera bouffer du bœuf bourguignon américain en gélules, ne put être vérifiée.

En effet, d'un côté, une équipe (1) composée de quelques ultras expérimentés et de jeunes pleins d'énergie, de l'autre une équipe (2) homogène et en réussite même si manquant cruellement de recul sur son vrai niveau de jeu, j'y reviendrai. Si le premier quart d'heure fut équilibré du fait des cannes des jeunots, la dernière demi-heure fut un cauchemar pour l'équipe 1. En défense et acculée dans ses 22m, 80% du temps, seules quelques pertinentes initiatives de Jean Philippe lui permirent de sortir la tête de l'eau. De plus, Jean Phi, avec la sincérité d'un Caliméro, fit remarquer justement que les commentaires acerbes de l'équipe 2 étaient parfois surnuméraires.

En effet, côté équipe 2, on profitait honteusement des errements défensifs, on se régalait des imprécisions techniques, on se délectait des courses erratiques, bref on se gargarisait de la faiblesse adverse. Si leur compteur d'essais tourna régulièrement, il ne put faire oublier le nombre hallucinant d'occasions bazardées. Toute la panoplie des cagades U10 y est passée. Je m’étonne d’ailleurs de ne pas voir ce jour, des mails de parents demandants si quelqu’un aurait récupéré le slip de Perdigue, les chaussettes de Serge ou le tableau du Douanier. Tels des gamins ingrats, insensibles aux profondes blessures narcissiques qu’ils infligent, ils raillaient l’autre équipe. Ah les enculés, fallait les voir les Pogba et autres Matuidi, suffisants, goguenards et satisfaits de leur large victoire contre des Roumains sous-alimentés, la veille de se prendre une branlée contre les Allemands. Vous l'aurez compris, j'étais dans l'autre équipe ! Et comme disait Dudu Sartre : " L’enfer, c’est mon équipe !"
Pour sauver l'entrainement tout de même, je retiendrais un moment d'une grâce particulière. Essayant d'intercepter, certains diront taper, le ballon, Zeille parti dans un grand jeté aérien de toute beauté. Malheureusement, les normes sociales conservatrices, les stéréotypes genrés qui veulent qu'un gaillard, fort, viril et sur un terrain de rugby, ne puisse laisser exprimer sa sensibilité voir sa féminité, lui valurent quelques poufferies auxquelles il répondit avec beaucoup moins de sensibilité il est vrai…

Le Barde était dans le bon camp. Il manquait un Eric pour que la bande des 3 ricous puisse briller une nouvelle fois au grand complet. Le trio vaut le détour même si pour ce soir nous ne profitâmes que d’une paire. Heureux qui, comme Eric, a fait une belle passe ou comme cestuy-là qui cultive le gazon, Et puis est retourné, plein de tact et de passion, percuter sans détour et pèlerinage... Piou Piou en amateur de belles passes multiplia ses génuflexions sans lamentation, toujours tourné vers Le mec. La grâce subjugue ce que l’impie prie. Le prophète en question est notre Barde. La beauté pour le traiteur mérite sa prière. A défaut de trouver de dieu qui d’après les dernières nouvelles serait partout. Nous pointons les prêtres, gardien d’un temple. Le Barde est une œuvre à lui tout seul et un gardien pour tous. Redoutable quand il est armé de son sifflet. Nous ne l’attachons pas en bon lecteur d’Uderzo (c’est notre côté gosses qui nient), nous le préférons libre avec ses envolées. La passe magique fut sienne. Le geste est constructif dans un sens et destructeur pour l’autre. L’opportuniste est toujours un bienheureux. Un éphémère devant l’éternel. Nous avons retrouvé les images filmés en super 8 de l’exploit. Magie de la passe quand tu nous tiens. Le Barde ne se contente de l’écrit, il s’apprécie en image. Blog à part !

21h30 sonnait, il était temps d'aller voir Le vieux 4 dévorer l'excellent bœuf bourguignon hors TAFTA de Luc et converser dans un dialogue de sourd, digne des meilleurs sketches de Chevalier et Laspales, avec ce taquin de Barde.

Au trou, Luc était de mise. Pas de Tcho. Plus de Tcho. Sinon par intermittence ; il faudra s'habituer. Ses mèches rebelles vont nous manquer. Mais la Jacouille et Pépé, en gardiens du temple, étaient bel et bien là. L'assemblée était convenable. Amélie et le vieux quatre avaient fait le déplacement. Luc avait confectionné une macédoine emmitouflée dans une lame de jambon, le tout servi dans une verrine. Avec un peu de charcuterie pour densifier la légèreté de sa proposition. La macédoine est rare au trou. Il flottait comme un parfum d'enfance.

Tout le monde est assis. Le bar a fait son œuvre et les castors libérés de leur pression sont à table. L’entrée appela la suite. Luc en chef cuistot siège auprès de Pépé. A eux deux ils ont deux genoux pour quatre jambes. Cela fait maigre pour un bout de table. Jacquot s’en est écarté pour se fondre dans la masse. Le Tcho aussi a déménagé. Saint Luc est un sein protecteur donc bien nourricier. Il tient sa place à défaut de se nourrir du pré. Le rugby est ingrat il met à rude épreuve les tendons et ligaments de notre existence. Le genou est une articulation pas comme les autres, les castors sapiens sapiens l’ont nommé ainsi sachant que la marche nous relie aux hommes dans notre caractère social et explorateur qu’elle impose. La marche est un niveau au-dessus qui nous distingue de l’érectus. L’érectus peut se vivre en bon égoïste et appréciait la solitude des bras finalement autonomes… Il faut bien un niveau sapiens pour se penser à l’autre et coordonner tant de liberté. A quoi ça sert d’être debout si ce n’est pour avancer. Une marche sans genou ça n’existe pas. Le caractère social des castors évolués tient dans la solidité de ses je-nous. Freud sur le sujet nous casse les pieds et ne n’envisage la chose qu’en dessous de la ceinture et du coup se prend la tête (niveau sapiens 3ème dan). Lacan en a fait tout un séminaire. Le Barde de son côté à l’estomac au talon. Luc se libère par sa présence et n’est pas sur les rotules pour nous faire la bouffe. C’est le propre d’un mental solide pour con-penser ! Ce soir, ce sera du Bourguignon en Bœuf. Sacrifice d’un animal à quatre genoux mais qui n’est pas sapiens sapiens. Comme quoi le «sapiens »ne se mesure pas au nombre de ses genoux valides. La nature se sublime par ses contradictions. Evolution oblige…

Luc nous proposa son bourguignon avec sa grosse patate. Il tient la forme. Pépé a le sourire, le béret tourne sur lui-même quand le met passe en bouche. Le castor de tablée reste humble. La modestie relève la sauce bourguignonne. Le Sabite y prêta une concurrence passagère. Le monopole est tenu en dehors de toute cuisson et le guillou fait bien son œuvre. La quantité permet la resserve et les castors même évolués prennent beaucoup de plaisir. Le plaisir n’est-il pas le noyau de la vie ? Titi sur le sujet ne parle pas la bouche pleine.

Le lancer fut parfait. Pas une assiette sur le carreau. Maria sera dispensée de nos enfantillages et de leurs maladresses. Puis, le fromage sous l'air gonflant d'une chanson monotone vint. Amélie, poussé par moi-m'aime, se prit au jeu de la présidence de la FFR. Son slogan : Avec Cambot, le rugby qu'il nous faut. Hamilton suggéra : Cambot, le rugby au naturel. Puis, ce fut le temps de la tarte aux pommes et du flan.

La nuit était calme, paisible. Le Prez se prenait pour James Coburn et Perdigue pour Fred Astaire. "La nuit venue on y verra plus clair" dit le vieux quatre en rentrant dans ses pénates. Il aime citer Topor l'animal. Nul ne lui en tiendra rigueur.