30 septembre 2016

Le cuistot de Bouffe: Une soirée lucambolesque!

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc
 
 


Faute de lumière sur Bergonié, nous nous rapatriâmes sur le terrain annexe. Un retour aux sources, en somme, le temps retrouvé. La pelouse était parcimonieuse mais douce. Serge y trouva son compte. Notre homme goûte la tradition ; c'est un pur. Le Préside, lui, eut des réminiscences et sifflota sur l'air d'Il était une fois en Amérique ; son Amérique, c'est Musard. Il a quelque chose de de Niro Arnaud, celui des débuts, de Taxi driver ou de Deer Hunter.

Si les cannes étaient d'un côté, elles ne firent illusion que quelques minutes. Car les mains étaient de l'autre. On ne peut pas tout avoir. Et, question mains, le camp de Serge, de Titi et Croucrou prit assez vite la mesure des choses, enchaînant les essais, les belles passes. Au grand dam de Dudu. Une belle passe vaut toutes les cannes, qu'on se le dise. La grâce n'est rien sans un peu d'art. Même Perdigue donna son ballon. Comme traversé par une révélation qui, jusque-là, le désertait. Le camp adverse, dépité, marmonnait d'imaginaire en-avants pour atténuer sa déroute. N'importe, c'était une belle soirée d'automne, comme on les aime. Enfin, si l'on est du bon côté.

Un deuxième entrainement…
Ce début de saison est pour le moins chaotique. L'éclairage toujours aussi capricieux n'arriva que vers 20h45 et sur le terrain annexe. Celui avec de la vraie herbe, faisant la joie des rugbymans végans et autres experts en science du mouvement et traumatologie.
"Le hasard fait bien les choses". Bof, cette assertion d'optimistes béats, si répandue chez les négociateurs européens du futur traité transatlantique qui nous fera bouffer du bœuf bourguignon américain en gélules, ne put être vérifiée.

En effet, d'un côté, une équipe (1) composée de quelques ultras expérimentés et de jeunes pleins d'énergie, de l'autre une équipe (2) homogène et en réussite même si manquant cruellement de recul sur son vrai niveau de jeu, j'y reviendrai. Si le premier quart d'heure fut équilibré du fait des cannes des jeunots, la dernière demi-heure fut un cauchemar pour l'équipe 1. En défense et acculée dans ses 22m, 80% du temps, seules quelques pertinentes initiatives de Jean Philippe lui permirent de sortir la tête de l'eau. De plus, Jean Phi, avec la sincérité d'un Caliméro, fit remarquer justement que les commentaires acerbes de l'équipe 2 étaient parfois surnuméraires.

En effet, côté équipe 2, on profitait honteusement des errements défensifs, on se régalait des imprécisions techniques, on se délectait des courses erratiques, bref on se gargarisait de la faiblesse adverse. Si leur compteur d'essais tourna régulièrement, il ne put faire oublier le nombre hallucinant d'occasions bazardées. Toute la panoplie des cagades U10 y est passée. Je m’étonne d’ailleurs de ne pas voir ce jour, des mails de parents demandants si quelqu’un aurait récupéré le slip de Perdigue, les chaussettes de Serge ou le tableau du Douanier. Tels des gamins ingrats, insensibles aux profondes blessures narcissiques qu’ils infligent, ils raillaient l’autre équipe. Ah les enculés, fallait les voir les Pogba et autres Matuidi, suffisants, goguenards et satisfaits de leur large victoire contre des Roumains sous-alimentés, la veille de se prendre une branlée contre les Allemands. Vous l'aurez compris, j'étais dans l'autre équipe ! Et comme disait Dudu Sartre : " L’enfer, c’est mon équipe !"
Pour sauver l'entrainement tout de même, je retiendrais un moment d'une grâce particulière. Essayant d'intercepter, certains diront taper, le ballon, Zeille parti dans un grand jeté aérien de toute beauté. Malheureusement, les normes sociales conservatrices, les stéréotypes genrés qui veulent qu'un gaillard, fort, viril et sur un terrain de rugby, ne puisse laisser exprimer sa sensibilité voir sa féminité, lui valurent quelques poufferies auxquelles il répondit avec beaucoup moins de sensibilité il est vrai…

Le Barde était dans le bon camp. Il manquait un Eric pour que la bande des 3 ricous puisse briller une nouvelle fois au grand complet. Le trio vaut le détour même si pour ce soir nous ne profitâmes que d’une paire. Heureux qui, comme Eric, a fait une belle passe ou comme cestuy-là qui cultive le gazon, Et puis est retourné, plein de tact et de passion, percuter sans détour et pèlerinage... Piou Piou en amateur de belles passes multiplia ses génuflexions sans lamentation, toujours tourné vers Le mec. La grâce subjugue ce que l’impie prie. Le prophète en question est notre Barde. La beauté pour le traiteur mérite sa prière. A défaut de trouver de dieu qui d’après les dernières nouvelles serait partout. Nous pointons les prêtres, gardien d’un temple. Le Barde est une œuvre à lui tout seul et un gardien pour tous. Redoutable quand il est armé de son sifflet. Nous ne l’attachons pas en bon lecteur d’Uderzo (c’est notre côté gosses qui nient), nous le préférons libre avec ses envolées. La passe magique fut sienne. Le geste est constructif dans un sens et destructeur pour l’autre. L’opportuniste est toujours un bienheureux. Un éphémère devant l’éternel. Nous avons retrouvé les images filmés en super 8 de l’exploit. Magie de la passe quand tu nous tiens. Le Barde ne se contente de l’écrit, il s’apprécie en image. Blog à part !

21h30 sonnait, il était temps d'aller voir Le vieux 4 dévorer l'excellent bœuf bourguignon hors TAFTA de Luc et converser dans un dialogue de sourd, digne des meilleurs sketches de Chevalier et Laspales, avec ce taquin de Barde.

Au trou, Luc était de mise. Pas de Tcho. Plus de Tcho. Sinon par intermittence ; il faudra s'habituer. Ses mèches rebelles vont nous manquer. Mais la Jacouille et Pépé, en gardiens du temple, étaient bel et bien là. L'assemblée était convenable. Amélie et le vieux quatre avaient fait le déplacement. Luc avait confectionné une macédoine emmitouflée dans une lame de jambon, le tout servi dans une verrine. Avec un peu de charcuterie pour densifier la légèreté de sa proposition. La macédoine est rare au trou. Il flottait comme un parfum d'enfance.

Tout le monde est assis. Le bar a fait son œuvre et les castors libérés de leur pression sont à table. L’entrée appela la suite. Luc en chef cuistot siège auprès de Pépé. A eux deux ils ont deux genoux pour quatre jambes. Cela fait maigre pour un bout de table. Jacquot s’en est écarté pour se fondre dans la masse. Le Tcho aussi a déménagé. Saint Luc est un sein protecteur donc bien nourricier. Il tient sa place à défaut de se nourrir du pré. Le rugby est ingrat il met à rude épreuve les tendons et ligaments de notre existence. Le genou est une articulation pas comme les autres, les castors sapiens sapiens l’ont nommé ainsi sachant que la marche nous relie aux hommes dans notre caractère social et explorateur qu’elle impose. La marche est un niveau au-dessus qui nous distingue de l’érectus. L’érectus peut se vivre en bon égoïste et appréciait la solitude des bras finalement autonomes… Il faut bien un niveau sapiens pour se penser à l’autre et coordonner tant de liberté. A quoi ça sert d’être debout si ce n’est pour avancer. Une marche sans genou ça n’existe pas. Le caractère social des castors évolués tient dans la solidité de ses je-nous. Freud sur le sujet nous casse les pieds et ne n’envisage la chose qu’en dessous de la ceinture et du coup se prend la tête (niveau sapiens 3ème dan). Lacan en a fait tout un séminaire. Le Barde de son côté à l’estomac au talon. Luc se libère par sa présence et n’est pas sur les rotules pour nous faire la bouffe. C’est le propre d’un mental solide pour con-penser ! Ce soir, ce sera du Bourguignon en Bœuf. Sacrifice d’un animal à quatre genoux mais qui n’est pas sapiens sapiens. Comme quoi le «sapiens »ne se mesure pas au nombre de ses genoux valides. La nature se sublime par ses contradictions. Evolution oblige…

Luc nous proposa son bourguignon avec sa grosse patate. Il tient la forme. Pépé a le sourire, le béret tourne sur lui-même quand le met passe en bouche. Le castor de tablée reste humble. La modestie relève la sauce bourguignonne. Le Sabite y prêta une concurrence passagère. Le monopole est tenu en dehors de toute cuisson et le guillou fait bien son œuvre. La quantité permet la resserve et les castors même évolués prennent beaucoup de plaisir. Le plaisir n’est-il pas le noyau de la vie ? Titi sur le sujet ne parle pas la bouche pleine.

Le lancer fut parfait. Pas une assiette sur le carreau. Maria sera dispensée de nos enfantillages et de leurs maladresses. Puis, le fromage sous l'air gonflant d'une chanson monotone vint. Amélie, poussé par moi-m'aime, se prit au jeu de la présidence de la FFR. Son slogan : Avec Cambot, le rugby qu'il nous faut. Hamilton suggéra : Cambot, le rugby au naturel. Puis, ce fut le temps de la tarte aux pommes et du flan.

La nuit était calme, paisible. Le Prez se prenait pour James Coburn et Perdigue pour Fred Astaire. "La nuit venue on y verra plus clair" dit le vieux quatre en rentrant dans ses pénates. Il aime citer Topor l'animal. Nul ne lui en tiendra rigueur. 

28 septembre 2016

Match Castors - Nounours

Par Bardibulle et Bardatruc


Quel déplacement mes amis !
En effet, il faut appeler un chat un chat. Cette dénomination de Pessac Romainville est une grossière erreur de cadastre. L'endroit où nous avons joué devrait s'appeler Pessac océan ! Est-il réellement sérieux de dire que l'on est dans la Métropole alors qu'en plongeant dans l'en-but, il y a une chance sur deux de terminer sur la plage du Porge... Preuve supplémentaire s'il en faut, sur la longue, très longue route, qui mène à ce stade, on croise plus de mouettes que de pigeons.
Bref, là où je veux en venir, c'est que commencer la saison par un déplacement après 1 entraînement seulement n'est pas chose aisée. Et pourtant les Archiball l'ont fait !
Vêtus du maillot de la tournée argentine, nos RacingMen en imposaient dès leur arrivée malgré un effectif de départ limite (15) du fait de trois retardataires peu habitués d'aller à la mer mais également de désistements variés : 3ème décès de la grand-mère, crise d'asthme du caniche, anniversaire oublié du petit ...
Heureusement que chez les gros l'on avait fait appel à de la main-d’œuvre délocalisée car sinon nous étions dans un embarras certain. Heureusement également que nous avons eut le plaisir de revoir sur le terrain PiouPiou et Fayou. Désormais, affutés comme des danseuses folkloriques tsiganes, ils cavalèrent pendant tout le match à savoir 3 fois 20 minutes tout de même.
Les conditions étaient parfaites : température, humidité, terrain.
Faisant partie des retardataires et du fait que les vestiaires étaient à côté de la cabane des sauveteurs dans la zone de baignade surveillée, je n'ai pas trop vu le début du premier tiers temps. Par contre ce que j'ai vu à la fin de ce dernier m'a beaucoup plu. Je relève une action particulière. Sur un ballon envoyé vers l'aile, RBW alias Régis Bill Williams attaque la ligne, passe un bras, offload de folie pour Peyo qui met les watts et se retrouve cul nu sur la plage à la Jenny !
En face, les ursidés offraient du jeu et leur jeune 9 survolté donna du fil à retordre à Toto. Les dix voire quinze ans d'écart n’empêchèrent notre véloce bayonnais d'aller l’arrêter de justesse entre les poteaux. Quelles cannes !
Titi, en courageux survivant d'une génération dorée, orientait des trois quarts parfois/souvent maladroits.
Le deuxième tiers temps fut marqué par une augmentation de l'intensité dans les ruck bien gérée par un arbitre compétent. Nos avants avaient décidés de prendre le match à leurs comptes et réalisèrent de beaux groupés pénétrants. Sur l'un d'eux, Alban sortit au 5 m avec la volonté d'un prof de math souhaitant démontrer à ses élèves que le plus court chemin entre deux points c'est la ligne droite et peu importe que sur cette ligne il y ait trois gaillards ! Il fut copié, en fin de partie par notre soutien baraqué d'un soir Eric, invité par Marc, qui fit la même chose mais sans élan.
Au final, nous perdons 7 à 4 dans un match équilibré, vaillant mais où quelques imprécisions et manque de repères communs nous ont empêchés d'aller chercher le bonus match nul.
Le talon d'or est décerné unanimement à Peyo. C'était vraiment une bonne idée de demander à sa femme de lui imposer de débarrasser la table car si les premiers mois le budget assiettes fut conséquent (client gold chez Guy Degrenne), force est de constater que plus aucun ballon ne lui échappe des mains. Le talon d'argile est quant à lui malheureusement décerné à notre Coach qui se blessa au ... talon
 

Les nounours savent recevoir. La bière de tradition pour essuyer notre soif. C’est une spécialité pessacaise, les nounours se sèchent à la bière. Les castors en bon amateurs apprécient cette coutume. Nous observons les techniques de décapsulage. Le castor dénudé n’en est pas moins démuni face au dilemme de l’ouverture. Jacquot éternel supporter vient toujours avec sa bite et son couteau mais cette fois-ci il n’avait pas son couteau. La lame à l’œil il proposa son second pour satisfaire la soif des hommes à poils. Le castor qui est un animal à poil laineux. « A poil les nœuds ! » ne tient rigueur d’un tel oubli car il connaît le sens du sacrifice de l’ancien. Piou Piou salvateur joue local et se sert d’une patère car il le valet bien. Peyo ne sort jamais sans son décapsuleur de poche et Ben philosophe le talon insensible termina le travail du match en proposant son Achille à la décapsule. La réception aurait pu trainer dans les vestiaires mais le rendez-vous était pris au chiquet. Trois tables de rang, les castors en tenue d’été. Le blason à queue plate se cachait dans la masse. Chacun à son imagination le castor estival a oublié le dress code sur table et l’adresse code sur le gazon. Pour ne pas rester sur une veste question terrain nous la portons à la réception. C’est la reprise les castors doivent retrouver leurs marques. A ce propos la boutique réfléchit pour des chaussettes tailles XXXL pour Ben, il le valet bien lui aussi. Depuis qu’il a pris la gouverne des troupes il a la cheville qui enfle…

Les castors occupent une table entière, les nounours en réception les deux autres. L’ambiance est chaleureuse et tout est bon. Certains nounours ont abandonné leur tenue de jeu pour se couvrir d’un tablier pour notre plus grand bonheur et un vrai régal pour nos palais et nos estomacs éprouvés. Les gros cultivent leur ligne et s’inscrivent dans la resserve d’entrecôte à volonté. Ils gardent la frite.

La réception réussie, les castors hésitent à lever le camp. Les deux équipes, nounours et castors hibernent, cela crée des liens. Le rugby comme la bonne bouffe est tout simplement une question de savoir vivre. L’été s’éclipse pour faire place à l’automne. Les deux papifères (mammifères au masculin…), se font des réserves en bons moments rugbystiques et en bonne bouffe. Que du plaisir en somme. L’hiver peut venir, nous sommes prêts à les revoir. C’est une question de cycle dans le monde du rugby. Les ritournelles font bien le printemps…

22 septembre 2016

Le cuistot de bouffe, un sabite bien dans ses moules

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc



Un premier entrainement mes amis.
Eh oui, point d'enthousiasme débordant pour ce premier entrainement. En effet, les archis arrivèrent au compte-gouttes en trainant légèrement des pieds. Semaine de match oblige, l'entrainement était promis aux ateliers techniques et répétitions inlassables de lancement de jeux. Bon, finalement l'entrainement fut libre mais la prochaine fois c'est sûr, on bossera les combinaisons...
Beaucoup de ballons disponibles mais peu de pompes pour les gonfler, tel était le principal enjeu de ce début de premier entrainement. Pour rajouter à cette atmosphère légèrement dilettante, une odeur de grillé bizarre embaumait le stade et titillait nos narines, enfin pour ceux qui ont encore de l'odorat. Pouvait-on sentir de si loin les moules que Jean-Phi préparait...déjà !
Après quelques tours de piste, les artistes se divisèrent en deux équipes équilibrées de 8 joueurs. Tous les styles de passeurs étaient représentés puisque Serge était là et Gwen aussi.
Des deux côtés, pas d'envolée lyrique, pas de génie non plus mais une certaine intelligence pour une des équipes permettant à Titi d'attaquer la ligne souvent avec finesse, parfois en déménageur. Dans cette même équipe, notre directeur sportif, Coach Ben, avait peine à cacher qu'il avait regardé en boucle, la série documentaire d'arte : "Le cadrage-débordement sous l'Empire austro-hongrois". Ses déambulations browniennes pour le moins surprenantes, n'étaient pas s'en rappeler la fin de la chorégraphie du "Père Abraham".
De l'autre côté, Peyo en basque pyromane, mit le feu à sa ligne. L'homme est aussi affuté pour aller au bout que pour vêtir un castor. Et cette tâche est nécessaire voire salutaire au vu des nombreux porteurs de chemises bleues, façon contrôleurs RATP, qui osent critiquer les chemises avant-gardistes de Titi ! Maxime, quant à lui, semblait tout droit venu des deux-chèvres pour écarter ce fougueux Landais de Jeff, un peu optimiste sur ses charges défensives. Max évita avec tact l'humiliation du jamais 203.
Premier entrainement oblige, les jambes se firent rapidement lourdes alors que certaines langues elles, semblaient déjà inépuisables. Heureusement que Zeille, l’œil rigoureux et l'intransigeance paternelle d'un juge d'application des peines pour adolescentes vicieuses, contenait avec autorité le culot Cahuzacien de certains.

C'était bel et bien la reprise. Pas d'orage, pas d'éclairs mais un ciel calme et paisible de septembre. L'automne n'est plus qu'une question d'heures et nous entendions saluer l'été.

Une petite vingtaine de castors foulaient le pré synthétique de Musard. Un mélange de caciques et de jeunes pousses. Le temps était doux. Bien sûr quelques ballons tombèrent mais on était loin du fastidieux des reprises ordinaires. Et pour tout dire, la partie eut de la tenue.

Ainsi, l'on pût admirer l'altruisme de Gwen qui fit provision de passes pour la saison, allant jusqu'à négocier deux croisées sur une même temps de jeu sous l'œil admiratif, et un peu hagard, du Tarbais. Un Tarbais plus castor que jamais qu'une opération à l'épaule éloignera des terrains six longs mois pour notre désespoir.

On parla peu. Serge était égal à lui-même et Croucrou bien en cannes. La Piballe pestait contre le poids des ans et reprenait sa comptabilité si particulière et parfaitement hostile à la réalité des choses. Jeff filait ses courses longilignes, comme Benoît. Régis était alerte, vif, incisif.

Oui, un toucher comme on les aime. Et ce n'est pas notre pinson, Titi, qui dira le contraire avec ses deux essais à la clé. L'âge n'est rien. On est ce que l'on est pour l'éternité. Ce que ne démentira pas Pioupiou qui a je ne sais quoi désormais des dandys de la fin d'un siècle où la vie était indolente.

21h30 sonnait, le temps de prendre une douche et rejoindre le Saby t'au chaud
S'il n'y avait pas de Jeanphi, c'est par é qu'il était de trou. Il manquait pour la première fois le pré de rentrée. Il n'était pas venu les mains vides. De beaux magnums honoraient la table.




C'est par des "moules charbonneuses" (Walid) qu'il ouvrit les débats. Des moules à la plancha en l'occurrence. Pas une miette n'en resta. La moule connut un succès légitime. Sa chair était ferme et notre Jeanphi avait mis ce qu'il faut de petits plus pour lui permettre de révéler tous ses charmes. Amélie se régalait. Et Pépé se confondait en louanges. Le Tcho s'essaya à la grande langue pour dire ses extases : "Diantre, que ces mollusques sont savoureux. Un vers de Racine y perdrait ses petits." La Jacouille opinait du béret.

Alors le hachis vint.

Certains espérèrent du sanglier. Les gros ont vraiment de la suite dans les suidés. L’animal est poilu et certains sont solitaires, d’autres malheureux réussissent à merveilles en pâté ou en civet. Le sanglier est de tradition chez Saby, même si cette année l’animal eut raison de celle-ci. Point de sacrifice animal ou de solidarité entre poilus anthropophages. Le castor est un carnassier qui s’ignore. Le régime est sec. Jean Phi aime ses castors mais cette année il prend la marée. Il réchauffe ses moules pour qu’elles soient chaudes en bouche. L’homme est délicat. Il est loin le temps où le Bernachatte en grand pharaon siégeait auprès de son Obélix pour tâter de la cuisse. Bernachatte a de l’animal en lui à en croire son sobriquet. A défaut de sanglier, de laie nous eûmes des moules. Les castors face au changement trouvent du bonheur. Les coquilles vides remplacent les pleines. Mais toujours point de sanglier. « Frère Sabite, frère Sabite, n’as-tu point de sanglier à l’horizon ? » s’exclama le castor traiteur. « Devant sa moule, le castor fait silence… » répondit le Tcho. Freud entre deux gorgées du nouveau Sabite s’exprima sur la symbolique du sanglier, je vous prie. Il s’interroge à ses heures perdues sur le coquelicot en fleur qui recouvre le Sabite en bouteille. L’animal est noble mais ne pointe ses défenses en étiquette. Le symbole est pourtant bien dans le masculin. Le féminin du sanglier c’est la laie retour en Sabite y a pas à dire ! La moule nous y ramène d’une certaine manière mais en vin. Freud se lèche la moustache et caresse sa barbe… Le sanglier représente la force et le courage mais aussi la connaissance. Il (l’animal) a un rapport avec l’au-delà. Il y a du sacré dans l’animal. Notre Barde, chansonnier à ses heures se perdit en variété et poussa un léger « Erymanthe, à l’eau. ». La symbolique de la moule en revanche se limite à la moule !

Nous humâmes donc à la place un parmentier. Une couche de pomme de terre gratinée pour dissimuler l’absence du porcine forestier. La viande est hachée et les pommes en purée.

L’homme en cuisine vérifiait le bien-être de ses paires. La moule ne peut suffire, l’amitié est un condiment d’excellence ! Le Sanglier ne sera pas à table mais dans le lancer d’assiette. Les castors connaissent le cuistot et son art est dans la presse. Le lancer d’assiette se fera avec le port de casque même si le bris du soir sera limité. Les lancers sont francs et directs avis aux réceptionneurs car la passe quand elle part, elle part. L’ambiance est chaude, les castors armés de leur rondelle chantent.

Le fromage fut ! Ainsi soit-il… Les vendanges sont prochaines, le viticulteur après ses moules dévoila ses grappes. La pulpe est savoureuse et le raisin est bon. L’homme est un messie pour le vin et un mais non pour le sanglier. « Chacun sa grappe » marmonna Pépé en fixant son béret. Il se prépare apparemment une petite cuvée de pépé 2016 exceptionnelle.

Et la belote de comptoir se dressa. Il y avait foule autour du tapis vert. Gwen et Walid se disputèrent la dernière place. Walid l'emporta. Gwen était tristounet mais lucide sur ses impérities. Il ne nous restait plus qu'à regagner la douce nuit de septembre. Demain, c'est l'automne. 

19 septembre 2016

Le cuistot de bouffe, Lolo au trou une affaire qui mouille

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


Le ciel était noir, si noir. Ça et là des éclairs claquaient. Un bel orage en somme. Un clin d'œil à Perdigue qui aime qu'on lui parle de la pluie et non pas du beau temps, le beau temps le dégoûte et lui fait grincer les dents. Quelques-uns, cependant, tentèrent Musard. Pas de lumières sinon celle des éclairs dans le ciel noir, si noir.

Quelle galère mes amis.
Une reprise catastrophique, cataclysmique si j'ose. Rien ne fonctionnait, à commencer par le nouvel éclairage du stade. Un coup, le prè était éclairé d'une lumière blanche très puissante accompagnée d'un grand bruit de camion écrasant un groupe de manchots climato-sceptiques puis la seconde d'après, nous étions plongés dans le noir tel un Fou de Bassens piquant un plongeon derrière un pétrolier arménien battant pavillon turque, piloté par un équipage kurde du "petcaca" . Tout ce fric dépensé pour ça, c'est foudroyant. Et si ce n'était que l'éclairage, mais l'arrosage également fut acadabrantesque. Ce bijou de technologie, le MYWE (make you wet everywhere...), semblait mal maîtrisé de nôtre jardinière musardienne. En effet à peine ouverte la porte de votre véhicule que vous étiez copieusement arrosé !
Enfin, pour couronner le tout, l'agenda électronique des castors avait dû buguer puisque seuls 6 castors étaient présents ! Inutile de les citer, leurs pudeurs naturelles de joueur tout temps en souffriraient. Cependant, le manque de joueurs eut raison de leur volonté de s'entrainer dans des conditions climatiques certes peu clémentes mais loin d'effrayer l'amoureux du rugby, le vrai... Bref, ces six héros prêts à tomber au champ d'honneur pour quelques passes s'en retournèrent au trou retrouver les "autres" . Les "autres", ceux qui, peut être, estiment que le rugby est une activité ultra-libérale ou l'on se retire dès qu'il y a le moindre risque ou bien, plus prosaïquement, pensent que le rugby ne se joue pas par alerte météo orange !
Vivement mardi prochain, en espérant que les techniciens du stade ne mettent pas en place le fameux système de contrôle d'accès inspiré du non moins fameux poulet bressois à savoir le FIYA !

Il ne restait plus que le trou. Pas de gonfle, pas de pré. Une semaine d'attente encore. Le temps est longuet sans la béchigue. Mais l'on ne peut rien contre les caprices du temps. N'importe, commencer par l'orage n'augure pas d'une mauvaise saison. Bien au contraire. Rien n'est plus triste que le train-train, le paisible, l'ordinaire. Les superstitieux diront que nous étions le 13. Il ne faut pas céder à ces chimères. 
 

C'est Lolo qui étrennait tout sourire la saison. Le trou avait gardé la chaleur de l'été. Un trou moite, étanche à l'air frais dispensé par la pluie. Il était bien garni. Coco en tête, l'œil vif, nanti, depuis dimanche, d'une année de plus. Avec lui, l'éternité a une sacrée gueule. Le Tcho nous gratifiait encore de sa présence. Accompagné de son Pépé bien-aimé. JB était là aussi ; il n'entendait, pour rien au monde, se dispenser du premier soir. Pioupiou arborait sa ligne étique, la Jacouille son sourire et Florian une mine épanouie.

La soirée fut douce et débuta par une salade sertie de petits lardons. Un peu de fraîcheur en somme avant le lourd. Rien que de très simple. Lolo sait que la simplicité est le début de la grâce. Il n'y a que les faquins pour espérer atteindre le chaland par l'emphase. Une salade, quelques lardons craquant dans la bouche. Et le tour est joué. Avec une gorgée de Saby bien sûr.

Le Prez nous avait rejoint. Perdigue itou. Avec une tenue marine. Il est mignon Perdigue en marin. Lolo surveillait la déglutition des feuilles, veillant à ce que le saladier soit exsangue. Puis, il nous confia d'acquises lasagnes où se glissaient de petites tomates cerises. Il avait pressenti ce regain de fraîcheur et pouvait se permettre un plat consistant. Il veilla de nouveau à ce que pas une miette ne demeure. Et y parvint. Sous l'œil satisfait de Gwen.

Piou Piou picore dans son ascète. A chaque service, l’homme dessine à la fourchette. Il n’est pas dans l’abstrait, ni dans le cubisme du culinaire, il se presse dans le sublime des choses. La salade devient une feuille et les lardons, un lardon. La quantité ne suffit à se rapprocher de l’essence des choses. La saveur est dans le noyau. Entre la pulpe et le pépin apparemment ... Le pilier pointe son centre. Il alimente son bien-être. Le féminin en est loin sinon il se ferait Miou Miou. Freud s’inquiète à tort. Sa mêlée perd un pilier. Piou Piou tient la forme. Il le chante. Il le parle. L’anatomie est le plaisir de la chair n’ont point de secret pour ce castor de taille. « L’anus est dans le trou du cul ». Ronsard aurait effleuré une feuille de rose. La métaphore, inutile pour le poète en herbe, se positionne dans l’anus. « L’anus suit le jour », me susurre l’horloger… Piou Piou garde ses fondamentaux. « La rose est une fleur, un point tu broutes ! ». On est au trou ou on ne l’est pas. Gwen en premier fan est heureux quand Piou Piou prend ses envols. Ses yeux pleurent fontaine, tellement l’émotion est grande. Les castors sont sensibles surtout les gros. La finesse est dans la condensation du trop. Son trou du cul n’est pas vulgaire, il fait rire. Chapeau l’artiste !
Pour la peine la cène eut droit à son père Abraham. Nous n’avons jamais été aussi près du dit vin ! Coco était aux anges. La famille se perpétue et le trou prend père pète !
 
 

Lolo les ascètes, il les satellise. Car le Lala rappelle le Lolo à ses obligations. La technique est parfaite même si le lanceur n’improvise pas de réception les mains dans le dos. Une autre de ses spécialités. Le lancer est frontal, en vrillé s’il vous plait. Ses passes de seconde ligne nous rappelle que la vrille dépend de son axe de référence. Les assiettes tournent dans le sens des aiguilles d’une démonte. L’axe n’est pas homologué. Mais bon les receveurs maitrisent. A sa décharge une mauvaise réception. Le brie fut donc limité !

En dessert du Tiramisu. Ce soir Lolo nous sort les couches.

La nuit s'étirait. On bavardait de tout et de rien. Les mauvaises langues diront que l'on bavassait. Elles ignorent le plaisir de ces échanges où la parole est plus qu'un échange, que les quelques mots dispensés mais une manière d'être ensemble. Un ciel lourd accueillit les derniers récipiendaires. Le Prez dansa sur le pavé mouillé, chantonna d'une voix douce, heureux du temps retrouvé.

Tout voulait de source. Coco appréciait la douce sérénité de ses petits, Coco nanti d'une année supplémentaire depuis dimanche. Avec lui, l'éternité a de la gueule.

11 septembre 2016

A table !!!! .....Tours de bouffe

 
Cliquez sur l'image ci-dessous pour une meilleure lecture...
 

08 septembre 2016

Castors… A vos marques ... Prêts ... pointez !

Par Le Barde et Bardibulle


Putain que c'est bon !" dit Perdigue en sirotant une bière. Son exclamation ne devait, cependant, rien au houblon. Non, il était tout simplement heureux de retrouver les siens chez la Fée qui lançait, comme d'ordinaire, la saison nouvelle. La vie est un conte lorsqu'elle commence ainsi, un conte plus vrai que nature. L'imaginaire est une chimère lorsque l'on sait saisir l'or de la vie.

La pétanque était, bien sûr, de circonstance. Nous nous affrontâmes par triplette. Deux boules chacun et sus au cochonnet. Les parties furent âpres, disputées. Nous étions nombreux à taquiner la boule. Même la Jacouille s'y mit et notre éternel Coco. Les anciens avaient fait le déplacement. Le Tcho s'épargna de lancer le métal, mais il était là, malgré sa villégiature basque. Pépé aussi était là. Et la jeune génération aux ardeurs tempérées par la présence de ceux de l'entre-deux comme Léo ou Lolo.

Tous de craindre l'ogre Hamilton et son tir redoutable. Ce fut pourtant la bande à Léo qui l'emporta. La faute à une courte défaite de l'équipe de l'ogre contre celle du Prez, avec un Perdigue en état de grâce. Une grâce efficace devant beaucoup à l'esprit de géométrie du Prez. Il fallait le voir préparer son coup, scrutant longuement le terrain, l'analysant, puis, d'un geste auguste, déployer un ras souverain. Certes, la performance n'était pas toujours au rendez-vous. Mais quelle science, quel art.



Seb avait la main leste. Serge aussi. Ça canardait sec. Le vieux quatre pliait tant bien que mal sa carcasse pour tenter l'impossible et n'y parvenait pas. Il faut dire que Jean-Phi ne l'aidait guère ; il avait la tête ailleurs. Kiki se démenait comme un beau diable, mais il a la main plus pala que boule.

Le Barde était à la fête, l’orateur est amateur dans les boules, il n’y trouve que du plaisir comme quoi l’écrivain se sublime ses boules en main. Point de bonnes aventures dans les siennes, les boules du poète ne sont pas en cristal et ne prédisent que du présent. Elles sont bien homologuées à croire leur course ferrailleuse pour atteindre le but. Le barbu ne pointe pas, il prose ses boules sur l’interstice, il ne tire pas, il tyrade la récalcitrante et sa cerise, il joue en alexandrin se limitant uniquement à douze points. Alain lui c’est un fignoleur, le treizième il le garde pour lui. Il survole l’action avec sa radio de Dudu.


Le temps était lourd. Le temps passait. Et ce fut l'heure du premier repas.


La fée s’obligea à sortir clochette afin que nous abandonnassions nos paires en action. La pleine lune est ainsi quand le cochonnet est de sortie l’attraction est de mise rendant la décroche difficile. Le castor joue du coup à plus d’heure. La mesure ralentit le temps. Einstein sortit de sa baignoire et trouva sa pomme dans la démesure castorienne. A défaut de soufflé nous évitâmes du coup un soufflon. Les vieux, respect oblige étaient déjà assis. Nous eûmes une piémontaise, une niçoise et du boudin pour commencer. Les castors arrosèrent le tout par des offrandes issues de leurs expéditions estivales. Certains sont partis loin, d’autres sont accrochés à leur patrimoine Sabitiale, et les hestayres couchés tard partagèrent leurs glaçons. Certains rosés se profitent avec beaucoup de glaçons. Et « le temps vin » me souffla Perdigue. Les viticulteurs à défaut de grappe maitrisent les billes et les boules. La saison est chaude et les raisins au régime sec. Nous eûmes donc la suite du rôti et des patates, Alain Charles étaient aux anges. La saison a bien repris. Pâte et patates sans erreurs de frappes. La fée fait dans le bolide. La saison sera sûrement solide.

Le Prez se leva. Il a les bras longs depuis qu’il supervise le jeu de ses paires. L’attente et le poids des boules lui on fait gagner quelques longueurs de bras qui plongea Peyo dans un grand désarroi. « Putain un polo manche longue en taille M avec les manches en XL, Titi avait la raison la boutique chez les castors c’est à se mordre sa queue plate… ».

Le Prez siégeait debout pour ouvrir le ban. La fée s’ordonna et rangea son cor de raison. Les annonces furent multiples. La première est un rappel de l’open dominical des golfeurs à queues plates. Il est de tradition que les castors fassent corps pour le club (de golf en l’occurrence). Les places sont à réserver dans les gammes musicales du Do mi. Deuzio, la saison rugbystique va être sportive, finit les roucouroulades en touché. Les matchs promettent des sortis. Nous avons retenu pour les castors nostalgiques, un match retour des castors qui ont suivi le fil d’Ariane. Si tu ne vas pas à kourou, le kourou viendra à toi. Bref la saison a repris, Rugby, Golf, Bouffes. Les doodles sur les startings bloquent ! Le Prez le regard visant le loin, debout au pied de la pyramide de Coco, la main dans sa chemise, le bicorne en éventail, les boules en apparence, « Voyez mes castors au dessus de notre pyramide 88 ans nous contemplent… ». Le Grognard badait son petit caporal devenu grand. Lourdes retrouva son immatriculé conception. Tarbes mimait son ours. Coco culminait. La fée ferma le ban.

Nous eûmes du bon fromage et ses noix. Jeu de boules oblige. Une tarte aux pommes, un café et point de belote. Les boules c’est bien mais ce n’est pas le trou. La nature est plus forte que tout, la fée en alimentant la tradition entama les fondamentaux de toutes rencontres à venir.