31 juillet 2017

Les castors en vacances: Sous le rosé la plage ...

Par Le Barde et Bardibulle

Ils arrivèrent en grappes. Petit a petit. D'abord il y eut Pierre-Yves, avec son AC Cobra qu'il gara près des bureaux du maître. Une jeune femme se rapprocha de lui. "Vous louez votre voiture" lui demanda-t-elle. Pierre-Yves lui opposa une fin de non-recevoir. "L'AC Cobra est un schibboleth" lui dit-il.




Puis, il attrapa ses boules et rejoignit la Jacouille. Un premier quatuor se forma avec le Prez, Titi, Jacouille et moi-m'aime. La Jacouille pointait comme un Dieu. Il a le bras sûr, le geste précis et fout les boules à ses adversaires avec son air de ne pas y toucher. Immanquablement, sa première boule tapinait le cochonnet.

Ils arrivèrent : le prof, Gwen, Anne, Joël, Jeff, Julien, Alain Fajolle... Jamais la pétanque ne connut pareille multitude. Il ne manquait qu'Hamilton. Il eût été heureux de voir ses fruits fécondés. La boule ne fait plus florès ; la boule attire et devient un rituel communautaire. Hamilton, c'est le Moïse du cochonnet. Mais lui, il a atteint sa terre promise.

Les prétendants se répartirent en deux camps. Laurie était de l'un d'entre eux et disputait à la Jacouille la proximité du cochonnet. Un duel de titans. La Jacouille puisa dans ses derniers retranchements. En vain. "Vanitats vanitatum, vanitas vanitatum omnia vanitas" soupira-t-il.
Le Prof exerçait ses talents avec d'autres comparses. Il est étonnant le Prof lorsqu'il pointe. Il prend à peine le temps de préparer son geste et leste sa main de la boule avec une précision démoniaque. Rien à voir avec Titi. Lui, il profite de chaque seconde pour armer son bras redoutable. Le résultat est tout aussi efficace. Il ne manquait qu'Hamilton pour déloger les boules indésirables. Encore que Joël ne soit pas maladroit dans cet exercice. Et notre Pinson non plus.

Une nouvelle fois l’autre section faisait front. Le trinquet a ses habitués. Le repère fleure bon le pays basque. Les murs sont hauts, les espaces bien ouverts et un battement comme bruit de fond qui nous ramène au chœur des choses. Le battement d’un cœur n’est-il pas la base de toutes musiques. Sa présence nous prête au rêve. Le psy s’évade et se rapproche de la mer. Tiens une première vague. Thérèse une gardienne du temple. Elle accueille les castors. Elle connait leur danse et soigne ses mammifères à raquettes plates. La queue de l’animal n’est-elle pas une pala vivante ? « Rien queue du bois ! » me souffle Perdigue amateur de bons mots et connaisseur de queues plates. Un vrai complice de Kiki. D’ailleurs c’est Kiki qui tient les comptes. Il est de l’ancienne école. Les seuls tweets qui ne tiennent pour le castor sortent uniquement du bec des pigeons. Du coup il se la roucoule toujours douce. Point d’écran séparateur pour relier le vivant. Il sait que la mémoire ne peut être numérique. Il a connu l’argentique et raconte à ses heures toute la nostalgie de l’argentine qui vaut de l’or. Les castors voyagent et aiment les souvenirs. La tradition vient des mots. Nous serons huit pour taquiner la pelote.

Les hautes Pyrénées sont de sortie pour taper le rythme. Tarbes est si proche de Lourdes. Niort se voit pousser des montagnes et pousse le Maxime à nos portes. Dans le jeu la pelote est reine et les castors roi. Chacun son style. Puissante et imprécise pour certains, Puissante et précise pour d’autres, constante et précise pour Kiki. Un vrai métronome en culotte courte. Il maitrise son retour par cœur. Il ne frappe pas la balle, il la caresse dans ses moindres désirs de nous faire faux bond. « La bougre et le bougre ». La balle est chaude, Kiki aussi, affaire de cinétique et de formule de Lavoisier. L’énergie chauffe la vie. Même la canicule sur le bonhomme n’y pourra rien. La tête est vaillante et son cœur si gros. Le jeu se joue par paire. Les duos sont en place. Tout le monde joue. Avis aux amateurs ! Il a fait chaud et les castors ont envoyé du bois ! Ainsi va le jeu du Mardi.

L'orage grondait, le vent se levait. Quelques gouttes tombèrent. Des gouttes passagères. Les parties reprirent leur droit. Ce qui est, somme toute, légitime en matière de boules. La nuit devenait obscure ; c'est à peine si l'on distinguait boules et cochonnet. Il fallut lever le camp. Tous de partir vers la brasserie bordelaise où ceux de la pala nous revinrent. Kiki avait coupé ses boucles. Perdigue et Régis l'accompagnaient. Ainsi que Flo. Quelques invités partagèrent une table garnie. Mais il manquait Hamilton.
 

Il fut question de Saint-Augustin, du dilemme de l'être et du néant chez Saint-Augustin. Et c'est Perdigue qui entama les hostilités sous le regard enamouré d'Anne. Puis la conversation roula des pensées obscures. Titi y remit bon ordre. Et s'attacha à quelques fondamentaux pour dire ce qui vaut. "Les contradictions, les incartades, la méfiance joyeuse, la moquerie sont toujours signes de santé : toute espèce d'absolu relève de la pathologie." dit-il en citant son Nietzsche (Par-delà bien et mal, 154.).

Une nuit fraîche nous attendait. Minuit était passé. Les étoiles étaient rares. Mais nous étions rassasiés.

18 juillet 2017

Les castors en vacances : même ronde elle tourne!

Par Le Barde et Bardibulle
 

C'est l'été. Qu'au moins un blog soit consacré à nos soirées d'été.
 
On sait qu'elles se partagent entre pala et pétanque. La pétanque se joue aux quinconces, en bordure des quais, sous la houlette d'Hamilton. La pala à la plancha sous le magistère de Kiki. Il y avait neuf adeptes de la petite balle et huit du cochonnet. Un équilibre qui ne tient qu'à un fil. La pétanque à des adeptes toujours plus nombreux. Hamilton oblige. Le Maître en est. Et Miss Perdigue itou, lors que son mâle s'échine à jouer du mur. Le Prez en est aussi. La majorité des boulistes se rend aux Quinconces à bicyclette. Pascal a opté pour le vélo électrique. La petite caisse en bois de Clos Fourtet donne à son engin un petit côté classique qui taquinent ses formes modernes. Il ne manque que Walid au bout du compte. Titi, Pierre-Yves étaient également là.
Il y eut deux triplettes. Celle du maître l'emporta comme de bien entendu. Hamilton n'a pas encore recouvré son tir. Encore quelques semaines et tout rentrera dans l'ordre.
 

De l'autre côté les castors font front. Le jeu se fait par paire avec aux commandes notre grognard éternel. Le castor n'est plus neuf pour l'été avec sa nouvelle tenue de pelotari. Le castor accueille sa troupe. Huit ça suffit! Quelque soit le nombre tout le monde joue! Il connait la cantcha comme sa poche. Et sur l'aire de jeux entre 7 murs il renvoie toutes les pelotes. Le castor a l'oeil et sa frappe sonne juste. Perdigue est toujours de sorti, il signe présent. Lui aussi a de la frappe. Son jeu est différent. Se pelote trouve à chaque fois un mur, la ligne c'est autre chose. Peyo travaille son épaule. Dans tous les cas le trinquet se plie en quatre. deux devants et deux derrières. Lourdes est là dans son Sergio qui ne compte pas sur les miracles pour faire avancer le compteur. L'homme est compétiteur et chaque point se joue. La pelote a le vice de l'ovale. Le rebond se fait dans la frappe. Le reste c'est le décor qui gouverne la route. Dudu aime jouer devant. Pour une fois qu'il ne joue pas derrière les gros. Il se débrouille à chaque fois pour nous en placer une à la limite du raisonnable. L'amorti, le coin, l'angle qui se désespère. Le jeu se fait en roulement. Les paires se désespèrent à chaque gong final. Le roulement trouve nouveau complice et la pelote de nouvelles trajectoires. La métaphore est belle. La danse immuable. Le principe est dans le rebond, la course en percute et les limites emmurées. Un éloge à la course du vivant. Un flipper à quatre tilts. Devant Derrière, tchac, poc, fizz, tiens ding une cloche. Point de satellite sans étoile. Entre les frappeurs, les placeurs, et les fenêtres de tir tout ça nous fait courir. Le jeu ensuite se décompresse pour rejoindre d'autres boulistes.


Lorsque le soir tombe, que la nuit prend possession de la cité de Montaigne, les officiants se mettent à table. Mardi dernier, ils portèrent leur choix sur l'Argentine. Cette fois-ci, ce fut l'Italie. Rien que de très normal. Ils papotent de la tournée des Lions, de choses diverses, futiles ou pas. Kiki mange lentement. Les anciens pensionnaires ont la fourchette rapide. Le temps de l'un n'est pas le temps de l'autre même si le temps va son cours exclusif. Manger possède une incontestable touche philosophique. Titi philosophe beaucoup d'ailleurs entre deux bouchées. Et bien. Sur les ravages du temps, les écarts toujours plus prononcés entre taille et poids. Non, le temps ne nous rend pas plus léger. À l'exception de quelques uns. La nature est injuste. Non, le temps n'a pas les mêmes effets sur les uns et les autres. Assassin pour certains, anecdotiques pour d'autres. C'est ainsi.

On boit du rosé. Le rosé italien est trop sucré aux yeux de Perdigue. Kiki, lui, apprécie. Le rite de rosé rosse le rouge du trou. Oui, c'est l'été.

Minuit est passé lorsque nous rejoignions nos antres. D'aucuns sont encore à leur superbe ; d'autres remâchent leur maladresse, leur imprécision. Morphée a tôt fait d'embrasser tout un chacun. Au réveil, il sera midi et ils embrasserons l'aube d'été.