07 septembre 2017

Pétanque chez la Fée: Les boules c'est sacré!

Par Le Barde et Bardibulle,


Comme le veut la tradition, nous entamons la saison par les boules. Nous étions donc chez la Fée. Un conte sans fées, c'est comme une pièce de Racine sans hémistiches. Mesurons-nous la chance de disposer d'un être qui d'un boulodrome fait les prémices d'un pré ? Mais Charles Perrault avait tout dit : "La bonne grâce est le vrai don des fées ; Sans elle on ne peut rien, avec elle on peut tout."

Tout était prêt pour nos joutes en triplette. Personne ne fit banquette. Les équipes se constituèrent par ordre d'arrivée. Les trois premiers se devaient de jouer ensemble et ainsi de suite. Ainsi en décida justement Dudu arrivé dans les tout premiers. En sorte que celui qui avait le bon goût de venir avec Hamilton prenait une option sur la victoire finale, dès lors qu'il y avait déjà trois impétrants au cochonnet. Le hasard voulut que ce fut moi. Ou plutôt ma voiture- qui ne relève en rien du hasard - puisque nous covoiturâmes. Ce n'était donc pas tant une affaire de calcul que de voiture, n'en déplaise au vieux quatre faisant fi de la tradition. Je reste fidèle au vieil Horace : " Écrivain, suis la tradition."

Le ciel était très légèrement couvert. Huit parties se mirent en branle. Le chairman conduisait les siens : Titi et Lolo. Palanquès s'acoquinait avec Garcimore et Pulpo. Etc,.
 
 

Jean-Phi confiait ses boules aux hasards des autres. Le viticulteur se soumet à la nature et espère enfin bonne providence. Son compère déménageur Alban est plus dans le domptage. Sa technique est bluffante. Un rien agaçant. Le duo est du coup infernal sans compter Jeff en couverture. Le dernier trio se complète à merveilles. Alban s’appuie sur ses boules. Il ne joue pas, il ne lance pas, il tombe la boule qui par soumission se glisse toute seule vers le cochonnet. L’analyste observe que l’autre boule en main est cajolée, lustrée, aimée par le maitre qui s’en défend. « Regarde ta paire, et toi aussi tu deviendras grande… » susurre-t-il à la boule aimante. Il sait parler à ses boules le bougre. Un contrôle en caresse s’émerveille le Tarbais. Du coup, pas de technique, juste un posé télécommandé. Alban percute avec des boules autonomes. Jeff en tireur achève la besogne. Mais rien ne pourra s’opposer à la constance d’Hamilton.

Piou Piou de son côté garde les boules pour la chasse aux moustiques. Un petit côté hidalgo y castagnettes se dessine dans le nouveau castor. La chasse est ouverte mosquito en vue ! Il danse sur le rythme de ses tacs à tacs. Le bzz-bzz n’est rien face au tac à tac de ses boules. Les scores autrement reflètent la violence des débats. Nos tireurs à défaut de boules en percute proposaient un sacré carnage. C’est un réconfort comme un autre à savoir que la boule n’est pas morte en vain. « Pas de carrot mais un moustique en moins » s’espérait de croire notre Jacquouille en fleur. Perdigue lui décime et touche la boule à chaque fois.


Le Prez était là comme de bien entendu. Perdigue était particulièrement en boules. Il fit un double carreau pour taquiner le cochonnet. Il est comme ça Perdigue. Le Tarbais était en forme. Regis aussi. Prof y allait de son style inimitable et Léo alternait le sublime et l'ordinaire.

La pétanque a ceci d'admirable qu'elle mêle les âges. Bien sûr l'expérience y trouve son compte. Mais la fougue de la jeunesse aussi. Ah ! Régis ! Il pointe comme un ange. Quelle main.

Les parties s'étirèrent jusque tard dans la soirée. La lune était pleine, pour la plus grande joie de Lolo. Lolo, il s'émerveille comme une enfant ; il est dans la juste mesure du monde. Il pourrait faire sienne, au masculin, cette phrase d'Agnès Varda :" Je suis restée petite mais j'ai grandi."

La longue table était dressée. Coco chantait. La fée clama les résultats. La bande d'Hamilton l'emportait. Les castors étaient heureux de se retrouver. Mardi prochain, Musard et le trou. Vive la vie
 
 

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