11 décembre 2017

Le cuistot de Bouffe: La magie du Noyau Joël OH OH OH!!!

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


Quel entraînement mes amis.
Un simple coup d'œil dans le vestiaire suffisait pour pressentir le haut niveau de cet entraînement. Et même si les grands joueurs ne font pas toujours les belles parties, l'équipe de France propose désormais le néant. Oui je sais c’est gratuit.

Ils trottinaient avec leurs bonnets. Ils étaient une quinzaine. Peu à peu leurs corps prirent la mesure du froid. Le rugby est un sport d'hiver. Et c'est pour cela qu'il plaît à Sergio. Un peu moins à Jean-Phi malgré son goût toujours plus prononcé pour l'Outre Manche. Jean-Phi il aime les prémisses de l'automne, lorsque le temps est doux, que la vendange approche.

Ils étaient en cannes. Leurs mains étaient beaucoup moins maladroites que de coutume malgré la fraicheur. Il y avait Cary Grant. Ils se disputèrent un peu, à peine. La Piballe d'un ton péremptoire décidait de ce qui était bon et de ce qui ne l'était pas. Seb avait la main aussi chaude qu'un vétérinaire accouchant une girafe. Jeff quant à lui avait dû les glisser dans la culotte de Juliette Binoche! Heureusement ses jambes de feux eurent raison de bien des défenseurs mais pas de notre véloce Barde qui le rattrapa quitte à torturer son ischio galbé de Dieu grecque. Poulpo à son aile, prit tous ses ballons et les joua avec justesse sans les balancer dans le style après moi le déluge. Ses dimanches multi-TopRugby, au grand dam de Dudu, portent manifestement leurs fruits. Jean-Phi quant à lui pestait contre lui-même. Les mardis se suivent et se ressemblent. Avec le Doc en prime. Il a des cannes le doc.


L'homme à la trompette était de bouffe. Nous fûmes accueillis sous l'air de La dacquoise. Il y a du Chet Baker dans Joël. Et du Joël dans Chet Baker. Plus de Tcho mais toujours Pépé. Allez savoir pourquoi, Joël nous assena un tomate mozzarella en entrée. Sans Basilic. Au grand dam de Malko. Bien que l'on pût pu dire Marco eu égard au basilic. Toto était déjà dans sa finale de samedi, absorbé.

La suite fit son entrée. Joël est un chalossais de cœur. La chalosse une région dont l’autonomie gastronomique est aussi étendue qu’une migration de canards sauvages. Les colverts culminent et ne répondent qu’à l'appel d'un magnétisme animal. La magie comme l'amitié est là pour le castor. Joël du coup pousse sa Dacquoise. Pintxecouille s’interroge sur l’origine de celle-ci. Freud sur le sujet conseille la lecture du Da Vinci Code. Le féminin sacré n’est vraiment pas loin d’une bonne choucroute. « Quel pied de nez au trou » me glisse Piou Piou qui aime aussi la Dacquoise. Il chante à ses heures du berbères léonard et le féminin sacré pour lui se respecte comme la queue plate d’un castor. L’ambiance est telle que nous dansâmes à la queue-plate leu-leu ou la chenille pour les intimes. L’effet papillon de la choucroute landaise. Le Prez est aux anges. Le trou bouge dans l’amitié. Son trou sent le doigt et les Prez se font face. Belle lignée ! La table est belle, les saucisses aussi. Le chou à souhait.

« Ein Prosit! (bis)
Der Gemütlichkeit.
Ein Prosit! (bis)
Der Gemütlichkeit.
Oans ! Zwoa ! Gsuffa ! »

La chanson pousse la Dacquoise en Bavière. Le Prez clama l’abandon du raisin Sabitois pour le houblon du bar. Les hommes de la machine soupirent et comptent toutes les descentes. Sergio vise la Nouvelle Calédonie, la banque trouve son compte et le bar fuit. « Suze au bar » La choucroute sans bière c’est comme Joël sans sa trompette. La saucisse n’est pas seule, le cochon se sacrifie comme le canard gras. Le cœur du trou est réchauffé. Joël reste un saint parmi les seins nourriciers. 


Le lancer d'assiettes fut nickel. Pas une chute. Il était temps de chantonner les airs chers à Joël. La dacquoise, le trou, le doigt. Guitou se plaignait des paroles. Il n'aime que la fin de l'été. Pioupiou nous épargna sa chanson monotone. Un Cantal parfait anticipait une tarte aux pommes fine et craquante. Jean-Phi nous avait déjà quitté comme nous regagnions le comptoir pour disputer une belote à dix. Une belote ordinaire qui vit le Prez et Sergio prendre le dessus. Moi, j'étais plutôt dans le trente-sixième dessous, comme Léo. La faute au jeu. Les mardis se suivent et se ressemblent.

Nous nous dispersâmes dans la nuit froide en chantonnant. Léo, lui, allitérait : " Sachez que peut me chaut le chou sec quand je chausse le chat." Et d’ajouter que la nuit tous les chiens sont gris. Il est comme ça Léo. Et prémonitoire de fredonner, on a tous en nous quelque chose d'un archi.

05 décembre 2017

Le cuistot de Bouffe : Les castors dans la brume, Yves en lumière !

Par Le Barde et Bardibulle


La brume est de sortie sur le pré synthétique. Il en est ainsi quand l’anticyclone pousse sa dépression. Les Açores en est jeté. L’hiver vient. Sur le pré comme de loin, le froid nomme les irréductibles. Ils sont en nombre et la qualité est de mise. Sans les gants les castors tiennent la distance. Le castor d’or était disputé. Le brouillard même épais s’écarte devant le beau jeu. C’est curieux ces éclaircis de génie qui rendent les ailiers dans la brume et couche le ballon derrière la ligne. Le pompon se joue entre un travail exemplaire de Jeff qui n’a réalisé qu’un seul retour intérieur justifié comme toujours et le reste en mode thermofulgure et astéro cash. Il joue en profondeur, dans l’intervalle, en appui bref du grand Jeff dans la fleur de l’âge… Ceci était sans compter l’expérience.
La fougue n’est pas la seule à dire merde au brouillard. Dudu la météo et le temps il s’en fout comme du doodle. Pas besoin de grandes enjambées quand une feinte peut mettre au vent toute une défense. Donatien a couvert son aile et rattrapa chacune de ses sacrées entourloupes d’ancien. Le rameur aura besoin malgré tout d’une écharpe. C’est peu cher payé quand Dudu tient la forme. Il se fond dans la brume, sa puissance vise le gorille mais se fait castor furtif. Tient un trou, le castor est chasseur ! Ne l’oublions pas…

La douche et la direction du trou.

Yves nous attendait. Le trou était garni à souhait. Sur la table, des bouquets d'huîtres. Yves les avait recouvertes d'un fin plastique surmonté d'un petit noeud doré. Comme un avant goût de fête. Elles ne firent pas long feu. Quelques bouteilles de rosé, faute de blanc. Dudu qui,, d'ordinaire ne sale pas, prenait son comptant d'iode.

Jeff était particulièrement affûté. Qu'on en juge : "L'essence même de l'homme c'est la chasse. Il faut être sauvage. Le cœur est un chasseur solitaire." Et de poursuivre : " Tout ce qui est domestique me navre." Il y a du Rimbaud dans Jeff. Sa quête d'un monde libre de toutes chaînes est belle. Si solitaire qu'elle soit, elle ne peut s'épuiser (la quête) que dans l'altérité. C'est ainsi qu'il avança : "Dans un paysage magnifique et que tu es tout seul : tu t'emmerdes". Et de rajouter : "Quand tu es deux : tu partages. " Cela serait un truisme si la réalité, souvent, n'aboutissait au contraire. Pas chez Jeff.

La mer précède la Terre. Si l’Amiral m’était conté. Des pâtes à la Yves. Que du Bonheur, la cuisine est dans le brouillard. Les lunettes de notre cuistot se font opaques. L’homme cuisine en nocturne. Pluie de parmesan et sauce à volonté. Le castor connait ses paires et les nourrit bien. C’était sans compter un soupçon de confit pour faire passer le tout. Il est bon ce petit supplément qui distingue le carnivore du ruminant. La saucisse et le canard est un apport de protéines comme les autres. Le goût en plus. Ce sont tous ses petits détails qui font que le trou est comblé. Le bonheur se suffit avec une saucisse bien placée.

La conversation roula également sur notre pauvre équipe de France, sur son brouillon de rugby. Tous de dire qu'avec Amélie les choses iraient autrement. Que la gestuelle, la vitesse et le regard sont des fondamentaux oubliés. L'équipe du soleil levant le sait. Les coqs, eux, se confinent dans un jeu étriqué et sans âme.

Yves est parfait. Il le vaut bien. Le Prez est heureux et malicieux. Le trou dans sa gouverne est comblé. Tient le cri du lacté. Yves se prépare ajustement des lunettes. Légères tapes pour vérifier que les assiettes sont pleines. Ding c’est parti. Une assiette sans fêlure vole et son fracas n’est que plus délicat. Il est vrai qu’il n’existe de bons repas sans feux d’artifice. Yves a tout prévu. L’explosion des papilles avec les explosions des yeux. Le trou est heureux et rit aux éclats. Le lacté sera varié et se fera en duo. L’un couvrant une rangée et l’autre faisant face.

Le dessert en tarte. Abricot and co.

La belote connut un vif succès. Nous étions nombreux. Le Prez prit d'emblée les affaires en mains par une baraque de tous les diables. "C'est la moindre des choses pour un architecte que de faire baraque" dit Jeff toujours aussi affûté. Et c'est Pascal qui perdit. Pas Perdigue. Perdigue, il était pas là. Comme souvent, les pauvres en jeu l'emportèrent. Oui, la belote de comptoir est un évangile.

La nuit était frisquette. Un très léger crachin. Ou une bruine. Pareil à Rimb, l'écharpe en bandoulière, Jeff arpentait le pavé des Capus, le pas léger et le verbe haut. "Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir" murmura-t-il. Oui, les citations sont des cigales.