30 janvier 2018

Les Vieux de Bouffe: Les Prezzes chantent, le Trou aussi!

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


Le temps n'était que douceur. Pas de crachin, pas de vent. Le printemps pointe le bout de son nez. Nous étions une quinzaine. À peine. La partie fut primesautière. L'équilibre, encore une fois, fut de rigueur. Nul ne dominait l'autre. Un monde parfait, étale.

Pas de tarbais. Pas de Prez. Mais Sergio et Ben étaient là. Et Pioupiou. Le vif alternait avec la lenteur. L'équilibre vous dis-je. Croucrou ne sortait pas de ses gonds... Oui, l'équilibre. Stable aurait dit Shrodinger. Car si le terrain avait été le noyau d’un atome, les joueurs en auraient été les électrons. On peut toujours philosopher sur la densité de probabilité de présence de notre imprévisible Toto, toujours est-il que l’agitation fut parfois proche de la fission nucleaire ! L’agilité de l’ensemble atteignit des sommets mise à part quelques passes exceptionnellement médiocres de Dudu qui resta pourtant calme et paisible. L’engagement fut total, les plongeons de Joss et Jean-Phi obtinrent la note moyenne de 9,87/10, les juges anglais ayant bien entendu été écartés pour leurs 2/10 ainsi que les français pour leurs 13/10 !

Comme nous arrivions au trou, les vieux étaient déjà à table. C'était le soir des présidents. C'était surtout le soir de Pépé. L'homme au béret, le conteur infatigable des légendes du pré, le pilier gauche de notre table (Pépé indéfectiblement est situé à la gauche de l'homme de bouffe qui trône au bout de la table) bien qu'il fut talon, notre repère avec notre chairman, une présence tutélaire, indispensable, comme une évidence.

Las, notre prez n'était pas là. Ses petits en furent la cause. Mais il était là quand même bien sûr. Michel, Joël et Loulou occupaient une aile de la table. Entre Lolo et Guitou.

Tcho et Jacouille étaient en cuisine. Un beau couple.


La jeunesse est au bar. Les vieux siègent à table. Aucune négligence n’est de mise dans cette distinction spatiale. Le temps est juste une perception subjective d’une distance parcourue. Guitou sur le sujet en génie du beau tout relatif tire la langue. En tout cas un sacré coup de jeune au trou avec tous ses vieux réunis. A propos que font des vieux à table ?... Et bien ils parlent. Pépé du coup devient un bébé dans la masse. C’est un second souffle inespéré pour la moule. L’entrée se fera dans l’entrecuisse sans grenouille. Le bar se console en pression car la tablée est grande et les vieux en redemandent. Le vieux Jacquot de chanter « Quand on a que la moule… ». Le plat du pays n’est plus qu’une entrée en relief. « Jeff non tu n’es pas tout seul, il me reste trois moules… ». Quand les vieux alimentent la partage est de mise. Du Brel à la bête en somme et surtout un grand Tcho en couleur. Les jeunes picolent et le blabla coule à flot.

Jean phi abreuve toutes les générations. La vigne nous met toujours guillou-raie ! Les vieux sont très mytiliculeux sur le sujet. Les Prez sont aux abois et leur langue taquine le lala pour pousser la chansonnette. Le trou est une voix au bonheur. La voie des anges et voilà que le vieux quatre garde sa patate tant bien ! Tient de l’ail dans la sauce. Ce soir ce sont les vieux qui régalent. La langue et les dents ça ne sert à rien. Quel manque de nez pour ne plus savoir où mettre le doigt.

Ensuite nous eûmes la suite. Un ersatz de pasta pour accompagner le sacrifice de la bête. Le bœuf souffre de la daube comme le taureau se libère du bourguignon. La viande sera en sauce. La différence est pour le narrateur une nuance de carotte. La découpe de la racine est un sacrilège. La nature du trou se fait dans la longueur. Tient un jeune castor qui deviendra vieux. Les Prezzes n’ont pas d’âge et nos vieux la carotte toujours entière vise l’en avant. Une première pour Dudu qui ne passe qu’en arrière même le dos tourné. L’homme garde ses références intactes. C’est ce qui distingue l’aurore de la daube. Le moment est solennel. Les vieux anticipent le lacté par du chèvre chaud. Il paraît que Pépé prend un P en plus. Une question de bougie ou de carotte en plus. Bref, demain après la daube, à l’heure où brandit le champagne, nous partirons. Bois-tu, je sais que tu attends. J’irai par le pré, j’irai par le Montagne. Je ne puis demeurer loin du foie plus longtemps. Victor a vraiment bon dos pour arroser le béret. L’homme nous enivre déjà par les mots alors les bulles il nous les épargne. Honneur à Pépé!

Entre-temps, nous eûmes droit à un récital qui ne fut pas sans effets secondaires. J’en veux pour preuve la réflexion de mon boss le lendemain. Ainsi, assis dans mon fauteuil confortable d’ingénieur payé grassement à résoudre des problèmes complexes que d’autres ingénieurs payés grassement ont générés en pensant, eux-mêmes, résoudrent une problème complexe que d’autres ingénieurs…Bref, mon casque audio sur les oreilles pour m’isoler dans l’espace ouvert plus connu sous le nom d’ ‘’openspace’’, il me trottait dans la tête cette chanson fabuleusement interprétée par Pioupiou : ‘’le père Abraham’’. Sensible à cet intense moment de joies partagées, j’en étais au couplet final, à savoir la langue, quand mon boss me tapota sur l’épaule en me disant : ‘’ Tu peux chanter moins fort stp !’’Lol 😅😂🤪🤣

C'est le Tcho qui lança les assiettes. Aidé par Croucrou. Autant dire que l'on frôla le désastre. Un lancer mi-figue mi-raisin si l'on veut. La houppe dressée, notre Tcho se livrait à un rite à la destinée parfois chaotique. Vint une salade d'orange avec sa cannelle, accompagnée d'une brioche douce et fondante. Parfaite. Cette petite touche de fraîcheur en dit long sur notre Jacouille.

La belote connut sept officiants. Et le Barde de subir la loi de Perdigue en sa fin (de partie). Le doc avait la main heureuse et personne pour lui voler sa victoire à l’instar de la semaine dernière. Dudu triompha modestement comme à son habitude.

La nuit était de Satin. Alain l'abordait à bicyclette en sifflotant une Paulette imaginaire en hommage à Montand. Le Bardibule y allait de son Bashung. La nuit est plurielle, belle. Le plus doux des manteaux.

Le cuistot de Bouffe: Jean Phi proclame "Au Sanglier toujours fidèle"

Par Le Barde, Bardatruc et Bardibulle


La pluie, le vent. Le terrain balayé par des rafales. Et nous de passer outre. Une douzaine, nous étions une douzaine. Des purs. Le temps qu'il fait est une peccadille pour l'amoureux du cuir. Lui importe seul d'être dans son élément ; le pré y pourvoit.

Bien sûr, la balle fut rétive, indocile, rebelle. Qu'importe. Entre la ligne d'en-but et celle des quarante, nous nous dépensions à qui mieux mieux. Le mieux étant aléatoire dans de telles conditions. Justement.

Même Jean-Phi fut des nôtres pendant une poignée de minutes. Il était pourtant de cuisine. Du grand art, une première. Du Jean-Phi quoi.

Il n'y eut pas de déséquilibre. Les rigueurs du temps ôtaient, de part et d'autre, toute rigueur de part et d'autre. Nous nous efforcions, cependant, de maintenir un semblant de jeu. Parfois, nous y parvenions. Avec Sergio, c'est plus facile. Et avec Titi. Notre pinson était de retour. Le pré sans pinson chante triste.

Laisser dire pour ne pas confondre le lecteur ou s’opposer au risque de le perdre, telle est la difficulté mais également le plaisir d’écrire le blog à trois mains. Et bien à la lecture des dernières lignes précédentes concernant l’absence de déséquilibre, le blogueur faisant partie de l’autre équipe prend le risque de corriger. Déséquilibre il y a eu et quel déséquilibre, une chute libre !

Comment escamoter la feinte de la moustache de l’espace de notre Dudu alias ‘’La Force’’ ? Comment peut-on simuler de ne pas avoir vu la défense acharnée de Yann, les passes toujours ajustées de Régis, les courses folles de Toto et Peter et enfin le flegme du Zeille face à tant de beauté. Quelle imposture de ne pas relever que face ce talent insolent, l’équipe adverse n’hésita pas à siffler des touches imaginaires, marquer des essais dans l’indifférence générale et finit par balancer le ballon dans la gueule de l’adversaire. Bravo, belle attitude Jeff ! (à dire avec la voix d’un canard)

La bienveillance, denrée rare, impose bien évidemment de justifier cette différence de vue par le manque de visibilité eut égard aux conditions climatiques apocalyptiques.

L’apocalypse n’est pas une fin en soi. Elle éveille l’homme à sa création. Du coup Jean phi file au trou avant que le gla-gla tombe sur l’ovale. L’ouverture se fera pour les affamés en pression. Quelle est douce la mousse. Le Sabite siège dans son tablier de saveur et caresse l’animal qui cuit. Rien à voir avec la chanson du Rossignol quand le Tcho se décarcasse. Mais bien l’animal de la forêt. La harde rock party se déchaine. Le barde craint l'attache. La "laie d’honneur" glisse Thomas dans sa prise éclair de l’intervalle. Du coup je me mouille, gloire au stages qui portent ses fruits. La soupe en entrée et pâtée maison pour les carnassiers. La soupe sent bon le terroir, l’ambiance soupe aux choux sans le chou. Le goût gardant son extra bien terrestre. Le Glode n’a qu’à bien se tenir. Nous eûmes un rappel de la gendarmerie. Guillaume a senti la bonne chair et le Bon est bon. Le moderne le rend présent même en son absence. Gwen est dans la renverse avec son portable pour partager l’instant.

La coutume est adoptée. Le Sabite passe du velouté au veluté. Mélange de poils et de té. La bête est tombée ce matin. Je crois que la potion qui permet à un petit village d’Armorique de résister aux Romains, a été transmise de génération en génération pour se fleurir dans la famille Saby. Le dernier druide en chef de son nom ilnoulamix trouve dans ses breuvages de sacré compagnons de voyage. Hauchat alors ?... Des flageolets assaisonnés et toujours l’amour dans le pré.

Le coureur viticole ne fait pas dans la salade mais dans l’accompagnement. Ils sont rares les cuistots qui se mettent aux verts. La salade c’est pour les escargots et non pour les castors. Jean Phi ne le sait que trop et garde en poche la décale sans percute. Question de cinétique gastronomique, la gonfle est un détail. La magie est dans la sauce. Vinaigrette fait maison. Jean Phi c’est un château dans le ciel. Son accompagne est dans la campagne et sa réserve so british.

Beaucoup craignaient le lancer d'assiettes. Jean-Phi coupa court à leur appréhension. Et s'il y eut de la casse, il n'y était pour rien. Il flottait certes un parfum d'incertitude lorsque l'ustensile prenait son envol. En pure perte.

Le fromage vint. Du bon fromage comme le dit la chanson. Avec sa salade et une vinaigrette faite at home. Un mélange de goût. Du Jean-Phi pur sucre. Quant à la salade de fruit, nantie de sa Chantilly : parfaite bien que trop chiche.

Une immense belote de comptoir se dressa. Dix joueurs. Le doc était à son aise. Toto un peu moins. Et Jeff pas du tout. Gwen n'avait guère de mains. Il y a des soirs sans. La partie s’éternisant Titi habillé en chasseur charismatique écourta la partie en imposant à tout le monde de mettre son dé à 1. Le Doc y était déjà mais peu importe lorsqu’on est seul face à une bande d’enragés. Le Doc décida donc de prendre et perdit ! La belote est parfois chienne…

Une nuit de pluie nous attendait. Le vent s'était calmé. Le Poulpe tentait d'improbables cadrages débordements avec les gouttes lors que Croucrou filait droit. Deux philosophies de la pluie.

17 janvier 2018

Les cuistots de Bouffe : Un Porto et Tous pour un ! L'Amiral tient la barre...

Par Bardibulle et Bardatruc


Quel bel entraînement les amis.

2018 ne pouvait commencer mieux. Le temps incertain n’empêcha pas une douzaine d'athlètes, que les fêtes de fin d'année n'avaient pas trop arrondi, de se mesurer. Des deux côtés, le style prôné fut la simplicité. Avec un bonheur inégal puisqu'une équipe prit largement le dessus.
Notre Barde, absent pour fêter un âge auquel seul l'état civil peut croire, aurait apprécié.
Du côté des winners, le coach Ben partageait haut et fort ses joies et parfois ses peines. Ainsi, tel un matador, il arrangea inconsidérément le taureau en la personne du Doc. Les quelques grattements de crampons de ce dernier n'étaient pourtant pas de bon augure et la fin fût funeste puisque le taureau à l'arrêt s'élançât et fit le tour du matador à une vitesse telle que sa pathétique cape fût soufflée laissant apparaître des testicules humiliés. Je laisse le débat des testicules humiliés pour plus tard puisque le cas Guy Noves fut abordé lors du repas.

Florian virevoltait à son aile tel un pinçon certes baraqué mais élégant. Dudu n'eût pas à enclencher ses supers pouvoirs à l’instar de la belotte finale et distilla ses offrandes à qui se donnait la peine de les recevoir car c’est bien connu sa passe, parfois lumineuse, ne peut être remise en cause.
Du côté des loosers et malgré la qualité des joueurs il y avait comme un vice. La Piballe était également là sans la fourmi qui engrange, elle ! La profondeur de Joss, le jeu dans le dos de Régis, la "chié-stera" croisée de Zeille, les jongleries de Peter, les cannes du Doc, ne constituaient malheureusement pas le mix gagnant.

Au niveau arbitrage, le respect des règles 2018 semble sur la lignée 2017, c’est-à-dire assez aléatoire mais la bonne volonté générale, malgré les baffes dans le ballon façon Bud Spencer de certains, évita de tomber dans la mesquinerie.

Fourbus, les castors rentrèrent prendre leur douche.

Au trou, un repas sponsorisé par Alain Fajolles nous attendait. Un empêchement professionnel l’avait obligé à faire appel à deux cuisiniers Uber : Jacouille et Roro retraités auto-entrepreneurs de cette nouvelle économie débridée, trop contents de pouvoir arrondir leurs fins de mois. Foutaise bien-sur, puisque le trou est en dehors de toutes contingences mesquines. A déguster le délicieux petit punch’ de Roro, il ne faisait aucun doute que c’était bien l’amitié sincère qui allait palier à ces aléas de la vie relevés par notre « cher man » lors de l’AG. A ce niveau là les cuistots jouent à des couverts !

Bordel, luttons contre cette accélération cupide de nos vies, d'autant plus absurde lorsque l’on voit la foulée de nos Castors sexagénaires. Croyez-vous que ces "enfoirés" ayant connu le plein emploi, la bouffe sans pesticide et nanoparticules, le vin sans oups, courraient comme des lapins s’ils avaient dû voyager de gare en aéroport pour aller chercher le contrat en or qui permet d’acheter le dernier modèle de bagnole qui roulera de toute façon à 37,8 km de moyenne sur la rocade !

Si dérisoire soit-il de courir après un ballon avec des copains, cela est probablement plus gratifiant qu’après le fric.

Bref, la tablée était très/trop clairsemée.

En entrée, les œufs mimosa furent éclipsés par le fameux débat sur Guy Noves. D’un côté, les inconditionnels de l’homme, son palmarès, ses conférences de presse Melenchonesque, de l’autre, les gardiens du respect des institutions, du contrat et de la parole donnée, de l’autre encore ceux qui s’en battent les c…comme disent les jeunes en mal de vocabulaire et enfin les tenants du ‘’on ne pouvait pas non plus continuer à se faire ch… devant les matches de l’EDF ! ’’.

Ce débat déboucha sur un consensus : le sauté de porc aux pâtes.

Le sauté vient à point. Surtout dans la marine. La sauce mijote dans son nouveau jeu à ceps. Qui comme son nom l’indique est un jeu à 15 plus simplifié. Plus d’espace et moins de gros. La nature se fout de la masse quelle ingrate ! Les retraités sont aux abois. Ils sortent dans ces conditions l’artillerie lourde. Les pâtes cuites à l’eau. Roro il préfère l’amour en mer, c’est juste une question de tempo. Il rêve d’un long voyage jusqu’à Porto Ohoh. Il préfère l’amour en mer. Il se laisse aller sur les flots. La marine en est fière, capitaine Némo Bâbord, Tribord. Il danse, balance entre Bernatchatte et Dominique. Il pense vacances devant les vagues de l’Atlantique. Il rêve Ryan air entre Bordeaux et Porto. Il crie galère quand on répond pas aussitôt ohoh…Du coup l’Amiral dévoile son plan d’attaque. Là c’est le Brésil le petit point à gauche c’est le Doigt qu’on embrasse. Lui aussi aime les horizons lointains. Rien de tel qu’un restaurant portugais à Rio de Janeiro. Du coup pour l’expédition une pratique linguistique fera un entrainement de prédilection et nous préservera de toute hernie inguinale. Le Prez est aux anges. La marine castorienne est efficace et protège ses mères fondatrices. Père Castor raconte nous une histoire. Les vieux castors acquiescent la sagesse et l’implication du vieux marin. Notre castor en digne expéditionnaire renoue l’Armada avec son Monsieur. Il en est ainsi qu’en l’organisation réussie. Nous hésitons à rajouter une bouée ou une ancre sur le blason des castors. L’animal a la queue plate et reste un excellent nageur ne l’oublions pas !


Le Jacquouille en vieux corsaire scrute le regard des estomacs pour délier leur langue. La savoure est un met qui se travaille. Opération de substance réussie. Les castors prennent la marée.

L’appel du lacté. L’Amiral chaloupe certains tirs. La médaille revient à un lancer vrillé en longueur de table qui mérite l’ovation d’une table en délire. Qui a dit que le frigo ne méritait pas une assiette, qui ? La marine aime la débroussaille mais le tir de précision il le laisse aux castors qui débarquent. Le trou a retrouvé un doc du coup la liberté et le style de tir en prend en coup. Con se le dise !

Le fromage au lait, le pain de pépé et du Sabite au raisin en bouche. Une partition si répétée et si exceptionnelle. La Terre, la Mer le feu il n’en fallait pas plus pour que notre binôme de bouffe flambe pour l’occasion ses ananas. Les tropiques nous rattachent au voyage. A qu’ils sont beaux les ananas ! La chaleur est de mise même sans la flamme.

La belote est de mise, sans le Barde qui passe le cap du 60ème rugissant sans une ride et toujours en vers et contre tous. Du coup personne pour chanter son abandon au hasard. Dudu lui aussi résiste sans jeu et contre tous. Le trou est ainsi il profite des éléments et se joue du hasard. Puis la nuit suit le jour.

Le cuistot de Bouffe : Peyo et ses casseroles… 2018 nous voilà !

Par Le Barde et Bardibulle


Goûter le pré le deuxième jour de l'année, malgré la pluie, malgré le vent. Humer l'air si particulier du terrain, comme si un autre monde se dépliait par la grâce d'un ballon volant de mains en mains. Rester muets, savourer, se donner corps et âme. La gonfle est une religion, un abandon de soi, une altérité sans cesse en mouvement.

Ce voeu ne put être exaucé. Nous l'avions tous formulé pourtant. Mais la vie ordinaire nous blesse comme l'affirme Pascal. Et de pré il n'y eut point. N'importe, nous étions convenus de nous retrouver dans notre antre. Et Peyo était de rigueur.

Peyo garde sa tête sur ses deux épaules. Le castor garde la fâcheuse habitude de plaquer avec l’articulation suce dite. Côté droit ou côté gauche nul doute que la percute allonge. Le souci reste dans la répétition, il tire juste mais ne recharge suite à la percute. Le rapport animal est ainsi la droite avait croisé le chemin d’un nounours, la gauche celui d’un toucan. Le castor sur le sujet resta en croix. Du coup il habille ses compères et les nourrit à l’œil. Le sacre a son acropole et Peyo soigne ses acromions.

La mâchoire se préserve en entrée par une soupe de poisson. Sans rouille, je vous prie car la queue plate a assez dérouillé ! Bref il n’oublia pas d’avertir la marée avec quelques bacalaos marinés en guise de mise en bouche. Croutons et fromages à bâbord. A si le Stromboli pouvait parler, sa soufflante est réglée comme une horloge, la nature a sa magie. Peyo l’a gravit. Il vise sur le coup la magie Sicilienne. Quand la nostalgie flirte avec la mélancolie. Les nuances sont ainsi la régression est constructive. Le plat sera dans le choix des pâtes, il ne lui reste d’ailleurs que ça pour courir. Des vraies pâtes, pétries avec amour par les mains ridées d’une Mama sicilienne. L’amour est dans le doigté rêvasse notre Piou Piou éruptif. Tout vient de l’huile d’olive. Les pâtes seront somptueuses comme peuvent l’être les plaisirs d’amour. « Une éphémère éternité » soupire le Barde pour sa deuxième assiette. Le goût est italien, la mer est présente. Le faim du faim ! Pasta à la sicilienne, Thon, tapenade et tomates sèches en noyau des choses.

Le lancer d'assiettes, le premier, ne sur qu'à Croucrou de ne pas être parfait. Loin d'être abattu par sa maladresse, il nous confia cet aphorisme de René Char : "L'inaccompli bourdonne d'essentiel". En guise de bourdon, Pioupiou entonna sa chanson monotone. Elle connut un flop.

Deux superbes tomes de Savoie, rondes comme du bon pain, à la croûte grise, nous furent servis. Qu'un basque satisfasse d'autres monts que les siens soulignent son esprit d'ouverture. Nous le découpâmes en tranches, avec force attention.

L’atome est puissant. Le lacté englouti Peyo ramena enfin sa fraise. Fruit de saison par excellence. Le fraisier en rectangle fit des ravages. La quantité fut de mise et tous les assauts de nos castors en bouche ne purent satisfaire sa destinée entropique. Le « festin est de trop » pique Dudu dans son hommage ultime à la fraise. L’homme rêve nostalgique de tous les clichés qui ont irradié son labeur. Point d’os à l’horizon.

Tiens du Patxaran pour diluer le passage. Peyo est un sein !

Pas de belote de comptoir mais une vraie, à table, pour la plus grande joie de Pépé qui se remémorait les premiers soupers de notre sainte chapelle. Les deux Eric l'emportèrent sur le Prez et le Poulpe. Ils eurent la main plus heureuse.

Le crachin ne désarmait pas. Il pleuvait sans cesse sur B ce soir-là. Les castors s'en moquaient. Régis slalomait entre les gouttes et se prenait pour Gene Kelly. Pioupiou en vain se voulait en Fred Astaire. Et le Prez sifflait la chanson de Rio Bravo.

Le cuistot de Bouffe: Meilleurs veaux de fin d'année de Croucrou

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc


Quel entraînement mes amis !

Malheureusement le dernier de l'année mais terminer de si belle façon adoucit la mélancolie hivernale.
Dans les vestiaires, coach Benoît et Jean Phi parlaient hygrométrie, vitesse résiduelle de la climatisation sur les barriques des grands châteaux. Discussion prémonitoire car cette dernière cuvée rugbystique fut un grand cru. Peu de volume certes (12 joueurs) mais de la qualité, du haut de gamme, parfois.

Le bel hiver qui d'aimer nous convie. D'aimer la gonfle bien sûr, la béchigue, le cuir. Le ciel était si pur, pas l'ombre d'un frimas. Un temps de rugby. Le rythme fut vif. Même sans Sergio qui coule des jours heureux dans les îles.

Il y avait un peu plus de trois-quarts dans une équipe ; elle l'emporta. Non pas qu'elle eut plus de cannes, non, elle avait LA passe. D’un côté, relâchée, désirable, instinctive, en un mot amoureuse, de l’autre, contractée, négligée, fade, en un mot routinière, la messe était dite.

Jeff progresse à n'en pas douter, mais il a encore des marges de progrès sur la passe. Le temps fera sa besogne ; c'est affaire de patience. Dudu pestait un peu. Les siens étaient plus nombreux et ne parvenaient pas à créer les décalages qui sont l'essence du jeu de lignes. Un jour, peut-être, il fera du tableau noir. Encore que le pré soit le seul tableau qui tienne, vert de surcroît. La bonne mise en rugby, c'est la passe.

Au trou, Croucrou, ceint d'un tablier blanc, nous attendait. La table était mise. Des magnums gisaient ça et là comme autant de restes de notre AG. Nous étions une vingtaine. Pépé retrouvait les siens.

Mâcher la mâche échoit à l’Archiball s’amourachant du choix de notre cuichinier. Finement agrémentée d’asperges fermes émoustillées par des moules aux reflets humides, ces dernières délièrent les langues de nombreux, signe que l’argent n’a pas encore partie gagnée face à l’amour.

Que la cuiche de Jupiter ne tienne mais la chuite fut chacrement bon. Nous l’écrivons encore la bouche pleine. Le Crou Crou est un chef à table. Pépé heureux s’est prêté à sortir l’oiseau pour l’occasion. Il y a du Tcho en Pépé et vice versa. Le style tient dans le port du béret. L’oiseau chante et s’envole ! Pour les vieux, il ne tient jamais en cage. Un vrai plaisir dans le trou. Pour le plat principal le mérite s’envole dans la déculotte. Quel bonheur ce voyage dans l’empire des sens. « Oshima, mon amour » pour les cueilleurs de Marguerite. Sans un poil dans l’assiette je vous prie ! Le doc en devenir de lettre est aux aguets. Qui n’a pas vu les fesses de Pépé ne peut connaître les vertus du trou. Bon pour valider le stage ! A peine dans le trou que la case « voir le cul de Pépé » est déjà remplie. L’occasion est rare mais quand la famille sort l’oiseau respect ! Point de préparation pour l’affaire, le doc en a vu d’autres. Comme Dudu qui émet en silence ces dernières ondes radio. Sa fréquence est tactile sur je sujet. Et se défend de mouiller sa couche. Même le cul mouillé, le castor impressionne. C’est notre rayon X du soleil à nous. « La transparence est le dada d’un Dudu » doudou du don dites donc... Sans se cacher la face la coche des fesses touche la farce. La vie le veau bien ! Le cycle est ainsi et le Barde fait du vélo. La suite reste dans les idées. Crou Crou reste dans le sauté et ses mathématiques. L’esprit n’est pas très étroit. Il est « m’aime » grand ouvert ! Clin d’œil à la jeunesse. Il est ouvert aux copains et ça se sent. Il sort son papillon pour l’occasion. Le plaisir se nomme Sauté de Veau à la Lisbonne. Pointe de plaisir du chorizo, piquant de l’olive, et veau dans son Porto. Un régal. Amiral nous voilà encore! Les pommes de terre sont à l’eau. Amiral nous voilà toujours! Guitou aurait dansé la douceur de l’été tant la Lusitanie est belle. L’hymne des castors vise une nouvelle les mousquetaires de la distribution pour l’occasion « Un Porto et tous pour un ! ».

Le lancer d'assiettes fut mitigé. La casse vint après quelques tentatives réussies. Des assiettes se perdaient dans l'atmosphère enfumée du trou, faute de récipiendaires. Il y a des jours sans. Croucrou s'en souciait comme d'une guigne et répétait ses gestes sans le moindre répit.

Le fromage était sec à souhait. Il craquait presque sous la dent. Pépé était nous contait ses matchs contre les saxons. Il y avait quelque chose en lui de de Niro. Et nous comprîmes qui était le modèle de l'inoubliable acteur de Taxi driver. Cela nous parut évident lorsqu'il émit un rocailleux "You're talking to me" en s'adressant à Jean-Phi.

En dessert, des pâtisseries miniatures. Beaucoup d'éclairs. Nous étions gavés comme des oies domestiques. Il y eut des restes.

La belote de comptoir se dressa comme de coutume. Elle s'éternisa. Jeff fut gros Jean comme devant. Sans être le moins du monde revêche. Il a du talent dans la défaite.

Nous regagnâmes nos pénates le cœur léger et le ventre replet. Nous avions une petite pensée pour Guigui et JB. La revoyure se tiendra en 2018. L'année des 60, 70, 90 ans de plusieurs des nôtres. D'ici là, Noël. Un retour à l'enfance. Un goût de sapin et de clémentine. Un petit goût d'absence aussi pour le Poulpe. Le Poulpe, c'est un bon castor. Il sait la douceur du temps. Longtemps, il s'est couché de bonne heure, attendant le baiser de celle qui sut l'aimer.