27 février 2018

Le cuistot de bouffe: Fayou dans son Bon gré Magret!

Par Bardibulle et Bardatruc


Ah bravo les gars, belle affluence à Moga !
10, c’était le nombre de joueurs présents. Pour être plus précis 9 castors + 1 invité. Heureusement de grande qualité puisqu'il s'agissait de Paul le fils de Pioupiou. Le premier sentiment lorsque l'on voit Paul jouer, c'est l'espoir, l'assurance que la chaîne ADN du rugby peut muter, que rien n'est inéluctable. Acceptons de regarder enfin de regarder en face la magie de la vie au prisme du terrain de rugby. En effet, qui aurait cru qu'une telle filiation puisse produire un jeune rugbyman plein d'adresse (et de culot). Merci Darwin !
La révolution ne vient pas du génie mais des coureurs aux pieds roses. Un flagrant rose qui se fout du printemps. Tel le volatile soumis au fameux magnétisme animal. Le coureur anticipe ses bases. L’accélération en pointe pour voler la prise d’intervalle. Le jeu reste dans l’anticipe et volontaire et systématiquement dévastateur lorsqu’il porte à sa convenance la balle qui ne reste qu’un détail ! Il n’y a pas de toucher sans altérité.
Zeille, Joss et Pulpo complétaient les héros de la semaine précédente. La partie fut équilibrée globalement même s'il y eut deux périodes bien distinctes, chacune à l'avantage d'une équipe. Tout ça prend de la place quand le toucher se fait sans jeu au pied. Le Barde pleure sa contracture et les pieds ragotent !
Rien de fantastique sur le terrain, que du standard. Zeille lâcha ses ballons comme le petit poucet ses cailloux. Joss tenta des Codorniou avec la même réussite qu'à la belote. Régis passa la main dans le dos des défenseurs et le ballon par la même occasion. Quel coquin.

Une douche et au trou. Rien d’inhabituel dans ce sens.

En entrée : des huîtres de mer, en viande : des magrets de canard, en légumes : des pommes de terre. Un repas finalement assez aristocratique donc. C’est un insoumis qui parle. L’évolution appartient à Darwin et la révolution à des astres qui tournent. Quel délice l’appel de la Marine. Le fond est noisette et la vie croustillante. L’effleure du citron pour titiller le vivant. La déguste se construit et l’Archi dompte la mer comme notre bel Ami Guitou. Il croque la vie à pleines dents. Tous ces plaisirs de mises en bouches sont faits pour nous faire oublier le travail en ombre (à ne pas confondre avec nombre) des hommes du bar. La cahuète et les olives ont été remises à niveau au grand plaisir des amateurs du lâcher de pression. Le trou n’est-il pas un orifice d’ouverture qui nous sort de la mêlée. Les fondamentaux de la charnière sont préservés. Tient l’olive est piquante. La suite fit une nouvelle fois appel au sacrifice de l’animal. Cette fois-ci à plume. Point de mer sans support aérien. Le Canard joue magret nous. L’épaisseur se confond aux qualités athlétiques de notre hôte. Les muscles sont épais et Obélix quant à lui n’est jamais tombé dedans quand il était petit. A ce propos le magret se cuisine au trou à la perfection. Les bleus l’ont vu rouge couleur Sabite. Le saignant à point et les castors bien repus. Ce fut loin d’être un colvert pour les amateurs de bonne chair. La patates bien persillées. Fayou dans l’esprit Sud-Ouest jouent sur des échasses.

Le fromage dans la voie lactée. L’homme est parfait. Qui a dit que les gros ne savent pas lancer. « Il n’y pas de mauvais lanceur, il n’y a que des mauvais attrapeurs ! » répète Pépé camouflé sous son béret. Sa rattrape n’a de sens que si son béret frissonne. Autrement c’est un jeu de gazelle. Chouette une calzone ! Vive les gros qui se décarcassent ! A propos le gros au rugby n’est pas péjoratif. Il est un sublime dans le lard de la conquête et le sens du devoir. A ce propos il reste une tranche de magret qui se sacrifie à part Perdigue. « Un nouveau maigre ou un ancien gros » pour CrouCrou qui reste toujours le même. Dilemme en relief… Ce que la vitesse décompose, le gros veut qu’on pose. Un ancrage dans l’histoire grâce à l’empreinte d’un décalque. Les gros ne disent pas non devant tout défi. Les trois-quarts à leur mérite peuvent le contourner. C’est ce qui les distingue tout compte fait du gros. Ils ont le choix lol. C’est un plus que les gros ont en moins. Tout est complémentaire. Un rien versatile dans un tout unique. La masse dans l’acceptation de la ramasse. «Le jeu n’est pas ingrat et il n’y a pas d’ingrat dans le magret ! » chante le frère castor qui ne dépasse pas le huit ou le H en fonction des chiffres qu’on sonne. Il est bon de viser le gros.

La belote fut totalement absurde et ce dès le début puisque Perdigue le "pénible" remporta le premier tour. Le reste ne fût que verre de jet renversé et joueur ayant oublié l'annonce du précédent. Darwin sur le sujet élabore les générations non spontanées et sautées. L’intelligence du jeu saute une génération. L’art de poser les cartes à l’aveugle sans compter le regard averti de Hamilton. Une lumière dans l’ombre. L’œil compte les cartes. Lorsque l'on connaît le protocole commotion et en particulier l'épreuve consistant à répéter une liste de 5 ou 6 chiffres dans l’ordre inverse tel qu’énoncé, on se demande si certains Archis ne sont pas commotionnés à longueur de journée.

15 février 2018

Le cuistot de Bouffe: Mieux vaut Trassard que jamais

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc


Ah bravo les gars, belle affluence à Moga !
6, c’était le nombre de joueurs présents. A quoi peut-on jouer à 6 ? A l’image du 15 de France, l’hiver plonge le castor dans une léthargie profonde.

Heureusement, Pioupiou, Le doc, Serge, Titi et deux BardesX étaient là. Une séance de gagne terrain nous permit d’attendre que Titi endosse son habit de lumières. D’un côté, la fine fleur du ballon en main (Serge et Le doc) de l’autre…l’assurance de n’avoir rien à perdre. Quelle ne fut pas notre déconvenue en assistant à la prestation de la soit disante fine fleur. Des réceptions Beauxisiennes et des coups de pied de gonz…(oups, #MeToo,#Femen), pardon de péd…(oups, #StopHomophobie), bon disons d’asthmatiques. Désolé pour les féministes lesbiennes asthmatiques du club. En effet, mis à part quelques erreurs de mires et qu’un chien d’aveugle n’aurait pas été de trop pour Régis, les perdants sur le papier furent flamboyants. Résultat final : match nul.

Titi enfin revêtu de son lycra noir et k-way bleu, tu parles d’une dégaine, après 33,33m d’échauffement, se joint à la tribu pour un 3 contre 3. Jeu réservé uniquement aux athlètes au mental hors normes, il est clair que le castor pantouflard n’aurait pu suivre ni le rythme, ni la technique.

Bon 9h10, les zathlètes, plus hors d’haleine que de normes, étaient un peu rôtis et rentrèrent au Trou.

Afin d’éviter que notre publique ne se déplace pour rien Mercredi prochain et surtout que Florian puisse estimer les quantités, merci de répondre au doodle suivant : https://doodle.com/poll/4ip57rtvncgbr5u8

Le maître était de trou. Coco, après avoir battu le rappel en numérique, nous gratifiait de sa présence ; le virtuel est sans queue ni tête à ses yeux s’il n’est pas prolongé par la présence. Le maître-queux du soir rendit donc palpable ce qui n’est que mise en bouche. Pour le plaisir de tous.

L’assemblée était donc légèrement plus garnie lorsque Pépé sonna l’heure du rappel. Il était 22:08.

La soupe est jumelle de l’hiver. Le potiron était de rigueur. Une rigueur douce, onctueuse. Le prof et le vieux quatre servaient. La carpe et le lapin. Le Hauchat ne se haussait pas du col, accompagnant à merveille la plante potagère réduite en soupe. D’aucuns eurent la tentation de faire chabrot mais se retinrent pour une raison qui échappa à Pépé.

Svelte, élégant, le maître poursuivit sa tendre besogne et, taquinant la botte, y alla de ses bolognaises. Le vieux quatre et le prof servaient encore. L’équipe de France occupait un peu nos commerces. Ses frasques, ses manques. Pour tous, Amélie était la seule issue à l’impasse dans laquelle elle se noie. Le coq est triste hélas ; un Brunel ne fait pas le printemps. Mais le coq sait retrouver ses superbes lorsqu’il est dans la fougue de sa jeunesse. Les bleuets sont en pleine bourre. Quant aux poules, elles sont magnifiques et ne font qu’une bouchée de leurs rivales d’outre-Manche. Vous conviendrez que l’on ne puisse parler de coqs pour les poules et qu’il serait bon, ici aussi, de respecter le genre. Même si poule, c’est pas terrible. On préférait hirondelle. Il faut revoir nos emblèmes.

Le mouton de son côté est un animal à poil laineux. Le castor garde sa superbe. La pointe de moustache pour caresser le vent. La queue plate pour s’assurer dans l’humide. L’animal hiberne, il connait le grand froid. Et ses barrages ont une raison que son cœur ignore. A ce propos le camembert annonce le vol des assiettes. Il n’y a pas que les hirondelles qui annoncent la saison. Coco est là. Il annonce le La, las de ceux qui ne sont pas là ! Le La s’envole quand les pieds des castors foulent le Sol du trou. Le trou nous remplit. « Fa fé Fur » marmonne le castor édenté. Trop de ronge et trop bûche pour le castor travailleur. L’animal pleure ses dents et se rattache uniquement aux plaisirs qui passent de bouches en trous. « Tiens si j’avais su, je serai bien venu »… Parole intemporel de la guerre des Moutons. Le Mi de son côté reste en tranche et perd de son féminin. Pépé fait bon Do et cache son Ré sous le béret. Chapeau musical, éloge du vinyle nostalgique. Mozart aurait fait toute une symphonie en pilote de la grâce. Le virtuose se mérite. Hamilton est là. Son art est dans la photo. C’est rigolo sa proximité dans l’intime du photographe et de l’avocat. Un droit à l’image, je suppose…. Coco donne le La et ajuste les instruments. Piou Piou son instrument il le cajole. Son trou se mérite. Il en est ainsi quand l’origine siège dans l’orifice. Du coup camembert.

Le lancer fut d’une infinie maîtrise. Pas une miette. De la part d’un talonneur champion de France, on n’en attendait pas moins. Quelle main ! Vint le cœur de lion. On sait ce que notre région doit au fils d’Aliénor. Le maître nous adressait un clin d’œil fort à propos. Bien sûr le Barde eût préféré un cœur de lionne. Car les lionnes ont du cœur. Encore un monopole du sexe dit fort.

La crinière est un don de la nature. L’attribut promet l’apanage. Ce qui nous rend chef de la tribu. Même les amazones se sont faites sur une distingue invisible. Le privilège du devenir roi-eine. L’écriture est permissive moderne à en perdre le bout. La pyramide est renversée et le lion n’est plus. C’est remarquable comme la tribu des attributs fait plus féminin que masculin. Effet castrafiore ! La preuve en est la crinière, la chevelure, la barbe, la queue qui fait l’homme de pouvoir. Le pouvoir est dans l’association du genre sans visée la mégalomanie qui reste féminin sans sur croix ! La question de la dominance se joue à la taille du nez. Le parfum est si proche de la mémoire. Le jeu à sceptre vient apparemment de là. Coco donne toujours le La ! La taille de l’appendice est primordiale pour distinguer toute dominance assujettie. La douce est reine et Freud tire sur sa pipe. Le libre arbitre se fout du sexe fort. Pour Lacan le féminin est un détail. Le phallus n’est pas une bite comme les autres. A vous Simone…

En dessert un délice au masculin. Des œufs au lait fait maison. La touche est dans la fleur d’oranger. La décalque prie la Madeleine non la Sainte mais celle de Proust. Un véritable délice asexué qui vise le plaisir dans son extase nostalgique. Hamilton s’émeut comme l’oiseau et repeint l’origine du monde. « Dans tout plaisir il y a un vagin qui sommeille ». Je n’y comprends rien une bite c’est féminin et un vagin c’est masculin. Le complexe de la tour de Babel qui ne trouve son salut qu’à travers le mélange des langues. Un éphémère paternel ou repère maternelle là aussi les castors creusent sur la question. A vous le Barde, car l’homme contracturé se sublime dans sa prose. C’est un créateur. Rien ne se perd et tout s’écrit. Le trou a ses secrets comme ces fameux œufs au lait. La plaidoirie de notre avocat trouve son origine dans l’intentionnalité de l’offrande pour bien recevoir. Et ça ce n’est pas un ingrédient qui se trouve n’importe où ! Il se donne dans le trou !

A la belote, la Jacouille a la main heureuse. Un mardi ordinaire en somme. Les autres se démènent avec un hasard qui ne leur sourit qu’avec parcimonie. C’est comme ça, on n’y peut rien. Hamilton tira son épingle du jeu. Les autres besognaient.

La nuit avait ôté son manteau de pluie. Tout doucement les castors gagnaient le pavé des capus. Hamilton et le Barde enfourchèrent leurs rouges cycles pour rejoindre Morphée. Titi pinsonnait, Pioupiou pioupioutait, le Bardatruc sifflotait le Temps des cerises. La nuit est un songe. Même en hiver.

14 février 2018

Le cuistot de bouffe: l'oeuf et son Poussou

Par Le Barde, Bardibule et Bardatruc
 

La neige jouait au chat et à la souris. Mais de neige il n'y eut point. Est-ce la température frisquette qui retint tant des nôtres ? Sans doute. Nous n'étions qu'une toute petite douzaine. On fit un peu n'importe quoi ; on se prenait pour des gosses. Surtout Perdigue. Il a un petit air de Chavancy Perdigue. Le Bardibule était plein de grâce ; l'ivresse a ses superbes. Surtout en bonnet orange.

Pas un mot de trop. Le pinson était à son aise. D'autres un peu moins. C'est la vie comme le dit cette expression un peu idiote. Le Bardatruc filait le pré comme un martin-pêcheur. Ses crampons roses paraphaient superbement l'herbe en trompe-l'œil. Le barde, lui, était un peu à la ramasse. D'un ton shakespearien, il clamait les beautés d'une geste hivernale. On se rattrape comme l'on peut.
Joss-Paul Belomondo y alla de sa roulade croquignolesque pour déstabiliser la défense. Le Poulpe fut incontestablement le meilleur joueur de la soirée : toujours le bon choix, venant attaquer la ligne sans aller trop loin, donnant dans le bon tempo. C’est bien simple, on aurait dit le Barde.

Un petit moment de panique nous étreignit lorsque sortit du chapeau le nom de l'officiant du trou : Miguel. Une vieille affaire d'omelette.

Le cuistot en a gros sur la patate. La table est divine et se limite aux disciples. Tiens si Poussou se laissait pousser la barbe avant de se mettre en croix pour le salut de ses copains. Co-pains qui partagent le pain, rien à voir avec copine… Le castor de bouffe est au centre 6 à sa gauche et 6 à sa droite. Pépé est là. Son pain est une manne. La cène est belle mais nous ne sommes pas assez pour remplir la table. Le cuistot dans sa bouffe pourtant annonce le miracle. Il est le seul à cueillir les cerises avec la queue. L’homme est souple et sa couverture d’esprit majestueuse. Bref la bouffe promet du miracle. Heureux les présents avertis et divertis pour l’occase. L’ordre est ainsi. Il y a du saint graal dans le castor au tablier. Son omelette il la promet sans casser Iseult. Tristan reste minot de son sublime. La quête se bégaie pour assouvir la pointe en son sein. L’amour a ses secrets, l’omelette aussi. Tout ça c’était après. Notre hôte est un messie loin d’une transformation banale de l’eau en vin mais si proche d’un essai sur la transformation de la salade en jambon. Une feuille de jambon qui l’eût cru. Le miracle fait croyance et mérite prière. Le masculin sacré pour Freud. Le vin, il le transforme en Sabite. Un ange passe. Le silence se fait. Le piment agit. Surtout sur la deuxième lancée. Tiens la salade n’est jamais pareil. Les apôtres discutent sur le changement. A chaque apparition Poussou mérite un sacre. Il est le seul à se donner corps et âmes. Si sa magie pouvait multiplier les castors. Saint Coco priez pour nous !

Après la salade, la conversation roula des pensées étranges.

Le bon côté des tables clairsemées, c'est le calme, la sérénité dans le dialogue et surtout un rayon d'audition largement plus grand sauf à se trouver à côté d'Alain Charles ou Pioupiou bien sûr ! On prend alors conscience de la densité de bons mots diffusés au trou tous les mardis. Quelle rigolade ! A l'heure de la transaction financière à la nanoseconde, uchronique et donc inutile socialement, le Castor préfère les mots d'esprits à une fréquence aléatoire certes mais qui soudent l'amitié et le bon vivre. La perle revient incontestablement au Prof qui parlant d'un sujet quelconque, l'équipe de France de rugby peut-être, eut cette saillie : "cela ne peut pas être de la faute du responsable !". Évidemment, dans son esprit cartésien, il ne pouvait y avoir confusion. Mais pour l'auditoire plus littéraire, la tirade fût savoureuse.

Nous eûmes également droit à un échange entre le Bardatruc et le prof. Une histoire de bio et de circuit court. Mais à rebrousse-poil. Ainsi le Bardatruc avançait que 160 kiwis néo-zélandais vendus à Bordeaux étaient davantage respectueux des codes écologiques que 160 kiwis bio en provenance du Béarn. Le Prof lui répondit par une démonstration mathématique que ses dires étaient fallacieux. Il mit en exergue un coefficient 10. La tablée resta de marbre. Surtout Pépé qui, de toute manière, n'aime pas les kiwis. Il leur préfère l'omelette, l'omelette de Miguel. Il faut admettre que l'omelette de Miguel a du charme, qu'elle se branle des circuits courts et des kiwis. Elle est onctueuse, pimentée, délicate, savoureuse. Pépé se régalait avec, de surcroît, un Rozier 2014 gouleyant.

Du coup nous eûmes l’omelette. Le contenu secret et apparemment vegan. Une alternance de végétale et d’animal sans devenir. Pépé réclama le silence ! L’homme sait parler aux plantes ou les plantes savent l’écouter… Pour lui l’esprit vegan est un esprit frappeur limite une légende urbaine. Les histoires de pépé sont universelles et s’ancrent dans notre mémoire collective. Le trou a aussi son origine. L’œuf n’est ni poule ni coq. Il est œuf. L’œuf est un éloge à la vie. Une enveloppe solide qui protège le dedans du dehors. Tiens un moi-peau qui fait mal Anzieu. Freud croustille sur le sujet mais le débat sur le trou est tout autre. « Le kiwi est un œuf qui ne s’est pas rasé. » clôture Pintxecouille. Le kiwi est un légume qui n’a pas évolué. La preuve il ne se rase pas. Gloire aux barbes ! Le vivant est ce que l’homme met dedans et garde en soi. Le dehors reste toujours étranger. Tout le monde ne le sait que trop. Le trou est pareil. Et l’esprit à la mode de se penser sans sacrifice animal quel désespoir. L’amiral vénère la bête et se plait à chanter la vache au taureau et non la mâche au roseau. Le Barde prie l’éloge. Il aime l’œuf et la bonne bouffe. Le végétal est un animal comme les autres s’exclame le béotien qui sommeille en lui. Preuve dans ses canines. La taille de celle-ci nous distingue du carnivore. Et dans omnivore, il y a omni ! Et Omni soit qui mal y pense ! Vive la poule et suce à l’omelette.
 

Miguel servit le fromage dans les assiettes à omelette. Il en fut pour ses frais et dut respecter nos us. Il prit donc les objets adéquats et lança. Sagement. Puis ses vieux démons le reprirent. La faute à la Jacouille. Pour innover, il proposa un deuxième lancer pour le dessert. Pépé opina du chef. Un peu de fracas encore. Et si le Prof avait voulu établir un ratio entre les assiettes cassées et le nombre de convives, Miguel aurait gagné son bonnet d'âne (hiver et bonnets font bon ménage à la différence de la cigale et la fourmi).

En humaniste, Miguel proposa deux galettes briochées et deux parisiennes. Un équilibre mathématique mis à mal par le Prof qui l'assigna à respecter l'identité locale. Pourtant nos identités sont mêlées ; il y a du Montaigne chez Miguel.

Une belote. Un Titi en veine, Perdigue à la peine et le Barde entre deux eaux. Hamilton, victime des normes mathématiques de la Jacouille ne put se retirer après une super baraque contestée pour quatre points imaginaires.

Une nuit d'hiver. Schubert en bouche, le Bardatruc prit la rue de Bègles en sens interdit. Amélie pensait à l'équipe de France en répétant : "Je suis sûr qu'ils ont besoin de moi." Miguel embarqua avec le Barde et lui dit : 
· "Tu sais, mon. barde, l'omelette, pour moi, c'est beaucoup plus qu'une omelette, c'est une manière d'être au monde. Je crois dans l'œuf, je crois dans l'œuf parce qu'il faut savoir sortir de sa coquille. L'être naît de cette brisure originelle."
· "Oui, lui répondit le Barde en reprenant les mots de Perdigue : on ne fait pas d'Hamlet sans casser les noeuds." .

07 février 2018

Le cuistot de bouffe: Lasagnes à la Bololo...

Par Le Barde et Bardibule


Il y a des soirs sans et des soirs avec. Ce fut un soir sans pour ceux d'Alban et un soir avec pour ceux du Bardibule et du Bardatruc. Perché sur des poteaux, le Barde jouait de sa lyre et psalmodiait le désastre des uns et le triomphe des autres. De guerre lasse, il prit le parti des faibles, en amoureux des Béatitudes. Rien n'y fit. Le Bardibule perçait sans cesse une hypothétique défense, le Bardatruc avait des airs de Fred Astaire. Mais la palme sans conteste revient à Croucrou. Croisées, offloads, tout y passa. Sous l'œil médusé du Poulpe.

Il y a des soirs avec et des soirs sans. C'est comme ça. Même Toto ne parvenait pas à franchir un seuil hermétique. Que c'est triste le pré chantonna Pioupiou. Il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur. Le Barde eut la tentation de proposer une tout autre histoire ; il se retint. Et pendant ce temps-là, notre pinson y allait de son chant. Comme il était souvent à l'arrêt par la faute des siens, il y allait d'un pink-pink mélodieux. L'on sait que d'ordinaire le pinson propose une série brève, mais vigoureuse, de notes descendantes s'achevant sur une fioriture finale plus complexe, comme : « tchip-tchip-tchip-tchip-chett-chett-chett-chett-diddip-diddiooo ». Son cri à l'arrêt est un typique « pink-pink », bien audible, et au vol c'est un yùp-yùp. De yùp-yùp, il n'y eut point. De temps en temps, il poussait un cri d'alarme, un « tseee » ténu. (Le cri de rut du pinson est variable, allant du ruit au pchuîît.)

Au trou, Lolo était en cuisine. Coco était là et Pépé itou. Lolo était aux anges de servir ses petits. Il avait je ne sais quoi d'une madone. Une certaine grâce sans doute, une manière bien à lui d'être au don. Le père, le fils et le saint d’esprit, la famille est au complet pour acclamer la gloire à la salade. La verdure chante le printemps. Les lardons en saupoudre pour gonfler la matière et ainsi faie chanter l’Italie. Salade à la Carbonora mes amis. Lolo sur le pré comme de loin connait les castors. Le cochon se marie avec tout même avec les salades. Alban encore sur le coup du pré comme de loin, rumine et se penche sur le vert. Couleur d’espoir… à propos les bleus jouent ce week-end. Jean-Phi alimente le rouge. Et Pintxecouille astique ses crampons roses, le trou est un arc en ciel des castors. Un prisme de lumière. De l’autre côté les coupes blanches apprécient la salade. Les couleurs ne peuvent rien y faire. Le temps reste sacré. Coco sort entre chaque bouchée son lala… Le lala est de mise quand coco est là. Si nous comptions tous les lalas de notre sacré coco pour sûr nous ferions le tour du monde. PiouPiou se met dans la chanson aussi. Le registre s’en distingue par le baryton en pointe. Sa poésie ne tient pas dans le vers mais dans la métaphore. Monotone ça prend une ou deux couilles lol. Les chants résonnent et les lalas sont là !


Lolo avec ses lalas sort ses lalasagnes. Il les fait lui-même, il paraît avec un ami qui le livre. Une liberté de création s’impose dans la présence de tant de couches. Tomates, oignons, bœufs hachés, fromage et tuti quanti. Le lolo besogne sa lasagne à l'ancienne en grande cuillerée. Les castors sont heureux. L’Italie est une mama et Lolo aussi. Et les pattes sans pâte c’est comme lolo sans lasagne ça n’existe pas. Alban ne pleure plus et retrouve le plaisir de la carnasse. Qui a dit que les gros ne savaient pas toucher. Lolo est une mama qui s’ignore. Mama nostra !

Quel lancer. Lolo se plaçait aux quatre coins du trou, projetant les pièces de vaisselle avec un relâchement absolu. Il variait leurs cours. Un geste maîtrisé, pluriel, un clin d'œil à la passe. Certes, il y eut un peu de casse. Mais Lolo n'y était pour rien. Pour une raison qui nous échappa, Toto sollicita plusieurs lancers. Peut-être voulait-il savourer la saveur du toucher de Lolo.

Un simple coulommiers en dessert. Ce qui est simple est bon. Surtout lorsqu'il est rond. Le Prez trancha dans la pâte et étala avec gourmandise sur son petit bout de pain la chair délicate. Une chanson monotone, un air traditionnel par notre Coco, la voix mélodieuse du Vieux quatre, accompagnaient le fromage.

Et en dessert, une galette, tiède comme il se doit, onctueuse. Quelques rois. Coco bien sûr au premier chef.

La belote de comptoir fut raisonnable. Avec un Alban à la main pleine et un Barde à la peine. Les mardis ressemblent aux mardis.

La nuit nous couvrait de son manteau gris. Nous bavardions un peu devant la porte. Histoire de repousser quelques minutes encore l'échéance du départ. Lolo, heureux, rejoignait son immortelle Sarah. Le sourire aux lèvres, un sourire d'enfant. L'enfance est un art.