07 mai 2018

Le cuistot bouffe: Pintxe qui roule n'amasse pas l'houmous

Par Le Barde et Bardibule


L’été musarde sur le pré. Pourtant, nous ne fûmes guère nombreux. Les perspectives portugaises sans doute. N’importe, la petite poignée s’en donna à cœur joie. Certes, elle fut assez maladroite. Les passes, laissèrent à désirer. Allez savoir pourquoi. Elles étaient molles, imprécises. Comme si elles ne se sentaient pas concernées. Même Seb avait les bras floconneux.

Titi nous rejoignit sur le tard. Perdigue itou. Sergio officiait en maître de ballet, comme d’ordinaire. Le rugby est une danse, une gigue, un rondeau, une passacaille. Il a de la suite dans les idées. Une suite française, anglaise. A ce jeu, Alban est un parangon de justesse et d’équilibre. Il met le rugby au diapason de Bach.

Des essais, il y en eut. Tom et le doc étaient en verve. Ben rouspétait un peu. Les étoiles au ciel faisaient un doux froufrou.

Au trou, la Pintxe était aux abois. Le castor a le doodle sensible. Il aime ses castors et les abreuvent à souhaits derrière son comptoir. Ce qu’il y a de beau dans la pintxe, c’est son sens de la répartie. Et pour les amateurs de bon jeu, qu’il est bon son port du protège dent. Le castor se connaît il défend tout ce qui ne peut se défendre. C’est sa nature. Et l’insoumis se connaît. Il pourrait mordre. Le protège dent porte mal son nom. Car l’objet à protéger n’est pas sa monture mais les autres. Il y a du Sartre dans chaque penseur qui se veut libre. Pour la bouffe, l’insoumis dégagé s’est libéré de son couvre-chef. Il revient vers d’autres racines plus grecques. Allez savoir pourquoi ? Un séjour à corps fou. Lieu de pèlerinage, brin de folie ou de retraite sans grève pour tout artiste dégagé. Corfou, mon amour ! L’engage vient à soi et du coup l’homme est nostalgique et nous ramène à l’origine. La pythie vient en mangeant ! La pintxe en messie de l’offrande a multiplié les pains. Pépé ne l’a jamais fait ça. Le béret en amateur aime sa baguette. Le grec côté baguette préfère la jouer lune. La mie reste insoumise au dictat rigide qui nous mène à la baguette. Le rond renvoie au féminin. Du coup pitas à table. La diversité et le partage nous libère des manichéens. La trempouille et la tambouille ont vite eu raison de l’houmous. Les retardataires pleureront l’entrée. L’humeur est versatile et l’houmous volatile…

La suite se fit prier. La pensée suit son chemin. La rédemption garde sa phonétique. L’houmous devient moussaka. Le drame se veut dans le bio. La nature est parfois cruelle. Le mélange se veut dans la qualité. Tout était fait pour que les ingrédients individuellement nous offrent l’extase du décalque. Le cuistot choya la qualité individuel de l’aubergine, de la tomate et de la pomme de terre pas d’insoumis sans idée à contre-pied. Le Barde compte l’hémistiche sur la question. La moussaka dans le bio mijote. Le fromage pour le bardatruc reste un sujet de controverse. Il respecte le protocole tout en lui disant merde. Le Merde chez la pintxe est un geste authentique d’amour. Il vise le changement dans l’équilibre d’une oppose.

Le rite du fromage reste un hommage à l’homme. Le castor aime la douceur du lacté. Un rappel du sacré qui dans la protéine trouve ses lipides. Le sacré s’incorpore et nous éloigne du cannibale ancestral. Pourquoi manger son père alors qu’une pomme suffit pour foutre la merde. Eve lève-toi ! Julie le chante pour l’occasion. L’homme est un loup pour l’homme. Et le loup ne fait pas de fromage. Bref, la fermentation, du dit lait on s’en branle. Pourquoi manger du fromage alors qu’une orange qui vient en vélo d’Espagne peut faire l’affaire. Le latin se fout du grec apparemment. Le berceau du polythéisme est revenu à son plus simple appareil. L’animisme prête au lait le berceau de toute culture. Sein prié pour nous ! Et les chèvres ne sont pas faites uniquement pour le décor. La pintxe sur le sujet a choisi son camp. La tradition c’est fait pour nous protéger d’une culpabilité existentielle et nous rattache aux tabous du crime fédérateur. Peuple réveillez-vous ! Ne bouffez plus de fromage ! Dites non au fromage ! L’enfer c’est le fromage ! C’est le propre du détournement d’une pensée à libre où je ne m’y connais pas.

L’assiette n’est pas insoumise dans les mains de notre Bardatruc. Il est aussi à l’aise ballon en mains, mots en tête qu’avec ces petits disques en faïence où vont nos mets ultimes. Très peu de casse. N’était Amélie, trônant en bout de table. Il ne put saisir l’assiette devenue palet qui, faute de quelques centimètres, faucha verres et autres ustensiles.

Pas de fromages. Notre antienne retentit dans le vide. Pas de fromages mais une salade d’oranges parfumée de ça elle. Une douceur bienvenue.

Vint le temps de la belote. Nous étions sept. Comme les nains du conte. Perdigue avait des ambitions plus grandes que sa main. Il se fracassa contre la réalité. Il parvint, cependant, à tirer son épingle du jeu. La dernière place se joua entre le barde et Didier. Un neuf permit à l’ancien dix d’avoir les quatorze points nécessaires pour ne pas partir bredouille.

Tendre est la nuit murmura le Bardatruc en sortant du trou. Sa besogne était faite et bien faite. Hamilton comme d’ordinaire abordait le bitume à bicyclette. Le bardibule en regardant l’étoile du berger chantonna Love me tender.

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